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Hong Kong - Hollywood

( Télécharger le fichier original )
par Edouard Mutez
ESRA - DESRA 2006
  

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Partie 1. Un départ annoncé.

Avant de parler de l'explosion soudaine du cinéma hongkongais sur le plan international, il convient d'en retracer un bref historique pour situer le contexte dans lequel s'est fait cette découverte.

Histoire du cinéma.

Comme on l'a vu, la première production locale date de 1909, il s'agit d'une comédie intitulée Stealing the Roast Duck réalisée par un chinois (dont le nom diffère selon les sources) et produite par une compagnie tenue par un américain (Benjamin Brodsky) basée à Shanghai : L'Asian Film Company.

Apparaissent alors d'autres studios dont on retiendra entre autres en 1925, la Tianyi Film Company (créée par les frères Shaw) puis en 1926 l'United Photoplay Services. Une fois de plus, ils se situent à Shanghai, qui apparaît à cette époque comme la capitale du cinéma.

Mais la donne va rapidement changer suite aux conflits avec le Japon, puis avec son occupation du pays. La plupart des studios se déplacent à Hong-Kong (neutre à cette époque) qui voit alors arriver tout ce que la Chine compte de réalisateurs, acteurs, producteurs et techniciens.

Hong-Kong prend la place de Shanghai et les studios se succèdent jusqu'à ce qu'en 1958 les frères Shaw fassent de nouveau parler d'eux : c'est l'apparition de la désormais célèbre Shaw Brothers, avec à sa tête Run Run Shaw. La première production, The Kingdom and the Beauty fut non seulement le premier film en couleur de Hong-Kong mais apporta en plus à Run Run la recette du succès.

Les studios de la Shaw Brothers

En quelques années, la compagnie obtient le monopole du marché, la création de la Shaw Movietown en 1961, n'y étant en rien étrangère. Le concept est simple : pousser à l'extrême le principe des studios en inventant une ville contenant plateaux, décors extérieurs, magasins d'accessoires, matériel de développement, de tirage et d'impression, sans oublier des dortoirs pour tous les techniciens et acteurs.

Parmi les réalisateurs qui auront marqués de leur empreinte les productions de la Shaw, on retrouve Chang Cheh, Li Han Hsiang, Lo Wei ou bien encore Liu Chia-liang, et parmi les acteurs, David Chiang, Gordon Liu, Lo Lieh, Cheng Pei Pei et beaucoup d'autres.

Les films se succèdent à un rythme effréné, dans un genre alors tout récent : le Wu Xia Pian. Pour résumer simplement, il s'agit des films de sabres chinois crées en réponse aux Chambara japonais (Chambara signifie « couper la chair » en japonais). Les thèmes abordés sont souvent les mêmes : la vengeance, l'héroïsme et l'amitié. Leur succès est immense et si certains d'entre eux sont aujourd'hui considérés comme des classiques, aucun ne franchira les frontières de l'Asie, les distributeurs étrangers refusant certainement de prendre le risque de s'attaquer à un genre qu'ils jugent marqué par son appartenance à une culture trop orientale pour les occidentaux.

La main de fer (1972).

Le risque sera pris en 1972 avec un film de Kung-fu, genre peut être plus à même de plaire : La Main de Fer (King Boxer ou Five Fingers of Death pour le titre original).

Ce film sera un tournant dans l'histoire du cinéma. C'est en effet le premier film hongkongais ayant été distribué dans le reste du monde, et ce, grâce à la Warner. Plus de 1000 copies sont diffusés aux Etats-Unis, mais aussi en France et nombre de pays en Europe. Le succès est au-delà de toutes les espérances et permet au public occidental de découvrir le film de Kung-fu (il est amusant de constater qu'en France, le genre était appelé « film de karaté » !).

Le film est réalisé par le coréen Chung Chang-wha et raconte l'histoire du jeune Chi-hao (interprété par Lo Lieh) envoyé en ville pour apprendre les arts martiaux sous la direction d'un vieux maître réputé, son but étant de gagner un tournoi. Mais un chef de clan met fin à son rêve en lui brisant les mains. Chi-hao perd tout espoir jusqu'à ce que son maître décide de lui enseigner la technique de « la main de fer ». Technique avec laquelle il pourra se venger tout en remportant le tournoi d'arts martiaux.

L'histoire s'inscrit dans le schéma classique que l'on retrouve dans les précédentes production de la Shaw : l'entraînement, l'humiliation et la vengeance. Rien de nouveau donc, mais la mise en scène, la photographie, l'interprétation, tout concourt à faire de ce film le porte parole du cinéma d'action made in Hong-Kong. Pourtant beaucoup s'accordent à dire que ce n'est pas le meilleur film de son réalisateur et que Lo Lieh est plus convaincant dans des rôles de méchant. Mais le fait est là, le film plaît, peut être que sa violence graphique y est pour beaucoup (on pense à Kill Bill parfois dans lequel on retrouve le gimmick musical et l'arrachage des yeux !), ou peut être que le public occidental, tout simplement, est prêt. Prêt à accueillir à bras ouverts la déferlante Kung-fu.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry