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Hong Kong - Hollywood

( Télécharger le fichier original )
par Edouard Mutez
ESRA - DESRA 2006
  

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Volte/face (1997).

L'agent Sean Archer n'a qu'une obsession : coincer le terroriste Castor Troy, responsable de la mort de son fils. Mais lorsque il l'a enfin attrapé, celui-ci est plongé dans le coma alors qu'Archer apprend qu'une bombe est cachée dans la ville. Ce dernier accepte de se faire greffer le visage de Troy et de s'infiltrer dans la prison où se trouve son frère et le faire parler. Le subterfuge fonctionne mais Troy se réveille et se fait greffer le visage d'Archer : l'affrontement sera physique mais aussi psychologique, chacun devra affronter les conséquences de ses actes dans la vie de l'autre.

John Travolta fait immédiatement parti de la distribution, rejoint par Nicolas Cage, que Woo avait rencontré pour le casting d'un projet avorté. Pour la première fois, le réalisateur se sent à l'aise sur un plateau hollywoodien, il y règne une très bonne ambiance et il peut travailler comme il le sent avec des acteurs totalement dévoués et des techniciens qu'il considère comme les meilleurs du monde. Il y a toujours les studios bien sûr, mais Woo commence à être habitué.

Le montage se passe également très bien et le film remporte un succès, non seulement commercial, mais surtout critique. Les fans sont comblés et reconnaissent enfin le talent de John Woo.

On y retrouve toute sa thématique : la dualité, l'opposition bien/mal qui trouve ici une déclinaison inédite dans l'échange des visages des deux personnages principaux, donc de leur identité. John Woo inverse le processus d'identification du spectateur et joue d'effets de miroirs, d'ombres et de reflets. Il nous oblige à prendre parti pour les gangsters avec qui devra s'allier Archer en tant que Troy mais ne nous rend pas détestable Troy dans la peau d'Archer lorsque celui-ci réglera ses problèmes sentimentaux avec sa femme ou devra se recueillir sur la tombe du fils de son ennemi, qu'il a lui-même tué. Le film crée un malaise permanent et, bien que produit par la Warner, échappe ainsi aux stéréotypes du cinéma hollywoodien. Toute la maestria du réalisateur ressurgit dans ce scénario idéal, qui lui permet de retrouver toute son inspiration, se payant même le luxe de caser une fusillade dans une église comme dans The Killer.

A partir de maintenant, Woo est intouchable et peut faire ce qu'il veut, il est même classé dans les « cent personnalités les plus puissantes d'Hollywood » (à la quatre-vingt-septième place). Il aura tout de même fallu attendre son troisième film, mais qu'importe, ce sont maintenant les stars qui l'appellent.

Il choisira Tom Cruise et la suite de Mission : impossible. Si l'acteur ne tarira pas d'éloges sur Woo, ce dernier a eu fort à faire avec lui. En effet, étant à la fois acteur et producteur, Tom Cruise, dont l'ego surdimensionné n'est plus un secret pour personne, a eu son mot à dire sur toute la production, si bien que John Woo a parfois eu l'impression de travailler avec un schizophrène : L'acteur qui écoute et le producteur qui décide. Le film, très médiocre, ressemble à une pub pour shampooing avec un Tom Cruise qui a fait toutes ses cascades lui-même « parce qu'il le vaut bien », reléguant tous les seconds rôles au poste de figurant. Reste tout de même une esthétique soignée et la virtuosité du réalisateur.

Il est à noter que John Woo a adopté la nationalité américaine durant le tournage, et depuis, il ne cesse de tourner aux Etats-Unis : Windtalkers, Paycheck et bientôt Spy hunter avec The Rock.

Malheureusement, on ne trouve plus la force d'un Volte/face. John Woo semble aligner les blockbusters, pas forcément mauvais certes, mais dans lesquels on cherche encore les raisons qui l'on pousser à accepter de les faire. Les fans attendent alors avec impatience son retour à Hong Kong, prévu pour 2008 avec The Battle of Red Cliff, un projet avec Chow Yun-fat qui traîne depuis plusieurs années.

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