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Gouvernance locale en Guinee Bissau

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par Quade QUINTINO
Université Mohammed V - Maitrise 2002
  

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B/ Les stratégies globales de développement

La population Bissau-guinénne était de 767 000 habitant en 1979, repartie entre la capitale et 3 600 petites agglomérations.

Du point de vue de l'emploi, signalons qu'en 1986, on estimait à 395 600 les personnes actives effectivement une population virtuellement active de 668 500 personnes.5 Le secteur informel représente 80% des emplois, contre 20% au secteur moderne formalisé. Bissau la capitale est le noyau de l'économie monétaire de l'administration publique, du secteur des entreprises.

Toutefois, au niveau des qualifications, l'emploi formel fait appel à 2% du personnel hautement qualifié, le reste étant peu ou pas qualifié. Se pose de plus en plus le problème du chômage notamment des cadres hautement qualifiés,

5 Source : Etude concernant la dimension, le coût et l'efficacité de la fonction publique de la Guinée-Bissau réalisée par le département de la coopération technique au développement et le PNUD, avec le projet INT/90/R78.

mais aussi des jeunes attirés par les centres urbains sans y trouver d'emploi. De plus, le secteur public étant en crise par la restructuration ou la liquidation notamment des entreprises publiques, l'Etat a pris des mesures et politiques pour faire face à cette situation.

De 1974 à 1980, on assiste à la phase de nationalisation de toutes les infrastructures économiques et sociales du Pays avec un interventionnisme remarquable du gouvernement. Mais le cadre économique du Pays présentait de très graves altérations(bas niveau de production interne, déficit du budget de l'Etat, haut niveau d'endettement extérieur) les autorités adoptèrent en 1983 un programme de stabilisation économique et financière, suivi en 1987 d'un vigoureux plan d'ajustement structurel visant un rééquilibrage des balances de payements à partir d'un développement de l'agriculture et des exploitations, la limitation de la demande interne, la réduction progressive du poids du secteur public, en faveur du développement de l'initiative privée. Ce plan impliquait outre une politique de change adéquate, une politique de libéralisation progressive des changes, une politique fiscale et monétaire, axée sur la priorité aux infrastructures de production économique et de restructuration de la dette extérieure.

En 1987, l'application de ce plan permit une augmentation notable de la production et des exportations du Pays, une ouverture à l'économie de marché et au secteur privé. Le plan, on l'a dit, a entraînées des changements très profonds dans l'économie du Pays, et presente des aspects incontestablement positif mais aussi des insuffisances au niveau macroéconomique.

Par ailleurs, la décennie 90 a été marquée par l'adoption de plusieurs stratégies de développement dont nous citons les plus importantes : la stratégie du premier gouvernement issu des premières élections pluralistes organisées dans le Pays s'appuyant sur les processus de décentralisation politique démarré en novembre 1994 avec l'objectif, concourir à la restructuration de l'économie tout en essayant de répondre à une pression politique grandissante pour une plus

grande démocratisation des institutions. De même que, renforcer les capacités d'initiative des structures administratives locales. La loi de décentralisation n'a cependant été mise en application qu'en 1997.

La période poste électorale était caractérisée par le retour à la priorité économique. C'est ainsi, qu'en 1995, un deuxième programme d'ajustement structurel a été négocié avec les institutions internationales à l'instar de la Banque Mondiale et le Fond Monétaire international, visant à prendre d'urgentes mesures sociales dans un Pays où le chômage frappait 40% de la population active.6 Cette année a été aussi marquée par un débat chaud concernant la mise en oeuvre d'un plan d'aménagement du territoire appelé plan d'occupation du sol dont l'application est encore à désirer.

En outre, la dépréciation continue du Peso guinéen (la monnaie nationale de cette époque là), non convertible a dissuadé les investisseurs étrangers, malgré les opportunités offertes par le secteur touristique, halieutique et minier. Pour remédier cette situation, le gouvernement a plaidé en faveur de son intégration au sein de la zone franc. Le principe d'une adhésion à l'union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a été acquis le 10 mai 1996, à l'issu du sommet des chefs d'Etat de cette communauté.7

Demandée depuis 1986, l'entrée a été officialisée le 31 mars 1997. Cette adhésion s'est traduite par l'admission de Bissau le 2 janvier de la même année au sein de l'UEMOA. On se demande alors quels sont les enjeux de cette intégration régionale ? Selon Mustapha Ka « en Afrique en cette aube du 21 siècle, l'heure est à la définition des alternatives aux stratégies actuelles de développement. Car, aussi bien les Etats et les peuples reconnaissent la faillite des choix opérés jusqu'ici. Faillite largement imputable à la faiblesse intrinsèque

6 Source : Afrique histoire économique et politique 1998-2001.

7 L'union économique et monétaire Ouest africaine se compose avant l'adhésion de la Guinée-Bissau de 7 Etats membres (Bénin, Burkina Faso, Cote d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo).

des micros nations nées des indépendances. D'où un intérêt accrû pour les modèles privilégiant l'interdépendance et le co-développement >>.8

L'intégration est un préalable au développement, car elle donne toujours le primat à la justification et aux remèdes économiques.

Dans son livre au titre évocateur « l'Afrique a-t-elle besoin d'un programme d'ajustement culturel ? >> Daniel Etounga Manguelle nous rappelle opportunément que c'est grâce au marché commun européen que des pays comme la Grande Bretagne ou l'ancien République Fédérale d'Allemagne ont pu augmenter de façon spectaculaire leur productivité agricole. L'intégration régionale représenterait donc pour la Guinée-bissau, un moyen de maximiser sa performance productive à l'heure de la mondialisation d'une part, et de minimiser les risques de rater les opportunités offertes par ce processus d'autre part.

Toutefois, dans le cadre des engagements pris lors de la troisième conférence des Nations Unies sur les Pays les moins avancés à Bruxelles en mai 2000, la Guinée-Bissau a déployé des efforts particuliers en dépit d'une situation politique difficile pour définir les politiques devant contribuer à la reforme de l'administration publique, la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

La stratégie nationale de réduction de la pauvreté (DENARP) dont la version intérimaire avait été élaborée en 2001 a été finalisée en 2004. Elle a pour principaux axes renforcer la gouvernance, moderniser l'administration publique et assurer la stabilité macroéconomique, promouvoir la croissance économique et la création d'emploi, augmenter l'accès aux services sociaux et aux infrastructures de base ainsi qu'améliorer les conditions de vie des groupes vulnérables.

8 Développement et société, l'intégration un préalable au développement Ethiopiques n°54 revue semestrielle de culture negro-africaine nouvelle série volume 7 2ème semestre 1991.

Nonobstant son importance, la mise en oeuvre de cette stratégie reste compromise. Car les difficultés financières que connaît le pays depuis quelques années dues à l'instabilité politique ne l'ont pas permis jusque là de mettre à terme cette stratégie dont le financement devait reposer à plus de 80% sur les ressources extérieures.9

En somme, les différentes stratégies de développement précitées ont donné de fruit, car elles ont permis d'une part au gouvernement de renoncer depuis 1986 son dirigisme économique grâce à l'application de programme d'ajustement structurels successifs, touchant l'agriculture et accompagné d'une politique de stabilisation économique. D'autre part, elles semblent porter leurs fruits mais n'ont pas réussi à réduire l'extrême fragilité de l'économie.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius