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Situation de la production de café en côte d'ivoire: cas du département d'Aboisso, état des lieux et perspectives

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par André Hughes Georges KOUA
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - Ingénieur Agronome, option agroéconomie 2007
  

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2.3. Déterminants potentiels des investissements en production agricole

La littérature a permis d'identifier plusieurs facteurs susceptibles d'expliquer la décision des producteurs d'investir ou non dans la production agricole. Ils ont été classés selon leur nature.

2.3.1. Déterminants sociaux

Age du planteur

L'âge de l'exploitant peut avoir une influence sur la probabilité d'utilisation des intrants et de la plantation dans les deux sens. Selon MAROU (1999) les paysans âgés ont généralement plus d'expérience, à même de les pousser à essayer une nouvelle technologie. Mais l'age avancé peut être source de réactions réfractaires à tout changement. Les jeunes sont généralement les premiers adoptants de nouvelles technologies à cause de leur courage et leur goût de l'aventure (MAROU, op. cit.). L'âge peut jouer un rôle important en ce sens que les plus jeunes, ayant très peu de charges en général seraient plus aptes à prendre des risques pour l'acquisition de certains inputs.

Par contre, certains auteurs comme SYLLA (2000) estiment que les producteurs les plus âgés, en plus de leur expérience, détiennent un capital plus solide et sont donc capables de réaliser des investissements dans leurs plantations. De plus, les études menées par AGKPO (2000), sur l'adoption des produits agro pharmaceutiques par les cacaoculteurs des régions de Montagnes, du Haut Sassandra et du Bas Sassandra, ont montré que les plus grands utilisateurs d'intrants étaient les plus âgés.

Origine ethnique du planteur

HAIDARA (2001), dans son étude sur les déterminants de l'adoption des pesticides en caféiculture et en cacaoculture a montré que la variable origine du planteur était la plus importante dans la décision du paysan d'utiliser les produits agro pharmaceutiques. En outre, être non originaire de la zone de production augmenterait significativement la probabilité d'emploi des pesticides ainsi que leur quantité probable utilisée par hectare. Par contre, selon SYLLA (op. cit.), les autochtones font l'objet de plus d'égard vis à vis de la vulgarisation et surtout des politiques en vigueur ; ce qui contribuerait à stimuler l'investissement dans leurs parcelles.

Le niveau d'instruction

Pour NYEMECK et al. (2001) l'instruction peut agir sur l'efficacité technique des exploitants, mais aussi sur le choix d'allocation des facteurs entre les différents emplois. Selon YIFU cité par ATSE (1997), le niveau d'instruction du paysan peut lui permettre de mieux apprécier les éléments qui accompagnent l'adoption d'une technologie et d'être à l'abri de certaines erreurs. Aussi, SYLLA (op. cit.) affirme qu'un paysan instruit a une capacité à mieux comprendre et à appliquer de nouvelle technique qu'un paysan analphabète.

2.3.2. Déterminants économiques

Accessibilité de la terre

La création de nouvelles plantations passe avant tout par une disponibilité de terre ou de forêt. Autrement dit, un exploitant peut projeter d'augmenter ses surfaces cultivées tant qu'il dispose de portion de forêt ou tant qu'il peut s'en procurer (HAÏDARA, 2001). Aussi, RUF et ALLAGBA (2001), dans leur étude sur les difficultés de replantation en cacaoculture en côte d'Ivoire, ont montré qu'au cours des années 50, le premier déterminant de la plantation est l'accès à la forêt.

Accès au crédit

Le crédit concourt à l'accroissement de la disponibilité financière en début de campagne. Il permet ainsi de desserrer les contraintes financières qui pèsent souvent sur les producteurs pour l'acquisition de certains inputs (HAIDARA, 2001). Le crédit peut par conséquent accroître la probabilité d'utilisation d'intrants agricoles et de Main d'oeuvre salarié.

La relation positive entre l'accès au crédit et l'adoption de nouvelles technologies est appuyée par SHAKA et FLINN cités par ATSE (op. cit.). Ils concluent, aux termes de leur étude, que la probabilité d'adoption des fertilisants passe de 0,66 à 0,34 lorsqu'on supprime le financement extérieur

Prix

La baisse des prix au producteur est un facteur très déterminant dans l'utilisation des produits phytosanitaires sur les plantations de cacao (FLEISHER et al.,1998).

Ainsi, HAÏDARA (2001), dans son étude sur les Déterminants socio-économiques des investissements en caféiculture et cacaoculture ivoirienne, a montré que le niveau des investissements en produits agro pharmaceutiques avait baissé entre 1998/1999 et 1999/2000, après la chute des prix du cacao. FLEISHER (Op. ci.) souligne que cette chute des prix au niveau des producteurs a freiné l'expansion des surfaces cultivées.

Dans leur étude sur l'analyse des filières des pesticides en Côte d'Ivoire, FLEISHER et al., (Op. cit.) indiquent que les augmentations des prix servent à inciter les producteurs à intensifier leur production et à renouveler leurs investissements. Cependant, certains auteurs tel que RUF pensent que la baisse des prix au producteur contribue surtout à faire défricher les forêts et créer de nouvelles parcelles. Dans ce cas, cette baisse conduirait aux mêmes effets que la hausse : la course à la forêt.

RUF et STESSELS (1986), quant à eux soutiennent qu'un relèvement du prix au producteur ne favorise pas le choix d'investir dans du matériel sélectionné. Ainsi, l'augmentation de prix ne jouerait pas en faveur d'une intensification par modification des techniques d'entretien et augmentation du temps de travail à l'unité de surface. Ils justifient leur position par le fait que l'augmentation de prix améliore dans les mêmes proportions les taux de rentabilité de l'extensif et du semi intensif. Il ne peut, donc pas à lui seul, favoriser un processus d'intensification.

Revenu du planteur

La disponibilité financière des producteurs est très déterminante dans la capacité à traiter ou non les parcelles. Théoriquement cette variable encouragerait le paysan dans sa pratique agricole. Selon DIARRA cité par AGKPO (op. cit.), plus le paysan perçoit un revenu agricole important, plus sa propension à accroître sa production, donc à investir est grande. Selon SYLLA (2000), le revenu du paysan lui permet de faire face à un ensemble de dépenses nécessaires pour l'adoption d'une nouvelle technologie. Plus le revenu du paysan est important, plus il est à l'aise pour adopter l'innovation.

Accessibilité de la main d'oeuvre

Elle prend en compte la main d'oeuvre salarié ainsi que la main d'oeuvre familiale participant aux activités agricoles. Selon HAÏDARA (op. cit.), la création de nouvelles parcelles se heurte souvent à un manque de force de travail dans l'exploitation. Or, c'est une opération qui exige précisément un nouvel investissement en travail. Ainsi les exploitations disposant d'une main-d'oeuvre abondante seraient plus motivées à étendre leur superficie que les exploitations « pauvres » en main-d'oeuvre. Cette idée est soutenue par SYLLA (op. cit.) qui pense que le nombre d'actifs agricoles peut être un frein à la création d'une nouvelle parcelle sachant que la plantation demande un effort important pour l'entretien.

RUF (1980) a montré que au centre ouest de la Côte d'Ivoire, le désherbage des vieilles caféières par les Bétés ne se faisait que l'année où ils disposaient d'une main d'oeuvre contractuelle plus importante. CHALEARD (1989) quand à lui, dans son étude sur les risques en agriculture de plantation à Agboville (Côte d'Ivoire), a montré que l'inaccessibilité de la main d'oeuvre avait contribué à une baisse de près de 10 % de la production de café et de cacao. Il ajoute par ailleurs que la l'accessibilité de la main d'oeuvre influe particulièrement sur la production de café à cause de l'exigence de cette culture en travail.

Nous nous attendons à ce que la disponibilité de la main d'oeuvre influence positivement la décision du paysan d'investir dans l'entretien de ses plantations de café.

Age de la plantation

Avec l'age, les rendements des plantations connaissent une baisse naturelle. L'on pourrait alors penser que les propriétaires des parcelles les plus âgées, seraient beaucoup plus enclins à investir dans leurs vieilles plantations pour en améliorer la productivité. De plus, les veilles plantations étant plus exposées aux maladies et attaques d'insectes, seraient beaucoup plus enclins à utiliser les produits phytosanitaires que les détenteurs de jeunes parcelles de cacaoyer.

Taille de la plantation

A travers leurs études effectuées respectivement dans la province Shoa en Ethiopie, KEBEDE et al. cités par ATSE (op. cit), , ont trouvé que la taille des exploitations est la variable significative dans la décision du paysans d'utiliser e des pesticides et des fertilisant.

Toutefois, vu le coût élevé des produits phytosanitaires, il nous paraît plus simple pour les petits exploitants (ayant besoin de petites quantités) d'acheter les intrants contrairement aux grands propriétaires. Cependant les petits propriétaires (avec les rendements faibles observés) disposant de revenus très faibles seraient-ils en mesure de se procurer les produits.

Cultures concurrentes

Depuis leur première diffusion en Côte d'Ivoire en tant que plantation, le café et le cacao sont devenus des cultures complémentaires et concurrentes (RUF et STESSELS ,1986). Aussi, le « boom cacao » des années 1970 a eu pour corollaire un déclin de la production de café. Ils expliquent cela par le prix du café trop faible par rapport au prix de la culture concurrente qu'est ce cacao. Ils ont par ailleurs montré que les temps de travaux par hectare et par tonne de produit, étaient plus élevés pour le café que pour le cacao (environ 40%). Il s'en donc suivi une conversion des extensions café au profit des extensions cacao.

Avec la crise que traverse le café, on assiste à l'avènement d'autres cultures concurrentes du café. Les plus importants sont le palmier à huile et l'hévéa (LMC, 1997). L'impact de ces cultures sur le café est variable d'une région à l'autre mais est plus prononcé dans le sud ouest de la Côte d'Ivoire (BNETD, 2004). Ainsi, il ressort de l'étude de NYEMECK et al.(op. cit.) que les paysans préfèrent allouer prioritairement les temps de travaux familial et les groupes d'entraide en faveur des cultures qu'ils jugent plus rentables. Cela ne permettait pas d'effectuer certaines activités liées au café et affectait négativement l'efficacité technique des exploitations.

CAPITRE 2 : PRESENTATION DU DEPARTEMENT D'ABOISSO

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams