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Situation de la production de café en côte d'ivoire: cas du département d'Aboisso, état des lieux et perspectives

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par André Hughes Georges KOUA
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - Ingénieur Agronome, option agroéconomie 2007
  

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2.1. Définition et concepts

Les économistes ont reconnu depuis longtemps que l'investissement est une importante source de productivité et de croissance économique. Son importance fondamentale a suscité de nombreux travaux de recherche (techniques et empiriques) qui ont exploré le lien existant entre l'investissement, la productivité et la croissance économique.

L'investissement est souvent considéré comme étant l'achat de biens matériels qui contribuent à la production actuelle et future. De ce fait, cette notion était déjà présente dans les premiers travaux analytiques de Cobb-Douglas (1928), de Tinbergen (1942), de Solow (1956, 1957). Ces derniers ayant été parmi les premiers à utiliser une « fonction de production» pour décrire la relation existant entre la production d'une économie et les « intrants primaire », c'est à dire le capital matériel et le travail (STIROH, 2000). KOUADIO et al. (2000) abordent dans le même sens en indiquant que l'investissement consiste en l'acquisition d'équipements ou de main d'oeuvre supplémentaire par l'entreprise en vue de maximiser son profit par une hausse de production dans le futur.

2.2. Investissements et production agricole

L'investissement agricole consiste en l'acquisition de moyens de production additionnels (équipements agricoles, capital fixe, capital circulant ou main-d'oeuvre agricole) par l'exploitant agricole en vue d'une augmentation de sa production (KOUADIO et al., 2000).

Les équipements agricoles sont constitués par le petit outillage (daba, machette, lime, seau, sécateur, etc.) à durée de vie limitée par rapport au cycle de production (moins d'un an, en général). Le capital fixe est constitué par la terre achetée (propriété définitive ou sur une longue durée) et les équipements lourds ou durables à durée de vie supérieure au cycle de production (plus d'un an en général). Il s'agit, par exemple, des engins à traction humaine, animale et à moteur et des bâtiments. Le capital circulant est constitué par les fertilisants, les produits phytosanitaires, les semences et les plants.

Les cultures du caféier, aussi bien dans leur phase d'établissement que dans leur phase d'exploitation, sont des cultures pour lesquelles les opérations agricoles peuvent être effectuées entièrement avec le simple petit outillage d'un agriculteur sans nécessiter d'investissement matériel onéreux. Elles sont en cela parfaitement adaptées à la culture familiale. La mécanisation et l'utilisation de gros matériels ne peuvent intervenir que de manière très limitée et ne peuvent intéresser que des exploitations importantes. Il peut en particulier être fait appel à la mécanisation pour certains travaux de préparation du terrain de plantation (abattage, tronçonnage et débardage des arbres de la forêt), mais l'entretien ultérieur de la plantation, de même que la récolte, ne nécessite que de la main-d'oeuvre. Seuls les traitements phytosanitaires, lorsqu'ils doivent être faits par le planteur, exigent un équipement spécial. Mais cet équipement ne réclame, pour la petite plantation familiale, qu'un matériel de traitement très modeste.

Le traitement de la récolte enfin, en dehors des transports qui justifient pour une plantation d'une certaine importance l'utilisation de véhicules ou d'engins, n'implique d'investissement important que pour le séchage lorsque l'utilisation de séchoirs artificiels est nécessaire. Pour une exploitation familiale, le séchage solaire est généralement satisfaisant et le traitement de la récolte n'exige qu'une installation simple qui peut être réalisée à très peu de frais avec des matériaux locaux.

2.2.1. Intensification

La notion d'intensification a une dimension très large. Elle englobe l'environnement économique, financier, agronomique et technique de nature à favoriser une augmentation de la production par unité de ressource rare (NKENDAH, 1999). En agriculture de manière générale, elle fait référence à la quantité de capital ou de travail investie par unité de surface cultivée (OUEDRAOGO, 2005).

L'intensification peut être décrite comme étant le processus qui doit aboutir de façon durable à des rendements agricoles plus élevés. Ce processus est caractérisé par l'amélioration de l'efficacité de l'utilisation des intrants internes (le travail, les engrais organiques) et les intrants externes tels que les engrais minéraux (TEME et al., 1996). L'intensification vise l'obtention de rendements élevés et dépend donc des investissements menés pour améliorer la qualité de la terre (NYEMECK al, Op. cit.). Pour AGKPO (2000) l'intensification consiste en une utilisation rationnelle des facteurs de production sur la base de l'utilisation des résultats du progrès technique en agriculture en vue d'améliorer les rendements à l'hectare.

En économie générale, on dit qu'une technique est « intensive en travail » ou « intensive en capital » si la quantité de travail ou de capital utilisé par unité de production est importante (AGKPO, 2000). Ainsi, pour Couty cité par OUEDRAOGO (op cit), une agriculture intensive est celle qui utilise beaucoup de facteurs de production autres que la terre. L'intensification correspond donc pour une quantité de terre donnée, à un accroissement de travail et ou de capital. On parlera alors d'un système de production intensif en travail (respectivement en capital) lorsque pour accroître la production et donc la productivité par unité de surface, on a recours à plus de travail (respectivement plus de capital par unité de surface). Pour les systèmes intensifs en travail et en capital, l'augmentation de la production se fait par l'accroissement des deux facteurs. L'intensification peut également se faire par l'augmentation de la productivité du travail par l'accroissement du capital investi; c'est le cas pour les grandes exploitations fortement mécanisées des zones tempérées.

Selon RUF et STESSELS (1986), l'intensification en caféiculture ivoirienne ne s'amorce effectivement qu'en situation de « blocage foncier ». Cette intensification selon ROUX et DURIS (1995), est avant tout exigeante en main d'oeuvre, mais nécessite également le respect des itinéraires techniques.

Au niveau de la main d'oeuvre, les besoins se répartissent au niveau de :

· la pépinière (en année N-1 et N1) qui représente 20 à 30 journées de travail (JT). Elle exige un travail soigné afin d'obtenir des plants vigoureux.

· -l'installation de la plantation (en année N1 à N3). C'est la phase la plus exigeante en main d'oeuvre, surtout pour la préparation du terrain et la plantation avec 100 à 200 JT/ha. Les 2 ou 3 années suivantes, le nombre de journée de travail est compris entre 50 et 60.

· l'exploitation (à partir de N3) : à ce stade, deux types de travaux sont à prévoir ; à savoir :

-les travaux d'entretien et d'égourmandage (40 à 60 JT/ha) qui sont constants chaque année. A cela, il faut ajouter les travaux de recepage toutes les 5 récoltes, soit 10 à 15 JT/ha pour le recepage et 5 à 7 JT/ha pour la coupe du tire sève et la sélection des rejets.

-les travaux de récoltes qui sont directement proportionnels à la production et peuvent donc nécessiter de la main d'oeuvre supplémentaire.

Au niveau de l'itinéraire technique, l'ANADER préconise la conduite en croissance libre avec recépage avec une densité de plantation de 1 333 pieds/ha. L'application d'intrants est un élément déterminant pour l'accroissement des rendements. Ces intrants sont de différents types : les herbicides, les produits phytosanitaires et les engrais (cf 1.2.3.).

2.2.2. Replantation-plantations

La replantation consiste à remplacer une plantation, a priori âgée, déclinante, par une nouvelle (RUF F 2000). Elle prend également en compte l'installation de plantations après défrichement de jachère. RUF F et ALLAGBA (2001) définissent donc la replantation comme une plantation privée de « rente forêt » (sols appauvris, pression d'adventices, attaques de termites et pression parasitaire accrue).

Il existe deux méthodes principales de replantation en caféiculture qui sont : la replantation par phases et la replantation par arrachage total. La replantation par phases ou progressive consiste à replanter par phases une même exploitation sous de vieux caféier. Les anciens pieds ne sont pas abattus et servent d'ombrage aux nouveaux plants jusqu'aux premières récoltes. Après quoi, ils sont détruits jusqu'à ce que la caféière soit totalement renouvelée. Cette méthode de replantation permet le maintien d'un rendement de transition, mais est techniquement plus difficile à réaliser. Aussi, la propagation de maladies et d'insectes y est plus facile et pourrait anéantir tous les efforts consentis.

La replantation par arrachage total consiste en un défrichement total de l'ancienne plantation de caféiers puis l'installation d'une nouvelle en remplacement. Avec cette méthode, l'on abandonne des revenus existants pour attendre les premières récoltes après trois (3) ou quatre (4) ans. Toutefois, les bananiers et autres cultures qui servent d'ombrage fournissent des compléments alimentaires d'une grande importance et souvent des revenus non négligeables. Cette technique est assez onéreuse et demande de grande disponibilité en plants et en temps de travail. Elle a cependant le mérite de permettre une renouvellement rapide de l'ancienne plantation et donc l'obtention d'une augmentation de production en un laps de temps assez court.

La replantation est une pratique très peu utilisée par les paysans. Ces derniers préfèrent toujours les extensions de parcelles, ce qui pourrait justifier le niveau élevé de destruction de la forêt ivoirienne (NYEMECK et al, op. Cit). Aussi, la décision de replantation intervient rarement avant que les forêts accessibles ne soient totalement défrichées Les raisons qui poussent les paysans à étendre leur parcelle sont diverses. Parmi ces raisons, on peut citer le besoin de sécurisation foncière, l'attente de revenu plus élevé et le vieillissement des parcelles de caféier.

En effet, tant que la terre et la forêt sont accessibles, la durabilité des revenus est assurée par de nouvelles plantations créées après défrichement de forêt. C'est l'époque de migrations et des « fronts pionniers » avec deux grands avantages. Tout d'abord la terre est en général facile d'accès, peu chère : la rente foncière est donc faible et il y a peu de barrières à l'investissement humain dans les cultures pérennes. Ensuite, la forêt apporte le plus souvent des garanties de croissance rapide des cultures pérennes à moindre coût (peu de mauvaises herbes après le défrichement, matière organique disponible, protection contre le vent et les aléas climatiques, bonne pluviométrie utile, souvent peu de maladies et de dégâts au premier cycle de plantation, etc.). C'est la « rente forêt », ayant pour fonction de diminuer les coûts de l'investissement dans la culture pérenne et d'augmenter les rendements, donc les revenus.

Cependant, l'établissement de nouvelles parcelles ne peut se faire sans aucune contrainte. La raréfaction des terres cultivables et des forêts, comme c'est le cas dans l'EST de la côte d'ivoire, en est le premier obstacle. Aussi, faut-il ajouter que, même en présence de terre, la disponibilité et le coût de la main-d'oeuvre constituent des facteurs déterminants au lancement de cette opération (HAÏDARA Op. Cit).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard