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« Qualité motivationnelle » des activités d'apprentissage proposées dans le module de français langue étrangère: Cas des étudiants du département de langue arabe de l'université d'Annaba

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par Naouel Boubir Boustouane
Université Badji Mokhtar- Annaba- - Magister 2007
  

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La motivation : une condition à l'apprentissage.

Dans ce premier chapitre, nous tenons à présenter la question de la motivation dans un contexte scolaire en nous référant aux différentes théories de l'apprentissage. Cette condition essentielle à l'apprentissage revêt des définitions différentes. Depuis plusieurs années et jusqu'à présent, ce concept continue à avoir plusieurs acceptions.

A-Les conceptions de la motivation 

La motivation a connu plusieurs acceptions que nous présentons en nous appuyant sur l'ouvrage de A. Mucchielli (1992) qui les regroupe en quatre courants essentiels :

a-Conception « innéiste » de la motivation 

Cette acception constitue un prolongement d'un courant appelé « innéiste » ou « constitutionnaliste » qui s'intéresse à « l'innéité des idées», courant dans lequel toute l'importance est donnée aux « facteurs internes, inscrits dès la naissance dans l'individu.» (A. Mucchielli, Idem, p.5) Et, le même auteur ajoute que pour ce courant, chaque individu possède « des caractéristiques fondamentales, constitutives de la  ``nature humaine'', qui déterminent le comportement. »

H. Piéron (1935, cité par A. Mucchielli, Ibid, p.6), distingue entre deux niveaux de  besoins fondamentaux de l'homme : « Les besoins viscérogéniques ( besoin d'air, d'eau, de nourriture, d'équilibre thermique, d'excréter, de dormir, d'allaitement, d'écarter la douleur, d'activité) et les besoins psychologiques (d'alerte, sexuel, d'agression, de sécurité, de bien-être, de compétition, de communication.) »

De son côté, Murray (1938, cité par A. Mucchielli, Op. cit, p.6) propose une liste de besoins: « Besoin de domination, de soumission, d'autonomie, d'agression, d'humiliation, d'accomplissement, sexuel, de sensations, d'exhibition, de jeu, d'affiliation, de réjection, de secours, de protéger, d'éviter le blâme, d'éviter l'infériorité, de se défendre, d'éviter la souffrance, d'ordre, de compréhension. » Murray a pu identifier vingt besoins secondaires tels que : l'affection, la sécurité, la valorisation et d'autres.

Abraham Maslow (1954, cité par A. Mucchielli, Op. Cit, p.6) propose, lui, une théorie qui s'intéresse aux « niveaux hiérarchiques des besoins » et qui s'applique pour motiver les travailleurs. Cette hiérarchie des besoins sous forme de pyramide est organisée de la base jusqu'au sommet, des besoins physiologiques élémentaires jusqu'aux besoins psychologiques et affectifs d'ordre supérieur afin de montrer l'origine du comportement humain. Selon Maslow, à chaque fois, l'homme essaye de satisfaire un niveau des besoins ce qui lui permet de passer au besoin suivant.

A partir des recherches faites par Murray, Mc Clelland a centré ses études sur trois besoins qui caractérisent la personnalité de l'individu :

1-Le besoin d'accomplissement 

C'est un besoin qui aide l'individu à lancer des défis et à faciliter les tâches proposées.

2-Le besoin de puissance 

C'est un besoin qui permet à l'élève d'attirer l'attention sur lui afin de dominer ses pairs.

3-Le besoin d'appartenance 

C'est un besoin qui permet à l'élève de s'intégrer dans un groupe et d'être aimé par les autres.

b-Conception « situationniste » de la motivation 

A. Mucchielli (Op. Cit, p.8) qui présente cette conception considère que « la source des comportements est extérieure à l'individu. L'homme est déterminé à agir d'une certaine façon par l'ensemble des contraintes environnementales qui s'exercent sur lui. » Deux sortes de contraintes sont à distinguer : « les contraintes matérielles » et « les contraintes sociales normatives ». Nous tenons à signaler que cette conception est aussi appelée « le sociologisme ».

A. Mucchielli (Op. cit, p.9) montre que « pour le sociologisme, l'acteur social est un sujet passif dont le comportement est l'effet de causes sociales extérieures. » Pour expliquer les deux paradigmes qui touchent « la sociologie » A. Mucchielli (Op. cit, p.13, cite R. Boudon, 1977) note que pour « les paradigmes déterministes » les comportements sont liés à des éléments extérieurs et pour « les paradigmes interactionnistes, l'action est décrite comme la composition des intentions des acteurs et de la structure de leurs interactions. » Selon l'auteur, c'est surtout le deuxième paradigme qui peut être important pour l'étude des motivations.

c-Conception « empiriste » de la motivation 

En allant à l'encontre la conception « innéiste », la conception « empiriste » écarte complètement « les instincts » et « les pulsions » pour donner toute l'importance aux « expériences de la vie » qui vont faire chaque individu. Cette conception est la base d'une « théorie génétique des motivations. »

En prenant comme point de départ « la situation oedipienne », Freud accorde plus d'intérêt à « la vie affective ». B. Saint Girons (1985, p.707) note que la théorie des pulsions de Freud dépasse la dimension mythique pour toucher réellement les « processus psychiques se déroulant dans l'inconscient » afin de montrer que la motivation glisse d'une « modification de l'organisme le mettant en mouvement, jusqu'à sa réduction de la tension » à un autre sens considéré comme un « facteur spécifique qui prédispose l'individu à accomplir certains buts. » Dans le même contexte, beaucoup de questions sont centrées sur les motivations en « posant au moi des problèmes qu'il lui est vital de présentement résoudre. En ce qui concerne l'héritage phylogénétique, les pulsions émanées de l'organisation somatique trouvent déjà au niveau du `ça' un premier mode d'expression conflictuelle sous forme de lutte entre motions sexuelles contradictoires. » (B. Saint Girons, Idem). Pour Freud, la motivation réside dans l'échappement au « déplaisir » pour atteindre la « satisfaction ». A. Adler (cité par A. Mucchielli, Op. cit, p.16) évoque « la psychologie individuelle » pour montrer que chaque individu tend vers « la lutte pour la supériorité. »

d-Conception « interactionniste » de la motivation 

Cette conception ne s'intéresse ni aux « facteurs internes » ni aux « facteurs externes » mais, considère que la source de la motivation est dans « la rencontre du sujet et de l'objet qui tous deux ont des caractéristiques interagissant les uns sur les autres. » (A. Mucchielli, Op. cit, p.21)

En opposant la motivation comme « un construct » à « l'intelligence » et à « l'aptitude », Kurt Lewin (1940) de son côté, montre qu'une « situation motivante » exerce une influence sur « l'aptitude intellectuelle » soit en la modifiant ou en la changeant définitivement. K. Lewin (cité par A. Mucchielli, Op. cit, pp.21-22) considère la motivation comme « le résultat du surgissement, dans l'univers psychologique du sujet, d'une valence et d'une force psychologique. Valence et force sont issues de la rencontre de l'individu et de son environnement. » K. Lewin (1942, cité par B. Saint Girons, Ibid, p.708) a étudié les motivations dans le cadre des groupes en s'intéressant à « l'origine des décisions prises par les individus dans leurs choix alimentaires ». Son modèle interactionniste était utilisé dans le domaine de la publicité pour motiver les gens à acheter des produits.

J. Nuttin (1962, cité par A. Mucchielli, Op. Cit, p.24) propose « une conception interactionniste de la motivation: « L'individu et le monde ont chacun leur structure propre. La structure de l'individu c'est d'avoir des relations biologique, psychologique et spirituelle avec le monde. »

B-La motivation: une condition essentielle à l'apprentissage

Malgré qu'elle soit insuffisante pour apprendre, la motivation reste parmi les conditions importantes à l'apprentissage. Face à un grand nombre d'activités, l'étudiant se trouve souvent dans des situations ennuyeuses qui le démotivent. Sur le terrain, tous les moyens restent inutiles face à un étudiant à qui il manque « le désir d'apprendre » d'où le grand nombre d'élèves démotivés. C'est pour cela, que l'enseignant doit être conscient de l'importance de la motivation dans les situations d'apprentissage.

a-La motivation dans un contexte scolaire

Dans un contexte scolaire, l'enseignant doit lui-même se motiver et à s'attacher à rendre motivant son cours. Ce «  moteur de l'apprendre » comme le qualifie A. Giordan (1998, p.108) n'est pas une tâche aussi simple pour un enseignant. Ce « fondement incontournable de l'apprentissage » (S. Mersch-Van Turenhoudt, 1994, p.26) a longtemps préoccupé enseignants, chercheurs et pédagogues.

Dans une perspective béhavioriste, les recherches accordent plus d'importance aux « facteurs externes à l'individu ». B. F. Skinner (cité par J. Lecomte, 1998a, p.171), l'un des représentants de cette théorie considère l'apprentissage comme : « Une modification du comportement consécutive à un conditionnement». Dans le but d'observer le comportement, les études menées en laboratoire limitaient l'apprentissage à « un simple conditionnement. » Dans un contexte scolaire, la pratique de Skinner a été liée à l'utilisation des récompenses (renforcements positifs) et des punitions (renforcements négatifs). Selon le même auteur, quelques éléments tels que l'échec, les encouragements ou « les punitions corporelles ou psychologiques » peuvent influencer la motivation de l'individu. Dans ce cas, la conséquence représente une source d'encouragement ou de découragement. Seuls « les stimuli extérieurs » et les renforcements peuvent déclencher une motivation chez l'élève. En plus du stimulus et de la réponse, A. Bandura (1969, cité par M. Allaoua, 1998, p.12) ajoute l'observation pour désigner « les processus qui se déroulent dans l'organisme entre la pensée et le traitement de l'information ». Ces nouveaux comportements permettent à A. Bandura de s'orienter vers une psychologie cognitive.

Malgré qu'il ait régné longtemps, le béhaviorisme a été critiqué car il ne prenait pas en considération les « représentations, projets, motivations, etc. des sujets » (J. Lecomte, Idem, 1998a, p.168) et négligeait les processus mentaux. De son côté, B. F. Skinner a éloigné de sa méthode des facteurs affectifs comme les sentiments et les émotions qui peuvent pourtant avoir un rôle très important dans l'apprentissage. Selon B. Hourst (2003, p.13) le modèle béhavioriste peut diminuer « le plaisir d'apprendre » et il écrit : «Ce système d'apprentissage, caractéristique du modèle béhavioriste qui favorise un apprentissage de type pavlovien, (« tu fais ça et tu obtiens ça »), encourage les comportements stéréotypés, renforce une forme de mémoire à court terme, et tue le plaisir d'apprendre en réduisant la motivation intrinsèque ». Dans ce cas, apparaît le rôle des activités proposées, les récompenses, les encouragements, etc.

Ce n'est qu'avec les études psychanalytiques qu'on a commencé à parler du « désir d'apprendre». « [..]Le désir d'apprendre n'est jamais automatique. Une activité peut bien occuper l'élève ; pour être « désirable », elle doit prendre en compte ce que nous nommons le projet d'être ou de faire de l'élève, mais pas seulement. Sont « désirables » des situations qui présentent de la nouveauté plutôt que l'habitude, donnent l'occasion de faire des choix, conduisent à des questions plutôt qu'à des réponses; des situations ou l'individu se sent largement autonome. » (A. Giordan, [En ligne], 2005)

Dans un sens inverse au béhaviorisme, le cognitivisme considère l'apprentissage comme « une modification des structures mentales, en lien direct avec la mémorisation.» (J. Lecomte, Ibid, 1998a, p.171). L'intérêt est porté aux représentations, aux intérêts, à la motivation et à l'attitude de l'élève. Cette approche qui est en vogue traite la motivation en prenant en considération la relation entre l'individu et son environnement ce qui lui permet d'apprendre en comprenant l'utilité de ce qu'il apprend. Les modèles sociocognitifs ont guidé beaucoup de recherches centrées sur la motivation en contexte scolaire ou universitaire. Ces modèles représentent un accord entre les nativistes qui considèrent que la cognition humaine dépend « des déterminants internes à l'homme » et les associationnistes qui montrent que notre environnement physique structure notre mental. A partir de cela, l'approche sociocognitive considère que « le comportement humain est dirigé par des facteurs internes, mais que ces derniers ont une origine dans l'environnement. Etant donné les capacités de communication de l'Homme, c'est surtout l'environnement social qui est considéré. » (T. Huart, Idem, pp.221-222)

Avec l'avènement de l'apprentissage constructiviste, la motivation est mise en liaison avec l'élève et son environnement en prenant comme source « les perceptions et les attentes d'un individu. Les possibilités d'interventions pédagogiques deviennent immédiatement plus vastes. L'enseignant peut s'appuyer sur les besoins internes de l'élève, ses intérêts, ses désirs et ses attentes générées par la situation d'enseignement. Dans le même temps, il peut mettre en place des  ``moyens externes de persuasion '' oraux, écrits ou médiatisés. Pour les plus jeunes, le jeu et l'action occupent une place ``privilégiée''. »(A. Giordan, Idem, 1998, pp.98-99). Dans le même contexte, l'apprentissage se fait dans l'interaction entre facteurs internes et d'autres externes. Dans la même perspective, J. Piaget (1975, cité par L. Rieben, 1998, p.132) montre que l'individu n'est pas un élément passif mais qu'il « contribue activement à la construction de sa personne et de son univers». Ce qui mène à dire que l'individu apprend quand il est le « constructeur » de son savoir. Selon la théorie Piagétienne, « la motivation est considérée comme une condition nécessaire à tout progrès dans l'acquisition des connaissances» (L. Rieben, idem, p.143). L'intelligence selon J. Piaget (1947, cité par M. Allaoua, Idem, p.14) «se construit grâce au processus d'équilibration des structures cognitives, en réponse aux sollicitations et contraintes de l'environnement ».

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius