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La conception du monde dans le Tractatus Logico-philosophicus de Wittgenstein

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par Médih CHAAL
Université de Tunis - Maitrise 2008
  

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1. Les origines de la conception du « monde » dans le Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein.

« Vers 1900, les problèmes interdépendants de la communication, de l'authenticité et de l'expression symbolique avaient été abordés de façon parallèle dans tous les domaines majeurs de la pensée de l'art - par Kraus et Schoenberg, Loos et Hofmannsthal, Rilke et Musil. Ainsi la scène avait été préparée pour une critique philosophique du langage, formulée en termes complètement généraux »7(*)

T

out d'abord, il est confirmé d'introduire à une lecture du Tractatus afin de pouvoir extraire ce qui s'avèrera propice de bien construire les éléments du travail et aussi les indices de l'originalité et de la spécificité de la pensée du Jeune Wittgenstein.

Le Tractatus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein est la seule oeuvre publiée de son vivant. Elle représente le fruit de l'emprunt et du contre-pied qu'éprouve le viennois quant aux pensées de Bertrand Russell et de Gottlob Frege mais aussi de Karl Kraus.

On peut, par la même faire citer que Kant occupe une place centrale dans la vie intellectuelle du viennois et que Schopenhauer avec Hertz sont des auteurs, qui du coté allemand, ont le plus influencé le Tractatus.

Janik et Toulmin situent la problématique métaphysique du Tractatus dans la perspective d'une évolution logique partie de Kant, qui à travers Schopenhauer, a abouti à l'individualisme éthique de Kierkegaard et au radicalisme esthétique de Tolstoï. Kierkegaard et Tolstoï sont deux auteurs pour lesquels Wittgenstein éprouvait une vénération particulière.

Ce Tractatus, (dont la dénomination latine suggérée par G. E. Moore, adhère à une « mode » anglaise de l'époque qui reste fidèle à un Isaac Newton légendaire8(*)) est un ouvrage qui détermine des règles a priori régissant le fonctionnement du langage pour garantir l'expression du sens. Il s'agit d'un livre qui a pour objectif « de tracer une limite à la pensée, ou plutôt - pas à la pensée, mais à l'expression des pensées ; car, pour être capable de tracer une limite à la pensée, nous devrions être capables de penser les deux côtés de la limite (nous devrions être capables de penser ce qui ne peut être pensé). Ce sera par conséquent seulement dans le langage que la limite pourra être tracée, et ce qui se situe de l'autre côté de la limite sera simplement du non-sens »9(*).

Toutefois, malgré que Wittgenstein avoue que c'est grâce aux travaux des ses deux grands maîtres Frege et Russell qu'il doit l'ébullition de ses idées, on remarquera que style, contenu et arrière-plan du Tractatus sont à l'antipode de ceux de Frege et surtout ceux de Russell, en ce qui concerne la conception de la paire sens/signification, mais aussi le décalage se constate en ce mélange qui rallie la mathématisation de la logique formelle appliquée à la philosophie du langage et une conception réformatrice de la phénoménologie husserlienne qui capitalise un « je dans le monde » comme essence d'un Être humain de la perception.

Bref, il s'agit d'un « kantisme ravitaillé » qui peut être considéré comme la turbine du Tractatus ; il est affaire de délimiter le monde que les philosophes n'ont cessé de le définir de manière qu'il puisse enfin nous faire éviter l'embarras de l'errance et du délire. Wittgenstein sera le « premier » à rompre avec la tradition philosophique qui a tant médité sous l'ombre d'un ciel métaphysique. Il posera de nouvelles questions devant l'instance de la raison (comme l'a fait le koenigsbergien) pour pouvoir classer sensées et insensées les propositions du langage qui ont pour fonction primaire de dire le monde : l'affaire est de mettre les conditions de possibilité du dicible.

En quoi consiste la conception du monde dans le Tractatus ? Et comment peut-il être condition de possibilité du langage ?

* 7 Allan Janik & Stephen Toulmin, Wittgenstein's Vienna, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1973, p119 (trad. Jaqueline Bernard, 1978, PUF).

* 8 L' ouvrage partage son titre latin avec deux grands autres ouvrages sortis de Cambridge : les Principia mathematica de A.N. Whitehead et B. Russell, et les Principia ethica de G.E. Moore à coté du chef-d'oeuvre Philosophiae naturalis principia mathematica de Newton.

* 9 Tractatus logico-philosophicus, Ludwig Wittgenstein (trad. Gilles Gaston Granger), éd. Gallimard Tel, 1993 (ISBN 2-07-075864-8), préface, p. 31.

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