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Gestion de risque relatif aux activités des institutions financières bancaires

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par Chamir SERUKIZA MUREMBE
Université libre de Kigali / Campus de Gisenyi -  2006
  

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CHAPITRE II. GESTION DES RISQUES DANS LA BANQUE

POPULAIRE DE RUBAVU

II.1. Les banques populaires au Rwanda

II.1.1.Génèse

La conception et la mise en oeuvre du projet des banques populaires au Rwanda ont énormément bénéficié des enseignements laissés par une expérience coopérative très ambitieuse qui l'a précédé : la chaîne TRAFIPRO (travail, fidélité, et progrès).

A l`origine en 1950, TRAFIPRO était une coopérative locale et endogène. Mais avec l'appui d`une personnalité religieuse, elle a été peu après dotée d`une très grande ambition : étendre son action sur tout le territoire du Rwanda. Puis, suite à une série d`interventions des pouvoirs publics, son profil original a été bouleversé de telle sorte qu`elle a perdu sa vocation coopérative.

L`aventure a commencé à Byimana en 1950 par une association d`une dizaine d'instituteurs déterminés à subvenir à leurs besoins de consommation par une série d`initiatives coopératives car, à cette époque, les produits industriels de consommation de masse étaient mal distribués en milieu rural et les commerçants (tous étrangers) trop cupides dans la fixation des prix. En 1951, la petite association ouvre une cantine : restaurant, buvette et quelques autres activités récréatives.

Son action pédagogique en ce sens débuta en 1955 ; elle aboutit à la création, le 16 décembre 1956, la coopérative TRAFIPRO qui obtint la personnalité juridique le 5 février 1957. L'échec de TRAFIPRO en matière coopérative procède d`un objet social et d`un rythme d'exécution excessivement ambitieux par rapport aux ressources réellement mobilisables, surtout les ressources humaines. Puis une main-mise de l`Etat, destinée en principe à sauver l'entreprise, s'avéra excessive et partant incompatible avec la poursuite de son objectif social fondamental, à savoir la mobilisation coopérative de la paysannerie24(*).

Objectif et technocratie limités, adéquation du rythme de réalisation au rythme de croissance des ressources humaines localement mobilisables, rôle de l`Etat volontairement discret ; voilà en définitive les principaux enseignements tirés de l`expérience coopérative TRAFIPRO et dont le projet des banques populaires s'efforcera de tenir compte.

II.1.2. Historique

Comme nous venons de le voir au point précédent, les Banques Populaires sont incontestablement de coopératives d'épargne et de crédit.

D'après le premier chef de projet des Banques Populaires du Rwanda, le choix du terme «Banque» de préférence à «coopérative» provient essentiellement du fait que dans les premières tournées de sensibilisation de la population, les paysans baptisèrent ces nouvelles institutions de « BANKI Y'ABATURAGE » en Kinyarwanda.25(*)

La meilleure traduction en français est « Banque Populaire», c'est ainsi que fut consacrée la dénomination commerciale à ces coopératives d'épargne et de crédit. Avant leur introduction, l'on parlait de plus de 800 millions de francs rwandais qui ne circulaient pas. Où étaient- ils alors ? Dans les cornes de vache, dans de vieilles bouteilles enfouies dans le sous-sol, dans les toits de maison... C'est par ici - même que les Banques Populaires se sont données pour mission de collecter ces économies cachées et de les mettre au service des gens par le canal du crédit mutuel.

L'émergence et le développement des Banques Populaires au Rwanda procèdent d'un projet précis répondant à quelques attentes réelles des milieux populaires.26(*) Ce projet est l'un des fruits de la coopération entre la confédération Suisse et la République Rwandaise. L'idée de mettre en place un réseau de coopératives d'épargne et de crédit était de contribuer à la collecte des fonds thésaurisés surtout en milieu rural par les paysans et de les réinvestir dans des projets de développement. Trois pays furent sollicités. La France, la Suisse et le Canada. C'est bien la Suisse qui, la première, répondra favorablement pour une aide dans ce domaine. Ainsi, de juin à juillet 1971, une mission procèdera à des études préliminaires qui s'avéreront concluantes et au terme desquelles un accord helvético- rwandais sera signé à Berne, le 07 décembre 1972.

En 1973, quatre rwandais partiront en stage de formation auprès des Caisses RAIFFEISEN de Suisse. Du 24 août au 13 Juillet 1974, le premier chef de Projet, Mr Pierre George BRAND, effectuera à la demande de l'Union RAIFFEISEN, une première mission au Rwanda pour accompagner les stagiaires et prendre les premiers contacts. Après cette mission préliminaire, la phase opérationnelle du projet commencera avec la création de la toute première Banque Populaire, notamment celle de NKAMBA, le 04 août 1975, dans la Province de KIBUNGO.27(*)

En décembre 1975, on comptait déjà 13 Banques Populaires alors que s'achevait la première période de financement prévue par l'accord de décembre 1972. C'est également au cours de cette période que sera créée la Caisse Centrale des Banques Populaires. Depuis lors, le réseau des Banques Populaires n'a cessé de s'étendre. On compte actuellement 145 (fin décembre 2004) oeuvrant sur presque tout le territoire national28(*).

* 24 MUKAMANZI B., Analyse de la rentabilité des banques populaires et son incidence sur l'autonomie financière et sur le niveau de vie de leurs membres, Mémoire, UNR, 2002.

* 25 UBPR, « Statuts des Banques Populaires », in IRIBA , no 7, 1998, p.12.

* 26 MAVOR M. A. et GERO F., Les facteurs de performance de l'entreprise, éd. John Libbey Eurotext,

Paris, 1995, p.97.

* 27 UBPR, Op.cit. p5.

* 28 UBPR, Rapport annuel, 2004

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