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Le Knowledge Management: fondements et gestion de projet

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par Karim Hamadache
Institut Supérieur de Gestion et de Planification - Master management 2006
  

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II. Les facteurs organisationnels

1. L'approche basée sur les ressources

1.1. Historique

Différents auteurs s'accordent à faire remonter l'origine de la théorie aux travaux de Penrose E.28 . Son questionnement de départ consistait à se demander comment des firmes qui exercent des activités similaires au sein d'un même environnement peuvent être différentes du point de vue de leurs performances. Selon elle, les entreprises sont «dotées de beaucoup plus d'attributs que ceux possédés par la firme néo-classique, et la pertinence de ces attributs n'est

pas adéquatement représentée par les courbes de coûts et revenus»29 .

Si toutes les entreprises avaient les mêmes ressources alors elles développeraient et créeraient les mêmes produits et services. La compétition ne se baserait alors plus que sur le prix. Les entreprises auraient sensiblement les mêmes performances, profits, investissements

et problèmes30 . L'entreprise est alors envisagée comme une large série de ressources qui font

sa singularité. C'est l'énorme étendue de ces ressources qui explique la différence entre les performances des firmes.

28 Voir par exemple : Chauvet V., Les facteurs de l'émergence du knowledge management : changements environnementaux, technologiques et organisationnels, CEROG-IAE d'Aix-en-Provence, w.p. n° 626, Janvier

2002, p.5, disponible sur Internet. Simoni G., ibid., p.1. Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.280.

29 Penrose E., The theory of growth of the firm, New York, John Wiley, 1959, cité par Simoni G., ibid., p.1.

30 Chauvet V., ibid., p.5.

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Wernerfelt B.31 développe la théorie basée sur les ressources, mais ses idées n'ont pas eu

un grand écho à cause de la conception dominante en stratégie qui se basait sur l'analyse de l'environnement. L'essor de l'approche advient avec les travaux de Prahalad K. et Hamel G.

1.2. Les notions importantes

La théorie en elle-même n'est pas un ensemble homogène de notions interdépendantes. Il convient plutôt de parler d'un courant de pensée qui regroupe plusieurs travaux qui se caractérisent essentiellement par l'insistance sur les ressources internes de l'entreprise32 . Pour

les besoins de cet exposé, nous traiterons des notions les plus importantes élaborées par ce courant.

1.2.1. Les ressources

Pour Barney J., les ressources d'une entreprise sont «les actifs, capacités, processus organisationnels, informations, connaissances...etc., contrôlés par l'entreprise et qui lui permettent de concevoir et mettre en oeuvre ses stratégies»33 . «Ce qui unit ces ressources en

un système unique, c'est un réseau d'interprétations partagées. C'est cela qui maintient, renouvelle et modèle les ressources»34 .

Plusieurs typologies des ressources de l'entreprise ont été proposées. Nous avons retenu celle proposée par Puthod D. et Thévenard C. parce qu'elle nous semble particulièrement intéressante pour la gestion de ces ressources.

Tableau 1: Une typologie des ressources de l'entreprise

 

Nature des ressources

Tangibles

Intangibles

Séparabilité de l'organisation

Ressources séparables

Ressources physiques (terrains, équipements, machines).

Compétences individuelles.

Ressources dépendantes de l'organisation

Ressources financières.

Réputation, marques, brevets, licences, réseau de relations, culture d'entreprise, informations, savoir- faire technologique.

Source : Puthod D. et Thévenard C., L'avantage concurrentiel fondé sur les ressources : une illustration avec

le groupe Salomon, Gestion 2000, n°3, Mai-Juin 1999, pp.135- 154.

31 Wernerfelt B., A resource-based view of the firm, Strategic Management Journal, n° 5, 1984, pp. 171-180, cité par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p. 280-281.

32 Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J. traitent séparément de la théorie basée sur les ressources et des travaux de Prahalad et Hamel. Voir leur note p.281, opus cité.

33 Barney J., Firm resources and sustained competitive advantage, Journal of Management, vol. 17, n° 1, 1991, pp. 99-120, cité par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.282.

34 Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.282.

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1.2.2. Les compétences35

La compétence constitue la capacité de l'entreprise à favoriser l'utilisation et la transformation des ressources en fonction d'objectifs prédéfinis, pour maintenir et améliorer

sa position concurrentielle36 . Il est difficile d'expliciter la relation exacte entre ressources et compétences. «Cependant, on trouve chez plusieurs auteurs un consensus sur l'idée que les compétences proviennent de la combinaison de plusieurs ressources»37 .

1.2.3. Les compétences clefs (compétences de base) [core competences]

Les compétences clés sont définies comme résultant de «l'apprentissage collectif de l'organisation, spécialement de la façon dont sont coordonnées différentes compétences de production et dont sont intégrées de multiples courants technologiques»38 . Cela exige

«communication, participation et une forte volonté de travailler en dépassant les frontières organisationnelles. Les compétences sont l'adhésif qui attache ensemble les activités existantes. C'est aussi le moteur pour le développement de nouvelles activités»39 .

Comment une entreprise identifie-t-elle ses compétences de base ? Plusieurs méthodes d'évaluation ont été décrites. Pour Barney J. une compétence clé doit être : évaluable, rare, inimitable et non substituable40 . Puthod D. et Thévenard C. ne posent pas comme condition l'évaluabilité mais rajoutent aux trois autres critères la pertinence et la non transférabilité41 . Prahalad C K. et Fahey L. proposent trois ensembles de questions mettant en lumière les caractéristiques des compétences clés :

1. La compétence est-elle une source significative de différenciation concurrentielle ? Génère-t-elle des bénéfices et une valeur distincts pour les clients ? Les compétences

de base se manifestent aux clients sous la forme des produits de l'entreprise et de leurs attributs.

2. La compétence déborde-t-elle de son seul secteur d'activité ? Couvre-t-elle un ensemble d'activités, actuelles et nouvelles ? Une compétence de base devrait donner accès à plusieurs marchés.

3. La compétence est-elle difficile à imiter ? Est-il difficile à des tiers d'apprendre ce que fait l'entreprise et comment elle le fait42 .

35 Il s'agit d'aborder ce concept sous l'angle de la stratégie, en GRH ce concept est activé différemment. Voir

sur ce point : Cadin L., Faut-il sortir la GRH de ses frontières ?, in Dedans, Dehors, Coordonné par Besson P.,

Vuibert, Paris, 1997, p.72.

36 Chauvet V., ibid.

37 Simoni G., ibid., p.2, elle cite : Tarondeau J.C., Le management des savoirs, PUF, Collection Que sais-je ?,

1998. Puthod D., Un modèle d'exploitation des compétences dans le contexte de l'organisation et de la décision,

7ème Conférence de l'Association de Management Stratégique, 27-28 Mai 1998. Wright R W., Van Wijk G. et Bouty I., Les principes du management des ressources fondées sur le savoir, Revue Française de Gestion, Sept- Oct 1995, pp.70-75. Mack M., L'organisation apprenante comme système de transformation de la connaissance

en valeur, Revue Française de Gestion, Sept-Oct 1995, pp.43-48.

38 Prahalad C K. et Hamel G., The core competence of the corporation, Harvard Business Review, May-June

1990, pp.79-91, cité par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.225.

39 Prahalad C K. et Hamel G., opus cité, cité par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.225.

40 Barney J., opus cité, cité par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.282.

41 Source : Puthod D. et Thévenard C., L'avantage concurrentiel fondé sur les ressources : une illustration avec le groupe Salomon, Gestion 2000, n°3, Mai-Juin 1999, pp.135-154.

42 Prahalad C K. et Fahey L., Une stratégie pour la croissance : le rôle des compétences de base dans

l'entreprise, in Fahey L. et Randall R. (dir.), les paramètres essentiels de la gestion stratégique, MBA Séries, Nouveaux Horizons et Maxima Laurent du Mesnil Editeur, Paris, 1997, pp.370-371. Titre original : The portable MBA in Strategy, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par WRP Translations, 1994, (c) by John Wiley & Sons, Inc,

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1.3. Les connaissances et les compétences comme actifs stratégiques

Le nouveau paradigme en stratégie voit l'entreprise comme un portefeuille de ressources

et de compétences plutôt que comme un portefeuille d'activités. Les ressources et compétences de l'entreprise constituent un actif stratégique qu'il faut gérer pour réaliser et maintenir un avantage compétitif. En confrontant les ressources humaines aux critères qui définissent les compétences clés, on observe qu'elles constituent un actif stratégique par excellence. Quinn J B. considère le capital intellectuel comme de nouvelles ressources déterminantes43 et en cite les plus importantes44 :

Banques de données sur les processus et les consommateurs ;

Systèmes de conception et d'innovation ;

Systèmes et habitudes de gestion ;

Logistique et réseaux d'information ;

Réseaux de contacts spécialisés et accès aux nouveaux acteurs ;

Systèmes de réponse organisationnelle rapide ;

Système de motivation et culture d'entreprise.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld