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Impacts socio économiques des pistes rurales dans la region de l'Est du Burkina Fasso

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par Mamady DIANE
EIER - Master en Développement 2004
  

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4.2 Tambiga

4.2.1 Situation géographique

Le village de Tambiga est situé à 27 km de Fada N'Gourma. On y accède par la Nationale n° 18 (route Fada-frontière du Bénin). Après la bifurcation au kilométrique 125, le village est situé 4.2 km à l'Est de la voie bitumée.

4.2.2 Situation démographique10(*)

Tambiga n'a jamais cessé, depuis sa fondation en 1958, d'être une zone de forte immigration. Le village reçoit des populations de la province du Kouritenga et de la Gnagna à la recherche de terres de culture, à raison de 100 personnes par an en moyenne. En 2003, on y comptait 718 hommes et 753 femmes, soit un total de 1'471 habitants. Tambiga n'est pas un village administratif et son chef réside dans un autre village.

Trois ethnies sont dominantes : les gourmantchés autochtones, les mossis migrants de la région de Koupéla et les peuls venus de toutes les directions.

4.2.3 Situation sociale

Tambiga dispose depuis 1998 d'un poste de soins primaires (PSP). On y traite le paludisme léger, la tou, les maux de ventres et diarrhées, les vomissements, les plaies et les conjonctivites. La maternité qui y est annexée s'occupe des accouchements, de la pesée des enfants ainsi que de la sensibilisation (hygiène corporelle et prévention). Ce PSP devrait être étendu et acquérir la dénomination de centre de santé et de promotion sociale (CSPS) durant l'année 2005, sous financement français. Le CSPS le plus proche actuellement en fonction se trouve à Natiaboani (22km).

Tambiga dispose de deux classes, une de niveau CP 1 et la seconde de niveau CP 2, qui accueillent 81 enfants de 5 à 12 ans dont 47 garçons et 34 filles (6 proviennent de Payegou et 1 de Boungou).

L'ouverture du CP remonte à janvier 2002, mais ce n'est qu'à partir de 2003 que les élèves peuvent disposer du premier bâtiment et 2004 pour le second. Faute d'enseignants et de locaux, le gouvernement burkinabé demanda à ce que les 27 élèves (100%) qui avaient terminé le CP 2 en 2004 soient recalés. L'enseignant du CP 2, afin de ne pas effectuer strictement le même programme que l'année d'avant, prend un peu d'avance et qualifie le niveau enseigné de CE 1, mais se voit confronté à un nouveau problème : les élèves du CP 1 ne peuvent pas passer au CP 2 puisque leur niveau pratique est trop avancé. Un nouveau bâtiment hébergeant un CE 1 et 2 va être construit en été 2005 sous financement conjoint entre la Suisse, la France et le Burkina Faso.

4.2.4 Situation économique

La population du village pratique une agriculture itinérante axée sur un système extensif sur brûlis, avec des jachères de plus en plus courtes compromettant ainsi la restauration naturelle de la fertilité des sols. Les espèces cultivées sont surtout les céréales, bien que les cultures de rentes soient en progression. Le secteur agricole est sous équipé et l'adoption des techniques modernes de production (semis en lignes, application de fumures minérales sur coton) reste faible. La pédologie des sols est caractérisée par la présence de sols bruns noirâtres, de structure limo-sableux, qui se prêtent à la cultures céréalière, tout particulièrement du sorgho. Il existe également dans les dépressions de terrain des sols argileux temporairement inondés favorisant les cultures. Il y a enfin des sols gravillonnaires qui permettent une exploitation saisonnière en arachide et en mil. Les sols du village de Tambiga, malgré des signes évidents d'épuisement, sont moyennement fertiles et productifs.

Tambiga est une zone pastorale importante. L'élevage extensif qui y est pratiqué procure à la population des revenus substantiels lui permettant de compenser les besoins en céréales pendant les périodes de soudure. La flore herbacée est peu riche mais certaines essences sont très adaptées pour les animaux. Le village est traversé dans sa partie nord par un seul cours d'eau : le Tabougou. Son écoulement est irrégulier et il se réduit à des chapelets de mares sur le long de son parcours dès la fin de la saison des pluies. Ces mares s'assèchent dès le mois de mars.

Aucun marché ne se tient à Tambiga. Les villageois se rendent régulièrement à celui de Nagré (7km). Seuls trois boutiques existent dans le village.

4.2.5 Justification du projet de piste 

Le trajet à parcourir depuis Tambiga afin de rejoindre Diabatou et la voie bitumée était difficile avant la réalisation de la piste, et ce particulièrement durant la saison des pluies. Le rapport sectoriel de diagnostic socio-économique décrit ainsi la situation avant piste :

« Le réseau hydrographique y a laissé son emprunte. L'entaille laissée par le cours d'eau est difficile à franchir, particulièrement en saison pluvieuse où l'écoulement des eaux est important. Le corollaire dans ce cas est l'embourbement des véhicules qui s'y aventurent. La présence d'argile collante sur des tronçons de la piste entrave aussi la circulation. Il s'agit de formations naturelles que le tracé de la voie n'a pas contourné. Elles rendent la piste glissante et des mottes de terre s'agrippent aux roues des engins et véhicules. »

L'ensemble de ces informations nous ont été confirmées par les villageois, qui n'ont pas manqué d'y ajouter les problèmes de confort (secousses, mauvaise visibilité) et les dépenses financières (crevaisons, pannes, roues cassées, détérioration générale de l'engin).

Néanmoins, il était toujours possible aux villageois de rejoindre Diabatou, et ce même au moyen de charrettes. La distance à parcourir, de 4.2 km, n'est pas suffisante pour rendre ce trajet particulièrement périlleux, voir impossible à réaliser. L'aménagement de la piste a toutefois été effectué afin de l'inscrire dans un réseau. La phase 2 du projet PrEst prévoit de relier Tambiga à Boungou, Boungou à Nagré, à Kodjonti ainsi qu'à Payégou, Payégou à Kikideni.

La présence d'un PSP et de 5 groupements et associations11(*) fût perçue par le projet PrEst comme la marque d'un certain dynamisme villageois. Il s'agit là probablement de la principale raison qui motiva le projet à retenir ce village. La demande ne venait pourtant pas de la population mais de l'ADCV (Association pour le Développement des Communautés Villageoises), une petite association de faible envergure dirigée par une religieuse française.

L'axe le plus fréquenté est celui allant de Tambiga à Nagré, où se trouve le marché le plus proche. Afin de s'y rendre, les habitants de Tambiga préfèrent prendre au plus court à travers brousse plutôt que d'emprunter la piste et d'effectuer un détour via Diabatou (environ 7 km au lieu de 11), et ce même en moto. La piste sera plutôt empruntée si des marchandises lourdes doivent être transportées.

Si la piste profite incontestablement aux habitants de Tambiga, elle ne doit pas pour autant être considérée comme un facteur révolutionnaire de la vie du village. Ses habitants ne l'ont d'ailleurs jamais vu comme tel, même au stade de l'avant piste. Lors d'une enquête de l'ISG, il est ressorti que pour la majorité des villageois la construction d'une piste est une priorité qui doit être reléguée au dernier plan, après un forage, du matériel agricole, l'accès au crédit, un moulin, un périmètre maraîcher.

De plus, "Il faut noter qu'au niveau de Tambiga, l'information et la sensibilisation développées autour de la nouvelle approche du désenclavement des villages a été accueillie avec réserve. Ce qui est normal pour une communauté habituée à recevoir et toujours attentiste. "12(*)

Figure 8 : Réseau de Tambiga

Source: PrEst, conseiller technique Olivier Siegenthaler

* 10 Source: Rapport sectoriel de diagnostic socio-économique sectoriel du village de Tambiga.

* 11 Organisation Lampougouri, groupement des éleveurs, des cotonniers, des femmes maraîchères et l'association des parents d'élèves.

* 12 Rapport sectoriel de diagnostic socio-économique sectoriel du village de Tambiga, p.20.

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