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Le Knowledge Management: fondements et gestion de projet

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par Karim Hamadache
Institut Supérieur de Gestion et de Planification - Master management 2006
  

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2. Le développement rapide des technologies de l'information et de la communication

(TIC)

2.1. Caractéristiques23

L'énorme impact des TIC sur la Société moderne est incontestable. Mais il est intéressant

de constater avec Solow R. que l'on voit l'informatique partout aujourd'hui, sauf dans les statistiques de productivité24 . Il importe donc de cerner les propriétés distinctives des TIC afin

de comprendre leur apport potentiel.

18 Pour une introduction à ces questions, voir par exemple : Andler D., Introduction aux sciences cognitives, Gallimard, Paris, 1992 et 2004.

19 Weick K E., Cartographic Myths in Organisations, in Huff A S. (dir.), Mapping Strategic Thought, Wiley, NY, 1990, pp1-10, cité par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., Safari en pays stratégie. L'exploration des

grands courants de la pensée stratégique, Village Mondial, Paris, 1999, p.169.

20 Huff A S. (dir.), opus cité, dans Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.170.

21 El Sawy O A. et Pauchant T C., Triggers, Templates, and Twitches in the Tracking of Emerging of Strategic

Issues, Strategic Management Journal, n° 9, September-October 1988, pp. 455-474, rapporté par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.177.

22 Adapté de Smiricich L. et Stubbart C., Strategic Management in an Enacted World, Academy of Management

Review, 10, 4, 1985, pp 724-736, adapté par Mintzberg H., Alstrand B. et Lampel J., ibid., p.180.

23 Adapté de Evans P B. et Wurster T S., Strategy and the New Economics of Information, Harvard Business

Review, Sept-Oct 1997, p.73.

24 Cité par Prax J-Y., Le manuel du Knowledge Management, Dunod, Paris, 2003, p.7.

17

2.1.1. La connectivité

Il s'agit du nombre d'éléments d'un réseau d'information. Les TIC permettent d'augmenter considérablement ce nombre.

2.1.2. La personnalisation

C'est le degré d'adaptation du message à la cible. Il est possible avec les TIC de personnaliser le message à un coût faible.

2.1.3. L'interactivité

C'est la possibilité d'interaction entre les éléments du réseau d'information. On peut grâce aux TIC faire interagir un nombre important d'éléments de manière synchrone ou asynchrone.

2.1.4. La variété des signaux

On peut grâce aux TIC transmettre une grande variété de signaux par un même canal en un temps réduit.

2.2. Le compromis entre richesse et connectivité25

Les trois derniers critères définissent la richesse d'une situation d'information. Elle est d'autant plus riche qu'elle est personnalisée, interactive et permet la transmission d'un grand nombre d'information à la fois.

Dans l'économie traditionnelle, la difficulté consiste à résoudre le compromis entre richesse et connectivité. Plus un message est riche moins il peut atteindre de cibles. La situation la plus riche est certainement le dialogue, mais c'est la situation qui implique le plus petit nombre d'éléments. Un message publicitaire sur une chaîne de télévision atteint un grand nombre de personnes mais sa richesse en informations est très faible. (Voir figure 2 : La traditionnelle économie de l'information).

25 Adapté de Evans P B. et Wurster T S., ibid., p.37.

18

Figure 2: La traditionnelle économie de l'information

Richesse

(personnalisation, interactivité, variété

des signaux)

Compromis traditionnel

Connectivité

Source: Evans P B. et Wurster T S., Strategy and the New Economics of Information, Harvard Business

Review, Sept-Oct 1997, p. 74.

L'émergence de nouveaux standards techniques dans le domaine des télécommunications

et la dérégularisation du secteur ont permis une connectivité sans précédent entre des zones géographiquement très éloignées mais surtout avec une richesse d'information qui ne diminue

en rien cette connectivité.

2.3. Les effets potentiels

Nous parlons ici d'effets potentiels car l'usage d'une technologie déterminée ne produit pas automatiquement les mêmes effets quelle que soit l'organisation qui l'utilise et les conditions d'utilisation.

2.3.1. Les effets potentiels sur l'organisation26

a. Participation au processus de décision

Le nombre de participants au processus de décision et leur variété (rang hiérarchique, clients, fournisseurs...etc.) se trouvent augmentés grâce à une meilleure communication. Cet effet sera plus ou moins important selon que la technologie sera capable ou non de transmettre une information d'un niveau de richesse adapté aux besoins de l'utilisateur.

b. Intelligence des problèmes

L'identification des problèmes avec rapidité et précision est améliorée avec le nombre élevé de données récoltées, leur rapidité de traitement et une meilleure communication. Au même moment l'éventail des solutions connues devient plus large.

26 Adapté de Reix R., ibid., pp.84-90.

19

c. Rapidité et qualité des décisions

Ces deux effets résultent notamment d'une meilleure intelligence des problèmes ce qui réduit l'incertitude sur l'action.

d. Nature et utilisation de la mémoire organisationnelle

L'énorme capacité de stockage qu'offrent les technologies, la possibilité de structurer les données (indexation, arborescence...etc.) et la facilité d'interrogation parfois même en langage naturel, améliorent la qualité de la mémoire organisationnelle et en facilite l'accès.

e. Morphologie de la structure

Avec l'introduction des TIC, on observe une diminution du nombre de niveaux hiérarchiques. Ce qui s'explique par :

Les possibilités de coordination accrues par la facilité de communication et de traitement ;

Les possibilités accrues de communication directe entre niveaux hiérarchiques ce qui supprime le rôle des niveaux intermédiaires ;

La spécialisation et l'enrichissement des tâches qui permettent une plus grande autonomie vis-à-vis de la hiérarchie.

f. Degré de centralisation-décentralisation

Paradoxalement, l'utilisation des TIC plaide en faveur de l'une comme de l'autre de ces solutions. Il n'y a pas de déterminisme technologique sur ce point, mais le management doit savoir tirer profit de cet avantage en cadrant l'utilisation des TIC avec les avantages compétitifs que procure chaque mode d'organisation.

En permettant aux cadres de niveau supérieur d'obtenir plus vite et de manière plus précise des informations sur les problèmes locaux, en les assistant à traiter plus vite et mieux

de grandes quantités d'information, les TIC autorisent le transfert de décisions aux niveaux hiérarchiques supérieurs.

Par ailleurs, une meilleure communication permet aux cadres de niveaux inférieurs de mieux comprendre le contexte général de la prise de décision.

g. Coordination, formalisation et standardisation

La coordination par supervision directe et ajustement mutuel est améliorée grâce à une meilleure communication verticale et horizontale.

La formalisation des procédures et la standardisation des formats des données répondent à des impératifs techniques des outils technologiques et notamment des logiciels. Cependant, le progrès technique tend à rendre plus convivial et plus souple l'usage de ces technologies, cet effet formalisateur pourrait donc être amené à diminuer.

20

h. Spécialisation des tâches

D'une manière générale, le recours aux TIC modifie l'éventail des spécialisations dans l'organisation en faisant apparaître de nouvelles tâches et en éliminant, souvent par automatisation, d'autres.

i. Enrichissement des tâches et contrôle

L'effet d'enrichissement des tâches s'explique par les possibilités de diagnostic des logiciels et les différentes formes d'assistances offertes par ceux-ci (CAO, PAO...etc.). Le sentiment d'un contrôle exercé par la hiérarchie résulte des possibilités accrues de surveillance et de la traçabilité quasi parfaite des informations.

j. La relation au métier

Les outils technologiques deviennent un intermédiaire entre le travailleur et la tâche qu'il exécute. Dans ce cas, la capacité de traiter des données abstraites devient déterminante.

2.3.2. Les effets potentiels sur les avantages compétitifs27

a. Fragmentation de la chaîne de valeur

La fragmentation de la chaîne de valeur en plusieurs segments ayants chacun sa propre source d'avantage compétitif. Les possibilités de reconfiguration deviennent plus nombreuses par la suite ce qui crée plusieurs chaînes interconnectées.

b. Des économies d'échelle sur la connectivité

La connectivité accrue dans un réseau crée des économies d'échelle importantes. Il ne sert à rien d'avoir un téléphone si on est le seul à l'avoir, par contre plus le nombre d'utilisateur augmente plus le coût d'accès diminue.

Ce phénomène crée souvent une situation de monopole pour l'élément du réseau qui capte le plus grand nombre de connections. D'où l'importance d'imposer un standard qui oblige les autres à se conformer, cela passe souvent par la rapidité d'accès au marché.

c. De nouvelles opportunités pour des activités dématérialisées

Beaucoup d'activités dématérialisées ont pu voir le jour et proliférer à la faveur des possibilités de communication et de stockage offertes par les TIC. On peut citer pour exemple

les livres électroniques.

d. De nouvelles stratégies pour l'image de marque

Parce que l'image de marque reflète la chaîne de valeur d'une entreprise, sa reconfiguration entraîne un changement des propriétés perçues par les clients. Une banque qui

27 Adapté de Evans P B. et Wurster T S., ibid., pp.71-82.

21

se focalise sur le paiement électronique ne peut plus faire valoir la qualité de l'accueil comme image de marque mais devra privilégier les arguments de sécurité et de rapidité.

e. De nouvelles opportunités pour des parties tierces

Des parties tierces qui ne fabriquent aucun produit ni ne délivrent de service à la base, peuvent trouver de nouvelles opportunités. C'est le cas des moteurs de recherche avec le succès qu'on leur connaît.

f. Le pouvoir de négociation peut changer

Cet effet résulte de l'incapacité à monopoliser l'information. Même si ce n'est pas toujours le cas, on observe souvent un renversement dans la capacité à monopoliser l'information. Dans le cas des plates-formes d'achat électroniques, ce sont les clients, de part leur nombre réduit qui font jouer la concurrence entre des fournisseurs nombreux qui manquent d'informations. Au contraire, sur les portails spécialisés, les fournisseurs contrôlent l'information que les millions de clients ne peuvent avoir.

g. Diminution du coût de changement pour le client

Pour une grande part due à la standardisation et à l'échange informatisé des données. Ce qui oblige les entreprises à trouver de nouvelles manières de fidéliser les clients.

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