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La protection Internationnale des Populations Civiles dans les Conflits Armés

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par Blaise GOULEU TAPA
Université de Nantes France - 3 ème Cycle Droits Fondamentaux 2003
  

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P1- LES OBSTACLES LIES AUX ETATS

L'Etat, engagé sur la scène internationale ou non dispose de nombreux moyens pour se soustraire de ses obligations notamment quand il est question de respecter le droit international.

Toute fois, si cet argument persiste, il n'est pas prit en compte de façon générale. C'est ainsi que les obstacles envisagés sous le double plan politique et économique s'inscrivent aussi dans la matérialisation des grands déséquilibres actuels.

A - LES OBSTACLES POLITIQUES

Les deux obstacles majeures ici sont notamment la souveraineté et l'irresponsabilité. En réalité, l'un est tributaire de l'autre. La souveraineté est un principe admis en droit international et consacré par la charte des Nations Unies. A l'heure où les conflits internes sont de plus en plus prolifiques, les dictateurs de tout bord et même les citoyens fondent généralement leurs augmentations sur l'égalité des Etats et par conséquent sur l'impossibilité pour un Etat de s'insurger dans les affaires internes d'un autre. A coté de ce principe de droit international,

existe celui de l'irresponsabilité. On se pose la question fondamentale de savoir à partir de quel moment devient-on responsable de ses actes et surtout jusqu'où. Tels sont les deux points qui guideront notre réflexion.

1 - La souveraineté de l'Etat.

Dans l'ordre international, l'équilibre est maintenu grâce au principe de la souveraineté qui consacre une égalité formelle entre les Etats. Ce principe régule les relations entre Etats en terme de droits et de devoir.

Chaque Etat a le droit d'exercer sa souveraineté sur son territoire et le droit de protéger celui - ci contre toute agression étrangère ou ce qui en tient lieu. La méfiance engendrée par les Etats suite aux méthodes nouvelles d'espionnage encourage cet état de refuge derrière la souveraineté. Celle - ci s'appréhende comme le monopole de la force sur le territoire, l'autorité suprême. Ceci a pour incidence première l'inadmissibilité d'une intervention armée ou non dans les affaires d'un Etat.

Dans la pratique, les conflits armés s'accompagnent touj ours de violations massives du DIH. « La souveraineté étant censée protéger l'Etat non seulement contre une intervention mais aussi contre toute immixtion d'un ou de plusieurs autres Etats65 », elle est à l'origine de la mauvaise réception que font les Etats de l'application du droit humanitaire.

De même, pendant un conflit, l'Etat peut décider au nom de la souveraineté, de refuser toute idée de secours humanitaire: c'est l'exercice de la souveraineté au sens absolu. Dans cette hypothèse toute intervention forcée est perçue non pas comme la lutte contre les crimes contre l'humanité mais comme un crime contre la souveraineté.

Ainsi entendu, la souveraineté s'exerce de plusieurs façon.

- D'abord, les Etats ont le droit d'émettre des réserves aux traités. Un Etat, à travers un acte unilatéral peut obtenir l'exclusion ou la modification des effets juridiques de certaines dispositions d'un traité dans leur application envers lui. La procédure des réserves consacrée vise à donner aux Etats un droit de regard profond et au besoin, de limiter les effets des traités auxquels ils adhèrent à leur égard surtout lorsque le texte serait vague et pourrait susciter une interprétation différente.

65 - Jean Charpentier. Le phénomène étatique à travers les grandes mutations politiques contemporaines, colloque de Nancy sur l'Etat Souverain à l'aube du XXXI siècle, SFDI 1994, E ?A Pedone P.27

- Ensuite, on note la question de réciprocité plus précisément des représailles. Il semble illusoire de demander à un Etat de clamer sur tous les toits les violations du droit humanitaire par un autre, de rester passif au lieu d'agir. Dans ces conditions, la réaction la plus courante consiste à violer également le droit humanitaire. La réaction instantanée étant l'un des moyens de gagner à la fois le temps et l'espace, aucun Etat n'accepterait de rester les bras croisés au non de l'interdiction des représailles. Celles - ci se trouvent davantage appliquées dans les conflits internes ou le gouvernement légal répond toujours aux attaques des forces illégales par une offensive musclée, visant à anéantir celles - ci qui sont supposées n'abriter que de vulgaires criminels. Dès lors peut - on traiter ce gouvernement ou cet Etat de responsable d'une dérive humanitaire?

2- L ' irresponsabilité

La question d'irresponsabilité se pose en des termes aussi fluctuants et insaisissables que l'entité étatique elle - même. Il s'agit à travers ce mécanisme, de refuser de se soumettre à une décision en arguant pour sa défense qu'on n'est pour rien dans la situation pour laquelle on est accusé. Il s'agit de balayer d'un revers de la main la responsabilité pour une infraction donnée. Il faut pouvoir mesurer l'étendu de la responsabilité sur laquelle pèse un arbitraire certain et l'établissement de la responsabilité qui reste tributaire d'imprécisions flagrantes.

- Les imprécisions sur l'établissement de la responsabilité.

La préoccupation est simple mais assez pertinente: Qui a la charge de déclarer un Etat souverain coupable d'une violation aux droits des civils à l'occasion d'un conflit armé? Les dénonciations qui sont tantôt l'oeuvre des Etats tantôt le fait des organisations humanitaires ne sont en aucun cas des sentences au sens juridique du terme. Il s'agit tout simplement des déclarations qui ne lient pas l'Etat en question et qui n'ont aucune valeur juridique. Cet aspect purement déclaratoire des observations des Etats et organisations humanitaires a pour unique but d'attirer l'attention de la communauté internationale et celle éventuellement de l'Etat qui ferait semblant de ne pas constater ce qui se passe sur son territoire.

Poussant l'analyse plus loin, au sein d'un Etat, la rébellion qui viole le droit humanitaire ne peut être poursuivie sur le plan international parce que dépourvue de statut juridique. Seuls ses membres peuvent être poursuivis individuellement.

De même, l'Etat ne saurait perdre son droit de maintien ou de rétablir l'ordre sur son territoire. Cette responsabilité de haute facture incombe à l'Etat sans partage66.

En définitive, seule la commission internationale d'établissement des faits peut enquêter valablement sur une infraction grave aux conventions et protocoles67.

- L'arbitraire dans l'Etendue de la responsabilité.

Il n'existe aucun critère objectif de détermination de la consistance de la sanction. D'abord, l'Etat n'est pas une personne physique, par conséquent, ne peut être pénalement responsable, ce serait d'ailleurs une absurdité.

Ensuite, dès lors qu'il n'est tenu qu'à indemnité68, s'il refuse de se soumettre au règlement de la note, il sera difficile de l'y contraindre sans courir le risque de provoquer une catastrophe humanitaire. Cette situation est généralement observée lorsque la partie au conflit qui serait reconnue coupable de violations aux dispositions des conventions et protocoles fait face à d'énormes difficultés économiques.

B - LES OBSTACLES ECONOMIQUES

Le sort des populations pendant et après la guerre n'est pas qu'une affaire politique, c'est d'avantage une question économique qui trouve son fondement tantôt dans l'incivisme dans les rapports entre Etats et Nations Unies ou organisations humanitaires. Les problèmes économiques qui encouragent négativement le sort des civils sont parfois d'essence insurmontable pour les Etats, véritables pauvres, dépourvus de moyens pour faire face aux désastres.

1 - L'incivisme économique.

Le terme incivisme est emprunté ici au droit fiscal qui l'utilise couramment pour désigner le refus délibéré de payer ses impôts.

Si l'argent est le nerf de la guerre, il est encore plus le nerf de la paix. C'est la contribution des Etats membres des NU qui constitue la source de financement de ses actions. Beaucoup d'Etats ne s'acquittent pas toujours de leurs contributions. Ceci est à l'origine des difficultés de financement qui mettent à mal

66 - Art3AL1 PII

67 - Art 90P1 68 - Art 91 P1

les actions et les activités humanitaires de l'ONU sur le terrain. Lors de la conférence de presse qui s'est tenue à OSTLO en décembre 1988, PEREZ de QUELLAR déclarait à un membre de l'armée américaine qui le félicitait pour le prix Nobel décerné aux forces des NU: «... malheureusement c'est près qu'un prix à titre posthume. Vous vous dites nation pacifique alors, de grâce, payez vos dettes, aidez-nous.» Cette phrase illustre bien le malaise auquel fait face le Conseil de Sécurité chaque fois qu'il faut déployer une force de maintien de la paix pour intervenir dans un pays ou lorsqu'il faut apporter un appui financier ou matériel à une organisation humanitaire.

Cette situation fort regrettable reste une entorse au DIH quand on sait que les principaux débiteurs des NU sont encore ceux là qui clament le respect des droits de l'homme ou du DIH partout. Il s'agit plus d'un mépris du système et d'un manque de volonté manifeste que d'un manque de moyens. Il est à leur sens plus facile et plus judicieux de refuser de payer ses contributions que de se déployer sur le terrain pour intervenir directement au nom d'intérêts égoïstes.

Ces cas regrettables ne doivent se confondre avec les obstacles économiques liés à la pauvreté des Etats.

2- La pauvreté manifeste.

La pauvreté peut se définir au sens stricte ici comme un état d'insuffisance ou de manque de façon générale et quasi - permanente des choses nécessaires à la vie. Elle se caractérise par la faiblesse des revenus, du niveau de vie général des populations, la faiblesse du taux de scolarisation, le taux de mortalité élevé, le manque d'infrastructures routières, ferroviaires et sanitaires, la mauvaise couverture en moyen de télécommunication ... La pauvreté, quelle soit liée aux facteurs naturels ou non constitue une sérieuse entrave à l'action humanitaire.

Dans certains conflits armés, le premier réflexe des soldats en déroute ou non est de piller la population non pas dans le but de nuire, mais dans celui de se ravitailler et de faire des provisions faute de moyens de suivie. Dans ce contexte, la population est molestée, torturée au besoin pour laisser ce qu'elle a. Il arrive aussi que ces actes de pillage soient l'oeuvre d'autres civils qui y sont contraints pour les mêmes raisons.

Dans ces pays, les structures sanitaires sont insuffisantes. L'accès aux soins ne suit pas l'avancée de la catastrophe; seul un recours à l'extérieur peut permettre de trouver un début de solution. La réponse et l'arrivée des secours étrangers ne sont pas souvent spontanées en raison des problèmes financiers et de logistique. Ceux - ci n'arrivent très souvent que lorsque le bilan est suffisamment élevé. Et même, lorsque ces secours sont là, l'accès aux sinistrées n'est pas

touj ours évident du fait de la qualité des routes et chemins de fer. Très souvent dans ces conditions, les moyens aériens sont utilisés avec ce que cela suppose comme coût. En outre, la qualité des communications entre les lieux sinistrés et les autres n'est pas toujours meilleure. Ce cas est très souvent celui des pays du tiers monde et précisément d'Afrique.

Au Rwanda et en Somalie les organisations humanitaires ont trouvé de véritables catastrophes. Les Etats concernés n'avaient pas eu suffisamment de moyens pour organiser les premiers secours en attendant la réaction étrangère.

Ici, les organisations humanitaires ont eu trop de peine à établir des camps, à déplacer les personnes sinistrées et à les regrouper. Elles ont fait face aux problèmes d'électricité et d'eau potable. Les regroupements familiaux en vu de la matérialisation de l'unité et de l'intégrité n'ont pas été aisés dans des pays où le système d'identification est encore précaire et où les médias sont du reste embryonnaire.

Enfin, les membres d'organisations humanitaires et les volontaires sont guidés par le bénévolat; mais lorsque la situation se prolonge dans le temps, un soutien financier s'impose.

Ainsi, les moyens doivent suivre la volonté pour un rendement efficient des actions humanitaires afin de pouvoir atténuer les obstacles liés a la conduite des hostilités.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon