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Le management par la valeur financière : une approche nécessaire à la démarche stratégique

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par Hervé DORNIER
ESSEC - Mastere Gestion Financière Controle 2008
  

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4. LES LIMITES DU MANAGEMENT PAR LA VALEUR FINANCIERE

On a pu constater au chapitre précédent qu'il était possible de jouer sur la valeur du Goodwill, compte tenu des méthodes qui président à son évaluation.

En fait, depuis l'avènement des normes IFRS, dont l'ambition est de faire converger la valeur comptable et la valeur de marché, il semblerait que l'on assiste parfois à un pilotage opportuniste de la valeur.

Plus fondamentalement, nous verrons que la Valeur Financière est par nature hautement sensible aux hypothèses qui la sous-tendent.

Le risque existe qu'une focalisation trop importante sur la valeur n'induise au final une création de valeur artificielle.

4.1. Les normes IFRS

Rappelons que les normes IFRS ont comme objectif d'amener la valeur comptable de l'entreprise au plus près de sa valeur financière. L'idée, louable dans ses intentions, est de restituer à l'actionnaire, une image comptable qui rende compte de la performance économique de l'entreprise. Ainsi, de nombreux retraitements sont-ils opérés de sorte de rendre comparables des sociétés d'un même secteur.

Mais ces retraitements sont opérés en interne. C'est « au niveau du comptable que se prendront les jugements de valeur. On lui demande d'appliquer comptablement de bonne foi et d'interpréter financièrement de bonne foi. Juge et partie en quelque sorte... »10(*).

Quand auparavant, les analystes financiers (et notamment les analystes de la Banque de France) pouvaient opérer leurs retraitements sur la base de documents établis selon une norme stricte, désormais, ils doivent se référer à des documents d'une certaine manière déjà retraités, pour ne pas dire retraités d'une certaine manière.

Bien plus, de nouveaux indicateurs ont apparu dans lesquels on retranche ou ajoute certains éléments sans qu'un consensus se soit fait jour. Par exemple l'Ebitda (Earning Before Interest Taxes Depreciations Amortazing) semble s'imposer sur le plan international. Or l'Ebitda n'a aucune définition normalisée et les normes IFRS n'ont pas pris de position à son sujet.

Ainsi, « si les opportunités comptables en norme française ont permis jusqu'alors d'orienter le résultat net en fonction des attentes des dirigeants, la tentation d'ajuster la valeur des postes avec les normes IFRS, en fonction des opportunités de résultat sera plus grande. Ceci est amplifié par le fait que si un secteur d'activités offre des résultats en moyenne élevés, un dirigeant dont la société est moins performante peut présenter des résultats comptables dopés, les investisseurs n'imaginant pas qu'ils sont le fruit d'une gestion opportuniste.10»11(*)

Par ailleurs, le principe d'actualisation des flux futurs, jusqu'à présent réservé à des décisions d'investissement et exogène au système de représentation comptable de l'entreprise, fait désormais partie intégrante du processus d'élaboration des documents financiers.

Or le modèle d'actualisation est très sensible aux hypothèses retenues, et notamment aux taux d'actualisation et de croissance infinie.

* 10 Une performance financière devenue axiomatique - Aldo Lévy

* 11 Afin d'illustrer notre propos, prenons l'exemple de l'immobilisation des frais de développement dans le secteur de l'automobile. Ces frais incluent les frais de personnels affectés aux projets de développement, le coût des prototypes ainsi que les prestations externes associées auxdits projets. Les normes IFRS (IAS 38) précisent les pré-requis à l'enregistrement de l'actif incorporel : l'entreprise doit démontrer 1) la faisabilité technique de l'achèvement de l'actif incorporel afin de pouvoir l'utiliser ou de le vendre, 2) son intention de compléter la production de l'actif pour le vendre ou l'utiliser, 3) sa capacité de vendre ou d'utiliser l'actif produit, 4) l'aptitude de l'actif à générer des avantages économiques futurs soit par la vente, soit par l'utilisation interne, 5) l'existence de ressources suffisantes pour mener à bien le projet, sa capacité à mesurer de façon fiable les coûts liés au projet.

« Dans la pratique, cette démonstration est souvent difficile à mener (...). La norme comptable exige du constructeur une estimation précise des avantages économiques qui vont s'étaler sur une période qui peut atteindre 12 ou 15 ans, voire plus.» (Comptabilité financière en IFRS - Wolfgang DICK, Franck MISSONIER-PIERA). Le moment précis de la création d'un actif incorporel est difficile à déterminer, et dépendra de l'évaluation des avantages économiques futurs attendus, évaluation réalisée en interne. Il est donc possible de « jouer » sur le montant des dépenses de développement susceptibles d'être immobilisé, pour finalement présenter une situation bilancielle conforme à la norme du secteur, sans qu'il soit possible de dire si cette convergence est opportuniste ou si elle résulte d'une harmonisation des pratiques favorisée par les cabinets comptables.

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