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Inventaire et hiérarchisation de paramétres structuraux et ultrastructuraux de la variabilité intra spécifique de certaines propriétés mécano physiques des tissus ligneux

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par Christophe Gachet
Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies - Doctorat Thèse PhD 2003
  

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1.3 L'anisotropie élastique à l'échelle du tissu ligneux

Figure 1.7 Organisation cellulaire d'un bois de résineux (Guitard, 1987)

a : trachéide dans le bois de printemps b : trachéide dans le bois d'été

c : canal résinifère d : rayon ligneux

e : rayon ligneux avec canal résinifère

f : ponctuation.

La nature, le nombre et l'organisation spatiale des cellules du bois peuvent être décrits par l'observation de trois coupes matérielles (LR, RT, TL) identifiées en définissant la base

r r r

( R , T , L ) comme le repère d'orthotropie du matériau bois (Figure 1.7). Ces plans de

référence décrivent le « plan ligneux » d'une espèce. Bien que l'architecture du cerne soit considérée comme un caractère systématique, quasiment invariable pour une même essence, puisque génétiquement prédéterminée, la proportion des différentes cellules qui constituent

« le plan ligneux » est très fortement dépendante des conditions de croissance de l'arbre

(substrat, climat,...).

A partir de différentes observations (microphotographies) et dans le cas des résineux présentant une organisation du plan ligneux relativement simple, il est possible d'assimiler le matériau bois à une structure alvéolée de type nid d'abeille.

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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux

Sous l'hypothèse d'une masse volumique de la matière ligneuse constante (i.e. assimilée à

celle des parois cellulaires), le module d'Young macroscopique longitudinal (noté par la suite

EL) peut être alors évalué à partir du module élastique pariétal correspondant et de la porosité

(Gibson et al, 1988). Ce passage micro-macro s'avère bien plus délicat dans le plan transverse. A cette échelle, et dans ce même plan de description (où les démarches d'homogénéisations apparaissent relativement complexes), la morphologie cellulaire joue un rôle important et conduit à une importante anisotropie élastique (Farruggia, 1998, Farruggia et

al, 1996, 2000).

1.3.1 La morphologie cellulaire

Selon divers auteurs (Gillis, 1972, Gibson et al, 1988, Koponen et al, 1989, 1991, Perré et al,

1994, Farruggia, 1998, Farruggia et al, 1996, 2000, Perré, 1998, Holmberg et al, 1999), pour une même porosité, les propriétés élastiques transverses macroscopiques de structures tubulaires de type nids d'abeilles sont fortement variables (modules élastiques). Gillis (1972)

a ainsi montré que des bois de densité proches pourront posséder des modules élastiques transverses (ER et ET) très différents s'ils se distinguent les uns des autres par la forme

(morphologie cellulaire) ou par la disposition spatiale de leurs cellules (arrangement cellulaire).

R

Figure 1.8 : Deux morphologies cellulaires envisagées : (a) modèle de Gibson et al (1988), (b) modèle de Guitard et al (2002)

Figure1.9 : Micrographie

électronique (ESEM) montrant le cas d'une cellule hexagonale sur P. radiata, (d'après Donaldson, 2003)

Barre d'échelle 16 um

Figure 1.10 : Cellule de

forme quasi rectangulaire de P. abies observée par double coloration safranine/ bleu alcyan (Ruelle, 2003). Barre d'échelle 25 um

Le tissu ligneux est ici défini comme un ensemble de cellules identiques, regroupées en

réseau, et assurant dans l'arbre, la même fonction physiologique (conduction de la sève brute, fonction mécanique de support, conduction et renfort radial respectivement pour les trois cellules essentielles constituant le bois initial, le bois final et les rayons ligneux).

Pour prédire le comportement macroscopique élastique d'une structure aussi hétérogène dans

sa constitution que le bois, et ce à partir de sa morphologie et des propriétés microscopiques

de ses constituants, la littérature fait généralement état de nombreuses démarches de changement d'échelles (Gillis, 1972, Farruggia, 1998, Badel 1999, Badel et al, 1999, Perré,

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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux

1998) consistant en la représentation d'un milieu équivalent et en la construction d'un modèle

applicable à ce même milieu.

De telles approches, impliquent la désignation d'une cellule ou d'un ensemble de cellules

(Volume Elémentaire Représentatif) comme élément(s) unitaire(s) du milieu périodique, ce qui apparaît, à priori, assez délicat compte tenu de la variabilité intra et interspécifique de la forme géométrique de la cellule ligneuse constatée habituellement chez les résineux comme chez les feuillus (Venet et al, 1986, Watanabe et al, 1999, 2000).

1.3.1.1 Choix de la cellule unitaire comme élément architectural représentatif du tissu ligneux

Une grande variabilité de formes cellulaires

La forme microscopiquement observable des cellules de résineux peut être tour à tour approximativement rectangulaire (Keller, 1999), hexagonale (Decoux et al, non publié), ou variable selon le type de tissu ligneux (hexagonal et rectangulaire respectivement pour les cellules initiales et finales du bois normal de Picea abies, Bergander, 2001, voire presque circulaire pour les cellules de bois de compression de plusieurs essences résineuses, Timell,

1986, Ruelle, 2003). Les Figures 1.9 et 1.10 illustrent ainsi, pour deux essences résineuses

(Pinus radiata et Picea abies), un exemple de morphologie cellulaire rencontrée dans le bois final dit « normal ».

Certains récents travaux (Marion, 2001, Sarèn et al, 2001), menés sur Picea abies, ont montré, par analyse d'images, une importante variabilité inter cerne de la morphologie cellulaire.

L' « indice de circularité » des cellules de bois normal décroît ainsi avec l'âge de la couche d'accroissement ; la forme des lumens est proche de l'ovale prés de la moelle et devient progressivement rectangulaire au fur et à mesure d'une progression radiale vers le cambium. Des précisions complémentaires sur ces évolutions morphologiques intra cerne seront fournies ultérieurement (chapitre 3).

Devant un tel éventail de formes cellulaires possibles, les modélisations du comportement mécanique tissulaire admettent donc nécessairement une morphologie cellulaire simplifiée

(moyenne), n'ayant pour but que de préciser les éléments de la cellule ligneuse susceptibles

de répondre à des sollicitations mécaniques spécifiques (traction, compression, flexion).

Des paramètres géométriques communs aux différents modèles de cellule ?

Les modules d'élasticité des différents tissus étant le reflet direct du comportement de la cellule à une sollicitation spécifique (traction et/ou compression, éventuellement flexion), à modules élastiques de double paroi identiques, les différences les plus notables entre les propriétés élastiques tissulaires rencontrées dans la bibliographie, proviennent donc, essentiellement, de la géométrie cellulaire adoptée dans chaque modèle.

Des modèles assimilant la morphologie cellulaire à un rectangle (modèles proposés par Navi

et al, 1995, Holmberg et al, 1999, Guitard et al, 2002) ou à une structure hexagonale (modèles

de Gibson et al, 1988, Koponen et al, 1991) conduisent ainsi chacun à des évaluations de modules élastiques de tissu sensiblement différentes (respectivement par excès et par défaut). Dans le cadre de schématisation du plan ligneux par différents réseaux de cellules hexagonales, l'épaisseur pariétale dans le coin cellulaire constitue de plus un paramètre essentiel (rôle de renfort) dans l'évaluation du module élastique tissulaire tangentiel

(Watanabe et al, 2000).

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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux

Néanmoins, et même s'ils apparaissent de prime abord différents, les paramètres

géométriques traduisant la forme générale de la cellule « moyenne » sont généralement communs (le lien est plus ou moins direct) aux schématisation de forme envisagées.

Ainsi la variable , du modèle hexagonal de Gibson et al (1988), (Figure 1.8a), ou son équivalent RCW fixé à 30 degrés dans la modélisation proposée par Koponen et al (1991), fournissent tous les deux une indication de l'angle entre la direction radiale R du bois et celle

de l'élément de paroi soumis à une flexion lors d'un chargement tangentiel. Avec une description du plan ligneux par un nid d'abeille à élément rectangulaire (Figure 1.8b), les facteurs de forme précédents sont pris égaux à zéro dans le modèle de Guitard et al (2002). L'influence de ce même paramètre angulaire n'est néanmoins pas ignorée dans ce dernier modèle, elle est prise en compte de façon indirecte en considérant que l'épaisseur (eR) de la paroi radiale peut être différente de l'épaisseur (eT ) de la paroi tangentielle.

On notera enfin une autre singularité du modèle à cellules rectangulaires envisagé par Guitard

et al (2002). La longueur de paroi fléchie prise en compte est égale au diamètre (DR) diminué

de deux fois l'épaisseur de paroi (eT), contrairement au modèle proposé par Gibson et al,

(1988) considérant le diamètre cellulaire, indépendamment de l'épaisseur pariétale. A porosité

fixée, cette différence conférera, a priori, une plus grande rigidité au nid d'abeille tissulaire, puisque les dimensions de l'élément cellulaire soumis à la flexion sont moindres. Une étude complémentaire sur la part d'anisotropie tissulaire imputable à la flexion des parois sera donc menée plus loin (chapitre 3).

1.3.1.2 Disposition spatiale des cellules dans le plan transverse : l'arrangement cellulaire

Admettant une organisation bidimensionnelle du cerne, Khale et al (1994), ont décrit l'architecture du plan ligneux de résineux, à partir de microphotographies. Dans la direction radiale, les cellules (provenant de la division d'une même initiale cambiale) sont globalement alignées (elles forment en fait de petits « zig zag », combinaison de paroi orientées dans la direction radiale et dans la direction tangentielle), tandis qu'une distribution bien plus anarchique est constatée dans la direction tangentielle. Le long d'une même disposition « zig zag », les auteurs précisent que le faible nombre de paroi tendant à s'éloigner de la direction radiale permet de supposer que lors d'un chargement radial tous les efforts sont supportés par

les parois disposées en prolongement les unes des autres (soumises à une telle sollicitation, les parois tangentielles ne joueraient le rôle que d'entretoise, Bergander et al, 2000a, 2000b, Guitard et al, 2002).

D'autres travaux essentiels, visant à obtenir un maillage numérique de tissu ligneux, aboutissent, sur les résineux, à ces mêmes conclusions (Perré et al, 98, Farruggia, 1998). On notera ici que les équations développées par l'ensemble des auteurs, à partir des théories classiques de la résistance des matériaux, ne sont que des approximations du comportement mécanique complexe du plan ligneux (lors de tout chargement, l'absence d'alignement dans la direction tangentielle induit l'existence de régions à haute concentration de contraintes).

Les Figures 1.11 et 1.12 illustrent, dans le plan transverse de deux résineux (Pinus pinaster et

Pinus radiata), l'existence d'une disposition quasi ordonnée des parois cellulaires dans la

r r

direction radiale R et d'une orientation bien plus aléatoire dans la direction tangentielle T .

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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux

R

T

Figure 1.11 : Microscopie confocale associée à l'auto fluorescence de la lignine sur Pinus

radiata (site internet www.forestresearch.co.nz). Fenêtre de 160*160 um.

R

T

Figure 1.12 : Double coloration à la safranine bleu alcyan sur Pinus pinaster, (Ruelle, 2003). Barre d'échelle, 25 um

1.3.1.3 Une estimation des modules élastiques tranverses tissulaires par excès ?

Dans leurs appréciations du comportement mécanique tissulaire, la plupart des modélisations admettent le collage parfait par la lignine de deux parois cellulaires contiguës (double cloison). Dans le cadre de la cohésion de l'ensemble des cellules disposées en réseau, excluant tout mouvement entre parois voisines, la rigidité à la flexion est nettement supérieure

(flexion réduite d'un facteur 4 pour une porosité de 0,64, Perré et al, 1994) à celle obtenue en autorisant un glissement sans frottement entre les parois de deux cellules adjacentes (permis par une lamelle mitoyenne hypothétique).

La réalité, en terme de rigidité tissulaire en flexion, se situe sans doute entre ces deux dernières propositions « limites », en raison d'une part d'une morphologie moyenne cellulaire

de résineux plus fréquemment proche de l'ovale (Marion, 2001, Hunter, 2001) ou de l'hexagonal (Decoux et al, non publié) que du rectangulaire (Navi et al, 1995, Guitard et al,

2002), et de l'existence de lignifications différentes entre les parois radiales et tangentielles

(Bosshard, 1956).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon