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Discriminations et conflits, Contribution à l'étude de la « conscience de condition » de la population de Ngaba

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par Jean Pierre Mpiana Tshitenge wa Masengu
Université de Kinshasa - D.E.A en sociologie 2004
  

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Section 1 : Du cadre contextuel.

3.1.1. Quelques aspects géo-historiques.

Créée par l'arrêté ministériel n°68/026 du 30 septembre 1968, la Commune de Ngaba est limitée au nord par l'avenue Kikwit, au sud par l'avenue By-pass, à l'est par la rivière Kalamu et à l'ouest par l'avenue de l'Université. Elle est au sud de la ville de Kinshasa dans le District de Mont Amba et est quadrillée par les Communes de Limete au Nord, de Lemba à l'est et au sud et de Makala à l'ouest. Cette municipalité couvre une superficie de 4 Km2 et est découpée en six quartiers, à savoir : Baobab, Bulambemba, Luyi, Mateba, Mpila et Mukulwa. Elle compte 112 allées dont 104 rues et 8 avenues, 5982 parcelles et est habitée par 204.449 âmes dont 180 étrangers.

3.1.2. Quelques caractéristiques socio-économiques de la population de Ngaba.

Sur le plan socio-économique, Ngaba, comme les autres Communes populaires, est habitée par une population en majorité pauvre. Cette Commune abrite quelques cadres d'entreprises et médecins, des fonctionnaires de l'Etat, des opérateurs de la petite économie marchande, des enseignants, des sans emploi, etc. Comme nous pouvons nous l'apercevoir, il s'agit, pour l'essentiel, des catégories socio-professionnelles à faibles revenus qui vivent en deçà du seuil de la pauvreté.

Les enquêtes menées à ce propos établissent que la majorité des habitants de cette Commune (66,6%) vivent avec un revenu journalier de 0.26 $ us. Ce degré de dénuement a été qualifié d'hypopauvreté par Pascal Kapagama Ikando, parce qu'en deçà du seuil de pauvreté extrême fixé à 0.75$/personne par le PNUD. Cet auteur perçoit cette hypopauvreté à travers plusieurs indicateurs, notamment le type d'habitat, l'accès difficile à certains services sociaux (eau, électricité, soins de santé, éducation, transport, salubrité, etc.) et singulièrement dans la consommation alimentaire. A propos de ce dernier indicateur, l'auteur mentionne que la plupart des ménages enquêtés (86,6%) mangent en moyenne une ou deux repas par jour.

Commentant ces observations, il note que « ce chiffre n'est qu'un leurre. Car il est silencieux sur la consistance des repas en question. De nos données empiriques, il s'avère, en outre, que le premier repas pris souvent le matin n'est, en fait, composé, dans la plupart de cas, que des restes du repas unique et principal de la veille. Et encore, est-il que ce sont peut-être juste les enfants qui s'en contentent. Souvent, les adultes se sacrifient. Le menu est habituellement constitué, outre le fufu ou la chikwangue, des légumes, des poissons chinchard, de haricot ou pois. La viande et le poulet sont rarement consommés68(*), et de manière générale à l'occasion des festivités de fin de l'année.

Contre cette hypopauvreté, il s'est développé dans cette Commune les activités de survie, notamment la petite économie marchande. Ces activités comprennent la vente des denrées alimentaires, des petites boutiques, des petites officines pharmaceutiques, de la vente à la criée d'arachide, de l'eau en sachet, des articles divers comme la cigarette, les bonbons et biscuits, les oeufs bouillis, etc.

A côté de ce petit commerce, on trouve des petits métiers tels que le quado, les ateliers de couture, de menuiserie, les cireurs des chaussures, etc. Ces différentes activités économiques, traduisant la pauvreté d'une population en quête des moyens de survie, se développent le long des grandes artères, notamment l'avenue de l'Université et celle de Kianza et dans des petits marchés disséminés sur toute l'étendue de la municipalité. L'ampleur de ces activités laisse l'impression que toute personne cherche à vendre quelque chose pour se procurer un revenu pouvant satisfaire ses besoins primaires.

Cette pauvreté pressurant conduit la majorité des habitants à se tourner vers Dieu en vue de résoudre leurs problèmes existentiels. D'où, l'hyper religiosité observée dans cette Commune qui se manifeste par la prolifération des églises de réveil. Chaque avenue en compte au moins deux. D'autres personnes, par contre, s'organisent en mutuelles d'entraide, notamment les « likelemba », le « moziki » , d'autres encore s'organisent dans les mutuelles tribales et d'autres enfin se livrent à la déviance sociale( prostitution, criminalité, escroquerie,etc.).

* 68 KAPAGAMA, P. I., Pauvreté à Kinshasa : problématique di développement du sous-développement, Mémoire de D.E.S. en sociologie, UNIKIN, 2001, pp. 76-78.

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