WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La grande pauvreté dans l'agglomération bordelaise en 2006: Etat des lieux


par Maia MICHEL
Université Bordeaux 2 - Master 2 Professionnel Chargé d'études sociologiques 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Deuxième partie : REPARTITION SPATIALE DE LA PAUVRETE

La première étape de l'état des lieux telle que nous l'avons définie consiste en une analyse secondaire de données statistiques, comparée aux informations issues d'autres sources, notamment des entretiens, dans le but de dresser une cartographie ciblée de la grande pauvreté dans l'agglomération bordelaise. Cependant il n'a pas été possible d'avoir accès directement aux sources statistiques, toutes nos tentatives pour obtenir des données assez précises ayant échoué : l'INSEE nous a renvoyé au site Internet régional, la CAF a refusé de répondre à nos demandes par souci de confidentialité, les autres démarches entreprises n'ont pas non plus trouvé suite.

Nous étudierons donc la situation sociale de l'agglomération et de ses différentes communes à partir des travaux de l'ONPES puis des données de l'INSEE, de la CAF et de la DRASS d'Aquitaine (chapitre I). Par la suite, nous aborderons les résultats obtenus au niveau plus précis des quartiers, en nous basant sur des enquêtes réalisées sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville (chapitre II).

I. SITUATION SOCIALE DE L'AGGLOMERATION

A. Dimensions territoriales de la pauvreté :

Si les études statistiques faites sur le thème de la pauvreté sont souvent de dimension nationale, on peut cependant prendre en compte les indications et les résultats généraux fournis par l'ONPES dans son rapport 2006.46(*) Ces renseignements permettront de mieux comprendre les facteurs pouvant influencer la répartition spatiale de la pauvreté et serviront à éclairer notre recherche à l'échelle de l'agglomération bordelaise. Ils montrent que l'observation locale est incontournable pour mieux comprendre la formation des situations de pauvreté. De plus, la recherche révèle que les déterminants des situations territoriales de pauvreté se combinent aujourd'hui de multiples façons.

1. Localisation de la pauvreté urbaine :

On peut tirer un certain nombre de conclusions des monographies disponibles sur le territoire français. Tout d'abord, la pauvreté se situe le plus souvent au centre des agglomérations. La pauvreté n'est pas extérieure au périmètre communal, bien au contraire, les centres des aires urbaines sont partout plus touchées que leur périphérie.47(*) Or la résidence des ménages pauvres en centre ville les maintient éloignés des zones d'emploi, et cet éloignement a plusieurs conséquences négatives. D'une part la distance représente un obstacle pour trouver un travail : elle élève les coûts de recherche d'emploi et réduit l'information disponible. D'autre part elle peut également dissuader d'accepter un emploi du fait des coûts de transport. Les ménages les plus pauvres auront donc d'autant plus de difficultés à accéder à l'emploi. Ceci explique qu'on constate une quasi-superposition des aires géographiques du chômage de longue durée et des ménages à bas revenus. C'est le cas en particulier à Bordeaux. Des «poches de pauvreté» apparaissent également dans les petites couronnes urbaines : « au croisement de choix contraints en matière de résidence et de logiques de localisation de l'emploi, variables selon les secteurs d'activité. »48(*)

Or cette géographie de la pauvreté se définit de plus en plus en creux des stratégies résidentielles des ménages riches. En effet, l'étalement urbain et le desserrement de l'activité économique ont conduit à la déconcentration des emplois de services vers la périphérie des villes. Celle-ci est alors devenue plus attractive et donc plus prisée par les ménages aisés. On assiste de ce fait à une recombinaison des liens entre pauvreté et zones dites «résidentielles», au détriment des zones dites «productives». Ainsi dans les secteurs traditionnellement les plus riches le nombre de personnes pauvres a tendance à augmenter, alors qu'il diminue dans les secteurs les moins riches. La politique des transports urbains joue aussi un rôle majeur dans l'organisation de l'espace social. On voit notamment que dans les villes ayant le moins de problème de congestion de la circulation, les classes aisées résident principalement en périphérie, alors que c'est le contraire à Paris, où les transports urbains sont insuffisants. A Bordeaux, les nombreux chantiers urbains de restructuration et l'essor des transports en commun tels que le tramway auraient plutôt tendance à favoriser la résidence des plus riches à l'extérieur de la ville. L'observation prouve que les programmes fiscaux des communes ont également un impact sur le choix de la localisation résidentielle des ménages.

* 46 Cf. Rapport 2006 de l'ONPES, chap. III : « Territoires et pauvreté. Les figures locales de la pauvreté ».

* 47 Sauf à Paris et Lyon, dont les banlieues sont plus pauvres.

* 48 Cf. Rapport 2006 de l'ONPES, chap. III : « Territoires et pauvreté. Les figures locales de la pauvreté ».  

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo