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Etude diagnostic de l'élevage ovin dans la commune de Saint-Louis

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par Yoro DIAW
Ecole Nationale des Cadres Ruraux ENCR de Bambey - Ingénieur des Travaux d'Elevage ITE 2005
  

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INTRODUCTION / PROBLEMATIQUE

Les pouvoirs publics ont pour ambition de hisser le Sénégal au rang des pays émergeants et de faire de l'agriculture, le moteur de la croissance. Une telle orientation politique se justifie pour un pays dont 70% de la population travaille dans le monde rural et pourrait ainsi bénéficier des fruits de la croissance.

Le sous-secteur de l'élevage est une composante essentielle de l'agriculture au sens large. Il contribue significativement au revenu agricole des producteurs ruraux d'une manière directe par la valorisation des produits animaux mais aussi indirectement par la traction animale, la fertilisation des terres destinées aux productions végétales et par l'utilisation des résidus de récolte et de sous produits agro industriels.

Les différentes politiques de développement de l'élevage dont la dernière date de juillet 2001, ont ainsi permis d'améliorer la part de l'élevage dans la formation du PIB primaire jusqu'à concurrence de 123,9 milliards de francs CFA, soit une augmentation de 50% par rapport à 1992, année précédent la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 (anonyme, 2001).

L'estimation de cette contribution du sous-secteur dans le PIB est surtout basée sur les résultats de l'élevage de type traditionnel mené en milieu rural mais également sur ceux de l'élevage intensif pratiqué en zone périurbaine. Cependant, il faut noter que malgré les contraintes d'espace en milieu urbain, l'homme a toujours eu une forte affinité avec l'animal et particulièrement le mouton, avec qui il continue à cohabiter ; l'élevage du mouton de case est en réalité un fait social. L'élevage urbain, encore pratiqué de manière informelle, ne suscite que très peu d'interrogations de la part des chercheurs, planificateurs, développeurs et mêmes décideurs politiques. Pour autant, il constitue une activité génératrice de revenus et contribue ainsi à la lutte contre la pauvreté en milieu urbain. Il serait donc intéressant de pouvoir estimer la part de cet élevage urbain dans la formation du PIB agricole. La connaissance de l'importance économique de cette activité en milieu urbain, passerait d'abord par la réponse à un certain nombre de questionnements à savoir : comment est pratiqué cet élevage ? Qui pratique cet élevage urbain ? Pourquoi un tel engouement envers cet élevage, malgré les contraintes spatiales, sanitaires et alimentaires ?

Notre travail de mémoire qui porte sur « une étude diagnostique de l'élevage ovin dans la commune de Saint-Louis », vise à apporter quelques éléments de réponses à toutes ces questions.

Ce travail, réalisé au Centre de Recherches Agricoles (CRA) de l'Institut Sénégalais Recherches Agricoles (ISRA) de Saint-Louis, a comme objectif général de déterminer les caractéristiques structurelles et d'analyser la fonctionnalité de l'élevage ovin dans la commune de Saint-Louis.

Trois objectifs spécifiques sont déclinés à partir de cet objectif général :

- Identifier et caractériser les composantes structurelles de l'élevage ovin dans la commune de Saint-Louis ;

- Décrire les différentes pratiques d'élevage ovin dans la commune de Saint-Louis ;

- Identifier les atouts et les contraintes de l'élevage ovin dans la commune et proposer des solutions d'amélioration.

Le travail est structuré en trois chapitres : le premier porte sur une synthèse bibliographique qui décrit l'élevage ovin au Sénégal, le second chapitre présente le matériel et la méthodologie utilisés, le site d'étude et les méthodes d'analyse des données ; en fin, le troisième chapitre expose et discute les résultats pour pouvoir formuler des recommandations et tirer une conclusion générale.

Chapitre I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1 Cadre de l'étude

1.1.1 Localisation de l'étude

Notre étude est localisée dans la commune de Saint-Louis du Sénégal. Cette étude a porté sur l'ensemble du territoire communal, comportant une zone urbaine et une zone périurbaine. Pour réaliser cette étude, nous avons choisi de subdiviser la ville de Saint-Louis en quatre zones qui sont ainsi numérotées de 1 à 4 :

- Zone 1 : langue de barbarie (Guet-Ndar, Ndar- Toute, Goxu-Mbac) ;

- Zone 2 : l'Ile de Saint-Louis (Nord, Sud) ;

- Zone 3 : Sor centre (Diameguène, Corniche, Balacosse, Darou, Khor, Léona,

Eaux- Claires, HLM, Djoloffène, Cité Niakh, Diawling, Bayal) ;

- Zone 4 : Sor banlieue (Pikine, Diaminar, Guinaw Rail, Sor Daga, Sor Diagne, Bango, Ngallèle).

CARTE DE LA VILLE DE SAINT-LOUIS

Source : Commune de Saint-Louis

1.1.2 Milieu physique

La ville de Saint-Louis est située dans la région du même nom, qui occupe le nord du Sénégal et constitue une zone tampon entre l'Afrique arabo-berbère et l'Afrique noire. La région est au carrefour de l'océan (Atlantique), du désert (Sahara) et des régions soudano-sahéliennes et est traversée par le fleuve Sénégal sur toute sa longueur.

La ville de Saint-Louis est située dans un site amphibie du Delta du fleuve Sénégal et dans une zone de formation quaternaire particulièrement basse et plate. La forme du site résulte d'un alignement dunaire peu élevé, orienté du nord-est au sud-ouest sur la partie continentale. A l'ouest, nous avons un cordon littoral constituant la Langue de Barbarie, qui donne une forme générale au relief et à l'hydrographie.

Seules les terres situées à l'est du site se trouve dans des zones exondées. Le site de la ville de Saint-Louis a une structure tripolaire composée de ; i) la Langue de Barbarie sur le littoral ;

ii) l'Ile de Saint-louis au centre ; iii) le quartier Sor Saint-Louis, qui est une cuvette avec de fréquentes inondations en saison des pluies.

Le climat est du type sahélien avec une saison des pluies, une saison sèche froide et une saison sèche chaude ; la ville est néanmoins constamment balayée par les alizés maritimes, ce qui lui confère une température moyenne annuelle relativement douce de 25°C. La pluviométrie est faible, mal répartie dans le temps et est de l'ordre de 250 mm en moyenne, avec une saison des pluies courte de trois mois (mi-juillet à mi-octobre).

Deux types de sols existent dans le territoire communal :

· les sols du « Waalo » plus ou moins argileux d'origine alluvionnaire, ce sont des sols allomorphes, contenant des sels solubles ;

· les sols dunaires dans la zone des « Niayes ».

La végétation est composée d'espèces diverses et variées qui sont toutes résistantes à la forte salinité des terres, avec le filao comme espèce dominante sur le littoral.

Le réseau hydrographique est déterminant dans l'architecture de la cité. Le plan d'eau naturel du fleuve est soumis aux fluctuations saisonnières ; les crues peuvent atteindre une côte de 1,8m en saison des pluies. Pendant la saison sèche, le débit du fleuve est presque nul et son niveau moyen correspond à celui de la mer. Un canal de délestage du trop plein fluvial est creusé depuis 2002 sur la Langue de Barbarie pour parer aux inondations constatées au niveau de certains quartiers de la ville pendant l'hivernage.

1.1.3 Milieu humain

Selon le recensement général de la population et de l'habitat (décembre 2002), la commune de Saint-Louis compte 154 555 habitants dont 76 271 hommes et 78 284 femmes. La commune compte ainsi 14 496 concessions pour 17 670 ménages, soit une moyenne de 8,8 personnes par ménage et moins de deux ménages par concession.

La population de la commune se caractérise par ailleurs par sa jeunesse. En effet, 58% des habitants ont moins de 20 ans, avec une légère prédominance de filles. Toutes les ethnies du Sénégal sont pratiquement représentées dans la commune avec cependant, une prédominance des Wolofs et des Halpulars. La population est composée en grande majorité de musulmans (98,6%), de chrétiens (0,4%) et d'autres (1%).

1.1.4 Milieu socio-économique

Les principaux secteurs de l'économie de la commune de Saint-Louis sont : la pêche, le tourisme et le commerce.

La pêche est le secteur le plus important, elle est pratiquée par la quasi totalité des habitants des quartiers de la Langue de Barbarie. Elle représente dans ces quartiers, plus qu'une activité professionnelle, mais constitue plutôt pour ces populations un mode de vie.

La place prépondérante qu'occupe la ville de Saint-Louis dans l'environnement touristique du Sénégal s'explique par la conjonction de plusieurs facteurs d'ordre naturel, culturel, historique etc. qui sont :

· une frange maritime avec des plages de sable fin et un fleuve navigable ;

· une chaîne hôtelière fonctionnelle ;

· deux parcs nationaux que sont le Parc National des Oiseaux du Djoudj (PNOD), classé patrimoine mondial de l'humanité, le Parc National de la Langue de Barbarie et la réserve de Gueumbeul ;

· un aéroport international fonctionnel ;

· un patrimoine historique, architectural, traditionnel et colonial attrayant ;

· une température moyenne annuelle de 25°C.

Le commerce quant à lui est pratiqué généralement par une frange de la population originaire des autres régions ou zones du Sénégal (Baol, Saloum...) et d'autres pays tels que la Mauritanie, le Mali, la Guinée, le Liban, la Syrie...

1.2 Généralités sur l'élevage des ovins au Sénégal

1.2.1 Données statistiques

Le sous-secteur de l'élevage occupe 350 000 familles sénégalaises, soit environ 3 000 000 d'individus issus pour la plupart, des couches les plus vulnérables du monde rural. Les femmes et les jeunes sont fortement impliqués dans l'élevage des espèces à cycle court (anonyme, 2001). Ces espèces sont en effet facilement manipulables et leur coût d'acquisition est relativement bas.

Le tableau 1 met en évidence l'importance des effectifs des ruminants et de la volaille traditionnelle dans notre système d'élevage. Cependant, les équidés (chevaux et ânes), ne sont pas à négliger car, ils constituent la principale force de traction en agriculture traditionnelle, mais aussi le moyen de transport le plus accessible en milieu rural.

L'exploitation de ce cheptel qui se fait dans des systèmes de production diversifiés, a permis de donner une place importante au sous-secteur de l'élevage dans l'économie nationale, soit 36% pour la formation du PIB primaire et 7,5% pour la formation du PIB national, avec un taux de croissance de 8% en 2000 (anonyme, 2003).

Tableau 1 : Effectif d'animaux domestiques élevés au Sénégal

Espèces

Effectifs (têtes)

bovins

3 017 513

ovins

4 613 508

caprins

3 968 736

chevaux

500 225

ânes

399 447

dromadaires

4 008

Volaille traditionnelle

20 549 498

Volaille industrielle

5 000 000

Source : Direction de l'élevage, 2003.

Les effectifs d'animaux de la région de Saint-Louis, comme indiqués dans le tableau 2, représentent en général des taux inférieurs au dixième des effectifs nationaux pour chaque espèce considérée sauf pour les dromadaires qui représentent 36,25%. De tels effectifs font que la région dispose d'un bon potentiel d'animaux dont l'exploitation permettrait de générer des ressources favorables à une bonne croissance économique.

Tableau 2 : Effectifs d'animaux domestiques élevés dans la région de Saint-Louis

Espèces

Effectifs région (têtes)

% par rapport à l'effectif national

bovins

275 483

9,13%

ovins

289 697

6,28%

caprins

266 858

6,72%

chevaux

11 601

2,31%

ânes

38 298

9,58%

dromadaires

1 453

36,25%

Volaille traditionnelle

1 503 209

7,31%

Source : Direction de l'élevage, 2003.

1.2.2 « races » de moutons élevés au Sénégal

Les races ovines élevées au Sénégal, appartiennent au mouton à poils que DOUTRESSOULE cité par LO (1989) a classé en :

- Mouton du Sahel ou mouton à poils ras ;

- Mouton du Sud ou Djallonké ;

- Métisse ou Waralé.

Le degré de métissage est aujourd'hui tel qu'il est souvent hasardeux de parler de races pures ; il serait donc plus judicieux de considérer le mouton sénégalais avec des degrés de sang variés.

Il faut cependant, noter que depuis un certain temps, il se développe dans les grands centres urbains un élevage de moutons de types génétiques qui seraient différents de ce que nous connaissons habituellement. Ces « races » sont appelées Bali-Bali, Ladoum, Azawack et mériteraient d'être étudiées pour une meilleure connaissance par tous les usagers.

1.2.2.1 Mouton du Sahel ou mouton à poils ras

· Mouton maure à poils ras ou TOUABIRE

Son aire géographique est le Nord du Sénégal à partir du 15EME parallèle, mais actuellement il se retrouve vers le centre sud du pays (bassin arachidier) où il est élevé comme mouton de case. C'est un animal hypermètrique, longiligne et convexiligne. Sa taille varie de 0,75 à 0,90 mètre chez le mâle et de 0,65 à 0,80 mètre chez la femelle. Son poids moyen se situe entre 30 et 50 Kilogrammes. Sa robe est variable, souvent blanche ou à fond blanc plus ou moins taché de noir ou de roux. La couleur foncée occupe en général l'avant-train. Son rendement carcasse atteint en général 40 à 45 %, la femelle est bonne laitière.

· Mouton Peul

Il est très répandu dans la zone sylvopastorale et dans la vallée du fleuve Sénégal. C'est un mouton eumètrique, convexiligne, longiligne qui mesure entre 0,65 à 0,75 mètre au garrot. Son poids moyen varie de 30 à 50 Kilogrammes. Son poil est ras, sa robe est claire tachetée de noir ou de roux, soit bicolore avec un avant-train noir et un arrière-train blanc.

1.2.2.2 Mouton nain du Sud ou Djallonké

Son aire géographique est le Sud du Sénégal (Ziguinchor, Kolda, Kédougou). C'est un animal hypomètrique, rectiligne et médioligne. La hauteur au garrot est de 0,40 à 0,60 mètre avec un poids moyen de 20 à 30 Kilogrammes. La robe est blanche mais le plus souvent pie noire ou pie rousse. Le pelage est ras mais le mâle porte une crinière et un camail important. Le mouton djallonké est une race prolifique et trypanotolérante, ce qui lui permet de survivre dans son aire géographique, infesté de mouches tsé-tsé, vecteurs des trypanosomes. Il s'engraisse facilement et sa viande est de bonne qualité.

1.2.2.3 Mouton waralé (Métisse Touabire x peul- peul)

Le Waralé est fréquemment rencontré dans le bassin arachidier. La hauteur au garrot varie de 0,65 à 0,85 mètre. La robe est généralement nuancée entre le blanc, le noir et le roux. Le poids moyen se situe entre 40 et 50 kilogrammes et le rendement boucher est de 55%. Ces paramètres varient cependant fortement en fonction du degré de métissage.

1.3 Caractéristiques zootechniques des races élevées au Sénégal

1.3.1 Paramètres de reproduction

- Puberté :Elle survient chez l'agnelle entre six et douze mois, elle est influencée par des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux tels que la nutrition (GARBA, 1986).

- Cycle sexuel et cycle oestral :Les ovins sont soumis à un cycle continu de reproduction. La durée du cycle sexuel varie entre seize et dix neuf jours alors que celle du cycle oestral est de trente six heures. Les chaleurs ont lieu vers le neuvième jour et durent trente six heures (FALL, 1986).

- Durée de gestation : La durée de gestation est en moyenne de cent cinquante quatre plus ou moins un jour avec de légères variations en fonction de la race et de la taille de la portée (CRZ Dahra, 1986).

- Age au premier agnelage : L'âge moyen calculé sur quatre vingt cinq données est de 739,5 #177; 50 jours chez la brebis peul-peul (SOW et al., 1985).

- Intervalle entre agnelage : Il est de 341,9 jours chez la brebis peul-peul mais il s'allonge à partir du cinquième agnelage (SOW et al., 1985) ; néanmoins, l'amélioration de l'alimentation réduit cet intervalle entre agnelage (HAUMESSER, 1980).

- Taux de fertilité : C'est le rapport entre le nombre de femelles ayant mis bas et le nombre de femelles mises à la reproduction. Le taux moyen est de 77,2% et 80,5%, respectivement chez les femelles Peul-Peul et chez les Touabire (LO, 1989).

- Taux de fécondité : C'est le nombre de nouveaux nés sur le nombre de femelles mises à la reproduction. Le taux moyen est de 86,7% et 95% respectivement chez les femelles Peul-Peul et chez les Touabire (LO, 1989).

- Taux de prolificité : Ce taux correspond au rapport du nombre de nouveaux nés sur le nombre de femelles ayant mis bas. Les taux moyen sont de 112,2% et 115,1% respectivement chez les femelles Peul et chez les Touabires (LO, 1989).

- Taux de mortalité : Le tableau 3 montre que quelque soit la période et le mode de naissance considérés, la mortalité chez les Touabires est supérieure à celle des Peul- Peul et la période la plus défavorable à la viabilité des agneaux est celle de la saison sèche froide qui va de décembre à février (LO, 1989).

Tableau 3: Taux de mortalité des agneaux

Age

Agneaux nés simples (%)

Agneaux nés multiples (%)

Peul

Touabire

peul

Touabire

0à 30 jrs

6,9

10,4

23

25

30 à 120 jrs

4,6

6,7

6,5

19,1

Source : TCHAMITCHIAN et al. (1987)

1.3.2 Paramètres de production

· Poids à la naissance :

Le poids à la naissance varie selon plusieurs facteurs :

- Type génétique : Les agneaux Touabire pèsent en moyenne 4,1 Kg contre 3,6 Kg pour les Peul-Peul (SOW et al., 1985) ;

- Sexe : Chez le mouton Touabire, le mâle pèse 4,4 Kg contre 4,3 Kg chez la femelle alors que chez le mouton Peul-peul, nous avons respectivement un poids de 3,8 Kg pour le mâle et 3,5 Kg pour la femelle (SOW et al., 1985) ;

- Mode de naissance : Les agneaux à naissance simple pèsent 4,2 Kg contre 3,5Kg pour les agneaux à naissance multiple pour le mouton Touabire (SOW et al., 1985) ;

- Saison de naissance : Les agneaux nés pendant l'hivernage sont plus légers que ceux nés en période de récolte (d'octobre à novembre); la période de lutte favorable va donc d'avril à juin (TCHAMITCHIAN et al., 1987) ;

- Alimentation : Les agneaux issus de brebis ayant subi une alimentation intensive sont plus lourds à la naissance (SOW et al., 1985).

· Poids au sevrage :

Le poids moyen à quatre mois est de 21,7 Kg pour le mâle contre 21,1 Kg pour la femelle chez le Touabire alors qu'il est de 21,2 Kg pour le mâle conte 20 Kg pour la femelle chez le Peul- Peul. Le poids à la lutte est respectivement de 39,5 Kg et 41,5 Kg chez le Peul- Peul et le Touabire (SOW et al., 1985).

1.4 Modes d'élevage des ovins au Sénégal

1.4.1 Système traditionnel

C'est le système prépondérant au Sénégal. Il est pratiqué par des éleveurs ou des agro pasteurs pour la plupart analphabètes et souvent très attachés à leurs valeurs socio-culturelles

(LO, 1989). Le système connaît néanmoins quelques variations en fonction des zones.

1.4.1.1 Zone sylvopastorale

L'élevage constitue l'activité socio-économique dominante. L'alimentation est assurée exclusivement par les pâturages naturels pendant l'hivernage ; mais pendant la saison sèche, le troupeau transhume vers les régions agricoles pour profiter des résidus de récoltes. L'abreuvement est quotidien et se fait au niveau des mares temporaires en saison pluvieuse et au tour des puits et forages pendant la saison sèche.

L'habitat est sommaire et est fait de haies d'épineux juste pour protéger les animaux des prédateurs, ce qui les expose aux intempéries. Les animaux bénéficient de peu de soins médicaux et l'utilisation de méthodes traditionnelles de traitement est le premier recours (DIOP, 1987)

La gestion de la reproduction est très difficile car, avec le système de pâturages en commun, la lutte se fait au gré des animaux en toute saison. Il existe cependant deux possibilités de contrôle de la lutte (SOW, 1981):

- Soit le bélier est retiré du troupeau pour y être introduit en période de lutte (avril- mai);

- Soit il est présent en permanence dans le troupeau femelle mais subi une sorte de déviation du pénis ou une réduction de la lumière du fourreau en l'attachant à une bourse pendant la période hors reproduction. Certains éleveurs font un choix raisonné des animaux à mettre à la reproduction et les béliers indésirables sont castrés et gardés dans le troupeau.

1.4.1.2 Zones agricoles

L'élevage est ici de type sédentaire et est pratiqué par les agro pasteurs. L'alimentation est assurée essentiellement par les parcours naturels mais les animaux bénéficient d'une complémentation à base de sous-produits agricoles et agro-industriels.

L'abreuvement se fait au niveau des mares en saison des pluies et au niveau des puits et forages en saison sèche. Le troupeau du village est généralement confié à un berger recruté pour cet effet. L'habitat est fait soit de haies d'épineux ou de tiges de céréales, soit de cases désaffectées souvent males entretenues.

1.4.1.3 Zone urbaine

L'élevage est pratiqué par des éleveurs non professionnels, mais qui ont souvent un certain niveau d'instruction, (fonctionnaires à la retraite ou en activité), ils sont donc plus réceptifs dans l'ensemble aux conseils des techniciens.

Il faut noter cependant, que les animaux sont souvent laissés en divagation dans les rues à la recherche de nourriture pendant la journée.

1.4.2 Système encadré

Elle est pratiquée au niveau des stations de recherche et des projets de développement. Le mode d'entretien du troupeau est amélioré par une gestion plus rationnelle.

L'alimentation est assurée par les pâturages naturels ou non et les animaux reçoivent une complémentation à base de concentrés, de fanes et de pierres à lécher ; l'eau étant donnée à volonté. Les animaux sont régulièrement déparasités et vaccinés contre les dominantes pathologiques.

L'habitat est clôturé, aéré avec une toiture pour lutter contre les intempéries. Les meilleurs reproducteurs sont sélectionnés et les périodes de lutte sont choisies de manière rationnelle pour faire coïncider les agnelages aux périodes où les pâturages sont les mieux fournis ; ceci permet de mieux planifier les naissances.

Chapitre II : MATERIEL ET METHODE

2.2 Matériel

Le matériel utilisé pour collecter les informations a été essentiellement composé d'une fiche d'enquête destinée aux éleveurs de moutons, d'un guide d'entretien et d'un ordinateur pour le traitement des données.

2.3 Méthode

2.3.1 Synthèse bibliographique

Une revue bibliographique a permis de faire une situation générale de l'état des connaissances sur l'élevage du mouton en zone urbaine et périurbaine.

Elle a aussi permis d'avoir des éléments permettant de mieux caractériser notre milieu d'étude de par sa localisation, son milieu physique, sa démographie, sa situation socio-économique, socio-culturelle et son histoire.

2.3.2 Unité d'étude

Le niveau d'étude retenu est ici la concession dirigée par un chef qui est en général le père ou la mère mais qui peut aussi être l'aîné de la famille. La concession comporte quelque fois, plusieurs chefs de ménages qui sont souvent des frères, fils ou parents du chef de concession.

Le choix de la concession comme unité d'étude se justifie par la spécificité du mode de vie des Saint-louisiens qui résulte de l'histoire et de l'origine du peuplement de la ville.

Les personnes enquêtées sont des éleveurs de moutons vivant dans la concession quelque soit le statut qu'ils occupent au niveau de la maison.

2.3.3 Technique d'échantillonnage

Il n'existe pas à ce jour de recensement officiel permettant de connaître le nombre d'éleveurs résidant dans la commune de Saint-Louis. Pour déterminer notre échantillon, nous nous sommes basés sur les données suivantes :

· L'effectif des éleveurs membres de l'association « cercle des amis et éleveurs des moutons » (CAEM), soit 300 membres ;

· L'effectif des éleveurs membres de la maison des éleveurs (MDE) résidant dans la commune, soit 238 membres ;

· L'effectif des ovins vaccinés lors de la campagne 2005, soit 11 117 ovins pour 2 224 éleveurs selon le rapport mensuel du cabinet vétérinaire AGRO-VETO titulaire du mandat sanitaire 2005 pour la commune de Saint-Louis (annexe 4).

· L'effectif des éleveurs non membres d'une association étant obtenu en déduisant de l'effectif total, celui des éleveurs membres d'une association soit environ 1716 éleveurs.

Compte tenu de la durée de notre séjour relativement courte (quatre mois) et des faibles moyens humains dont nous disposons (un seul enquêteur), nous avons décidé de choisir une taille de l'échantillon égale à 250 unités d'enquête soit 11,24% de l'effectif total estimé des éleveurs de la commun.

En tenant compte du ratio des groupes identifiés, notre échantillon est ainsi composé :

- 35 éleveurs membres de l'association CAEM

- 25 éleveurs membres de la MDE

- 195 éleveurs non membres d'une association.

Les composantes (les individus) de l'échantillon sont choisies au hasard dans chacune des quatre zones identifiées de la commune (Annexe2) mais le nombre de personnes enquêtées par quartier tient compte de la densité des élevages au niveau de chaque quartier.

2.3.4 Collecte des données

Pour collecter un maximum d'informations fiables, plusieurs outils de collecte de données ont été utilisés tout au long du stage.

· Entretiens formels

Ils reposent sur un questionnaire d'enquête (Annexe 1) destiné aux éleveurs de moutons. Il est constitué de questions fermées qui ont permis d'obtenir les informations sur :

- la localisation et l'identification de l'éleveur ;

- les caractéristiques socio-démographiques de l'éleveur ;

- la structure et la composition du troupeau ;

- l'habitat et le matériel d'exploitation ;

- la conduite du troupeau.

· Guide d'entretien et Interview Semi- Structurés (ISS)

Des interview Semi structurés (ISS) ont été organisés avec des responsables et agents des différents services d'encadrement et de formation, tels que : l'Inspection Régionale des Services Vétérinaires (IRSV), l'Inspection Départementale des Services Vétérinaires (IDSV), l'Agence Nationale du Conseil Agricole et Rural (ANCAR), la Direction Régionale du Développement Rural (DRDR), le Centre National de Formation des Techniciens de l'Elevage et des Industries Animales (CNFTEIA). Ces ISS ont également intéressé les membres des organisations professionnelles d'éleveurs (MDE, CAEM).

Les ISS ont été menés à l'aide de guide d'entretien, qui est une fiche sur laquelle sont inscrits les différents centres d'intérêts qui seront abordés lors des séances de travail. Pour chaque centre d'intérêt abordé, des questions ouvertes seront posées et chaque participant donne son

point de vue. Ces entretiens ont permis de compléter les informations recueillies sur le questionnaire et de mieux comprendre le contexte de l'élevage dans la commune.

Les ISS s'adressent également à tous ceux qui peuvent nous apporter des informations permettant de mieux comprendre l'élevage du mouton dans la commune.

· Observations

Elles sont effectuées au moment de la réalisation de l'enquête formelle. Elles nous ont permis de compléter, de vérifier ou au besoin de rectifier des informations fournies par l'enquête.

2.3.5 Traitement des données

Les données sont enregistrées et traitées sur Excel. Le traitement a consisté à faire des calculs de statistiques descriptives tels que, les fréquences, les moyennes avec les écarts types. Des graphiques sont aussi réalisés sur Excel. La saisie et la mise en forme du document ont été réalisées grâce au logiciel de traitement de texte Word.

2.3.6 Limites méthodologiques

La démarche méthodologique que nous avons adoptée, bien que nécessaire pour une telle étude, souffre néanmoins d'un certain nombre de limites à savoir :

· Nous avons choisi de travailler sur une partie de la population à étudier ; il s'agit du système d'échantillonnage avec ses forces et ses faiblesses ;

· l'échantillon choisi, qui représente 11,4% environ, soit 250 éleveurs de la commune ne reflète pas exactement la réalité du terrain. Nous avons cherché néanmoins à minimiser les erreurs, en prenant en compte tous les facteurs discriminants observables au sein de la population étudiée ;

· notre enquête est ponctuelle, c'est-à-dire qu'elle donne seulement une photographie de la situation de l'élevage dans la commune au moment de notre passage ; les résultats gagneraient en fiabilité, si un suivi sur une longue période était effectué. Ce suivi permettrait de mesurer les paramètres zootechniques pour mieux apprécier les aptitudes des animaux élevés dans la commune et peut être de dégager une étude exhaustive de rentabilité économique.

Notre atout tout au long du stage a été l'existence de données récentes sur le nombre d'éleveurs et les effectifs d'ovins de commune (annexe 4).

Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

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