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Les défis du droit international de l'environnement

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par Brice Severin PONGUI
Université de Limoges - Master 2 2006
  

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Liste des sigles et des abréviations utilisés

ABN : autorité du Bassin du Niger

BIT : bureau international du travail

CCNUCC : convention cadre des nations unies sur les changements climatiques

CDD : commission du développement durable

CIJ : cour internationale de justice

COMIFAC : commission des ministres en charge des forêts en Afrique centrale

DNUEDD : décennie des nations unies de l'éducation pour l'éducation

FEM : fonds pour l'environnement mondial

FMI : fonds monétaire international

GIEC : groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat

IDDRI : institut du développement durable et des relations internationales

NEPAD : nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique

OMC: organisation mondiale du commerce

OME: organisation mondiale de l'environnement

OMI: organisation maritime internationale

OMS: organisation mondiale de la santé

ONG: organisation non gouvernementale

ONU: organisation des nations unies

PIB : produit intérieur brut

PNUD : programme des nations unies pour le développement

PNUE : programme des nations unies pour l'environnement

RGDIP : revue générale de droit international public

RJE : revue juridique de l'environnement

UE : union européenne

UICN : union internationale pour la conservation de la nature

UNESCO : Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture

INTRODUCTION 

L'utilité de la protection de l'environnement date de plusieurs siècles. Ainsi, au IIIe siècle avant Jésus-Christ, l'empereur Indien Asoka adoptait le premier édit protégeant différentes espèces de faune (*1).Quand au droit international de l'environnement, son développement est toutefois beaucoup plus récent .Il est né à la suite de la prise de conscience que notre planète est menacée par l'explosion démographique et ses conséquences, par l'impact d'une technologie toujours plus envahissante et par la multiplication désordonnée des activités humaines (*2). C'est depuis le début des années soixante dix, que les règles visant la protection de l'environnement au niveau global connaissent une rapide croissance. En effet, depuis plus de trois décennies, l'outil juridique est sollicité pour protéger l'environnement aussi bien au niveau national, régional que mondial. Il existe plus de 600 traités et autres accords internationaux relatifs à l'environnement, dont 300 environ ont un caractère régional.

En 1972, la Conférence de Stockholm, première conférence internationale consacrée à l'environnement affichait une volonté claire d'agir en regroupant dans un seul programme toutes les activités entreprises dans ce domaine par les différents organismes et institutions des Nations unies, afin de leur donner une dimension nouvelle. Ceci est la preuve certaine que la protection de l'environnement est devenue un thème majeur dans le cadre des relations internationales. La Communauté internationale est engagée dans débats difficiles où s'opposent souveraineté nationale et intérêt général de la planète (3*).Elle a pris conscience que le modèle de développement, fondé sur l'exploitation intensive des ressources de la planète, est devenu insoutenable à long terme : il engendre des déséquilibres humains et sociaux (les inégalités mondiales se sont creusées), et écologiques qui hypothèquent la capacité des générations futures à vivre dans des conditions décentes.

Depuis 1992 , un grand nombre de traités ont vu le jour concernant chacun des principaux secteurs de l'environnement .En ne mentionnant que les plus importants d'entre eux il convient de retenir que dans beaucoup de cas il s'agissait de protocoles qui ont complétés des traités cadre ou d'accords développant des règles dont les bases avaient été jetées par quelques grandes conventions, tant universelles que régionales :

-Pour le milieu marin : L'accord relatif à la conservation et à la gestion des stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs (1995) faisant suite à la Convention sur le droit de la mer, ainsi que l'élargissement du système conventionnel de Barcelone protégeant la Méditerranée, dont le principal instrument porte désormais le titre de Convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée en 1995 ;

(1)-Sandrine Maljean-Dubois : « La mise en oeuvre du droit international de l'environnement », les notes de l'IDDRI, n° 4, P.9, 2003

(2)-Alexandre Kiss : « Droit international de l'environnement », Editions A. Pedone, 1989, P.5

(3)-Discours du chef de l'Etat français, lors du 2ème Sommet des chefs d'Etat d'Afrique

Centrale sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers de la sous-région, février 2005.

Pour les eaux continentales : la Convention sur la protection du Danube en 1994 et celle relative au Rhin en 1999, ainsi que le Protocole de Londres à la Convention d'Helsinki de 1992 sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux sur l'eau et la santé en 1999 ;

-Pour l'air : les trois nouveaux protocoles à la convention de Genève sur la pollution atmosphérique à longue distance concernant les émissions de soufre en 1994, des métaux lourds en 1998, des polluants organiques persistants de la même année , sans oublier la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques -Pour la diversité biologique : en dehors de la Convention sur la diversité biologique de I992, l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie de 1995, des accords régionaux de conservation des cétacés en 1996 ou des tortues de mer en 1996, ainsi que le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques en 2000.

Mais de même qu'en algèbre on ne peut résoudre une équation si l'on doit identifier une inconnue, on ne peut non plus à première vue situer les défis du droit international de l'environnement, intitulé du sujet de notre mémoire, si l'on identifie pas au préalable les problèmes environnementaux auxquels le droit international de l'environnement doit apporter des réponses .Il ne s'agit pas toutefois de dresser une liste exhaustive de tous ces problèmes. Cela eût été possible si l'essentiel de notre travail portait sur cette question .Le présent mémoire ne saurait en effet être conditionné par un préalable qui serait la détermination exacte des problèmes environnementaux mondiaux. Dans une démarche plutôt modeste, il est à la fois nécessaire et suffisant de porter un diagnostic rapide sur l'état actuel de l'environnement mondial .Encore ne procédera-t-on ici qu'à de simples rappels qui tiennent pour démontrée et acquise, par hypothèse de travail, la reconnaissance par tous de la dégradation de l'environnement mondial, ainsi que la nécessité de trouver des solutions durables. En effet, en dépit de cette prise de conscience et de la construction juridique évoquée ci-dessus, force est de constater que l'environnement à l'échelle mondiale n'a cessé de se dégrader. Aujourd'hui, 35 ans après la conférence de Stockholm et 15 ans après la conférence de Rio , la planète est toujours confrontée à une série de problèmes environnementaux qui se manifestent à l'échelle du monde, avec par exemples le dérèglement climatique illustré par des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, l'appauvrissement de la couche d'ozone, l'extinction inédite de la biodiversité, épuisement progressif des ressources naturelles en particulier énergétiques, pollution des zones côtières et des eaux internationales, augmentation du volume et de l'échange des déchets , y compris des déchets radioactifs,déforestation,désertification et privatisation du patrimoine génétique naturel(*4).

Quelle signification peut-on donner à notre sujet ? Autrement dit qu'entend -on par les concepts « défis » et « droit international de l'environnement » ? Le concept « défis » est une notion dont la signification ou le sens mérite d'être sommairement appréhendé dans un premier temps. Diverses incertitudes et ambiguïtés semblent caractériser le terme principal de notre sujet. La signification de ce concept paraît dès l'origine incertaine du fait de la diversité des significations. Cette diversité, qui fait la richesse du concept, rend toutefois difficile sa délimitation .Il peut être question de challenge, de chantiers, d'ambitions, d'obstacles, de missions et de préoccupations ou encore une entreprise difficile qui met à l'épreuve les capacités ou les compétences d'une personne ou d'un groupe de personnes dans un domaine particulier.

(4)-« Environnement. »Microsoft ® Encarta ® 2006 [C D] .Microsoft Corporation, 2005.

Cette hétérogénéité de sens, rend difficile la définition et l'identification des défis dont il est question ici. En tout état de cause, l'on peut retenir que pour ce qui nous concerne, les défis s'entendent comme l'ensemble des objectifs à atteindre, des paris à relever tout en surmontant des obstacles ou des difficultés.

Quant au droit international de l'environnement, outre son aspect normatif imposant des obligations d'ordre public comparé à du hard Law ou droit dur : traités et conventions bilatéraux et multilatéraux de portée régionale et mondiale, les Conventions cadres et les Protocoles .Le droit international de l'environnement peut prendre également le caractère de droit mou ou soft Law, sans imposer d'obligations juridiques aux acteurs du droit : Déclarations de Stockholm, de Rio, Programmes(Action 21), Chartes,etc. L'environnement quant à lui est l'ensemble des caractéristiques, physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes plus ou moins modifiés par l'action de l'homme. Le mot « environnement », d'origine anglaise, s'est substitué peu à peu au mot « milieu » vers la fin du XIXe siècle (*5).

Autrement dit, le thème que nous avons l'honneur de développer s'articule autour des différents « chantiers » du droit international de l'environnement. C'est-à-dire les différentes taches qui attendent le droit international de l'environnement.

Bref, dans le présent mémoire il ne s'agit pas d'énumérer de façon exhaustive l'ensemble des questions, qui constitueraient l'ensemble des défis du droit international l'environnement. C'est à la fois impossible et prématuré, car le droit international de l'environnement est un jeune droit en développement ou en devenir ; à moins qu'il faille déployer des dons de divination, bien évidemment inaccessibles à l'homme, aux fins de prédire tous les défis qui attendent le droit international de l'environnement. L'objet sera au contraire ici de déterminer de façon arbitraire quelques défis présents et à venir. On se placera donc un peu plus en aval .La recherche se ramènera alors essentiellement à la mise en oeuvre du droit international de l'environnement actuel et à la détermination des questions non encore réglées ou réglées à moitié par ce droit.

Après cette délimitation du sujet, on peut maintenant s'interroger sur l'intérêt de notre sujet .Plus de deux décennies après la création du droit international de l'environnement, il est toujours nécessaire d'examiner les différents défis auxquels il est confronté .L'intérêt de ce sujet tient d'abord au fait que le droit international de l'environnement est un droit tourné vers l'avenir .Alors que la plupart des règles juridiques tendent à sauvegarder une situation existante, une certaine sécurité à l'abri des changements en concentrant ainsi les objectifs sur le présent, le droit international de l'environnement est tout entier tourné vers l'avenir. D'ailleurs tout ce qui concerne l'environnement a un caractère dynamique .Ce dernier ne cesse de se modifier, le plus souvent sous l'effet d'activités humaines. Nos connaissances sur l'environnement et sur sa détérioration évoluent elles aussi sans cesse. Le caractère transversal des textes relatifs à l'environnement justifie également l'intérêt que porte l'examen de notre sujet. Car ce caractère transversal fait appel justement à tous les contours politiques et socio-économiques. Pour être un peu plus précis s'interroger sur les défis du droit international de l'environnement c'est porter un regard prospectif à la fois sur le présent et l'avenir de la planète et de l'humanité toute entière. Car tout ce qui touche à l'environnement concerne de près la survie de l'humanité, c'est-à-dire des générations présentes et futures.

(5) « Dicos Encarta ».Microsoft® 2006[C D].Microsoft Corporation, 2005.

Notre sujet porte par ailleurs un intérêt majeur au regard des problématiques qu'il soulève : la problématique de l'effectivité du droit international de l'environnement ou mieux celle de la mise en oeuvre du droit international de l'environnement, celle de la gouvernance mondiale environnementale, et celle du développement du droit international de l'environnement.

Autrement dit, le droit international de l'environnement est-il suffisamment appliqué ? Si non que faut-il faire ?quels sont les obstacles liés à la mise en oeuvre difficile du droit international de l'environnement ? Comment faire face aux graves pressions qui pèsent aujourd'hui sur l'environnement global ? Les institutions internationales actuelles sont-elles adaptées ? Sont-elles suffisamment « armées » pour promouvoir la protection de l'environnement ? Le droit international de l'environnement en vigueur est-il suffisant pour faire face aux problèmes environnementaux évoqués ci-dessus ? Faut-il le compléter ? Autant de questions qu'il importe de se poser .Mais au préalable, il importe d'esquisser dans une première partie les défis du droit international en vigueur. En d'autres termes, les chantiers et préoccupations liés au droit international de l'environnement accepté par les Etats (PREMIERE PARTIE), en attendant d'examiner dans une seconde partie les défis du droit international de l'environnement prospectif, c'est-à-dire, les défis d'avenir, du futur. Car, le droit international de l'environnement, qui est tout le contraire de l'immuable puisqu'il doit remplir une fonction sociale, doit s'intéresser nécessairement aux transformations de notre monde (DEUXIEME PARTIE).

Sans avoir la prétention de cerner toute la problématique des défis du droit international de l'environnement, ce mémoire présente une esquisse des chantiers auxquels ce droit est confronté. Cette question des défis du droit international de l'environnement a déjà fait l'objet de plusieurs analyses au niveau universel .Ces développements sur les défis du droit international de l'environnement s'inspireront des Recommandations tirés de la réunion mondiale des associations de droit de l'environnement tenue à Limoges en Novembre 1990, lesquelles recommandations sont comprimées dans une un texte intitulée « Déclaration de Limoges ».

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld