1.1.5. Impacts de certaines variables
macroéconomiques sur l'inflation22 ? Le financement monétaire du
déficit budgétaire
Lorsque les dépenses de l'État sont plus
importantes que ses recettes, il en résulte un déficit public. Ce
déficit, lorsqu'il est financé par la création
monétaire, entraine une augmentation de la quantité de monnaie en
circulation dans l'économie et alimente l'inflation.
22 Document d'information de la BANQUE DE LA
REPUBLIQUE D'HAITI, L'inflation et ses mesures, Janvier 2024
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? Le taux de change
Dans un pays qui dépend fortement des importations, la
perte de valeur de la monnaie nationale a un impact significatif sur les prix.
En effet, la dépréciation de la monnaie peut entrainer une
inflation importée puisqu'il faut plus de monnaie locale pour acheter le
même bien produit à l'étranger. Les produits que le pays
importe deviennent alors plus chers, d'où une hausse
généralisée des prix sur le marché national.
? Les taux d'intérêt
Une baisse des taux d'intérêt peut induire une
accélération des prix alors que le mouvement contraire des taux
d'intérêt est un moyen pour lutter contre une inflation excessive.
Dans une période de récession, les banques centrales baissent
leurs taux directeurs afin de stimuler la demande et ainsi relancer
l'économie. Cela permet d'accroître les investissements des agents
économiques (ménages et entreprises), de dynamiser le
crédit et de relancer la consommation. En période de forte
croissance, l'inflation a tendance à augmenter et conséquemment,
on assiste plutôt à un relèvement des taux directeurs par
la Banque centrale afin d'éviter une surchauffe économique.
? Le taux de chômage
En économie, la courbe de Phillips permet de mettre en
exergue la relation négative qui existe entre le taux d'inflation et le
taux de chômage. En effet, lorsque le taux de chômage diminue, les
salaires s'accroissent et les entreprises augmentent les prix pour
rétablir leurs marges, ce qui va entrainer une hausse de l'inflation.
Inversement, l'inflation se replie lorsque le taux de chômage augmente.
En d'autres termes, une diminution prolongée de l'inflation peut
décourager les entreprises à faire de nouveaux investissements et
les conduire dans certains cas, à réduire leur effectif.
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Graphique n°2 : courbe de Phillips sur le
chômage

Le raisonnement est le suivant : constatant un chômage
excessif, l'Etat entreprend une politique de relance qui, moyennant une
certaine inflation, fait reculer le chômage (1) mais les salariés
constatent la baisse de leur pouvoir d'achat et exigent la compensation. Les
entreprises qui enregistrent alors la hausse du coût de la main d'oeuvre,
licencient le personnel récemment embauché. Retour au niveau de
chômage initial (2). L'Etat peut retenter l'expérience. Un recul
temporaire du taux de chômage (3) aboutira inexorablement à un
taux de chômage naturel (4). D'où l'explication proposée
par Friedman : à un court terme, il existe bien une liaison
négative entre inflation et chômage, mais à long terme il
est impossible de s'écarter durablement du taux de chômage
naturel. Les efforts interventionnistes ne font que relancer l'inflation.
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