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Agriculture et croissance économique au Cameroun

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par Hervé BELLA
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur d'Application de la Statistique 2009
  

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PARTIE I : FONDEMENTS THÉORIQUES ET PRÉSENTATION DU SECTEUR AGRICOLE CAMEROUNAIS

CHAPITRE I : FONDEMENTS THÉORIQUES DU RÔLE DE L'AGRICULTURE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Il existe une certaine unanimité au sein des économistes sur l'importance du secteur agricole dans une économie en développement. De la pensée des physiocrates jusqu'aux écrits des auteurs contemporains, le secteur agricole demeure un pilier important sur lequel doit s'appuyer tout décollage de l'économie. Les historiens font d'ailleurs remarquer que dans de nombreux pays dits développés d'aujourd'hui, la révolution agraire a été un préalable à la révolution industrielle. Cette vision justifie la place centrale qu'occupe l'agriculture dans la théorie du développement. De nombreux auteurs de ce courant de pensée tels LEWIS (1955), HIRSCHMAN (1958), FEI et RANIS (1964), ou encore MELLOR (1966) y ont consacré des écrits importants. Et même en cette période du 21e siècle, la mise en oeuvre de politiques agricoles efficaces par la FAO demeure une condition nécessaire à l'éradication de la faim et la réduction des inégalités dans les pays du monde.

L'analyse de l'impact du secteur agricole sur la croissance et le développement économique se fait suivant plusieurs points de vue dans la littérature économique. Les premiers auteurs de la théorie du développement lui assignaient un rôle "passif" dans l'économie. LEWIS (1955), HIRSCHMAN (1958), RANIS et FEI (1964) pour ne citer que ceux-là, le situent en amont des activités des autres secteurs de l'économie qui impulsent réellement le développement. L'agriculture doit fournir au reste de l'économie les ressources dont il a besoin pour son fonctionnement. La part du secteur agricole est ainsi vouée à la décroissance au fur et à mesure que l'économie croît. Mais, La notion d'une agriculture au service du développement du reste de l'économie, réservoir de main d'oeuvre et de capital à exploiter, recule de plus en plus devant celle qu'il faut s'engager dans la voie du développement agricole pour lui-même et que l'agriculture peut parfois s'avérer un secteur en tête de l'économie, surtout en période d'ajustement économique4(*). Un développement du secteur agricole en tant que secteur d'activité dans l'économie est également un gage d'atteinte d'un niveau de développement économique. La coexistence des secteurs urbain et rural ne transparaît plus comme une aberration en ce sens qu'un développement du secteur agricole permettrait de voir des améliorations de niveau de vie dans le monde rural. Avant d'exposer plus en détail ces différentes approches de l'impact de l'agriculture sur la croissance de l'économie, il est opportun de définir ces concepts.

1.1 Définition des concepts

1.1.1 Agriculture

L'agriculture dans son acception large désigne l' « ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l'homme »5(*). En plus donc de la culture des végétaux, sont également pris en compte les activités d'élevage, de pêche et de chasse.

Du point de vue économique, l'agriculture représente un secteur d'activité, une activité génératrice de revenu à partir de l'exploitation des terres, de la culture des animaux, etc. À ce titre, elle contribue à la formation du revenu national et emploie de la main d'oeuvre. Les principes d'économie politique peuvent donc s'appliquer à l'agriculture afin de comprendre les différents mécanismes qui concourent à son fonctionnement en tant qu'activité économique. Il s'agit des mécanismes de production, de maximisation du profit, de formation des prix, d'écoulement du produit, etc. C'est un secteur d'activité doté d'un caractère spécifique pour l'économie d'un pays ; il répond au besoin le plus important de l'être humain : l'alimentation.

L'activité agricole est dotée de nombreuses spécificités dont il faut tenir compte pour comprendre son fonctionnement :

· La Terre.

La Terre joue un rôle particulier dans l'activité agricole. Les techniques agricoles exigent d'être développées sur des grandes étendues de Terre, les superficies des exploitations agricoles se mesurent souvent en hectares. Comparativement à l'activité industrielle, la Terre est un facteur de production important pour la pratique de l'activité agricole. Par ailleurs, l'abondance ou non des Terres peut justifier le système de production pratiqué. Ainsi, dans les zones où le facteur Terre est limitant, l'activité agricole sera plus intense en capital ou en travail. Contrairement aux zones dans lesquelles ce facteur est abondant où l'activité sera extensive.

· Les conditions naturelles et les saisons

La dépendance de l'agriculture vis-à-vis des conditions naturelles et des saisons est très marquée. Elle l'est davantage dans les pays en développement où la maîtrise des techniques sophistiquées n'est pas encore un acquis. Cette dépendance entraîne certaines conséquences : la saisonnalité de l'emploi des facteurs et le risque. La saisonnalité des facteurs, même si elle n'est pas spécifique à l'agriculture impose à la fonction de production agricole des caractéristiques particulières. On parle par exemple de tomates pluviales, de tomates irriguées. Quant au risque, aucune activité économique n'y échappe. En agriculture, au risque classique qui provient de l'incertitude quant au prix auquel une marchandise sera vendue, s'ajoute une incertitude sur la quantité de produits obtenus avec des moyens de production et une technique de production donnée. Un orage peut par exemple ravager l'ensemble des résultats, une pluviométrie peu abondante peut entraver le développement normal des plantes, une épidémie peut détruire la production d'un élevage.

· La rigidité de la demande

Concernant la demande des produits alimentaires, elle est peu sensible aux prix (loi de KING) et au revenu (loi de ENGEL). Mais, il faut tout de même faire la distinction entre produit alimentaire et produit agricole. Tout produit alimentaire n'est pas agricole et tous les produits agricoles ne sont pas alimentaires. Cependant, il apparaît que la rigidité de la demande alimentaire se transmet pour l'essentiel à la demande des produits agricoles. Cette situation a pour effet une difficile intégration de l'agriculture dans une économie en croissance.

* 4 NORTON R. D. (2005), Politiques de développement agricole: concepts et expériences, p. 7.

* 5 Dictionnaire Petit Robert

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway