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L'accès aux loisirs des personnes surendettées remboursant un plan conventionnel de redressement

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par Tony Follin
 - diplôme d'état de conseiller en économie sociale et familiale 2007
  

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1.2/ Conséquences sur l'utilisation du « reste à vivre »

L'ensemble des professionnels s'accordent à dire que les personnes surendettées passivement ont plus de facilité à utiliser le reste à vivre laissé par la Banque de France :

v Mme M., AS : « Les personnes surendettées passivement, avant de déposer un dossier, n'avaient plus cette somme mensuelle disponible pour faire face à leurs besoins. (...) Dans le surendettement actif, les personnes doivent faire un travail de réflexion sur elles-mêmes, sur leurs modes de consommation. »

v Le responsable adjoint du service surendettement de la Banque de France : « C'est clair que ceux qui avaient un fort train de vie ont beaucoup plus de mal à vivre avec le forfait, le reste à vivre, que les personnes surendettées passivement. C'est beaucoup plus difficile. Il faudra plus de temps pour s'y habituer et apprendre à le gérer. »

L'utilisation du reste à vivre serait donc différente selon l'origine du surendettement. Il apparaît important d'analyser les représentations du reste à vivre par les familles surendettées.

2/ Les représentations du « reste à vivre »

La majorité des personnes interrogées ont longuement réfléchi avant de répondre à ma question : « Que signifie le reste à vivre pour vous ? »

Pour elles, il existe un décalage entre la définition faite par la Banque de France et la réalité :

v Pour Mme B. : « Le reste à vivre, en principe, c'est alimentation, hygiène et habillement. Pour la Banque de France, c'est suffisant mais dans la réalité, c'est dur, c'est différent. En réalité, c'est plutôt alimentation et hygiène, et encore, il faut se limiter au minimum. »

v Mr et Mme D. : « Le reste à vivre, c'est ce qu'il nous reste quand on a tout payé. Ben c'est pas grand-chose, même si pour la Banque de France, c'est assez. »

v Mme A. : «  Je ne sais pas ce que ça signifie exactement car normalement, le reste à vivre, c'est un forfait qui doit nous permettre de subvenir à nos besoins, mais en réalité, c'est différent. J'ai eu des réparations de voiture, mais que voulez-vous que je fasse avec 200 euros par mois ? »

Pour certaines personnes, ce forfait est mal vécu :

v Mme A. : « Ce forfait représente beaucoup de restriction. Pour la Banque de France, on doit y arriver. C'est peut-être moi qui ne sais pas gérer. De toute façon, je n'avais qu'à ne pas faire de bêtises. »

v Mr et Mme D. : « Avec ce forfait imposé, car on nous l'impose, on a l'impression d'être des gosses ! On sait gérer notre budget vous savez, et , même si le dossier nous a aidé et surtout soulagé, on n'aurait pas réparti notre argent comme ça, car là, heureusement qu'on a l'épicerie sociale, sinon je me demande comment on ferait. »

Pour d'autres, la question est moins tranchée :

v Mme E. : « Pour moi, c'est quand même rassurant de savoir qu'il nous reste tant par mois mais si je n'avais pas accès à l'épicerie sociale, je serais pas bien dans mes baskets, car là, ça me permet de pouvoir faire plaisir à mes enfants, alors que sans cette aide, ce serait plus restreint. »

v Mme C. : « D'un côté, c'est rassurant mais c'est aussi source de restrictions, car ce n'est pas assez. Pour vivre comme il faut, du moins pour manger comme il faut, il me faudrait plus. »

v Mr F. : « Ben, c'est vrai que pour moi, c'est les deux. J'aime pas faire les comptes, donc c'est rassurant de savoir qu'il me reste la même somme d'argent chaque mois. Mais d'un autre côté, tous les mois c'est la même somme et je suis obligé de me restreindre. Je ne peux pas me dire, tiens ce mois-ci je fais ci, ou ça, parce que tout est compté et tous les mois c'est pareil. »

v Pour Mme B., il semblerait que bien que le reste à vivre soit rassurant, il est également néfaste : « Ben rassurant, je ne sais pas trop. C'est vrai qu'avec le plan, c'est très clair mais c'est dur quand même, on ne peut même pas partir en vacances. Ca fait 4 ans qu'on ne gère pas nous même et ça, c'est dur pour moi. (...) On avait un train de vie quand même élevé. C'est pour ça, le reste à vivre, on a eu beaucoup de mal, c'était horrible. »

Il semblerait donc que le fait d'avoir un budget préétabli soit rassurant pour ces personnes. Néanmoins, ce forfait est source de restrictions et peut infantiliser certaines personnes qui ont des difficultés à accepter qu'un budget leur soit imposé. De par cette proposition de budget, certaines personnes ont le sentiment de ne plus rien gérer, de ne plus gérer elles-mêmes leur budget.

Le témoignage de Mme B. confirme les propos du responsable adjoint du service surendettement de la Banque de France. Il semblerait donc que les personnes surendettées activement, ayant eu un train de vie assez confortable, aient plus de difficultés à s'accommoder le « reste à vivre ».

Nous allons analyser les facteurs d'exclusion d'accès aux loisirs.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote