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Gestion administrative et pédagogique des établissements et rendement interne des écoles: cas des lycées du département de la Kabbia au Tchad


par Kadakna BAISSANA
Université de Maroua - Master 2 2014
  

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²²²²

GESTION ADMINISTRATIVE ET PÉDAGOGIQUE DES ÉTABLISSEMENTS ET RENDEMENT INTERNE DES ÉCOLES : CAS DES LYCÉES DU DÉPARTEMENT DE LA KABBIA AU TCHAD

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Master en Sciences de l'Éducation

Option : Planification et Administration scolaire

par :

BASSANA KADAKNA

Professeur Certifié d'Histoire-Géographie

Mat :12B0550N

Sous la direction de

Dr BÉCHÉ E MMANUEL

Chargé de cours

Année académique : 2012 - 2013DÉDICACE

À mes regrettés parents Enem Kadakna et Tininga Agnès

À ma chère épouse Djockndé Emeline

À mes enfants Waniko Sadoc, Appel Miabelle, Afateida Annette, Attiyadou Hadassa, Kalasia ALfer, Assiame Elodie et Houvounssadi Jules.

REMERCIEMENTS

Le travail de recherche que nous présentons ici est parvenu à maturation avec le soutien et la collaboration de plusieurs personnes que nous tenons à remercier.

Nous remercions sincèrement le Dr Béché Emmanuel qui, a accepté d'assurer la direction de ce mémoire.

Nous tenons à remercier l'administration académique de l'École Normale Supérieure de Maroua pour avoir organisé cette formation doctorale.

Nous voudrons ensuite, exprimer nos plus sincères remerciements à tous les professeurs de l'École Normale Supérieure de Maroua, particulièrement ceux du Département des Sciences de l'Éducation qui ont contribué à notre formation.

Nous adressons nos vifs remerciements à l'Inspection Départementale de l'Éducation Nationale de la Kabbia particulièrement aux Proviseurs et Directeurs des établissements secondaires qui nous ont fourni les informations recherchées.

À toute la promotion du Master Recherche en Sciences de l'Éducation, nous disons merci pour la solidarité et le sens de fraternité qui ont prévalu lors de notre formation.

À tous ceux qui, de près où loin nous ont apporté leur soutien moral, nous leur disons sincèrement merci. Que chacun trouve dans ce mémoire la joie de sa contribution.

RÉSUMÉ

La présente étude est intitulée « Gestion administrative et pédagogique des établissements et rendement interne de l'école : cas du Département de la Kabbia ». Elle part du constat selon lequel les établissements secondaires de la Kabbia présentent des résultats scolaires faibles qui se traduisent par le redoublement, l'abandon et l'exclusion des élèves. Ce qui nous a poussé à se pencher sur la pratique de la gestion administrative et pédagogique des établissements secondaires . A ce sujet, nous nous sommes posés la question de savoir : Quel est l'impact de la gestion administrative et pédagogique sur le rendement interne faible des établissements secondaires du Département de la Kabbia? Comment se traduit cet impact ? Quelle est sa portée ?  Dans cette optique, nous avons défini une hypothèse générale selon laquelle la gestion administrative et pédagogique impacte négativement sur le rendement interne des établissements secondaires de la Kabbia. Pour la vérifier, nous l'avons opérationnalisée en quatre hypothèses spécifiques. Les données de cette étude ont été recueillies par la technique de l'entretien. Inscrite dans la perspective de la théorie des organisations de Henry Fayol et Likert elles ont été analysées de manière à conclure que la gestion administrative et pédagogique impacte négativement le rendement interne faible des établissements secondaires de la Kabbia. Sur cette base, nous avons émis des suggestions à l'endroit des acteurs du système éducatif dans le sens de l'amélioration de la gestion administrative et pédagogique des établissements secondaires.

Mots clés : Gestion administrative, gestion pédagogique, rendement interne.

ABSTRACT

The present reearch is entitled:''Administrative and educational management of school and its intern yield: case of secondary school in the Departement of Kabbia in chad''. Due to the feeble result in the secondary school in Kabbia that is explained by repeting classes, leaving school and exclusion of students .This is why we have shown mare interest to the practice of administrative and educational management in the secondary school. To the topic we asked questions such as: Wath is the impact of administrative aand educatiàonal management and the feeble intern yied in the secondary school of Kabbia? Haw is the result of this impact? Wath is its range? In this perspective, we have defined a geneal hypothesis that is the administrative and educational management have a negative impact in the intern school yield in the secondary school of Kabbia. For verification we have proceeded in four specifie hypothesis . The data of this study has been collected by the technique of the interview. Inscribed in the perspective of the theory of Henry Fayol and Likert Rensis organizations. They have been analysed in the manner to conclude that the administrative and educational have a negative impact on the feeble intern yield in the secondary school of Kabbia. Based on the survey, we have mede recommandations to improve the administrative and educational management in secondary school.

Key words: Administrative management, educational management, internal output.

LISTE DES TABLAEUX

Tableau no 1 : Résultats au concours d'entrée en 6ème des cinq dernières années 4

Tableau no 2 : Résultats au Brevet des cinq dernières années 4

Tableau no 3 : Résultats au Baccalauréat de cinq dernières années 5

Tableau no 4 : Tableau synoptique d'opérationnalisation des variables 12

Tableau no 5 : Organigramme du système éducatif tchadien 36

Tableau no 6: : Statistique des répondants sur les activités économiques 44

Tableau no 7: Données recceuillies sur les activités agricoles 45

Tableau no 8 : Avis des repondants à propos de l'innondation des écoles 46

Tableau no 9 : Données recceuillies sur la nomination des chefs d'établissement.....46

Tableau no 10 : Statistique des répondants au manque de professionnalisme des chefs d'établissement 47

Tableau no 11: Avis des repondants au non prise en compte de l'ancienneté des chefs d'établissement 48

Tableau no 12: Statistique des répondants au sujet de recrutement sans condition des élèves dans les établissements 49

Tableau no 13 : Données des repondants sur la promotion des élèves en classe supérieure.........................................................................................49

Tableau no14 : Répartition des avis au sujet de l'admission au rabais des élèves en classe supérieure 50

Tableau no 15 : Statistique des répondants relative à la subjectivité dans l'orientation des élèves 51

Tableau no 16 : Répartition des données sur la contestation de l'orientation

par les élèves 52

Tableau no 17 : Données reccueillies sur la complaisance dans le choix de série des élèves..............................................................................................52

Tableau no18 : Effectifs d'abandons et de redoublement des élèves 83

Tableau no19 : Nature de diplôme des chefs d'établissement dans la Kabbia 95

Tableau no20 : Répartition de chefs d'établissement selon l'ancienneté 98

Tableau no 21 : Statistiques des élèves en déperdition dans la Kabbia 148

SIGLES ET ABREVIATIONS

APE : Association des Parents d'Élèves

BAC  : Baccalauréat de l'Enseignement du Second Degré

BEPC : Brevet d'Études du Premier Cycle

CAP-CEG : Certificat d'Aptitude Pédagogique des Collèges d'Enseignement Général

CAPEN : Certificat d'Aptitude au Professorat des Écoles Normales

CAPEL : Certificat d'Aptitude Pédagogique de l'Enseignement dans les Lycées

CFC  : Centre de Formation Continue

CEF : Centre d'Éducation Féminine

CFEN : Certificat de fin d'Études Normales

CEG : Collège d'Enseignement Général

CEPT : Certificat d'Études Primaire Tchadien

CNC  : Centre National de Curricula

CRFC : Centres Régionaux de Formation Continue

CNRST : Comité National de Recherche Scientifique et Technique

COGES : Comité de Gestion des Établissements Scolaire

CONFEMEN : Conférence des Ministres de l'Éducation ayant le Français en partage.

CM1 : Cours Moyen Première Année

CM2 : Cours Moyen deuxième année

DARH : Direction d'Administration et des Ressources Humaines

DAPLAN : Direction d'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales

DEUG : Diplôme d'Études Universitaires Générales

DAPRO : Direction d'Analyse et de la Prospective

ENI : École normale d'instituteur

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

HR : Hypothèse de Recherche

IPEP : Inspection Pédagogique de l'Enseignement Primaire

ISSED : Institut Supérieure des Sciences de l'Éducation

LMD : Licence Master Doctorat

MA : Ministère de l'Agriculture

MEQ : Ministère de l'Éducation Québécoise

MEPS : Ministère de l'Enseignement Primaire et Secondaire

MENJS : Ministère de l'Éducation Nationale de la Jeunesse et d'Sport

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique

ONDR : Office National de Développement Rural

PIB : Produit Intérieur Brut

PR : Présidence de la République

SAEP : Secteur d'Alphabétisation et d'Éducation Permanente

SET : Syndicat des Enseignant du Tchad

UNESCO : Organisation des Nations Unis pour l'Éducation, la Science et la Culture

INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'éducation est un sujet d'une pertinence sociale et l'on remarque un intérêt grandissant ces dernières années pour les questions de réussite comme celles de l'échec. Le rendement scolaire est un phénomène d'actualité dans la plus part des pays du monde et mérite à cet égard une attention particulière. C'est ainsi que la gestion de l'entreprise éducative a attiré notre attention dans l'atteinte de ses objectifs.

I-PROBLÈMATIQUE 

L'éducation constitue un puissant levier d'accession à l'autonomie des individus et des peuples, de lutte contre la pauvreté et pour le développement durable. Le rôle primordial de l'éducation consiste à former des citoyens capables de contribuer au développement économique, social et politique de leur communauté. Depuis le Traité des droits de l'Homme en 1990, la communauté internationale reconnait l'éducation comme un droit fondamental de l'être humain. Ses principales préoccupations étaient l'accès et l'amélioration de la qualité de l'éducation. Ces préoccupations ont été souvent abordées à des multiples occasions lors des conférences internationales dont celles d'Addis -Abèba en 1960, de Jomtien en 1990 et de Dakar en 2000. Ce qui retenait l'attention, ce sont la faible efficacité et le faible rendement du système scolaire qui, après une période d'expansion massive et rapide, se sont vus confrontés à d'énormes difficultés provoquant l'échec et la déperdition scolaire.

De nos jours, les principes d'efficacité sont de plus en plus recherchés, sinon prônés dans toutes les entreprises ou institutions et en particulier dans le domaine de l'éducation. À l'heure où les objectifs du système éducatif visent à accroître le nombre d'enfants scolarisés et à améliorer la qualité de l'enseignement, il est de plus en plus reconnu que le rendement scolaire est faible. Selon le rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (2000), les élèves sont en « échec scolaire » entre la première année fondamentale et la dernière année du secondaire et cet échec prend plusieurs formes : redoublement, orientation ou exclusion. Toujours selon le même document, 50% d'élèves en Afrique quittent l'école sans qualification et sur 100 élèves, 27 seulement réussissent au baccalauréat. Cette situation est semblable à celle du Département de la Kabbia dans la région du Mayo-Kebbi Est (Tchad). Le faible taux de rendement scolaire est également confirmé par les résultats des grandes enquêtes internationales (UNESCO 2007, ADEA 2006). Dans son étude, l'UNESCO (2007) conclut que les systèmes éducatifs de nombreux pays du monde sont caractérisés par des acquis d'apprentissage relativement insuffisants et inégaux en langues et en mathématiques et ceci est plus particulièrement notable dans les systèmes éducatifs africains où l'efficacité des systèmes demeure particulièrement faible.

Dans un document intitulé Éducation en Afrique subsaharienne (2013), les auteurs corroborent à cet état de choses et soulignent que l'efficacité interne et la qualité de l'enseignement au secondaire restent faibles en Afrique subsaharienne et que le taux de redoublement est de 16% alors qu'au niveau mondial, il est seulement de 3%. En moyenne, moins de 30% des élèves du groupe d'âge concerné terminent le premier cycle du secondaire, et moins de 15% parviennent jusqu'à la fin du second cycle. Cela montre que les élèves quittent souvent l'école sans disposer des compétences de base pour s'insérer dans la vie active.

Dans la recherche portant sur les systèmes éducatifs africains, Orivel et Perrot (1989 : 337) aboutissent à la conclusion selon laquelle : « le redoublement est le facteur le plus significatif de l'abandon scolaire ». Selon eux : « les deux phénomènes conduisent à un `` gaspillage'' des ressources financières allouées à l'éducation ». Ils ont reconnu que, plus le taux de redoublement est élevé, plus le taux d'abandon est important et le « gaspillage » conséquent. Ainsi, ils définissent le rendement interne de l'école comme le rapport entre les élèves inscrits en début d'année et leur résultat en fin d'année, c'est-à-dire comme le rapport entre le nombre des élèves admis et l'effectif de ceux qui reprennent et abandonnent l'école.

La mondialisation de ce phénomène de rendement interne nous a amené à le circonscrire au cas particulier du Tchad et plus précisément à celui du Département de la Kabbia. En effet, selon les statistiques disponibles dans les services compétents, le Département de la Kabbia compte 40 collèges et 11 lycées d'enseignements secondaires, soit 51 établissements au total. En 2010, l'effectif des élèves dans cette circonscription administrative était de 12667 au collège et 7424 au lycée, pour un total de 20091. Cet effectif a régressé, passant à 11181 dans les collèges et à 5186 dans les lycées en 2014, ce qui indique qu'environ 3724 élèves ont quitté le système scolaire. Ces élèves sont encadrés par 138 enseignants dont 27 qualifiés et 111 contractuels. Les résultats aux examens et concours présentés aux tableaux 1, 2 et 3 ci-dessous sont traducteurs de l'insatisfaction des élèves, des autorités scolaires et des parents.

En 2012, pendant qu'au niveau national le Premier Ministre annonce la seconde session de baccalauréat suite aux résultats très insuffisants, dans la Kabbia, l'Inspecteur Départemental recommande aux présidents des centres de concours d'entrée en 6ème de proclamer pour une deuxième fois ces résultats jugés catastrophiques. Le cas de l'entrée en 6ème pour le centre de Léo Mbassa, dans le canton Léo est l'un des exemples. En effet, sur 594 candidats inscrits, 128 soit 21,24% ont été déclarés admis avec 25 points sur une moyenne générale de 120. Ces résultats médiocres ont poussé l'Inspecteur Départemental de l'Éducation Nationale de la Kabbia à faire pression sur le proviseur, président dudit centre, de proclamer pour une deuxième fois l'admission d'élèves en 6ème. Ce dernier hésita longtemps avant de revenir sur la décision du jury où il déclara 244 admis avec une moyenne de 15 points sur 120.

À Pont Carol, un autre établissement de la localité, les parents d'élèves mécontents des résultats au baccalauréat, s'insurgent contre le personnel administratif considéré selon eux comme la cause de l'échec des enfants. Pour exprimer leur mécontentement, ils n'ont pas hésité à écrire contre les responsables scolaires, en demandant le départ des uns et des autres. Pour preuve, le secrétaire de la sous-préfecture de Pont-Carol, a dans son écrit demandé le départ du deuxième censeur considéré selon lui comme la cause de l'échec des élèves.

Aux résultats de fin d'année scolaire, l'on enregistre un nombre important de redoublants et d' exclus ainsi que des abandons. Au lycée Maldom

Bada Abbas de Gounou-Gaya, pour l'année 2011-2012 par exemple, sur un effectif de 1600 élèves, 750 ont redoublé leur classe, 296 ont été exclus de l'établissement et 146 ont abandonné les cours(rapport de fin d'année 2012). Une situation lamentable qui poussa la confession chrétienne de l'église catholique à organiser des cours de soutien grâce auxquels elle récupéra plus de 400 élèves. Cet effectif considérable dépasse de loin celui d'autres collèges du Département. Cette situation n'est pas différente de celle du collège de Pont Carol où au cours de la même année, sur un effectif de 864 élèves, 265 ont repris leur classe, 187 ont été exclus et 78 ont abandonné l'école.

Les résultats scolaires insatisfaisants dans le Département de la Kabbia se traduisent par le redoublement, l'exclusion et l'abandon des élèves. Ainsi, les statistiques des cinq dernières années des différents examens et concours illustrent à suffisance le rendement interne des établissements secondaires dans ce Département.

Tableau no 1 : Résultats au concours d'entrée en 6ème des cinq dernières années

Années

Effectifs

Admis

Pourcentage

Redoublement

%

2009-2010

5311

2634

49,51%

2677

50,40%

2010-2011

5788

2974

51,38%

2814

34,79%

2011-2012

6026

2759

45,78%

1172

46,54%

2012-2013

6493

3179

48,96%

3314

51,03%

2013-2014

6491

3143

48,42%

3312

51,02%

Source : Statistiques des concours d'entrée en 6ème : IDEN/KABBIA

Dans ce tableau, il est à noter que le pourcentage des admis est généralement inferieur à 50% sauf pour l'année 2010- 2011, où il atteint 51,38%. Par contre le pourcentage des échoués durant ces années est passé à plus de 50% sauf pour l'année 2010- 2011où il est tombé à 34,79 %.

Tableau no 2 : Résultats au Brevet des cinq dernières années

Années

Effectifs

Admis

Pourcentage

Redoublement

%

2009-2010

2421

1963

81,08%

458

18,91%

2010-2011

2285

1198

52,42%

1087

47,57%

2011-2012

2518

1338

53,13%

1180

43,86%

2012-2013

2759

1574

68,07%

1185

42,95%

2013-2014

2457

1254

61,50%

1203

48,96%

Source : Statistiques de BEPC : IDEN/KABBIA

Dans ce tableau, contrairement au tableau no1, on note que le pourcentage des admis est probablement supérieur à 50%. Ce pourcentage qui plafonne entre 52,42% à 81,08% s'explique par l'effectif croissant des élèves durant ces années qui est de 1963 largement supérieur aux effectifs des autres années. Bien que se situant à 81,08% en 2009-2010, ce pourcentage n'a jamais atteint les 100 pour 100 et laisse voir que 18,91% des élèves sont en déperdition scolaire.

Tableau no 3 . Résultats au Baccalauréat de cinq dernières années

Centre de Gounou- Gaya

Années

Inscrits

Admis

Pourcentage

Redoublement

Pourcentage

2009-2010

1379

42

3,04%

1337

96,95%

2010-2011

919

37

4,02%

882

95,97%

2011-2012

1884

119

6,31%

1765

93,68%

2012-2013

1074

64

5,95%

1010

94,04%

2013-2014

493

148

30,02%

374

75,86%

Centre d'examen de Pont Carol

2009-2010

752

8

1,06%

744

98,93%

2010-2011

923

37

4,00%

886

95,99%

2011-2012

735

15

2,04%

720

97,95%

2012-2013

513

11

2,11%

502

97,85%

2013-2014

583

56

9,57%

529

90,42%

Source : statistique des admis au BAC : Centre de Gounou-Gaya et Pont Carol

 

Contrairement aux tableaux précédents où l'effectif des élèves admis passe de 45, 78 à 51,38% au concours d'entrée en 6ème et de 52,42% à 81,08% au BEPC, celui au baccalauréat est très lamentable. Il varie entre 3,04% et 30,02% au centre de Gounou-Gaya à 1,06% à 9,51% au centre de Pont Carol pour les années 2009 et 2010. Ces pourcentages laissent également voir qu'il y a un taux important des échoués qui oscille entre 93,68% et 96,95% pour le centre de Gounou-Gaya et 90,42% et 98,93% pour le centre de Pont Carol.

Les données recueillies sur les résultats aux différents examens et concours montrent à suffisance que les établissements secondaires de la Kabbia sont peu efficaces. Or, le rendement interne qui mesure le rapport entre les élèves normalement inscrits et leur résultat à la fin de l'année est de plus en plus recherché.

Pour Mahomet (2010), le rendement interne mesure le rapport entre les résultats et les moyens, entre les produits obtenus scolaires et les ressources engagées, entre les outputs et les inputs. Ce rendement interne s'apprécie selon l'auteur en termes qualitatifs et quantitatifs. D'après lui, le premier aspect mesure le rapport entre les connaissances, les attitudes et aptitudes acquises, d'une part, et les objectifs pédagogiques d'autre part. Le deuxième assimile le système éducatif à une entreprise, mesure la quantité des produits finis, les diplômes, finissants (outputs), par rapport aux ressources engagées, c'est-à-dire le nombre d'étudiants inscrits, le nombre d'années passées dans le système, en rapport avec les coûts (inputs).

Se faisant, pour maximiser la réussite des élèves, les chefs d'établissement doivent faire preuve d'une meilleure gestion des établissements. Or, la gestion est l'art de diriger, d'administrer une entreprise ou un groupement en mettant en commun des moyens matériels, des ressources humaines et tout en tenant compte des capitaux mis en oeuvre afin d'atteindre un objectif précis de la façon la plus efficace possible. Aussi, la gestion intègre l'ensemble des questions relatives au pilotage du système éducatif, à sa gestion administrative et pédagogique ainsi qu'à son évaluation. De ce qui précède, nous avons fait le constat suivant :

- La majorité des établissements secondaires du Département de la Kabbia commencent les cours tard en novembre, voire décembre ;

- Plusieurs établissements secondaires sont gérés non seulement par les stagiaires mais aussi par des contractuels à la charge des parents d'élèves qui n'ont aucune formation professionnelle ;

- Le nomadisme des élèves dans les établissements est trop fréquent;

- L'orientation des élèves dans leur série respective est plus l'oeuvre de la complaisance de leur choix que le mérite de ces derniers.

De nos jours, la question du rendement préoccupe tant les experts de l'éducation, les hommes politiques, les administrateurs scolaires ainsi que les chercheurs. Les études antérieures qui ont traité la question du rendement scolaire l'ont souvent abordée sous divers angles. Certains chercheurs ont mis en évidence les facteurs socio-économiques tels que le statut socioprofessionnel des parents, la taille de la famille, la quantité et la qualité des moyens matériels. D'autres ont abordé les facteurs sociaux des enseignants tels les qualifications et le suivi, la taille de la classe, les pratiques pédagogiques et moins les facteurs institutionnels.

C'est ainsi que Carron et Chau (1998), ont reconnu dans leur étude que les pratiques culturelles sont l'un des paramètres qui retentissent sur la manière dont les enfants réussissent à l'école. Ils ont remarqué que le manque des contacts avec le monde écrit était un des paramètres qui expliquent l'échec scolaire. Ils ont conclu que les enfants ont peu des contacts avec le monde des écrits en dehors de l'école. Cette opinion est contraire à celle de Macaire (1993) qui trouve que le rendement scolaire s'explique par le niveau de qualification des enseignants, le contrôle de présence des élèves dans les classes et les méthodes pédagogiques utilisées par les enseignants. Pour les auteurs comme Bourdieu et Passeron (1970), l'origine sociale est un élément crucial qui explique l'échec scolaire. Ils ont formulé dans leur conclusion que les enfants qui proviennent des milieux socioculturels défavorisés réussissent moins bien à l'école, tandis que les enfants issus des milieux favorisés socioculturellement réussissent normalement. À cela, Bellat et Mingat (1988) ont plus tôt reconnu que le rendement interne de l'école se résume au contexte de la classe, à la formation des enseignants, au niveau de rémunération, à la taille des classes, aux manuels scolaires et aux matériels pédagogiques. Ils associent à ceux-ci, l'environnement physique comme les bâtiments et les équipements, le temps scolaire.

Ces travaux antérieurs portant sur le rendement interne de l'école n'ont pas suffisamment investigué sur les facteurs institutionnels dans sa dimension managériale. Ce dernier angle d'analyse a souvent été ignoré. En vue de contribuer à combler cette lacune, nous nous sommes posé la question de savoir quelle est la part de la gestion administrative et pédagogique sur le rendement interne faible dans les établissements scolaires? Ainsi nous voulons cerner la notion de « rendement scolaire » comme : le rapport entre le nombre des élèves normalement inscrits et les admis, le rapport entre le nombre des inscrits et les redoublants et le rapport entre les élèves inscrits et les abandons. Nous voulons également cerner la question de la « faiblesse de rendement, scolaire » dans le sens de l'inefficacité des établissements à produire des résultats scolaires quantitatifs.

Dans Cette étude, la faiblesse de rendement scolaire s'explique part le faible taux d'admission des élèves en classe supérieure, le faible taux de réussite des élèves aux examens et concours, le fort taux de redoublement, d'exclusion et d'abandon des élèves. Au regard des politiques et pratiques de la gestion administrative des établissements, cette faiblesse s'explique par l'insuffisance de temps scolaire, l'insuffisance dans le management des établissements. Ainsi, nous entendons par gestion administrative et pédagogique, la gestion de temps matériel des activités scolaires, la gestion de choix au poste de chef d'établissement, la gestion de recrutement et la promotion des élèves en classe supérieure et la gestion de l'orientation des élèves dans leur série.

La présente étude met en jeu la variable indépendante et la variable dépendante. La variable indépendante est la gestion administrative et pédagogique des établissements. Les sous variables sont : La gestion de temps matériel des activités scolaires, la gestion de choix des chefs d'établissement, la gestion de recrutement et la promotion des élèves en classe supérieure et la gestion de l'orientation des élèves dans leur série. La variable dépendante est le rendement interne. Nous nous sommes servi dans le cadre de ce travail de certains indicateurs de la variable indépendante comme : le démarrage tardif des cours, la qualification du chef d'établissement, le recrutement sans condition et l'acceptation de changement de série à tout moment. Les indicateurs de notre variable dépendante sont les mêmes partout, il s'agit de : Redoublement, exclusion, abandon et absentéisme des élèves. Nous avons utilisé pour la variable indépendante, les modalités suivantes: Souvent, assez souvent, , rarement. Quant à la variable dépendante, la modalité est fréquemment, assez fréquemment.

Une telle étude a pour intérêt de contribuer à la compréhension d'un des multiples paramètres du rendement scolaire. Elle permet aussi aux acteurs de l'éducation nationale de mieux comprendre les enjeux du rendement scolaire. Cependant, cette étude axée sur le rendement scolaire réfère au cadre théorique des organisations dont l'objectif est la recherche de l'efficacité des entreprises. Selon Fayol (1841-1925), l'entreprise efficace est une organisation qui encadre les hommes, organise les tâches, donne des ordres, contrôle les performances et prévoit le futur. Par contre, Likert (1903) pense que la réussite dans une organisation passe par le style de leadership.

Dans le but de rendre opérationnelle cette recherche, nous allons procéder à une formulation méthodique des questions problèmes et des hypothèses.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams