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Le réalisme dans Mission Terminée

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par Andry RANDRIAMANGA
Université de Tuléar, MADAGASCAR - Maîtrise 2007
  

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3- Changement morphologique des milieux

L'acculturation ne touche non seulement l'individu et les pratiques mais est aussi présent dans l'environnement. Dans le roman, on retrouve trois sortes d'environnement qui sont les milieux avancés, représenté par Ongola, puis les milieux ruraux symbolisés par Vimili et le village natal de Medza, et enfin les campagnes, vues à travers Kala.

Au fur et à mesure que la modernité avance, il y a toujours des changements qui s'opèrent un peut partout. Ainsi on constate de grandes différences entre ces trois lieux cités tout à l'heure. Plus l'endroit est avancé et modernisé, plus il n'a plus rien à voir avec les milieux typiquement africains ; plus il est éloigné de la modernité plus il est intact. Les milieux ruraux comme Vimili et le village natal de Medza sont des endroits intermédiaires, c'est-à-dire en voie de développement, où petit à petit tout va se modifier comme les pistes qui deviendront des routes goudronnées (p.18) ou les cases qui se transformeront en villa (p.34).

Si l'on procède par gradation, Kala est l'endroit le moins acculturé des trois puisqu'il est le plus reculé des trois. Le village le plus proche de Kala est à trente cinq kilomètres ; c'est celui de Medza. D'après le roman, du village natal de Medza à Kala, il fallait faire « vingt kiomètres sur la route et une quinzaine sur une piste dans la forêt » (p.33). Nous pouvons donc déduire à partir de cette information que Kala est difficile d'accès vu l'état des routes (pp.14-17), et bien loin puisqu'il fallait encore quitter cette route et emprunter une piste, plus précisément un sentier, qui n'était pas aussi mauvais mais qui s'enfonçait dans la forêt quand même(p.36). On sent alors un changement de décor qui se résume par le fait de quitter le monde civilisé pour aller vers le monde sauvage. Et pour appuyer l'idée que Kala est encore presque intact, la description du village à la page 50 du roman nous renseigne de son état général car elle contient des éléments de justification comme le fait que Kala est fait de cases mais non pas de villa, l'absence totale de route, et surtout la présence de forêt immense qui entoure le village tout entier qui donne une sensation d'isolement totale du lieu. Le seul détail qui vient troubler ce milieu et qui est la marque de l'acculturation c'est la présence de champs de cacaoyer dans le décor. La majorité des paysans de Kala ont cessé de cultiver les cultures vivrières pour planter du cacao à cause de l'économie due au pouvoir colonial.

Si le cacao est donc le signe d'acculturation à Kala, il en est de même pour le village de Medza car n'oublions pas que c'est même son père qui possède la plus belle et le plus grande cacaoyère du pays (p.232). Les cases sont aussi de moins en moins nombreux et sont remplacées par des maisons plus modestes comme celle du chef de canton (p.34). La présence de route, bien qu'elle soit en mauvais état, est un indicateur de changement, de modernisation et d'acculturation puisque sur et certain qu'auparavant, à la place de cette route c'était une piste, identique à celle qui mène à Kala. Le chef de canton et Medza sont aussi des signes de changement morphologique du village parce que tous les deux ne peuvent pas se fondre dans le décor (traditionnel) car ils sont les personnages les plus modernisés par les colons. C'est le seul village dans le roman qui est dirigé par deux personnes dont le patriarche et le chef de canton ; il a aussi le privilège d'avoir un jeune ayant

étudié à l'école des Blancs. Toutefois, éloigné seulement de dix kilomètres de Vimili (p.18), ce village n'est pas encore plus avancé que ce dernier car Vimili possède plus de choses que la route dans son environnement.

Concernant Vimili donc, elle est la plus proche de la grande ville d'Ongola par rapport au village natal de Medza et à Kala ; Vimili est à cinquante kilomètres d'Ongola (p.14). Et comme dit Medza, « c'est la ville de mon pays » (p.18). Pour qu'un lieu soit donc qualifié de ville, il suffisait juste qu'il soit comme Vimili, c'est-à-dire avoir « un marché, quelques boutiques rudimentaires où les paysans des environs venaient s'approvisionner de temps en temps. », et sans oublier « le bureau administratif, le commissariat de police et la prison » (p.18). Vimili est donc un lieu de rencontre et de passage obligatoire pour tout le monde car la route principale passe par cette ville, et c'est le seul endroit à la ronde où l'on peut s'approvisionner en nécessaires puisqu'elle possède un marché et des boutiques. Ici donc, il n'est plus question de forêt ni de camps de cacao, ni de cases en guise de foyer car on a affaire à un endroit où se déroulent les échanges commerciaux entre vendeurs et acheteurs.

Ongola est le plus moderne de tous. C'est la seule ville où l'on peut trouver la chose la plus convoitée par les parents pour ses enfants et qui n'existe ni à Vimili, ni à Kala, ni au village natal de Medza : c'est l'école coloniale. C'est la ville que l'auteur ne s'est pas du tout donné la peine de développer dans le roman. A titre d'information sur le sujet, il n'a consacré qu'une ligne dans la page 14 du roman pour la situer géographiquement par rapport au village de Medza : « [...] la soixantaine de kilomètres qui séparaient Ongola de mon village. ». Tout de même, on peut estimer la valeur d'Ongola par rapport aux autres villes grâce à la présence de l'école qui est une institution très importante dans la société et que l'on ne peut trouver que dans les grandes villes ou dans la capitale. Il est fort possible donc qu'Ongola représente la capitale dans le roman car la plupart des cas, on ne peut trouver que dans la capitale les établissements à études secondaires comme les lycées.

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