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Le réalisme dans Mission Terminée

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par Andry RANDRIAMANGA
Université de Tuléar, MADAGASCAR - Maîtrise 2007
  

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2- Déracinement culturel

La venue de la culture européenne dans la vie des africains a transformé beaucoup de choses. Dans le roman, deux domaines bien distincts sont touchés par cette transformation dont l'éducation et le mariage.

Depuis l'introduction de la culture européenne en Afrique, l'éducation n'est plus la même car elle subit aussi la pression venant de la culture dominante. Comme nous l'avons mentionné auparavant, les parents sont de plus en plus intéressés par l'éducation européenne et ont tendance à délaisser l'éducation traditionnelle. Les parents se tuent à tout faire pour pouvoir envoyer leurs enfants dans une école coloniale. Par conséquent, dans les brousses, les vieux ne trouvent plus d'enfant à qui transmettre leurs précieux savoirs qui se transmettaient depuis toujours de bouche à oreille. Or les connaissances acquises venant de l'école coloniale n'ont rien à voir avec celles délivrées des vieux du village et ne sont d'aucune utilité à la réalité de l'Afrique sauf si, plus tard, le jeune est admis dans une institution.

Si auparavant donc les enfants se cultivaient à partir des conseils des vieux, dans le roman, il n'en est plus de même car l'arrivée de Medza à Kala va changer le cours de l'histoire. Complètement désintéressé des vieux, les enfants se ruent vers Medza pour apprendre à lire, à écrire et à faire les quatre opérations. Tellement ils ont soif de nouvelles connaissances qu'ils se sont amenés avec les matériels nécessaires comme des livres et des ardoises, et ne laissant aucun répit à Medza car dès la matinée il étais pris d'assaut (p.129). L'élève qui a échoué à son examen de baccalauréat est donc devenu un enseignant arrivée à Kala, et est toujours considéré comme le grand intellectuel du village. A partir de ce fait, c'est-à-dire enseigner les enfants, nous pouvons dire que Medza a pris la place des vieux en leur prenant le rôle qu'il leur été attribué depuis toujours face aux enfants. Les vieux sont donc temporairement remplacés par Medza dans le domaine de l'enseignement et ils se laissent faire. Si les enfants veulent s'instruire, les grandes personnes eux sont aussi comme eux parce que malgré leur âge, ils sont toujours avides de connaissances et sont surtout curieux de savoir ce qui se passe en dehors de Kala ; C'est la raison pour laquelle Medza se fait toujours inviter par les pères de famille de Kala. Tous les jours, les conférences de Medza s'ensuivent chez différentes familles, et à chaque fois il y a toujours plein de monde, l'auditoire gagne en nombre et en variété puisque tout le village est mobilisé par la situation ; on voit de plus en plus des jeunes gens, des enfants et même des femmes. Tout cela pour dire que tous, sans exception, sont intéressés par les informations (nouvelles pour eux) apportées et développées par Medza. Nous pouvons justifier cela quand Medza était en train d'exposer à l'auditoire la Russie. Tous étaient intéressés sur le sujet que tout le monde enviait le mode de vie des russes, chacun donnait leur point de vue sur le sujet et rêvait d'avoir la même vie qu'eux (pp.98-100). Si face aux enfants Medza est devenu le maître, face aux grandes personnes, il est devenu en quelque sorte le patriarche, le chef de village puisqu'il est écouté de tous. Medza occupe donc une place spéciale dans la hiérarchie traditionnelle à Kala puisqu'il est placé audessus de tous alors que sa situation matrimoniale ne devrait pas le permettre d'avoir ce privilège. Medza était donc comme le patriarche aux yeux des

villageois, et le plus impressionnant c'est que même le chef de village éprouve un grand respect envers lui et le considère comme son supérieur. Lors de la cérémonie de mariage du chef par exemple, le chef s'est donné la peine de recevoir en personne l'oncle Mama, Zambo, mais surtout Medza, qui sont considérés comme d'importants invités d'honneur. Comme dit le texte sur ce sujet :

« A notre entrée, le chef se leva avec empressement et vint à notre rencontre, comme si nous avions représenté auprès de sa majesté une grande puissance digne de toutes les préséances. [...] les gens s'étaient tus en nous voyant arriver. Le chef me promena à travers la salle et me fit toucher la main de tous les assistants [...] »

(p.183).

Et pour montrer qu'il a affaire à d'importants personnages, le chef est même allé jusqu'à donner les meilleures places à ses invités de marque, et veilla à ce qu'ils ne manquent de rien. Et en parlant de mariage, on constate aussi qu'il n'est plus le même depuis l'arrivée de la culture occidentale en Afrique.

En Afrique, la polygamie est de tradition. C'est pourquoi, dans le roman on retrouve des hommes qui ont en leur possession plusieurs femmes comme le

cas du chef de canton qui « possédait les six plus belles femmes de la région et s'apprêtait à en acquérir d'autres » (p.34), et le chef de village de Kala « qui venait d'épouser une femme - sa septième [...] » (p.177). Et entre ces femmes

qui ne se partagent qu'un seul homme, tout va pour le mieux, elles vivent en parfaite harmonie et aucune ne s'en plaint de sa situation, aucune ne songe au divorce, du moins avant l'arrivée des Blancs. C'est donc à partir de la venue des Blancs que tout a changé car si auparavant aucune femme ne quittait son mari, dorénavant on voit des cas de divorce. D'après le roman, les Blancs ont décrété, en imposant leur loi tout en intégrant avec, une partie de la tradition africaine que, désormais « [...] une épouse pouvait quitter son mari - à la condition toutefois de lui rembourser sa dot. » (p.208). C'est ce qui s'était passé pour l'épouse Niam qui avait quitté son mari pour un autre. Et pour être en règle envers la loi et surtout aux yeux des villageois, l'amant doit payer la dot qui

s'élève selon la loi à deux mille francs pour avoir pris la femme de Niam ; c'est donc là la partie imposée par la loi coloniale, mais elle peut changer car si l'amant n'a pas les moyens de payer en espèce, la somme sera remplacée par quatre gros béliers ou deux jeunes brebis : c'est le règlement traditionnel qui est mis en vigueur ici. Avec tout ce qui a été évoqué donc, on peut dire que le mariage, voire les femmes ne sont plus les mêmes, car l'arrivée de cette loi, d'après le chef, « rend les femmes désobéissantes, mauvaises épouses » (p.208) car plus rien ne les retiennent et elles peuvent quitter leur mari à tout moment. Le mariage s'est donc modernisé avec la venue de cette loi ; mais ce qui n'est pas évoqué dans le roman alors que le cas existe bel et bien dans la réalité c'est que lors du mariage, le maire demande aux époux quelle option ils choisissent « Polygamie ou Monogamie ». L'option choisie est alors inscrite sur l'acte de mariage. Si le couple choisi la monogamie, l'homme n'a plus le droit d'avoir une autre femme, tandis que si le choix est la polygamie, il a le droit d'épouser d'autres femmes. Et puisque tout se tend à se modifier et à se moderniser, l'environnement est aussi en train de changer de forme.

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