WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Discriminations et conflits, Contribution à l'étude de la « conscience de condition » de la population de Ngaba

( Télécharger le fichier original )
par Jean Pierre Mpiana Tshitenge wa Masengu
Université de Kinshasa - D.E.A en sociologie 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 2 : Architecture de la ville de Kinshasa

Contrairement à l'image répandue dans la presse d'une ville mal structurée avec d'immenses quartiers sans fin, Kinshasa, dans son architecture, obéit aux principes discriminatoires induits par l'idéologie coloniale. La ségrégation spatiale des quartiers reflète globalement les clivages sociaux. Les cadres de vie quotidienne que définissent les différents quartiers de la ville expriment les disparités sociales dans une ville où la pauvreté s'exacerbe sans cesse.

Marc Pain note que les critères socio-économiques sont déterminants dans la répartition de la population à Kinshasa. La physionomie des quartiers est le reflet direct de la stratification sociale de la capitale. Ce qui ne veut pas dire que la distribution des quartiers dans l'espace se traduise par une courbe socio-économique descendante de telle sorte que, lorsqu'on quitte les quartiers anciens et qu'on se dirige vers la périphérie, on passe forcément de quartiers d'un bon niveau à des quartiers où la pauvreté constitue le critère fondamental. Un tel schéma resterait trop simpliste tant il est vrai que les contrastes violents entre quartiers juxtaposés ou très rapprochés existent dans toute la ville, aussi bien à la périphérie que dans les parties centrales51(*).

Un regard, même rapide, permet de découvrir quatre villes sur l'espace urbain de Kinshasa52(*).

2.2.1. La ville et les quartiers résidentiels.

Il y a d'abord ce que tout le monde a convenu d'appeler « la ville », anciennement habitée par les colons belges. Occupant la partie septentrionale de la capitale et les bords du fleuve, la ville, qui s'étend de la Commune de la Gombe à celle de Ngaliema, héberge les affaires (commerces, services et institutions politiques) et abrite les quartiers résidentiels. Elle est talonnée par la zone industrielle qui débouche sur le quartier Kingabwa et la Commune de Limete et est traversée par le Boulevard du 30 juin. Elle marque ses limites avec la « cité » par le terrain de golf côtoyant le cimetière de la Gombe, les jardins Zoologique et botanique et le Camp militaire Kokolo,

Le choix de ce site par le colon, estime M. Pain, semble être dicté un climat frais qu'offre son relief. La pointe de la Gombe, les sommets plats ou arrondis des collines, les versants adoucis de Joli-parc, Binza, Mont amba, Mont Ngafula portent, sur un espace encore boisé, un habitat résidentiel de type européen, peu dense et de qualité.

Ces quartiers résidentiels isolés à l'origine, sont peu à peu cernés par un habitat spontané au fur et à mesure que se développe la couronne périphérique. L'avancée urbaine dans un site précaire et dégradé dès qu'on gagne les pentes, affirme les contrastes sociaux par la juxtaposition des quartiers résidentiels luxueux, implantés sur les hauteurs de la ville, et de quartiers d'auto-constuction particulièrement pauvres.

* 51 PAIN, M., Kinshasa. La ville et la cité, édition ORSTOM, Paris, 1984, p213.

* 52 Nous adoptons la typologie de MARC PAIN telle reprise dans son ouvrage précité.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard