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Les enjeux géopolitiques de la "percée" chinoise au Sénégal

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par Xavier Aurégan
Institut Français de Géopolitique - Master 2007
  

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CHAPITRE I : ÉTAT DES LIEUX

1. La diplomatie : un pragmatisme de part et d'autre

L'ambassade de la République Populaire de Chine1 installée avenue des Ambassadeurs dans le quartier Fann (confer photos ci-dessous) est le symbole matériel du rétablissement des relations diplomatiques sino-sénégalaises. Ces relations sont fortement marquées par un réalisme et un opportunisme, tant chinois que sénégalais. Un pragmatisme donc qui va à l'encontre des relations franco-sénégalaises, basées sur une continuité historique, ce que François-Xavier Verschave appelle la « Françafrique »2.

La Chine (carte A page 7) quant à elle, propose à qui veut l'entendre et partager son point de vue, une relation « gagnant-gagnant » : stigmatisant les effets de la colonisation, de la décolonisation et des néocolonialistes.

« La Chine estime que l'exploitation et le pillage des anciens et nouveaux colonialistes sont à l'origine de la pauvreté des pays en voie de développement [PVD]3. En s'appuyant sur leur supériorité technologique, la manipulation des institutions financières internationales et l'ancien ordre économique international, où ils occupent une place prépondérante, les pays développés ont tiré, à travers des activités économiques, financières et commerciales inéquitables et irrationnelles, des profits exorbitants des PVD, de sorte que ces derniers se trouvent accablés de dettes et confrontés à de graves difficultés économiques. Aujourd'hui, avec la globalisation économique, l'interdépendance s'est accrue [elle propose une nouvelle donne politique internationale :] la Chine pense que faire tout son possible pour aider les PVD est une obligation internationale qu'elle doit remplir. La Chine n'ajoute aucune condition politique à son aide. Pour répondre aux nouvelles

1 J'appellerai Chine ou RPC la République Populaire de Chine et Taiwan la République de Chine.

2 Verschave, François-Xavier, De la Françafrique à la Mafiafrique, Éditions Tribord, Bruxelles, 2004.

3 Pour les abréviations, se référer à la Liste des abréviations et sigles pages 2 et 3.

circonstances [l'indépendance de l'ensemble des États], la Chine a proposé de nouveaux principes d'aide étrangère : égalité, réciprocité, efficacité, diversité et développement en commun ».

La Chine s'appuie sur les principes déjà énoncés lors de la conférence de Bandung en avril 1955 (cf Troisième partie, Chapitre II, 1, page 124) et réitérés en mai 1996 lors de la tournée africaine du président Jiang Zemin4 - « proposition en cinq points en vue de développer les relations sino-africaines :

1) être honnête et amical en vue de devenir des amis confiants 24 heures sur 24 ;

2) se traiter sur un pied d'égalité, respecter mutuellement la souveraineté et ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures ;

3) oeuvrer au développement en commun sur la base de la réciprocité ;

4) intensifier les consultations et multiplier la coopération dans les affaires internationales ;

5) s'orienter vers l'avenir en vue de créer un monde meilleur. »5.

Quelle est la place du Sénégal dans cette volonté chinoise de développer ses relations internationales : il est au coeur même de ce mécanisme.

Le Sénégal profite ou subit, nous le verrons plus loin, de cette impassible machine qu'est le ministère des Affaires étrangères chinois. Ce ministère est actuellement dirigé par M. Yang Jiechi (nommé fin avril 2007, il était ambassadeur aux États-unis d'Amérique et remplace Li Zhaoxing l'emblématique ministre, mais étant donné l'importance des affaires extérieures dans ce pays, ce ministère est soigneusement contrôlé par le président lui-même, M. Hu Jintao, ainsi que ses grands prédécesseurs le faisait, Mao Zedong, Liu Shaoqi ou Jiang Zemin par exemple).

Si le Sénégal n'est pas l'État africain le plus intéressant pour la RPC (peu de ressources naturelles), il reste néanmoins un partenaire, possédant certains atouts

(cf Troisième partie, Chapitre I, page1 18), dans un continent subsaharien où les puissances historiques, le Royaume-Uni et la France, remettent en question leurs obligations et présences économiques et politiques (pour la France se référer au Chapitre II, point 2 de la Deuxième Partie, page 99).

4 Jiang Zemin (1926- ), homme d'État chinois, président de la République Populaire de Chine de 1993 à 2003. Microsoft Encarta 2006.

5 Citations extraites de La Politique de la Chine à l'égard de l'Afrique, Janvier 2006, pp. 67 à 106 (document officiel).

L 'Ambassade de la République Populaire de Chine au Sénégal, route de la corniche Ouest angle
avenue des Ambassadeurs, Dakar, le 2 février 2007.

Le principal fait récent dans les relations bilatérales est sans contexte le rétablissement de ces relations le mardi 25 octobre 2005. Par la signature du « Communiqué6 conjoint sur le rétablissement des relations diplomatiques entre la République Populaire de Chine et la République du Sénégal », les ministres des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio pour le Sénégal et Li Zhaoxing pour la RPC, officialisent les relations diplomatiques (cf photo).

www.bj.china-embassy.org

Rétablissement des relations diplomatiques sino-sénégalaises le 25 octobre 2005.

Ces relations furent institutionnalisées le 7 décembre 1971 puis stoppées le 9 janvier 1996 sous la présidence d'Abdou Diouf lors de la reconnaissance par Dakar (capitale sénégalaise) de la République de Chine ou Taiwan. Ce phénomène du chat et de la souris, ou reconnaissance pragmatique, n'est pas isolé (cf Troisième Partie, Chapitre II, point 2, page 132).

6 Annexe presse et citations page 181.

Le Sénégal, conscient de la force économique et politique de la RPC ne pouvait ignorer éternellement l'actuelle quatrième puissance mondiale7. « Une analyse objective et approfondie de la géopolitique mondiale »8, « les États n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts »9 affirme le premier des Sénégalais, paraphrasant le général de Gaulle.

Taiwan malgré sa vigoureuse politique du chéquier ne pouvait concurrencer la Chine.

Dakar tente également par cette occasion de réaliser un de ses objectifs majeurs : la RPC disposant du statut de membre permanent du Conseil de sécurité à l'ONU10 et disposant du droit de veto, elle souhaite depuis de nombreuses années voir un État africain siéger au Conseil de l'organisation mondiale.

Le Sénégal, de par son histoire, sa stabilité politique et économique et son activisme panafricain, est l'État le mieux placé pour ravir ce siège. A. Wade le sait et agit en conséquence : les cinq membres permanents au Conseil de sécurité de l'ONU étant les États- unis, la France, la Russie, le Royaume-Uni et la RPC, le Sénégal devait obligatoirement compter avec la voix chinoise.

Selon Cheikh Tidiane Gadio, le ministre des Affaires étrangères, en mai 2005, soit seulement cinq mois avant le rétablissement : « la Chine « n'est pas hostile » au Sénégal, soulignant que sur les cinq membres du Conseil de sécurité, quatre sont « très favorables » à la candidature du Sénégal à un poste de membre au Conseil de sécurité des Nations unies [...] il nous faut absolument gérer le cas de la Chine. Nous ne pouvons pas dire tout ce que nous faisons mais la Chine n'est pas hostile à notre pays [...] les signaux sont plus que rassurants [...] tout faire pour que la muraille de Chine ne soit pas un obstacle infranchissable »11.

Tout faire revient aujourd'hui à dire que la reconnaissance de Taiwan était un obstacle réel aux ambitions onusiennes. Car le Sénégal n'est pas le seul État africain à briguer ce mandat, l'Afrique du Sud, le Nigéria, le Kenya, l'Égypte, l'Algérie et la Libye sont ses principaux concurrents. Cette erreur diplomatique apparaît aujourd'hui sans conséquences. Mais ces dernières années (avant 2005), la diplomatie sénégalaise dut mener des réflexions et actes prudents afin de normaliser les relations avec Beijing12.

Le rétablissement est donc vécu comme une certaines victoire. L'intérêt stratégique de cette relation est sans équivoque.

Les autorités sénégalaises affirment par ailleurs « comme son talon d'Achille l'absence de relations diplomatiques avec Pékin, c'est-à-dire avec 20 à 25 % de l'Humanité », et, « la Chine

7 Selon la Banque Mondiale.

8 Observateur Paalga du 17 avril 2007, N° 6867.

9 rfi.fr du 26 octobre 2005, http://www.rfi.fr/francais/actu/articles/070/article 39420.asp

10 Organisation des Nations Unies.

11 APS du 2 mai 2005.

12 Pékin, capitale de la RPC.

semble très loin, mais au point de vue stratégique, elle est en fait proche de nous. Ignorer la Chine équivaut à boucher soi-même la voie de dialogue avec un pays puissant ».

Une phrase résume cette réconciliation, celle de l'ambassadeur autrichien au Sénégal, président et fondateur du centre de réflexion Europe-Afrique pour la prévention des conflits et des crises internationales, Gerhard Weinberger : « il suffit de savoir que deux et deux font quatre pour savoir que la Chine dans ces cas-là et dans d'autres est totalement et absolument incontournable »13.

Mais quelles sont les revendications, perspectives et moyens de cette relation ? Concrètement, quelles sont les réalisations déjà obtenues par les deux parties ?

La véritable revendication de la RPC est l'obligation pour son associé diplomatique de ne reconnaître qu'une seule Chine. Le Sénégal obéit à ce premier principe en déclarant et affirmant dans le Communiqué conjoint sur le rétablissement des relations diplomatiques entre la République Populaire de Chine et la République du Sénégal, qu'il ne reconnaît qu'une et unique Chine dans le monde. De fait, la RPC est le gouvernement légal, Taiwan faisant partie intégrante du territoire.

Toujours dans le cadre des revendications et propositions, la Chine souhaite « se traiter avec sincérité pour approfondir la confiance politique ». Elle veut augmenter les rapports, visites officielles entre les deux États pour amplifier les échanges entre les départements gouvernementaux, les institutions législatives et les partis politiques.

Beijing propose de « coopérer suivant les principes de réciprocité et de gagnant-gagnant pour un développement partagé ». Encourager la coopération dans des domaines aussi diverses que les infrastructures, l'agriculture, l'exploitation des ressources naturelles, la culture, la médecine, l'éducation et la formation sont également ses priorités.

La Chine incite ses sociétés « performantes » à tirer profit d'une « coopération mutuellement bénéfique » en recevant aides et facilitées pour leurs investissements et exploitation au Sénégal.

Concernant les Nations Unies et les relations internationales, « la Chine est prête à intensifier sa concertation, coordination et coopération avec le Sénégal au sein des Nations Unis (ONU), de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), du Forum sur la Coopération sino-africaine et dans d'autres enceintes multilatérales, pour oeuvrer ensemble au développement du nouveau type de partenariat stratégique sino-africain et à la promotion de la paix, de la stabilité, du développement et de la prospérité dans leurs régions et dans le monde »14.

Ces revendications chinoises entrent donc dans le cadre de l'Accord de coopération économique et technique entre la Chine et le Sénégal. La Chine conformément aux idées reçues a

13 APS du 25 juin 2006.

14 Citations extraites de www.fmprc.gov.cn, 22 juin 2006.

une politique diplomatique offensive, au Sénégal, et en Afrique plus largement. Ce terme, offensive, peut bien sûr cacher plusieurs idées et raisons d'être. La politique extérieure de la Chine au Sénégal est offensive dans le sens où les règles strictes et précises sont formulées. Les règles sont posées « cartes sur table ». Mais hormis le soutien sénégalais aux sociétés chinoises, ces principes sont bénéfiques aux deux parties, et, plus emprunts d'humanisme, de « coopération mutuellement bénéfique » que néolibéraux ou paternalistes.

Le second point de ce chapitre démontrera d'ailleurs qu'elle ne tire pas un bénéfice incommensurable de ces relations.

Que recherche la République du Sénégal dans le rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine ? A première vue, elle participe à la tendance générale, en Afrique, où Taiwan perd un à un ses partenaires, ouvrant son territoire à l'État en passe d'instaurer un nouvel ordre politique et, qui sait, économique mondial. Elle projette son avenir et réfléchis à une éventuelle place onusienne. Ces raisons sont certes suffisantes (possibilités de commercer avec la première puissance démographique mondiale, le prochain marché intérieur mondial, la future puissance internationale et siéger à l'ONU) mais d'autres choix sont intervenus dans cette décision.

La recherche de nouveaux partenaires économiques et politiques sur la scène internationale est une des priorités des différents gouvernements sénégalais depuis l'indépendance en 1960 sous la présidence de Léopold Sédar Senghor. Asie (Japon, Chine, Taiwan, Corée du Sud et Inde), Amérique Latine (Brésil), Moyen-Orient (Iran) et Maghreb (Maroc, Algérie), Amérique du Nord (États-unis et Canada) et Océanie (Australie) sont les partenaires choisis par le Sénégal pour pallier à la prépondérance politique et économique française.

Lier des relations avec la RPC, les États-unis et l'Iran est l'exemple du déploiement diplomatique sénégalais sur la scène internationale : aucune idée reçue, seule la qualité du rapport compte.

Ceci étant dit, je souhaite avant d'aborder concrètement les aides entrant dans le cadre de la coopération sino-sénégalaise, revenir sur ce choix chinois.

Lorsqu'il reconnaît la Chine continentale, le Sénégal change dans un sens, un allié politique et économique pour un autre, plus intéressant et ce sur tous les plans, il faut le concéder. Que deviennent les aides de Taipeh15 ? Les relations sont-elles intégralement fermées ?

La réponse est non et oui. Non car Dakar désire conserver « des liens économiques, commerciaux et culturels »16. Oui car « Taipeh en a d'ailleurs immédiatement tiré les conséquences en annonçant, le même jour, outre le rappel de son ambassadeur, l'arrêt de tous les projets en cours

15 Taipei ou Taipeh est la capitale de l'île de Taiwan (République de Chine).

16 Op. cit. [8], page 11.

d'exécution dans le cadre de la coopération sénégalo-taiwanaise »17. Taiwan ou l'île de Formose selon l'appellation portugaise regrette amèrement cette décision en déclarant « c'est sous la pression politique, et appâté par une récompense financière, que le Sénégal a repris ses relations diplomatiques avec la Chine ». Mais depuis 1996, de nombreux projets économiques et sociaux ont été signés (voir tableau ci-dessous).

De 2001 à 2005, 200 milliards de Francs CFA18, soit environ 305 millions d'euros, ont été versé au Sénégal par l'île située sur la façade maritime Est-asiatique19.

Motivation économique plutôt qu'idéologique et politique, Taiwan ne rivalisa pas non plus dans les domaines des aides, si importantes soient-elles, pour la population sénégalaise.

La coopération sino-sénégalaise

Loin de moi l'idée d'imposer la Chine comme remplaçante de la France sur le plan économique, politique et culturel, elle propose néanmoins des caractéristiques intéressantes, parfois semblables et voisines de la politique extérieure de la France au Sénégal. Cela tombe bien : le gouvernement sénégalais souhaite lui diversifier ses partenaires.

L'aide chinoise touche tous les domaines, tous les secteurs. Si le rétablissement des relations est récent et ne présente encore que peu d'exemples de coopérations et aides, je vais tenter, grâce aux informations obtenues, de tracer les grandes lignes de cette coopération sino-sénégalaise, avant et après la parenthèse taiwanaise.

En guise de préambule, je dirai simplement que cette aide est multiforme, multisectorielle et relativement importante pour un État ne présentant pas de ressources énergétiques.

Si les grands travaux et grandes réalisations accaparent l'ensemble des crédits, la population n'est pas en reste et profite de cette manne (se reporter à la carte B, page 16) : ainsi deux années après l'officialisation de leurs relations, le Sénégal a bénéficié (en novembre 1973) d'un prêt de 50 millions de dollars remboursable en 25 ans (10 ans de délai de franchise) pour des projets de développement rural (hydraulique villageoise, riziculture du fleuve, barrages-écluses en Casamance, aménagements sylvo-pastoral du nord, fixation des dunes...), ainsi que pour un stade de 60.000 places à Dakar 20.

Pour plus de lisibilité, le tableau suivant énonce les aides, réalisations, subventions et partenariats.

17 cp. cit. [9], p. 11.

18 FCFA : 1 Euro équivaut à 655,957 FCFA.

19 Mission économique de l'Ambassade de France à Dakar.

20 Bulletin de l'Afrique noire, N° 886 du 27 octobre 1976.

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Certaines précisions sont nécessaires.

Antérieurement à la suspension des relations officielles en 1996, la Chine apporta son savoir-faire et son aide financière à la réalisation du stade de l'Amitié à Dakar (et actuellement à la réfection des 11 stades régionaux, le Sénégal comptant 11 régions administratives).

Le barrage d'Affiniam en Casamance (Sud du Sénégal, région naturelle de type mangrove) est une réalisation hydro-agricole qui permit l'aménagement de cette région en récupérant des terres cultivables. Aujourd'hui, le résultat est extrêmement positif car 7000 hectares sur les 12000 ont été gagnés et distribués aux paysans pour la riziculture, domaine où les chinois ont évidemment apporté leur savoir-faire ancestral. Enfin, dernier point, la salinité a baissé de 5 grammes au litre à 2, rendant donc ces terres cultivables (sol autrefois surchargé en sel, dont la population locale, la plus pauvre du Sénégal, à besoin).

Désormais des experts chinois coopèrent dans le maraîchage à Sangalkam21 (30 km à l'Est de Dakar) à Matam (mission technique de 11 membres, Matam est proche du fleuve Sénégal, au Nord-Est du pays) et à la riziculture à Podor (située sur le fleuve Sénégal au Nord du Sénégal, à 215 km de Saint-Louis), l'objectif étant l'autosuffisance alimentaire, prédite en 2015 par le ministre du Commerce, de la consommation et de l'artisanat, Khoureïssy Thiam.

Le pétrole est également au centre de la coopération : une délégation chinoise composée entre autres du directeur adjoint de la Compagnie pétrochimique de Chine (SINOPEC) vint courant 2006 sur le territoire de l'État africain dont la devise est « Un Peuple - Un But - Une Foi », devise inscrite sur l'obélisque au Nord du boulevard du général de Gaulle (cf photos ci-dessous). Cette compagnie qui a investi plusieurs milliards de dollars en Afrique (spécialisée dans la prospection) ouvre de nouvelles perspectives au gouvernement sénégalais.

Au niveau culturel la Chine reprend les projets taiwanais, ainsi l'Université du futur, la Bibliothèque Nationale, les espaces jeunes. Les étudiants sénégalais obtiennent par ailleurs des bourses de Pékin (environ 60 à 70 bourses annuelles seulement comparées aux 40 visas journaliers accordés22) et des professeurs chinois enseignent à l'Université Cheick Anta Diop de Dakar, à Thiès (Est de Dakar) et à Saint-Louis.

Un gigantesque projet est en cours de réalisation : le parc culturel national. Situé près de la gare ferroviaire et ayant une emprise au sol de 30 hectares, il accueillera le Grand théâtre national, l'École d'architecture, les Archives nationales, l'école des Beaux Arts, la bibliothèque nationale,

21 Annexe presse et citations page 181.

22 Selon Monsieur Liou de la mission économique chinoise de Dakar.

le musée des civilisations et le musée d'art contemporain. Ce sont les sept merveilles de Dakar, selon A. Wade. Entièrement financé par la RPC, il préfigure le Dakar de demain.

Dans la santé, une assistance est octroyée à la lutte contre le paludisme. Selon l'Agence de Presse Sénégalaise (APS), par laquelle j'obtins ces informations, « la fourniture de médicaments contre le paludisme d'une valeur de 2 millions de yuans (environ 1,3 milliard FCFA soit près de 2 millions d'euros) » est transmise par la RPC ; sans omettre les médecins chinois envoyés en renfort dans les principaux hôpitaux sénégalais et les recherches sur le qinghaosu, ou artémisine, menées par Zhenxing Wei, décédé en 199923.

Ce traitement semble porter ses fruits car « selon les experts chinois, la Chine a fait des progrès considérables dans la lutte contre ce fléau, du fait que le nombre de malades est passé de 60 millions en 1949 à 35 000 aujourd'hui sur tout le territoire national. »24. L'ouverture du séminaire le 20 Novembre 2006 à Dakar, sur la coopération sino-sénégalaise dans la lutte contre le paludisme, est donc justifié et prometteur.

La Chine offre identiquement 300 000 euros au Fonds de Solidarité numérique (structure créée par le président maître A. Wade) ; un lot de matériel bureautique25 d'une valeur de 750 millions FCFA (environ 29 000 euros) au Conseil de la République pour les Affaires Économiques et Sociales (CRAES).

Elle signe un contrat de financement pour 70 millions de dollars en faveur de la SENELEC (Société nationale d'électricité du Sénégal), par le biais de l'entreprise China National Machinery dont l'objectif est la réhabilitation des installations à Dakar.

Preuve en est que la Chine distribue également aux populations autochtones, si, toutefois, l'argent est bel et bien réparti : Li Zhaoxing, ancien ministre des Affaires étrangères remet à son homologue un chèque de 200 000 dollars en faveur des sinistrés d'inondations de grande ampleur, malheureusement récurrentes au Sénégal en hivernage (ou saison des pluies, typique du climat sahélien), qui touchèrent Dakar fin août 2005.

Les deux pays relancent les vieilles coopérations datant des années 1970, par exemple, entre l'agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) et l'APS permettant un échange d'informations et d'expériences. Chen Shun le chef du bureau de l'agence Chine Nouvelle fut d'ailleurs formé à l'Université de Dakar.

23 En annexe page 181.

24 Xinhua du 21 novembre 2006, www.china.org.cn/french/275547.htm

25 « 6 ordinateurs Pc, 8 ordinateurs portables, 9 onduleurs, 12 cartouches imprimantes, 6 imprimantes laser, 2 appareils numériques et 2 caméras numériques ».

Le Soleil du 31 mars 2007.

Au sein de l'Assemblée Nationale, je constate la création d'un groupe d'amitié Chine- Sénégal qui permet les relations entre les deux Parlements. L'échange de délégations, échanges de points de vue concernant les grandes organisations internationales dont elles sont membres, par exemple, l'Aicesis ou Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires. Le Sénégal pourrait à cette occasion rappeler à la Chine que le pluralisme politique (partis d'opposition) est un gage de démocratie.

Une relation de bien moindre importance est le sport. La Chine construit en Afrique de prestigieux complexes, souvent footballistiques. Le football en Afrique Subsaharienne est pour les jeunes, une des seules possibilités de s'exiler et est avec la lutte, le sport national au Sénégal. Il n'est donc pas étonnant que des équipes chinoises aillent chez les Lions (appellation de l'équipe nationale Sénégalaise) rencontrer les équipes autochtones et y faire des stages de préparation. L'athlétisme pourrait également être au coeur des relations sportives.

Le secteur militaire est lui aussi concerné dans ces nouvelles relations bilatérales. Le 3 mars 2006, « le chef d'état-major général des forces armées du Sénégal, Pape Khalilou Fall, a eu, jeudi à Pékin, avec le ministre chinois de la Défense nationale, Cao Gangchuan, des entretiens à l'issue desquels les deux hommes sont convenus de consolider les relations militaires entre leurs pays ». Si la source (APS) ne présente pas les perspectives de cette relation militaro-politique, je peux simplement présumer un échange de savoir-faire (chinois et français dans le cas du Sénégal) et des pourparlers concernant la présence militaire chinoise au Soudan et dans les futurs conflits africains.

Un traitement douanier avantageux est réservé aux exportateurs sénégalais. Selon l'APS, « quelque 194 produits d'origine sénégalaise peuvent bénéficier d'un traitement douanier préférentiel de la Chine [...] cette initiative chinoise concerne essentiellement les produits halieutiques, agricoles, miniers, chimiques, des cuirs et peaux, du bois, du coton, du textile et des vêtements, des produits de la bijouterie et d'artisanat ». Dakar souhaite par la même occasion provoquer certains partenariats, ciblés, tels le riz, l'arachide et l'asperge, les filières horticoles, l'aquaculture, les télécommunications et informatiques, le textile et la création d'unités d'assemblage de produits intermédiaires chinois dont l'électroménager, de la quincaillerie, des matériaux de constructions, des produits textiles et des chaussures .

En définitive, le but recherché est clairement affiché par les économistes sénégalais : « la partie sénégalaise voudrait d'une utilisation du Sénégal, comme plateforme de distribution de la sous-région à l'instar de Dubaï »26.

La Chine annule les dettes des États africains et le Sénégal ne fait pas exception : elle a annulé la dette bilatérale pour un montant de 10 milliards de FCFA (plus de 15 millions d'euros). Le titre du Moniteur Africain 1V° 451 du 21 mai 1970 est visionnaire, en remplaçant toutefois « Afrique » par Sénégal : « CHINE POPULAIRE : le commerce avec l'Afrique, d'un volume modeste, veut être avant tout, l'affirmation d'une présence politique ».

J'ai, dans ce premier point, énumérer les principales clauses rentrant dans le cadre des relations diplomatiques entre ces deux pays étudiés, que sont le Sénégal et la Chine. Ces relations très récentes27 ouvrent néanmoins de nombreuses portes et possibilités de développement au Sénégal. L'économie, le commerce, l'agriculture, la science, la technologie, le transport, l'infrastructure et la mise en valeur des ressources humaines sont autant de domaines à explorer entre les deux parties. Un exemple, la volonté de A. Wade de développer son pays en incitant les sociétés chinoises à s'installer, comme en témoigne l'APS, le 25 juin 2006, lors du voyage en Chine du chef de l'État : « [j'ai] demandé aux entrepreneurs chinois de venir s'établir au Sénégal afin de bénéficier des facilités accordées dans le cadre de l'AGOA (Loi américaine pour la croissance et les opportunités d'affaires en Afrique) ». Les relations bilatérales vont permettre une intensification des consultations et des coopérations à l'échelle internationale comme régionale.

A ce stade, il est nécessaire de visualiser la présence chinoise au Sénégal, en termes économiques.

26 Ces citations ressortent des différents articles de l'APS (organisme de presse officiel avec Le Quotidien, et, Xinhua pour la Chine), www.aps.sn

27 Voir en annexe Visites et rencontres officielles les relations diplomatiques depuis 2005, pages 145 et 146.

Obélisque de l'indépendance du Sénégal. Ce monument est situé à l'extrémité Nord
Du boulevard du général de Gaulle. Le 3 février 2007.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand