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Discriminations et conflits, Contribution à l'étude de la « conscience de condition » de la population de Ngaba

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par Jean Pierre Mpiana Tshitenge wa Masengu
Université de Kinshasa - D.E.A en sociologie 2004
  

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2.3.5. L'insécurité alimentaire.

L'alimentation est le domaine qui reflète le mieux la pauvreté d'une bonne partie de la population kinoise. Celle-ci vit dans une insécurité alimentaire quasi permanente. En effet, les enquêtes menées en 2001 par l'UNICEF montrent que 73,2% de la population de Kinshasa ne disposent pas de réserve alimentaire66(*). De manière explicite, cette situation montre qu'à Kinshasa, la majorité de la population vit au jour le jour. L'insécurité alimentaire se traduit également par le nombre de repas qu'une famille peut s'offrir par jour. Les mêmes enquêtes de l'UNICEF sont révélatrices à ce propos : 62,3% se procurent 2 repas par jour, 23,3% en prennent 1, 12,6% seulement ont la possibilité de s'offrir 3 repas et, ce qui est dramatique, 1,8% est incapable d'avoir régulièrement un repas par jour et donc ne mange pas tous les jours67(*).

Il se dégage de ces données fournies par les enquêtes de l'UNICEF qu'elles sont peu nombreuses les familles qui s'offrent plus deux repas consistants par jour. De manière générale, outre le « déjeuner » que l'on peut s'offrir le matin selon la providence, nombreux sont ceux qui préfèrent manger le soir ou la nuit pour dormir rassasier et espérer se réveiller le lendemain matin avec un peu de vigueur et de l'énergie dans les jambes.

Compte tenu des difficultés que rencontrent les parents pour procurer une ration alimentaire à tous leurs enfants, ceux-ci sont soumis à des coupes drastiques. Tantôt, les parents garantissent l'unique repas de la journée à tous les enfants en réservant le déjeuner aux seuls cadets de la famille. Tantôt, il n'y a que les plus jeunes qui ont un repas réguliers alors que les adultes sont invités à se débrouiller pour s'en procurer. Tantôt encore les adultes doivent chercher les condiments pour accompagner l'aliment de base que la maman a préparé. Il faut souligner ici que dans les familles les plus démunies ce sont les enfants qui font nourrir leurs familles grâces aux activités de survie qu'ils exercent.

C'est dire qu'à Kinshasa la plupart d'emplois sont mal rémunérés et ne tiennent pas compte du panier de la ménagère.

Suite à ces difficultés la plupart des parents offrent à leurs enfants une alimentation de faible qualité. Le repas est généralement partagé collectivement par les membres de la famille. Le menu est souvent constitué d'aliments traditionnels. Le fufu est mangé avec le chinchard que l'on a dénommé « le champion de toutes les catégories » parce que consommé dans toutes les couches de la population. Il est souvent accompagné des amarantes, des feuilles de manioc, de patates, de l'oseille, etc.

La faiblesse du pouvoir d'achat de la majorité de la population Kinoise que défie la flambée intempestive des prix des denrées alimentaires a fini par donner naissance à des diverses stratégies. Pour être accessibles à toutes les bourses, la plupart des produits alimentaires sont sectionnés et vendus en petits morceaux. D'autre part, les parties résiduelles des volailles et des bétails comblent le déficit en viande dans l'alimentation de la plupart des kinois. Figurent en bonne place les croupion, viscères et ailes de dindon, des poulets ; les sabots, tripes, queue, tête, langue, peau de boeuf, porc et chèvre tantôt importés tantôt obtenus localement.

Cette alimentation de mauvaise qualité est à l'origine de la sous-alimentation et de la malnutrition constatées chez les jeunes enfants et qui finissent de fois par les emporter.

Tous ces problèmes ci-haut décrits, principalement ceux relatifs à l'emploi et à la rémunération sont à l'origine du développement spectaculaire du secteur informel dans cette ville. Ce secteur est une réponse locale à l'incapacité de l'économie capitaliste de donner satisfaction aux préoccupations de la population.

Le secteur informel n'est pas, comme l'ont pensé certains, le sanctuaire de seuls démunis. Il attire toutes les couches sociales et couvre une infinité d'activités allant de l'agriculture au commerce en passant par la production et les services divers tels les ateliers, les garages, le change de la monnaie, etc.

Ce secteur est perçu comme voie de sortie du sous-développement dans la mesure où il est considéré comme stratégie endogène de développement. Mais, faisons aussi remarquer que la plupart des opérateurs de ce secteur sont animés par les motivations d'autosubsistance.

CHAPITRE III : DE L'ORGANISATION DE LA RECHERCHE ET DE LA PRESENTAION DES RESULTATS.

Ce chapitre se propose de dresser, dans la première section, le portrait de notre champ d'investigation. Il décrit dans la deuxième section, le processus de l'enquête qui a permis de rassembler les données présentées à la troisième section.

* 66 UNICEF, Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS2, UNICEF-RDC, 2001, p.39

* 67 Ibidem.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery