WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Quel questionnement philosophique sur les conflits en Afrique ?

( Télécharger le fichier original )
par Emmanuel MOUTI NDONGO
Grand seminaire - Fin cycle de philosophie 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.3.2. Les conséquences sociales

La société est sans doute l'une des plus grandes victimes des conflits qui ravagent l'Afrique. Ces affrontements sèment dans le tissu social « l'anarchie, la haine, la délinquance, la criminalité et la désagrégation des familles et des communautés »13(*). Déjà déchirée depuis la colonisation, la société africaine du fait des guerres, connaît une autre fissure qui hérisse des frères entre eux. Ceci entraîne de facto le dépeuplement de certaines régions du continent. Fuyant la guerre, plus de 2 millions de personnes ont dû quitter la région des Grands Lacs lors du début des hostilités en 1994 pour aller s'entasser dans les pays limitrophes14(*). Cet état des choses conduit à l'effondrement du vouloir vivre ensemble qui devrait animer les membres d'une société. Ceci justifie d'ailleurs l'inconfort dans lequel sont plongés les peuples d'Afrique.

Les effets ravageurs des guerres touchent aussi les instances essentielles de socialisation que sont la famille et l'école. La première est vidée de sa substance, car ses membres sont littéralement amputés. L'institution elle-même est bafouée et les liens entre parents et enfants étiolés.

L'école aussi subit les secousses des conflits africains. Les systèmes éducatifs sont inexistants, les structures pillées et saccagées par des belligérants qui les transforment en bases militaires. Les enfants africains pourtant éprouvent une grande soif d'étudier et d'être instruits. C'est ce désespoir d'une jeunesse africaine involontairement aux abois que Yaguine Koïta et Fodé Tounkara ont voulu exprimer. Découverts en juillet 1999 dans la loge du train d'atterrissage d'un Airbus de la compagnie belge Sabena assurant la liaison Conakry-Bruxelles, ces deux jeunes guinéens âgés respectivement de 14 et 15 ans ont tenté comme beaucoup d'autres africains de rejoindre l'Europe par une voie radicale et impossible. Afin que nul n'ignore la tragédie que vit la jeunesse en terre africaine, ils ont laissé à la postérité un testament, « une lettre, une simple empreinte de la candeur maladroite de l'adolescence »15(*). Dans ce testament découvert sur la poitrine glacée de Yaguine, les deux jeunes écrivent :

 « Nous avons (...) un grand manque d'éducation (...), si vous voyez que nous nous sacrifions et exposons notre vie, c'est parce qu'on souffre trop en Afrique et qu'on a besoin de vous pour lutter contre la pauvreté et mettre fin à la guerre en Afrique. Néanmoins, nous voulons étudier et nous vous demandons de nous aider à étudier pour être comme vous, en Afrique »16(*).

Le diagnostic de ces jeunes africains frappe par son acuité et sa profondeur. Dans le continent, la guerre ruine tout sur son passage. Elle nous met mal à l'aise sur notre propre terre.

* 13 Ibid., p. 117.

* 14 Cf. J. M. SINDAYIGAYA, Mondialisation, le nouvel esclavage de l'Afrique, Paris, L'harmattan, 2000, p. 205.

* 15 L'autre Afrique n°95 cité par G. MENDO ZE - G. MBARGA, « Le défi de l'école », in 20 défis pour
le millénaire
, Paris, François-Xavier de Guibert, 2000, p. 80.

* 16 Cf. G. MENDO ZE - G. MBARGA, Op. cit, p. 81.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway