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Pertinence de l'approche projet adoptée par l'Initiative PPTE au Cameroun: Cas de la promotion des mutuelles de santé ou micro assurances santé

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par Rébecca Hortense ELLA-MENYE EKOTTO épouse BATINDEK BATOANEN
Institut de Formation pour le Développement (IFD) Yaoundé rue CEPER - Expert en Planification et Gestion de Projets 2007
  

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Section.2 - Cheminement particulier du Cameroun vers l'Initiative PPTE

Le Cameroun, longtemps considéré comme un pays émergent, n'échappe pourtant pas à la crise d'endettement de cette zone d'Afrique. La mise en oeuvre de l'Initiative PPTE n'est cependant pas effectuée sans difficultés.

§.1 - Economie du Cameroun pas épargnée par la crise d'endettement

Selon R. NYOM (2003, p. 7), « l'histoire, la géographie, la culture et l'agriculture du Cameroun prédisposent ce pays à d'énormes richesses aussi bien variées qu'abondantes ». Retraçons, pour la comprendre mieux, l'histoire de la politique économique du Cameroun des plans quinquennaux aux plans d'ajustement structurels, puis examinons la trajectoire de son endettement.

A - Des plans quinquennaux aux plans d'ajustement structurels

Le Cameroun, au lendemain de l'indépendance adopte le système de plan quinquennal qui est selon la définition de WIKIPEDIA102(*) un document de planification économique gouvernemental. Ces plans étaient constitués de cadres comportant des projets et programmes bien définis. C'est à cette période qu'est créée la Société d'Etude pour le Développement de l'Afrique (SEDA)103(*). La crise, qui sévit dès l'année 1986, entraîne l'arrêt de cette planification, et le niveau d'endettement du Cameroun le conduit vers les PAS.

1 - Les programmes économiques des plans quinquennaux

Dans une analyse sur l'état des lieux de l'économie camerounaise, C. ABENA NGUEMA (2006)104(*) nous rappelle que l'économie du Cameroun est essentiellement agricole. En effet, le secteur agricole est d'une importance vitale au Cameroun, affirme R. NYOM (2003, p. 23). D'un autre côté, G. TCHINDA et B. KEMADJOU (2007)105(*) pensent qu'il n'y a pas de développement économique sans industrialisation.

a- Le secteur agricole

L'agriculture est un accélérateur du développement106(*). Une attention particulière doit donc être portée sur les besoins du secteur agricole, en termes de capitaux, de technologie, de ressources humaines et de revenu.

Avant la crise qui sévit à compter de l'année 1987, la politique de développement du Cameroun était sous-tendue par les plans quinquennaux. Il y en a eu six107(*):

1er plan quinquennal : 1960-1965 : Elaboré par F. A. KODOCK, alors directeur des affaires économiques au Ministère de l'économie108(*), avait pour objectif général de doubler le PIB par habitant en 20 ans (TOUNA MAMA, 2008).

2ème plan quinquennal : 1966-1971 : A été baptisé « plan du paysan, car il mettait l'accent sur l'amélioration du niveau de vie des populations des zones rurales.

3ème plan quinquennal : 1971-1976 : Avait pour principal objectif l'accroissement de la production et de la productivité agricole, ce qui explique que plus de la moitié des investissements aient été destinés aux projets agricoles directement productifs.

4ème plan quinquennal : 1976-1981 : Son objectif majeur était d'augmenter le taux de croissance du PIB par tête d'au moins 5%. Les investissements ont été consacrés essentiellement à l'infrastructure rurale, à l'économie rurale et à l'énergie.

5ème plan quinquennal : 1981-1986 : Avait pour ambition de donner un nouveau visage au Cameroun des années 2000, par l'augmentation du revenu réel par habitant. Il a accordé, lui aussi une place de choix au secteur agricole.

6ème plan quinquennal : 1986-1991 : Mort né du fait de la survenance de la crise, il a été baptisé « plan du renouveau et avait pour objectif général la consolidation de l'autosuffisance alimentaire du pays.

La politique agricole de ces plans, sans être parfaite a permis à l'agriculture de contribuer au développement du Cameroun. Intéressons nous à la situation de l'industrie Camerounaise.

b- Le secteur industriel

La stratégie industrielle choisie par l'ancien président de la république du Cameroun Monsieur AHMADOU AHIDJO était fondée sur la promotion de l'industrie de substitution aux importations109(*). Or, une telle industrie suppose une importation massive de matières premières qui d'une part, agit négativement sur la balance des paiements, et donne d'autre part un avantage aux importateurs par rapport aux investisseurs nationaux ou étrangers. En effet, tous les codes d'investissement qui ont cours entre 1960 et 1985 exonèrent les matières premières importées des impôts et taxes110(*), n'incitant donc pas les entreprises à privilégier la transformation des matières premières locales dans leur processus de production. Le développement de l'industrie avait ainsi été planifié en deux phases, une première phase pour l'industrie de substitution et une seconde phase pour l'industrie de transformation.

Ce choix a entraîné très tôt l'échec des quelques industries de transformation existant au Cameroun, à l'instar de la CELLUCAM, la SNEC, la SONARA et les industries de pâtes alimentaires dont la matière première est importée à presque 100%.

Les déséquilibres macroéconomiques créés par les différents choix des politiques agricoles et industrielles, ont incité le Cameroun à rechercher davantage des sources de financement de son économie à l'extérieur, ce qui l'a inévitablement conduit à un niveau d'endettement ne lui permettant plus de faire face à ses principaux engagements. C'est le passage aux PAS.

2 - Les programmes économiques des PAS

Les plans d'ajustement structurel reposent sur le dosage des éléments suivants : Dévaluation de la monnaie nationale, hausse des taux d'intérêt, réduction des dépenses publiques, privatisations massives, réduction des subventions publiques, réduction des salaires. Le Cameroun a connu quatre plans d'ajustement structurel, comme le précise LUKONG P. NTUYLIME dans un article paru dans le quotidien Cameroun Tribune (2008)111(*).

1- Programme d'ajustement économique et financier de 1988-1990

Accordé le 18 septembre 1988, il vise à restaurer les grands équilibres financiers de l'Etat par la reconstitution d'une épargne budgétaire, de l'appareil productif et le rétablissement des équilibres extérieurs. Les décisions suivantes sont prises : Gel des augmentations de salaires dès 1989, hausse de plusieurs taxes112(*). Une liste de quinze (15) entreprises publiques à privatiser est publiée.

Suite aux difficultés de mise en route de ce programme, l'accord de confirmation est déclaré inopérant en février 1990113(*).

2- Programme d'ajustement économique et financier de 1991-1992

Signé le 20 novembre 1991 pour un montant de 600 milliards de FCFA, il vise la restauration des grands équilibres macro-économiques et l'amélioration de la compétitivité afin de recréer les bases d'une croissance saine. Les résultats insuffisants ne permettent pas au Cameroun de pallier les déséquilibres de ses finances publiques et de sa balance de paiements. En janvier 1994, survient la dévaluation du franc CFA de 50% suivie d'une réduction des salaires de 50%.

3- Programme d'ajustement économique et financier de 1994

Accordé au Cameroun en date du 14 mars 1994, il fut suspendu.

4- Programme d'ajustement économique et financier de 1995-1996

Approuvé le 27 septembre 1995 par le conseil d'Administration du FMI, cet accord est conclu pour la période du 27 septembre 1995 au 30 juin 1996.

Ce programme vise la poursuite de la réalisation d'une croissance réelle de 5%, un taux d'inflation inférieur à 8%, et une réduction du déficit de la balance courante à 2,5% du PIB. Il s'agit également d'assainir le secteur financier et bancaire, et de poursuivre les privatisations.

La plupart des mesures engagées ne sont pas achevées au terme de ce programme, du fait de plusieurs dérapages observés.

De façon générale, les programmes économiques des PAS véhiculent des rééchelonnements de dettes et des emprunts à court terme114(*). C'est pourquoi, non seulement ces programmes ont abouti à un endettement sans cesse accru, mais ils ont simultanément entraîné une baisse des revenus des populations locales, ce qui inévitablement a augmenté la pauvreté.

B - De l'endettement extérieur à l'extrême pauvreté des populations

L'endettement du Cameroun, de plus en plus croissant a entraîné une dégradation continue des conditions de vie des populations.

1 - Une dette de plus en plus insoutenable...

Au niveau économique, l'endettement et surtout le service de la dette sont très élevés. « Ils asphyxient l'économie camerounaise en la privant des ressources nécessaires pour assurer son épanouissement », affirme O. JOKUNG NGUENA (2005)115(*). Observons le niveau et la structure de cette dette.

a- Niveau d'endettement

Le niveau d'endettement d'un pays s'apprécie par le montant des sommes dues et par des ratios. D'après les données de la Banque Mondiale (World Debt Tables, World Development finance 1997) (tableau n° 2), la dette extérieure du Cameroun est passée de 140,4 millions de dollars US en 1970 à 9350 millions de dollars US en 1995. De 1988 à 1995, c'est-à-dire sur une période de huit (08) ans, elle a connu une croissance de près de 95%.

Tableau 2: Dette extérieure des exportations des biens et services et du PNB par habitant en millions de dollars

Années

Dettes extérieures

Export biens et services

PNB/Hab

1970

140,4

279,3

180

1971

174,1

294,3

180

1972

215,5

320

180

1973

259

521,2

210

1974

316,3

583,8

270

1975

420,1

672,3

310

1976

590,7

721,2

360

1977

1056,8

979

410

1978

1478,2

1318,6

580

1979

2116,7

1718

600

1980

2588

1839

760

1981

2535,4

2218,3

900

1982

2701,9

2032,6

900

1983

2678,9

2259,6

870

1984

2727,9

2588,3

820

1985

2940

2819

810

1986

3703

2897,1

890

1987

4678

2255,4

920

1988

4778

2068

1130

1989

5440

2328

1080

1990

6679

2307

970

1991

6898

2604

930

1992

6898

2392

940

1993

7452

2222

770

1994

8254

2261

640

1995

9350

2764

610

Source : Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, avril 1999, page 42

Trois ratios peuvent être exploités pour l'analyse de l'endettement du Cameroun116(*) :

Le ratio dette sur le PIB apprécie la dette extérieure par rapport au poids économique du pays. Il fournit une idée du degré d'hypothèque que représente la dette extérieure sur la richesse nationale. Selon le FMI, un pays est peu endetté lorsque ce ratio est inférieur à 30%. Ce ratio a fortement augmenté au Cameroun depuis 1986 (tableau n° 3).

Le ratio du service de la dette sur les exportations des biens et services prend en compte non pas l'endettement lui-même, mais sa charge. Il permet d'apprécier la capacité du pays à honorer ses engagements extérieurs. Le seuil de 20% traduit une situation dangereuse. Ce ratio a considérablement augmenté, il est passé de 16,4% en 1992 à 21,2% en 1993, de 17% en 1994 à 15,3% en 1995 (tableau n° 3).

Le ratio de la dette globale sur les exportations des biens et services compare l'endettement en devises avec le flux annuel de devises que procurent les exportations. Lorsque ce ratio est inférieur à 165%, le pays n'a pas un niveau d'endettement inquiétant. Ce ratio pour le Cameroun s'envole à partir de 1987. De 143,4% en 1986, il n'a cessé d'augmenter pour atteindre en 1996 389,2%.

Tableau 3: Evolution de quelques ratios de la dette extérieure camerounaise

Années

Dettes/PNB

Sce*/export

Années

Dettes/PNB

Sce/export

1970

15,3

5,3

1983

36,3

15,4

1971

16,5

5,8

1984

38,5

22,6

1972

16

5,8

1985

36,5

22,8

1973

15,2

5,4

1986

42,3

23,3

1974

16,6

6,7

1987

40,2

30,8

1975

20,8

6,7

1988

40,3

32,7

1976

33,8

6,9

1989

51,7

17,4

1977

35,7

9,6

1990

63,3

22,6

1978

39,3

10,3

1991

59,9

16,4

1979

36,8

15,2

1992

69,7

16,4

1980

33,3

13,6

1993

72

21,2

1981

37,3

18,9

1994

121,4

17

1982

37,2

15

1995

124,4

15,3

Source : Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, avril 1999, page 42

* Service de la dette sur les exportations

L'endettement du Cameroun s'est réellement accru à partir de l'année 1987 pour atteindre un niveau accablant à la fin des années 1990. Analysons donc le contenu de cette dette.

b- Structure de la dette camerounaise

La dette camerounaise est essentiellement publique. Elle se structure en quatre principales composantes117(*) (tableau n° 3):

- La dette privée (garantie) : 11% du total de la dette extérieure ;

- La dette privée (non garantie) : 2% ;

- La dette bilatérale : 67% ;

- La dette multilatérale : 20%.

Tableau 4: Structure de la dette extérieure camerounaise en million de dollars

Années

1987

1988

1989

1990

1991

Privée (non garantie)

519,9

426,8

378

229,9

184,1

Bilatérale 

1319

1282

1933

2568,1

2652,2

Multilatérale 

1099

1049

1106

1316,5

1439,9

Privée (garantie) 

958,3

1098

1302

1483,8

1532,3

Années

1992

1993

1994

1995

1996

Privée (non garantie)

253,5

268,6

233,2

197,1

120

Bilatérale 

347,3

3615

4579

5467,2

5401

Multilatérale 

1458

1429

1664

1674,5

1786

Privée (garantie) 

1271

1175

986,5

918,8

1206

Source : Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, avril 1999, page 42

Entré depuis les années 1980 dans un cycle d'endettement excessif, le Cameroun recevait chaque année moins d'argent en appui extérieur118(*), qu'il n'en payait vers les pays du Nord au titre du service de la dette.

De 1996 à 2000, le Cameroun a payé aux bailleurs de fonds, plus de 1307,12 milliards FCFA sur un stock de 4441,8 milliards FCFA. Pendant la même période, il a contracté de nouveaux emprunts extérieurs de 483,25 milliards FCFA. Au final, le flux est déficitaire pour le Cameroun de près de 823,87 milliards FCFA, alors que de nombreux plans de sortie étaient en vigueur, et que le Cameroun avait bénéficié plusieurs fois du traitement de sa dette notamment auprès du club de Paris.

Cette situation fait ressortir les limites des plans de sortie de la dette élaborés par les pays industrialisés (plan Brady, termes de Toronto, de Lyon ou de Naples).

Ce surendettement serait peut être tolérable si il avait débouché sur des projets de développement visant à améliorer durablement les conditions de vie des populations. Mais, au fur et à mesure que le Cameroun contractait des dettes à l'extérieur, les Camerounais s'appauvrissaient de jour en jour, et leurs conditions de vie se dégradaient. Examinons les principales conséquences sociales qui en découlent.

2 - ...Entraîne le délaissement des secteurs sociaux de base

D'après le DSRP (2003, p. 30), l'éducation, la santé et les infrastructures de base constituent les biens et services sociaux essentiels qui, au delà des revenus, contribuent à l'amélioration de la qualité de vie des populations. Aussi, les effets de l'endettement du Cameroun sur les secteurs sociaux s'observent selon ces différents aspects auxquels il convient d'ajouter l'emploi.

a- Education

L'analyse du financement de l'éducation par le secteur public au Cameroun montre une évolution à la baisse des dépenses d'éducation depuis 1985/1986 (BIAO, FAMBON et KENGNE DJEUTANE, 1999). En effet, entre 1985/1986 et 1989/1990 les dépenses de l'enseignement primaire et secondaire ont baissé respectivement de 25,3% et 40,1%. Les autres dépenses ont également baissé, on note ainsi une baisse de 20% pour le fonctionnement des services.

Cette situation a contraint les parents d'élèves, à travers les Associations de Parents d'Elèves (APE), à participer au fonctionnement des établissements scolaires, tant publics que privés. Les indicateurs de qualité montrent une dégradation des conditions d'apprentissage et d'encadrement. En effet, le taux de réussite au CEPE, est de 72% en 2001. Les redoublements restent importants, ils sont respectivement de 25%, 21%, et 31%119(*) dans le cycle primaire, premier et second cycle du secondaire général. Les effectifs d'élèves dans les salles de classes atteignent parfois 100, dans certaines agglomérations.

b- Santé

Les dépenses publiques de santé ont diminué sur la période de 1985/1991 de l'ordre de 15% en terme nominal et 30% en valeur réelle120(*) (tableau n° 5).

Les principaux indicateurs de santé se sont dégradés entre 1991 et 1998121(*). Effectivement, pendant cette période, le taux de mortalité infantile a connu une nette augmentation de l'ordre de 12 points, le taux de malnutrition chronique pour les enfants de 12 à 23 mois a progressé de 23% à 29%, et le taux d'accouchement assisté par un personnel qualifié a régressé de 5 points pendant cette même période.

Pour ce qui est des ressources humaines, le déficit est estimé en 2001 à 9000 personnes,. Pour les infrastructures et les équipements, l'on constate la vétusté du patrimoine sanitaire, l'inégale répartition des infrastructures entre les provinces, de même qu'entre les zones urbaines et rurales.

c- Infrastructures de base

L'accès à l'eau potable reste faible au Cameroun malgré les efforts déjà consentis (Rapports ECAM I et II). Il est de 81% en zone urbaine et 28,4% en zone rurale pour les non pauvres ; et pour les pauvres de 56,6% en zone urbaine contre 22,4% en zone rurale.

La situation des infrastructures routières est alarmante. En effet, le Cameroun dispose d'un réseau routier de 50.000 km. Cependant, il possède seulement 16% des routes bitumées, presque 40% en terre et 45% de routes rurales. Or, presque 80% des routes bitumées, 73% de routes en terre et 70% de pistes rurales sont en médiocre ou en mauvais état. Les données indiquent par ailleurs que les populations vivant en milieu rural mettent en moyenne une heure pour atteindre une route bitumée. Ceci constitue un frein réel à l'accès des populations en général et des pauvres en particulier, aux services de base.

Tableau 5 : Evolution des allocations budgétaires dans les ministères de la Santé et de l'Education de Base

Années

Education (milliards FCFA)

Santé

(milliards FCFA)

Population (Millions d'hab)

Dépenses santé

Par population

Dépenses éducation

Par population

1986/1987

70,82

27,80

10,566

2,63

6,70

1987/1988

66,90

25,60

10,877

2,35

6,15

1988/1989

59,92

23,97

11,197

2,14

5,35

1989/1990

67,32

25,64

11,526

2,22

5,84

1990/1991

65,02

22,75

11,849

1,92

5,49

1991/1992

70,77

24,36

12,181

2,00

5,81

1992/1993

80,71

25,94

12,522

2,07

6,44

1993/1994

76,90

24,32

12,832

1,89

5,99

1994/1995

49,21

17,92

13,012

1,37

3,78

Source : PNUD, Rapport sur le développement humain, Cameroun 1998, p. 46

d- Emploi

L'augmentation du chômage dans les villes du Cameroun a obéit à un mécanisme direct et évident ; car le FMI à travers les PAS instaure une politique de rigueur par la privatisation de certaines sociétés d'Etat, la réduction des subventions et l'augmentation de certaines taxes. Cette politique entraîne des licenciements et déclenche le processus d'appauvrissement des ménages.

Il n'existe pas de statistique réellement fiable sur le chômage au Cameroun. Cependant, l'I nstitut National de la Statistique (INS) évalue le taux de chômage (au sens BIT) à 4,4% pour 2005, contre 7,2% pour 2001. Le World Factbook publié par la CIA fait état d'un taux de chômage de l'ordre de 30% en 2001. Selon une autre étude de l'INS datant de 2001, le taux de chômage en 2001 serait de 8,2% dont 17,6% en ville, contre 9,5% en 1995 dont 20,3% en ville.

Dans son étude, l'INS note que près de 70% des travailleurs gagnent moins que le salaire minimum, soit 23500 FCFA (40 euro).

La principale conséquence de la recrudescence du chômage au Cameroun est la baisse des revenus des ménages122(*) : En moyenne, les revenus nominaux ont régressé de 29%. Ce sont les fonctionnaires qui sont les principales victimes de la chute des salaires, rappelons que le salaire médian a diminué de 50%.

Les conséquences du surendettement du Cameroun sur les principaux secteurs sociaux sont visibles à travers la situation dégradante du secteur de l'éducation, du secteur santé et par l'absence d'infrastructures de base. A cela, s'ajoute la baisse drastique des revenus des ménages qui ne peuvent ni avoir accès aux soins de santé, ni assurer une éducation de base à leurs enfants.

L'économie du Cameroun a connu des plans quinquennaux bien cadrés au départ, mais mal gérés, qui ont incité un recours massif aux ressources extérieures. L'endettement qui en a découlé a conduit aux programmes d'ajustement sans perspectives réelles qui ont débouché sur la situation de pauvreté que nous venons de décrire. Différentes solutions ont été envisagées pour résoudre la dette des pays Africains123(*) parmi lesquels le Cameroun. Au terme de toutes ces initiatives, le Cameroun se trouve néanmoins à un niveau d'endettement (près de 10 milliards de dollars) et de pauvreté (seuil égal à 232.547FCFA en 2001 ECAM II) qui grève considérablement ses chances de retrouver une croissance économique à deux chiffres.

C'est dans ce contexte économique et social qu'apparaît l'Initiative PPTE.

* 102 WIKIPEDIA, encyclopédie libre : http://.frwikipedia.org, consulté le 21 novembre 2008

* 103 M. ABE ONANA, Economiste, Expert Analyste Evaluateur de projets au SP/CCS/PPTE, Enseignant à l'institut CODEV/IFD à Yaoundé, interview septembre 2008

* 104 C. ABENA NGUEMA : Impact des accords de l'OMC sur les économies du Cameroun, négociation et mise en oeuvre, JITAP, Programme Intégré Conjoint d'Assistance Technique, p. 10

* 105 Carrefour ONG, article : Le retard industriel construit par le Cameroun, http://www.ong-francophonie.net consulté le 21 novembre 2008

* 106 TOUNA MAMA : Place et importance de l'agriculture dans le développement économique du Cameroun. Conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et des organismes sous tutelle du MINADER. 10, 11, 12 juin 2008, p.5

* 107 Idem, p. 8

* 108 http://www.africansucess.org consulté le 21 novembre 2008

* 109 G. TCHINDA et B. KEMADJOU, Carrefour ONG, article : Le retard industriel construit par le Cameroun, http://www.ong-francophonie.net consulté le 21 novembre 2008

* 110 Idem

* 111 Cameroun Tribune du lundi 07 juillet 2008 ; 20 years for continuous re-adjustement

* 112 Taxe sur les produits pétroliers, taxe sur les boissons, timbre fiscal et vignette automobile

* 113 B. BIAO, S. FAMBON, G. KENGNE DJEUTANE: Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, Service oeucuménique pour la paix, collection «Economie et conflit», avril 1999, p. 54

* 114 B. BIAO, S. FAMBON, G. KENGNE DJEUTANE: Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, Service oeucuménique pour la paix, collection «Economie et conflit», avril 1999, p. 57

* 115 O. JOKUNG NGUENA : Initiative PPTE, Quels enjeux pour l'Afrique ? Edition L'Harmattan, 2005, p.103

* 116 B. BIAO, S. FAMBON, G. KENGNE DJEUTANE: Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, Service oeucuménique pour la paix, collection «Economie et conflit», avril 1999, p. 25-26

* 117 B. BIAO, S. FAMBON, G. KENGNE DJEUTANE: Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, Service oeucuménique pour la paix, collection «Economie et conflit», avril 1999, p. 27-28

* 118 R. NYOM, La crise économique du Cameroun (Essai d'analyse sociopolitique), Atlantic Editions, 2003, p. 116

* 119 Idem, p. 31

* 120 B. BIAO, S. FAMBON, G. KENGNE DJEUTANE, Idem, p. 33

* 121 DSRP, avril 2003, p. 32-33

* 122 B. BIAO, S. FAMBON, G. KENGNE DJEUTANE: Endettement extérieur et développement humain au Cameroun, Service oeucuménique pour la paix, collection «Economie et conflit», avril 1999, p. 37-39

* 123 Idem, p. 57-62

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984