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Le management par la valeur financière : une approche nécessaire à la démarche stratégique

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par Hervé DORNIER
ESSEC - Mastere Gestion Financière Controle 2008
  

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1. LE POIDS GRANDISSANT DES ACTIONNAIRES DANS LA GOUVERNANCE DES ENTREPRISES

« Personne ne se souvient vraiment qui a donné naissance au fameux mythe des 15% de rentabilité des fonds propres - ou return on equity (ROE), en anglais dans le texte. Un de ces chiffres magiques dont l'économie a parfois le secret, en dehors de toute rationalité, mais doué d'un pouvoir symbolique fort qui exprime avant tout une réalité : l'actionnaire est désormais solidement installé en protagoniste du partage de la valeur ajoutée. Et les dirigeants des entreprises sont invités à lui donner satisfaction en priorité. » 1(*)

Ainsi donc le décor est planté : « l'actionnaire est désormais solidement installé en protagoniste du partage de la valeur ajoutée ». Ceci pour différentes raisons.

La première tient à l'avènement de ce que d'aucuns appellent la révolution Internet, qui succèderait ainsi à la révolution industrielle. Révolution à tout le moins technologique, comportant de ce point de vue un risque (d'autant plus important que l'actif est principalement incorporel), et nécessitant de fait un investissement adapté : le capital risque. Dans ces Start up, les actionnaires jouent bien souvent un rôle de conseiller auprès de jeunes créateurs, férus de « techno » mais relativement débutants en matière de gouvernance.

La seconde, plus profonde, tient à la montée en puissance des économies de marchés financiers au détriment des économies dites d'endettement, montée en puissance favorisée par les puissances publiques à coups de dérégulations dont l'objectif était de revitaliser un capitalisme languissant au lendemain du second choc pétrolier.

La politique monétaire de la décennie venant de s'écouler, que l'on qualifiera d'accommodante, et venant à un point nommé pour soutenir des systèmes financiers Japonais, Allemand et Nord Américain exsangues, a fortement contribué à la création d'un excès de liquidité, à la recherche d'emplois rémunérateurs, et provoquant au passage des bulles spéculatives sur les marchés Actions et Immobilier.

Comment ne pas citer l'émergence de pays comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine (BRIC) sur le devant de la scène économique mondiale, et le relais de croissance inespéré que ces pays procurent aux multinationales confrontées à une stagnation de leurs marchés intérieurs. Relais de croissance doublé d'un relais de productivité, le coût de la main d'oeuvre de ces pays défiant toute concurrence et permettant à ces mêmes multinationales d'améliorer sensiblement leur ROE. Autant de gisements de rentabilité qui rendent les investisseurs gourmands.

Soulignons également l'importance croissante des fonds de pension, qui souvent en raison d'une réglementation par trop contraignante, les incite à privilégier le court terme, et donc les rendements, au détriment d'une stratégie de long terme.

La concentration des actifs au sein d'organismes de gestion collective de l'épargne incite également à la surperformance, les gestionnaires étant jugés sur les parts de marché qu'ils détiennent. A tout le moins, il faut être dans la bonne moyenne, et vite.

Plus fondamentalement, ces deux derniers points renvoient au problème de la structure des actionnariats : « il existerait trois cent millions d'actionnaires de par le monde, mais deux pour mille de la population mondiale contrôlerait la moitié de la capitalisation boursière mondiale2(*) ». Cette concentration accroit considérablement le pouvoir des actionnaires, et donc leurs exigences.

Mentionnons également le renforcement par les autorités du pouvoir des actionnaires au détriment de celui des dirigeants, renforcement consécutif à de mémorables scandales financiers (Enron, WorldCom, Parmalat) et qui ont abouti aux Etats-Unis à l'adoption par le congrès de la fameuse loi Sarbanes-Oxley.

Enfin, citons le développement de l'attribution des stock-options qui a permis à un petit nombre de cadres dirigeants de quitter la condition salariale pour la condition actionnariale, incitant ceux-ci à servir prioritairement les intérêts des actionnaires.

Pour toutes ces raisons, le pouvoir des actionnaires s'est renforcé considérablement ces dernières décennies. L'adoption des normes IFRS, dont le leitmotiv est de rendre compte de la « fair value » des actifs de l'entreprise, constitue sans aucun doute le point d'orgue de cette évolution.

Désormais, les dirigeants, et en conséquence les salariés, sont priés de rendre compte très régulièrement de la valeur financière de l'entreprise. Et gare à ceux qui rendraient compte d'une destruction de valeur3(*).

La création de valeur est désormais, et ce depuis une dizaine d'année, érigée comme étalon incontournable de la performance d'une entreprise, à tel point qu'en 1998 déjà, le Président du CCF déclarait : « Nous recherchons la meilleure solution, celle qui crée le plus de valeur. Je dirais même que nous sommes des dogmatiques de la création de valeur ».

* 1 Patrick ARTUS, Marie-Paule VIRARD « le capitalisme est en train de s'autodétruire » Ed. La découverte 2007

* 2 Stratégie financière - Jack Forget

* 3 Selon le cabinet de conseil Booz Allen Hamilton, la durée moyenne du mandat de CEO est désormais de 6,6 ans contre 9 ans en 1995.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway