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L'impact de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire

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par Amal Ben Hassena
Université de Sfax : Ecole Supérieure de Commerce de Sfax - Diplôme de maîtrise en Hautes Etudes commerciales 2006
  

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Section 2 : L'activité bancaire à l'écho des changements

La grande volatilité des taux d'intérêt et des taux de change qu'a connue ces dernières années le système financier international va créer une demande pour des « instruments financiers dérivés » et appeler des stratégies de couverture plus efficaces. On assistera aussi à une autre tendance : la suppression des intermédiaires. Cela entraînera une concurrence croissante entre les banques, phénomène qui provoquera la réduction des marges bénéficiaires sur les opérations traditionnelles et la nécessité de sources nouvelles de revenus. Enfin, les modifications importantes dans la distribution géographique des flux nets d'épargne et d'investissement au niveau international et les changements dans le cadre réglementaire financier vont également contribuer fortement à l'innovation

2-1) L'accélération de la concurrence

En définitif, la principale conséquence de la déréglementation et la libéralisation financière des années 80 est l'accroissement de la concurrence entre institutions financières. Cette intensification de la concurrence et le développement du rôle des marchés, notamment avec la diversification des modalités de financement sur les marchés, ont induit des changements profonds dans les conditions d'exercice de la profession bancaire.

2-2) L'accélération de la concentration bancaire

La plupart des études sur le phénomène de concentration bancaire ont conclu à une accélération des opérations de fusions acquisitions entre banques américaines15(*). Berger, Humphrey et Smith (1993) soulignent que depuis octobre 1993, on assiste à une importante vague de fusions entre banques américaines de grande et moyenne tailles. Le repositionnement géographique des banques se traduit par une recherche d'implantations stratégiques sur les principaux centres financiers internationaux mais aussi par la recherche d'une efficacité économique impliquant des économies de coûts et de gain de parts de marché. Ces objectifs expliquent l'accélération du phénomène de concentration bancaire

2-3) L'évolution des métiers bancaires 

Certains observateurs pensent même que la déréglementation a privé le secteur bancaire de son rôle privilégié de collecteur d'épargne et de fournisseur de financement aux ménages et aux entreprises. Cette réduction du rôle des banques dans le financement de l'économie a reçu le nom barbare de "désintermédiation".

La désintermédiation recouvre deux phénomènes distincts: la perte, par les banques, de parts de marché au profit de nouveaux intermédiaires financiers; et le remplacement du crédit bancaire comme moyen privilégié de financement par des produits et instruments négociables. La banque ne se cantonne plus à son métier traditionnelle d'intermédiation de bilan, elle est désormais appelées à élargir leurs activités et ceci en :

-Offrant, directement ou par l'intermédiaire des filiales, des services nouveaux tel que le crédit bail (le Leasing) ;

-Prêtant à plus long terme (généralement sous la forme de crédits à moyen et long terme aligné au taux de marché) ;

-Développant une activité d'ingénierie et de montages financiers permettant de développer de nouveaux produits (dérivées notamment) ou des techniques de traitements spécifiques ( stratégie d'investissement, analyse de risque de la clientèle...) destinées à promouvoir et perfectionner les échanges entre agents économiques ;

-Prenant des participations au capital d'autres entreprises, bancaires ou non bancaires ;

-Organisant des émissions ou des placements de valeurs mobilières ce qui les conduit à s'engager en leur nom propre sur les marchés financiers ;

-Gérant des fortunes ce qui les conduit notamment à intervenir sur les marchés financiers pour le compte de leurs clientèles.

Les liens entre la banque et son client, qui étaient intimes jadis, se détendent donc. Dans une opération traditionnelle de crédit, la banque est la contrepartie de l'emprunteur: le crédit reste inscrit à son bilan jusqu'à ce qu'il soit remboursé ou annulé. Dans les opérations sur les instruments négociables, la banque agit en revanche comme simple courtier: moyennant commission, elle trouve des investisseurs pour un placement ou des placements pour des investisseurs. Même lorsqu'elle détient une créance, cette détention est temporaire, le temps qu'il lui faut pour trouver un acquéreur. Les créances négociables, qui par définition peuvent être librement vendues ou achetées, ne figurent pas à son bilan.

2-4) L'évolution de la rentabilité bancaire et les nouveaux revenus

La hausse de la concurrence et la diversification des activités bancaires ont pesé sensiblement sur l'évolution de la structure des résultats, qui a été marquée au cours de ces dernières années par la baisse des marges d'intermédiation et la croissance relative des produits nets hors intermédiation. En effet, la montée des pressions concurrentielles a tiré les marges à la baisse. La marge globale d'intermédiation a ainsi diminué depuis plusieurs années. Cette marge est en diminution constante depuis 1986, elle passe de 2,59 points en 1984 à 1,4 points en 1993.

Outre l'impact de pression concurrentielles, d'autres éléments interviennent dans l'explication de la baisse des marges bancaires: les variations de taux d'intérêt, l'évolution des structures de bilans bancaires et l'évolution des volumes d'activité. Toutefois, l'orientation à la baisse de la rentabilité bancaire semble avoir largement été déterminé par la croissance des pressions concurrentielles et le ralentissement de l'activité économique, notamment à partir de 1990. En effet, avec la crise économique dès le début des années quatre-vingt-dix, on assiste à une forte baisse du taux d'intermédiation financière liée à la baisse de l'offre de crédit. Celle-ci s'explique principalement par la diversification des moyens de financement et par la "marchéisation" croissante des conditions bancaires. Les financements bancaires ont donc emprunté de nouvelles voies.

Cette évolution défavorable résulte du changement de comportement des agents économiques qui ont partiellement délaissé les dépôts bancaires traditionnels au profit des placements plus rémunérateurs et aussi liquides, principalement les SICAV monétaires.

Par ailleurs, la part des produits nets hors intermédiation s'est accrue au cours des dernières années. En effet, les opérations hors intermédiation ont généré près de la moitié du produit net bancaire en 1993 contre 16,2% en 1984 (Rapport 1994 de la commission bancaire).

Face aux changements de l'activité bancaire, l'apparition de nouveaux métiers génère de nouveaux revenus autres que ceux provenant de l'activité d'intermédiation classique à savoir les marges d'intérêt.

Les sources de revenus bancaires peuvent être ventilées en plusieurs groupes par référence à la nature de l'intermédiation et des produits bancaires. Elles couvrent notamment : les marges d'intérêts, les revenus et plus-values sur titres et participations, les primes d'assurances, les commissions perçues sur les garanties et sur l'ingénierie ou sur les montages financiers, les honoraires et frais recueillis en relation avec le courtage, les conseils, la gestion de portefeuilles privés ou de fonds institutionnels, les tarifs sur la garde des valeurs, le trafic des paiements, la comptabilité et différents autres mandats.

Face à ce nouveau paysage, les banques sont de plus en plus amenées à rechercher une meilleure rentabilité de leurs activités sur les marchés financiers. Le statut de la banque a donc évolué au cours de ces dernières années. Elle se comporte d'une manière de plus en plus concurrentielle.

* 15 Gabel.M. (2001), «  les banques : quel rôle, quel risque, quel avenir ? », Cahiers français, n°301, pp 23-30.

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