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Situation de la production de café en côte d'ivoire: cas du département d'Aboisso, état des lieux et perspectives

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par André Hughes Georges KOUA
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - Ingénieur Agronome, option agroéconomie 2007
  

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1.2. Situation des investissements en caféiculture

1.2.1. Création de nouvelles plantations de café

Très peu de paysans ont créé de nouvelles plantations depuis les quatre (4) dernières années comme l'indique la figure 6.

Figure 6: Pourcentage de création de nouvelles plantations depuis 2003

Sur l'ensemble des paysans enquêtés, 14% ont créé de nouvelles plantations de café. La superficie moyenne de ces plantations est de 1 ha. La raison évoquée comme ayant motivé la création de nouvelle est la remontée du prix du café de 166 FCFA à 423FCFA entre les campagnes 2003/2004 et 2005/2006, soit une augmentation de 60,7%. Cette remontée du prix aurait donc encouragé certains paysans à effectuer des investissements en création de nouvelles plantations de café.

Les paysans n'ayant pas créé de nouvelles plantations (86%) évoquent le manque de motivation vis à vis de la caféiculture, compte tenu des niveaux de prix pratiqué depuis les années 90. Aussi, même si les prix du café ont connu une hausse de 60,7% entre 2003 et 2006, la majeure partie des paysans sont restés méfiants, craignant une rechute des prix.

Les paysans n'ayant pas créé de nouvelles plantations de café, évoquent également le manque de réserves de terre comme contrainte. En effet, comme le montre la figure 7, 46% des paysans enquêtés ne disposent pas de réserves de terre. Aussi, l'accès à de nouvelles de terres étant difficile, les paysans qui disposent encore de forêts (34%) ou de jachères (20%) préfèrent les conserver pour leurs enfants, ou bien y développer plus tard du palmier à huile ou de l'hévéa.

Figure 7 : Répartition des paysans selon la disponibilité de réserves de terre

1.2.2. Utilisation du facteur travail

Les plantations de café sont exploitées soit directement par les paysans (46%), soit confiée à des métayers (54%). Selon le mode de faire valoir, le type de main d'oeuvre utilisé varie d'une situation à l'autre selon les disponibilités financières de l'exploitant.

Les métayers n'utilisent que la main d'oeuvre familiale (100%) et n'ont recours à la main d'oeuvre salariée que pour les opérations de récolte.

Dans les cas d'exploitation direct, les paysans emploient de la main d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariée et les groupes d'entraide comme le montre la figure 8.

Figure 8: Répartition de la main d'oeuvre pour les plantations en faire valoir directe

La main d'oeuvre familiale est la plus employée avec plus de 65% des actifs. Les producteurs utilisent préférentiellement cette main d'oeuvre car elle est gratuite. Mais, la main d'oeuvre familiale se fait de plus en plus rare car les paysans préfèrent envoyer leurs enfants à l'école, les rendant indisponibles pour les travaux champêtres, d'où l'utilisation de la main d'oeuvre salariée.

Cette proportion de main d'oeuvre salariée est toutefois encore faible avec 23% de l'ensemble des actifs. Sa faible utilisation vient du fait que les paysans ne disposent pas de moyens financiers pour la rémunérer. Elle n'est donc employée que si le paysan dispose de moyens financiers ou pour les opérations de récolte.

Très peu de paysans sont organisés en groupes d'entraides (7 %). Ce sont essentiellement des étrangers (il semble qu'ils ne soient pas encore entrés dans les habitudes des autochtones). Les groupes d'entraides permettent de mobiliser de grands effectifs sur une même plantation.

La main d'oeuvre salariée et les métayers sont essentiellement d'origine étrangère, (81,5 %) avec une prédominance de burkinabés et de togolais. La main d'oeuvre salariée est devenue inaccessible à cause de la chute des prix du café depuis l'année 1999 qui a réduit les revenus des paysans. De plus, pour les mêmes raisons, les contrats de métayage sont devenus peu rentables.

Le manque de travailleurs a été aggravé par la crise politico militaire que traverse la Côte d'Ivoire depuis septembre 2002. Elle a entraîné le départ de nombreux travailleurs (étrangers) vers leurs pays d'origine. Ceux qui sont restés en Côte d'ivoire refusent en général de travailler dans le café. Ils préfèrent se faire embaucher dans le palmier à huile (pour les récoltes) où ils perçoivent une rémunération plus régulière et plus élevée. En effet, la rémunération journalière dans une plantation de café est de l'ordre de 1500 FCFA contre 2250 à 3000 FCFA pour le travail dans les palmeraies (Source : Enquêtes de terrain).

Une présentation de la fréquence de désherbage des plantations de café est faite à partir de la figure 9.

Figure 9: Fréquence de désherbage annuel

La majorité des producteurs de café (70%) effectuent par an deux (2) désherbages de leurs plantations alors que les services d'encadrement conseillent 3 ou 4. Cela provient d'une part du fait que les paysans ne disposent pas de moyens financiers pour embaucher de la main d'oeuvre salariée. D'autre part, les métayers refusent en général de faire plus de deux désherbages, trouvant que le café est peu rentable.

Les trois désherbages sont effectués par près de 20% des producteurs. On y trouve principalement les paysans étrangers organisés en groupes d'entraide.

Les situations de désherbage unique sont rencontrées chez 5% des producteurs enquêtés. Dans ce cas, les plantations sont désherbées avant la récolte, pour permettre un accès plus facile aux cerises. Le café fait alors l'objet d'une agriculture de cueillette.

1.2.3. Utilisation des intrants chimiques

Les intrants chimiques employés dans les plantations de café sont essentiellement constitués d'insecticides (Decis, Super, etc.) et d'herbicides (Gramoxone, Roundup, etc.).

· Herbicides

La figure 10 représente les proportions d'utilisation des herbicides.

Figure 10: Pourcentage d'utilisation des herbicides pendant la campagne 2005/2006

La majeure partie des producteurs de café (72%) n'ont pas utilisé d'herbicides sur dans leurs plantations de café. Ils le justifient tous par le manque de moyens financiers pour en acquérir.

Pourtant, 28 % des producteurs ont utilisé des herbicides dans leurs plantations de café. Cette utilisation d'herbicides est en général un recours au manque de main d'oeuvre. Cependant, ce pourcentage est faible en dépit de l'inaccessibilité de la main d'oeuvre. Les producteurs ayant utilisé des herbicides l'on obtenu par les coopératives qui leur en ont facilité l'accès à crédit ou à moindre coût.

· Insecticides

L'analyse de l'utilisation des insecticides, représentée par la figure 11, permet de constater une faible utilisation de ces intrants.

Figure 11: Pourcentage d'utilisation des insecticides pendant la campagne 2005/2006

95% des producteurs n'ont pas utilisé d'insecticides dans leurs plantations de café pendant la campagne 2005/2006. La raison principale qu'ils évoquent est le manque d'argent pour en acquérir.

Seulement 10% des producteurs ont utilisé des insecticides dans leurs plantations de café. Cette utilisation d'insecticide n'a lieu qu'une seule fois par campagne et juste avant la récolte. L'objectif des paysans en traitant leurs parcelles est de faciliter les opérations de récoltes par la lutte contre les fourmis.

1.2.4. Replantation des caféières

Les activités de replantation ont été très peu pratiquées depuis 2004 dernières années par les paysans, comme le montre la figure 12.

Figure 12: Pourcentage de replantation des caféières depuis 2004

Seulement 12% des paysans ont pratiqué la replantation. Cette replantation a été faite en grande partie avec du matériel végétal tout venant. Le pourcentage des paysans ayant pratiqué la replantation est faible malgré l'âge avancé du verger caféier et la faiblesse des rendements qui en découle.

Les producteurs n'ayant pas replanté leurs vergers de café (82 %) évoquent le manque de moyens financiers pour le faire, vu que cette opération est coûteuse en main d'oeuvre. A cela, s'ajoute le difficile arbitrage entre le sacrifice d'une plantation dont le revenu décline mais existe encore et l'anticipation d'un revenu plus élevé mais retardé dans le temps. Aussi, de nombreux paysans n'optent pas pour la replantation, craignant une chute des prix du café au moment de l'entrée en production des plantations.

1.2.5. Recepage des plantations de café

Très peu de paysans ont pratiqué le recépage de leurs parcelles de café depuis 2004, comme le montre la figure 13.

Figure 13 : pourcentage de recépage des caféières depuis 2004

Seuls 29% des paysans ont pratiqué le recépage de leurs caféières. Ce recépage est en général confié à la main d'oeuvre chargée d'effectuer la récolte. Le faible pourcentage de recépage pourrait entraîner la baisse des rendements des plantations. Les paysans qui n'ont pas pratiqué le recepage de leurs vieilles caféières évoquent le manque de moyens financiers comme principale raison.

1.3. Description des déterminants de la décision d'investissement en caféiculture

Pour l'analyse des déterminants de la décision d'investissement, nous nous sommes intéressé aux opérations de désherbage, de rénovation des caféières (recépage et replantation) et l'emploi des produits phytosanitaires. Dans le cadre de cette étude, on considérera qu'un paysan investi s'il pratique au moins deux (2) des opérations suivantes :

--au moins deux (2) désherbage par an ;

--rénovation d'au moins un (1) ha ;

--emploi de produits phytosanitaire sur au moins un (1) ha, avec respect des doses prescrites.

Les données utilisées pour l'analyse de la décision d'investissement, sont celles de la campagne 2005/2006.

1.3.1. Age du planteur

Pour l'analyse de l'investissement par l'âge, une classification des paysans par classe d'âge a été faite. Ainsi ce sont trois classes qui ont été retenues :

-- la classe des moins de 45 ans, regroupant les paysans les plus jeunes;

-- les paysans d'un âge compris entre 45 et 65 ans;

-- et les vieux, âgés de plus de 65 ans.

La figure 14, ci-dessous, montre l'évolution des pourcentages d'investissement selon les classes d'âge sus-citées.

Figure 14 : Pourcentage d'investissement selon l'âge du planteur

Les planteurs les plus jeunes (moins de 45 ans) semblent être les plus motivés à investir dans leurs plantations de café. Et cette motivation semble aussi décroître avec l'âge du planteur, dans la mesure où ce sont les vieux qui investissent le moins dans notre échantillon. Ce sont seulement 12 % d'entre eux qui investissent dans leurs plantations, contre 29% pour les 45 - 65 ans et 59%.

1.3.2. Instruction

La répartition des paysans ayant investi dans leurs caféières est représentée par la figure 15.

Figure 15 : pourcentages d'investissement selon l'instruction du paysan

On remarque que les planteurs lettrés investissent plus dans leurs plantations de café avec une proportion de 60% contre 45% pour les planteurs analphabètes.

1.3.3. Origine du planteur

La population rurale productrice de café est essentiellement composée d'autochtones (Agni), d'allochtones Baoulé et Dioula et d'allogènes burkinabés et togolais. Considérant que ces deux derniers groupes (allogènes et allochtones) ont relativement les mêmes caractéristiques en leur qualité de peuple migrant vers les zones de production, ils seront donc regroupés au sein du groupe des migrants ou des non autochtones.

Il ressort de l'analyse de la figure 16, que c'est dans la population des autochtones qu'on rencontre le pourcentage d'investissement le plus élevé (75%).

Figure 16 : Proportion d'investissement selon l'origine du planteur

1.3.4. Revenue brut du planteur

Le revenu du planteur lui permettant de faire face à un ensemble de dépenses nécessaires pour l'augmentation de ses investissements. Le revenu brut, calculé dans le cadre de cette étude, est la somme des revenus perçus par le planteur pour chacune de ses activités économiques agricoles (caféiculture, cacao culture, etc.). Pour l'analyse de l'investissement par le niveau de revenu, une classification des paysans a été faite. Ainsi ce sont trois (3) classes qui ont été retenues :

1 : classe des paysans dont le revenu est inférieur à la moyenne des revenus (250 000FCFA)

2 : les planteurs ayant un revenu brut entre 250 000 FCFA et 500 000CFA

3 : les planteurs ayant un revenu supérieur à 500 000 FCFA

L'analyse de la figure 17 indique les planteurs ayant moins de 250 000 FCFA investissent le plus dans leurs plantations de café (plus de 50%). On a par la suite ceux ayant plus de 500 000 FCFA qui représentent près de 28% des paysans ayant investi dans leurs caféières. Les planteurs ayant un revenu situé entre 250 000 et 500 000 FCFA, semblent être les moins motivés à investir dans leurs caféières dans la mesure où ils ont le plus faible pourcentage d'investissement (moins de 15%).

Figure 17: Pourcentages d'investissement selon le niveau de revenu

1.3.5. Age de la plantation

L'analyse de la figure 18 indique que les investissements réalisés dans les plantations les plus âgées sont les plus importants. En effet, plus de 50% des paysans qui ont investi dans leur caféière, ont des plantations qui ont plus de 25 ans. Cette proportion des paysans ayant investi diminue lorsque les plantations sont plus jeunes.

Figure 18 : Pourcentage d'investissement selon l'âge de la plantation

1.3.6. Superficie de la plantation

La figure 19 permet d'apprécier la répartition des investissements suivant la superficie des exploitations.

Figure 18 : Pourcentage des investissements suivant la superficie de l'exploitation

On constate que la proportion des paysans ayant investi diminue avec la taille de la plantation. Autrement dit, plus les plantations sont grandes et moins les paysans auraient tendance à y investir. En effet, seulement 25 % des investissements en plantation ont eu lieu sur des plantations de plus de 10 ha, contre 35 % et 40% pour les plantations entre 5 à 10 ha et les plantations de moins de 5 ha.

1.3.7. Accès au facteur travail

L'investissement en plantation nécessite de la main-d'oeuvre non seulement pour l'entretien de ces plantations, mais aussi pour les opérations de recépage, de replantation et la création de nouvelles parcelles.

De l'analyse de la figure 20, il ressort que les paysans disposant de plus de plus de travailleurs sur leurs exploitations investissent le plus. En effet lorsque le nombre de travailleur passe au-dessus de 1 travailleur pour 3 ha, la proportion des paysans qui investissent passe de 30% à 70%, soit une hausse de 40%.

Figure 20 : Pourcentages d'investissement en fonction du nombre de travailleurs

1.3.8. Pratique de cultures concurrentes

L'analyse de l'effet de la pratique de cultures concurrentes sur la proportion des paysans qui investissent dans les caféières est faite à partir de la figure 21.

Figure 21 : Pourcentage d'investissement selon la pratique cultures concurrentes.

On remarque à partir de la figure 21, que les pourcentages d'investissement, sont à des niveaux très proche pour les paysans pratiquant les cultures concurrentes du café que pour ceux n'en pratiquant pas.

1.3.9. Accès au crédit

La majorité des paysans qui investissent dans leurs plantations de café ont eu accès à des crédits de campagne, comme le montre la figure 22.

Figure 22 : Pourcentages d'investissements selon l'accès au crédit

Au total 60% des paysans ayant investi ont accès à des crédits de campagnes, contre 40% de paysans n'ayant accès au crédit. Ces crédits sont reçus soit sous forme d'argent, soit sous forme d'intrants chimiques.

1.3.10. Réserves de terre

La proportion des producteurs ayant des réserves disponibles est inférieure à celle des paysans ne disposant de réserves comme le montre la figure 23.

Figure 23 : pourcentage d'investissement selon la disponibilité de réserves de terre

Près de 40% des paysans ayant investi dans leurs plantations de café ont des réserves de terre et 60% d'entre eux n'en ont pas.

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