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Inventaire et hiérarchisation de paramétres structuraux et ultrastructuraux de la variabilité intra spécifique de certaines propriétés mécano physiques des tissus ligneux

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par Christophe Gachet
Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies - Doctorat Thèse PhD 2003
  

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3.2 Hétérogénéité tissulaire et anisotropie élastique du bois normal

Pour rendre compte de l'anisotropie élastique macroscopique du cerne, les homogénéisations prédictives évoquées au chapitre 1 et mises en oeuvre au chapitre 2 (Passage 3), assimilent le cerne d'accroissement à un ensemble composite de couches (strates) élaborées à partir de tissus ligneux (bois initial et final) supposés morphologiquement parfaitement différenciés (en terme d'épaisseurs de paroi comme en terme de diamètres cellulaires).

Pourtant, la bibliographie relative aux différences morphologiques expérimentalement observables entre des cellules de bois initial et de bois final, présente un caractère fortement contradictoire. Une des raisons de cette disparité tient en une variabilité inter spécifique et intra spécifique de forme cellulaire fortement dépendante des conditions de croissances

(Botosso, 1997) auquel s'ajoute l'effet « âge du cerne ». Il a ainsi été montré sur Picea abies

(Sarèn et al, 2001) que la morphologie cellulaire varie selon la position de l'examen microphotographique par rapport à la moelle ; de cellules quasi circulaires proches du centre,

on arrive à des cellules approximativement rectangulaires au fur et à mesure d'une progression centrifuge radiale vers le cambium.

Par conséquent, seront évoquées par la suite, des informations se référant à un cerne de bois adulte d'essence résineuse, et ce, pour des conditions de croissance fixées. Ces éléments, pour

la plupart bibliographiques, n'auront alors pour objectif que d'expliciter les tendances générales accompagnant, en terme de modifications morphologiques, la transition d'un bois initial à un bois final dans un ensemble de cernes proches en âge.

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Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

Ces informations seront ensuite employées pour étayer, via deux simulations analytiques intra

cerne, une discussion du rôle de la morphologie cellulaire sur l'anisotropie élastique du cerne dépourvu de rayons ligneux.

3.2.1 Différence de morphologique cellulaire entre le bois initial et le bois final

3.2.1.1 Une distinction visuelle parfois délicate

Des tentatives de définitions des limites entre le bois initial et final en termes géométriques ont été réalisées mais souvent discutées. Parmi elles, le critère de Mork (1928, cité dans Denne, 1988 et illustré sur la Figure 3.4), liant épaisseurs de paroi (e) et largeur des lumens

(LL), a été très souvent employé afin de « formaliser » analytiquement une distinction entre bois initial et final qui n'était jusqu'alors que visuelle (et donc entachée d'une incertitude liée

à l'observation humaine). Néanmoins, une récente synthèse (Denne, 1988) a montré la

nécessité de rediscuter certains résultats admis par Mork (1928) et repris en l'état par de très nombreux auteurs (représentativité des dimensions de cellules relevées en regard des variations inter cerne, interprétation des formules initialement proposées).

Denne (1988) fait ainsi état de l'existence, dans la littérature, de deux définitions géométriques différentes des trachéides de bois final (Figure 3.4, Formules 1 et 2).

Utilisant tour à tour les deux formulations du critère avancé par Mork (1928), ce dernier auteur montre, sur quelques Pins (Tableau 3.4), d'une part que la proportion calculée de bois final dans un cerne diffère notablement selon l'expression employée, et d'autre part, que les deux formules précitées ne peuvent être appliquées à toutes les espèces (Pinus contorta et Pinus strobus présentent alors une texture nulle !).

Dans le cas ou les deux inéquations (Formules 1 et 2, Tableau 3.4) conduisent à des résultats plausibles, l'écart entre les deux prédictions est d'autant plus sensible que les différences morphologiques relevées entre le bois initial et final sont faibles (Tableau 3.4, Pinus pinaster, cas c).

Figure 3.4 : Les deux interprétations du critère de définition du bois final proposé par Mork (1928)

L : double épaisseur cellulaire, LL : largeur de lumen, e : épaisseur de paroi

Tiré et adapté de Denne (1988)

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Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

Pinus

% de bois final calculé par application de

Formule 1

Formule 2

a) taeda

30

28

b) pinaster

27

13

c) contorta

29

0

d) strobus

0

0

Tableau 3-4 : Pourcentage de bois final calculé à partir des deux interprétations du critère de Mork sur 4 essences

résineuses, tiré et adapté de Denne (1988).

3.2.1.2 Tendances générales

D'après Ferrand (1982), dans le bois normal des conifères, c'est l'épaisseur de paroi qui augmente le plus fortement lors de la transition physiologique bois initial bois final ; le diamètre (essentiellement radial) des cellules varie également, mais sans changer d'ordre de grandeur. Decoux et al (non publié) relient, quant à eux, l'augmentation de densité observée par micro densitométrie, essentiellement à des augmentations d'épaisseurs pariétales.

Des études microphotographiques ont montré sur quelques résineux, que les changements de dimensions cellulaires (diamètres comme épaisseurs) sont plus prononcés dans la direction radiale que dans la direction tangentielle du cerne (Picea abies, Erickson et al, 1974, Latix laricina, Picea glauca, Picea mariana, Marguerie et al, 2000, Picea abies, Douglas Fir, Pinus sylvestris, Decoux et al, non publié).

Les recherches menées par Marion (2001), sur Picea abies, établissent, par construction analytique de cellules moyennes de bois initial et final (à partir d'un ensemble de photographies de plan ligneux et analyse d'images), que le diamètre tangentiel évolue peu lors

du passage d'un bois de printemps à un bois d'été. Pour cet auteur, l'expansion cellulaire

(ovalisation) du bois normal se fait principalement dans la direction radiale.

Admettant la conservation du diamètre tangentiel à l'intérieur du cerne de croissance, et assimilant à un carré la morphologie de la cellule de bois initial, Fengel et al (1973), Boyd

(1974b), considèrent pour leur part, que l'essentiel des modifications géométriques accompagnant la transition morphologique bois initial bois final peut être résumée à un doublement de l'épaisseur de la paroi radiale.

Pour Bergander (2001), le passage bois initial bois final sur Picea abies, s'accompagne d'une modification majeure et plus complexe de la géométrie cellulaire ; d'un bois initial présentant des cellules de forme hexagonale on arrive, dans le bois final, à des cellules de forme rectangulaire. Les variations de l'épaisseur et des diamètres ne sont pas explicitées dans ses travaux.

L'examen de ces tendances générales, présentées dans la littérature, et leur comparaison aux valeurs caractéristiques des cellules virtuelles dites de bois initial et final, élaborées au chapitre 2, suggère quelques commentaires.

Les paramètres géométriques des cellules dites de bois initial et de bois final, (Tableau 2.4 du chapitre 2) obtenus via la démarche d'optimisation précédemment explicitée (construction du RSV), répondent assez bien aux propositions bibliographiques avancées par l'ensemble des auteurs précités.

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Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

Le passage d'une cellule de bois initial à une cellule de bois final est ainsi caractérisé par :

une relative constance du diamètre tangentiel cellulaire (de DTi = 30 um à DTf = 35

um, valeurs optimisées),

une augmentation au moins double de l'épaisseur radiale (eRi = 0.85 um, eTi = 1.06

um ; eRf = eTf =2.8 um),

une diminution importante (plus de 50%) du diamètre radial (de DRi = 37.5 um à DRf

= 15 um).

S'il est ainsi possible, pour chacun des types de cellules rencontrées dans le cerne de bois normal, de disposer d'un jeu de paramètres géométriques (DR, DT, eR, eT) spécifiques, la simulation analytique du passage d'une catégorie de cellule (bois initial, bois final) à l'autre

est délicate. En effet, devant l'actuelle absence d'étude faisant état des liens biologiques reliant les variations d'un paramètre géométrique à celles d'un autre, il apparaît délicat d'adopter un pas de variation relative pour un paramètre géométrique, dont seules sont connues les valeurs bornes.

Pour ces raisons, et avec objectif unique de rendre compte de l'effet d'une ovalisation sur les caractéristiques élastiques tissulaires, nous serons conduits à simuler le passage d'une cellule

de bois initial à une cellule de bois final par un ensemble de modifications géométriques simples (deux types de simulation).

La cellule de bois initial sera en premier lieu assimilée à une cellule carrée, d'épaisseur constante, ne subissant de modifications géométriques qu'en terme de diamètre radial (conformément aux propositions de Fengel et al, 1973 et de Boyd,

1974b, 1977).

Dans un second temps, la transition d'une cellule de bois initial à celle d'un bois final sera simulée par des variations simultanées simples de diamètre radial et d'épaisseurs.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery