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La création de valeur dans l'entreprise: le role de la gouvernance et des leviers financiers


par Mbaye Fall Diallo
Université Paul Cezanne Aix Marseille 3 - Master Gestion 2001
  

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C. Approche critique de la gouvernance d'entreprise : le cas d'Enron

Le champ de la gouvernance a connu ces dernières années une série de scandales qui a non seulement ébranlé le monde de la finance mais aussi et surtout les salariés et les épargnants qui en sont finalement les grands perdants. Une gouvernance inefficace, des méthodes comptables discutables ou une falsification des comptes, une rémunération excessive et la cupidité des cadres de direction ont miné la confiance des investisseurs et certains se demandent même si le système capitaliste ne serait pas déréglé. Pour mieux rendre compte de cette crise de la gouvernance, analysons le cas d'Enron en nous intéressant aux causes et aux conséquences de cette affaire.

1) Exposé et analyse de l'affaire Enron:

L'affaire Enron fait déjà partie des cas d'école en business strategy, à la fois par son avènement - le premier d'une longue série2(*) - et par le contexte de sa révélation, ainsi que par l'importance intrinsèque du dossier et les mises en cause successives qu'il a entraînées, jusqu' à une crise de confiance de type systémique.

La société texane Enron a été créée dan le secteur de l'énergie et s'est spécialisée dans le courtage, activité mettant en relation offreurs et demandeurs. Elle s' est développée sur plusieurs secteurs de l'énergie et est passée d'une dimension régionale à une taille nationale, puis internationale. En 1999, Enron pointait avec plus de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires déclaré, au septième rang des entreprises américaines et était devenue un acteur incontournable du secteur. Au-delà de sa croissance fulgurante, son modèle économique, fondé sur la maîtrise des marchés à terme et des produits dérivés en faisait un des cas de success story donné en exemple aux firmes de la « vieille économie ».

Mais les premiers craquements interviennent en octobre 2001 avec un avertissement sur résultats ( profit warning) en forte baisse par rapport aux prévisions et l'apparition de premières difficultés de trésorerie. Les événements se sont ensuite précipités : baisse des cours, méfiance des investisseurs, dégradation des notations, soupçons sur les manipulations des comptes3(*), ... et la mise en faillite du groupe. Les différentes enquêtes ont mis en lumière les principaux aspects de ce sinistre majeur de l'ordre de 100 milliards de dollars de passif dont une partie seulement pourra être comblée.

D'abord, les chiffres d'affaires avaient été artificiellement gonflés en prenant comme base les contrats conclus, voire en cours de négociation et non, comme c'est l'usage pour un courtier, les seules commissions encaissées ou acquises.

Ensuite, le groupe avait créé plusieurs milliers de sociétés contrôlées soit par la société, soit à titre personnel par des cadres dirigeants. Cette prolifération correspondait à plusieurs objectifs, en plus d'empêcher une vision globale du groupe à tout observateur non initié : faire circuler des éléments d'actifs entre composantes afin de créer des plus-values fictives, déconsolider les dettes en les transférant d'une société à l'autre, délocaliser les profits afin d'échapper à l'impôt.

En conséquence, il apparaissait que la situation patrimoniale présentée par le bilan était fausse : les actifs étaient largement surévalués, voire fictifs, et, en revanche, la passif était sous-évalué, voire dissimulé.

Pourtant, ces comptes avaient été audités et certifiés par Anderson, cabinet de renommée mondiale. L'enquête a fait apparaître que non seulement les experts d' Anderson avaient couvert les différentes manipulations comptables, mais avaient contribué à les monter en apportant leur savoir-faire sous forme de conseils.

Qui plus est, la communauté des analystes financiers et les établissements qui les emploient ont été mis en cause moins pour leur aveuglement qu'en raison des conflits d'intérêt dans lesquels ils étaient mis en cause.

De même, les pouvoirs publics, dont le président Bush, son entourage et des membres du Congrès ont été indexés compte tenu de le leurs liens avec Kenneth Lay ou des sommes reçues d' Enron.

* 2 Cf. Annexe 2 : Les principales sociétés mises en cause dans l'affaire Enron.

* 3 Cf. Annexe 3 : Enron et les aspects comptables.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein