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Quel questionnement philosophique sur les conflits en Afrique ?

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par Emmanuel MOUTI NDONGO
Grand seminaire - Fin cycle de philosophie 2006
  

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CHAPITRE 5 

LES CAUSES SOCIALES

La société africaine est divisée. Lieu de l'épanouissement de l'homme et de son accomplissement, la vie sociale en Afrique est hostile à l'homme. Régie par la loi des fauves, la société africaine dévalorise l'homme. Les facteurs de ce paradoxe vont du mauvais partage des biens de la communauté, des ressources et l'inaptitude à gérer les nouveaux enjeux démographiques.

II.5.1. La répartition disproportionnée du bien commun

Dans un Etat, la fin du pouvoir établi est la poursuite du bien commun des membres de la société pour leur procurer le bonheur. Le bien commun est la fin recherchée par tous les membres d'une société. Les efforts des détenteurs du pouvoir doivent tendre vers ce bien. Car le gouvernement des hommes par d'autres hommes ne se justifie que par la recherche du bien des gouvernés. Le bien commun se présente donc comme la première exigence de la société et une propriété de la vie publique.

Mais il se trouve que sur le continent africain, la notion du bien commun est évacuée de la plupart des sociétés. Bien de tous et de chacun, le bien commun est mis en péril par le nombrilisme et l'égoïsme qui habitent les Africains. Ne se souciant pas de l'autre, une minorité s'approprie les privilèges dus à tous les membres de la communauté. Ceci est favorisé par l'attitude des dirigeants qui accèdent au pouvoir dépourvus de vertu communautaire. Nous assistons à une situation où l'individu a la primauté sur la communauté. La valeur de celle-ci et le sens du bien commun perdent prise et reculent car la société est devenue le lieu où une « forme d'individualisme égocentrique et antisocial fait prévaloir les intérêts particuliers sur le bien commun »31(*). Cette situation crée des déséquilibres et fait des marginalisés qui pour vivre vont revendiquer leur droit au bien commun.

Cette recherche du bien individuel au détriment du bien commun trouve son corollaire dans la distribution des ressources issues des efforts communs.

II.5.2. L'inégal partage des ressources

L'essor du particularisme en Afrique a son prolongement dans le partage des ressources issues des sacrifices communs. Pour assurer des conditions de vie décentes, les peuples partageant une même aire géographique doivent vivre une unité qui les conduit à construire l'histoire. Au-delà d'une unité territoriale et biologique, ces peuples doivent refléter une unité supra individuelle. Cette unité en Afrique semble inexistante lorsqu'il s'agit d'établir des équilibres pour partager les ressources, fruit de l'effort de tous.

En effet, comme dans la danse des forts, les individualismes se font jour. Les plus puissants sur le continent soumettent les petits et les faibles pour tirer parti des richesses communes à leur propre fin. Comment ne pas s'étonner que cette injustice et cette partialité deviennent une règle sur le continent africain ? Des régions entières et des peuples nombreux sont exclus et mis à l'écart lors de la redistribution des retombées des sacrifices collectifs. Entre deux parties d'une même nation, le fossé est grand et béant : l'une prospère et se développe rapidement, tandis que l'autre s'enfonce dans les profondeurs de la misère. Où est passé le sens de la communauté et de la solidarité, valeurs traditionnelles de l'Afrique ? Ce serait juste de dire que l'Africain veut rentrer à son état primitif où le sens du partage, de l'égalité n'était valable que dans le groupe dont il était issu. Ce rejet de l'autre se manifeste aujourd'hui en Afrique par l'abandon dont souffrent certains peuples de la part de leurs gouvernants.

La justification de cette partialité cache un autre facteur de conflit qui trouve son origine au sein de la société. Il s'agit de nouveaux enjeux démographiques.

* 31 J. MBARGA, Valeurs humaines, valeurs morales, Groupe éthique, Yaoundé,
2002, p. 125.

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