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Approches socio-juridiques de la situation difficile des enfants de rues de la zone métropolitaine de Port-au-Prince de 2004 à  2009

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par Jems LUCIEN
Université d'Etat d'Haà¯ti - Diplome de licencié en droit 2002
  

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Conclusion....................................................................69-72

Introduction

I-Choix et interet du sujet

Le phénomène enfant des rues est tenace et présent. Il est souvent insaisissable et toujours multiforme, c'est une réalité profonde. Ses causes ou ses conséquences échappent au pouvoir du droit. IL est cependant une réalité trop permanente pour être ignorée du droit.

La position sans défense de l'enfant, son statut particulier, son extrême besoin de protection nous ont incité à nous intéresser à l'application de la réglementation protégeant les droits de l'enfant en Haïti puisque ratifiée par elle.

Notre intérêt, en effectuant cette étude, n'est autre que la conscientisation et la sensibilisation de différents représentants des organismes oeuvrant dans la promotion et la protection des droits de l'enfant (ONG, l'Etat, Société civil etc.).

En fait, plusieurs actes commis en Haïti ne pourraient nous laisser et réfléchir afin de trouver la place de la convention relative aux droits de l'enfant dans la législation haïtienne en vigueur sur les mineurs.

L'avantage du droit

Le droit sanctionne, ordonne, régule, sépare, protège. Il protège le faible : l'incapable, le vieillard, l'enfant... Les faiblesses humaines sont infinies. L'honneur du droit n'est-il pas de prendre en compte le faible : l'enfant ?

Portalis avait écrit : « L'homme en naissant, n'apporte que des besoins. Il est chargé du soin de sa conservation,il ne saurait exister sans consommer :

il a donc un droit naturel aux choses nécessaires à sa subsistance, à son entretien. L'exercice de ce droit comme celui de tous nos autres droits naturels s'est étendu,s'est perfectionné par la raison,par l'expérience...»(sic).

Si la conscience peut obliger à secourir les enfants des rues, le droit leur reconnaît-il des droits ?

Faisant abstraction du temps et de l'espace, il faut prendre le parti de se situer, dans Haïti actuelle. Il n'est pas certain cependant que la tâche soit plus facile.

Malgré la convention internationale des droits de l'enfant et la législation haïtienne sur les mineurs, tout le monde peut observer et constater la situation inhumaine et indésirable des enfants des rues. ce phénomène est l'une des violations les plus sévères des droits humains.

II-Problématique / cadre théorique

La convention internationale des droits de l'enfant et la législation haïtienne sur les mineurs sont-elles porteuses d'un développement positif de la situation difficile des enfants des rues ?

La recherche d'une protection internationale de l'enfant a été l'une des préoccupations prioritaires en matière des droits de l'homme.

Dès 1924, dans le cadre de la société des Nations (SDN), la déclaration de Genève a posé à cet effet un certain nombre de principes. Après la deuxième guerre mondiale, le mouvement a repris avec la création du Fond

International de Secours à l'Enfance, adoptée par l'assemblée Générale des Nations Unies le 20 novembre 1989.Mais cette recherche de Protection de l'enfant ne s'est pas appliquée universellement.

C'est ainsi qu'en 1978, le gouvernement polonais prit l'initiative de présenter à l'assemblée Générale des Nations Unies un projet de convention en hommage à ses millions d'enfants morts pendant la seconde guerre mondiale.

Notons cependant que la convention relative aux droits de l'enfant fut adoptée par l'assemblée générale des Nations Unies. Elle est le Premier Instrument Juridique international en matière de droits de l'homme qui puisse connaître une ratification quasi universelle.

Au fait, la dite convention a été ouverte à la signature des Etats en Janvier 1990. Cela témoigne l'intérêt accordé par la communauté internationale à la promotion et à la protection des droits de l'enfant.

En Haïti, c'est le même constat, depuis la ratification de la convention internationale des droits de l'enfant Par Haïti le 23 Décembre 1994, un regain d'études et De réflexions sur la situation des enfants se tient en Haïti.

Chacune de ces études renvoie à une autre Plus détaillée, parce que les informations recueillies ouvrent de nouvelles pistes de réflexions. Différentes études sur la situation des enfants ont été menées depuis lors.

En effet, toutes ces lois auquelles l'Etat donne naissance ne visent tout simplement que le plein épanouissement des enfants.

Cependant, on peut constater depuis 1986 passant par 1991 puis 2004 pour terminer avec les series d'ouragans de 2008 que le nombre des enfants abandonnés, ne cesse de s'augmenter.

En outre, il faut mentionner que la charte haïtienne, la constitution d'Haïti approuvée par référendum le 29 mars 1987, dernière d'une série de 23 constitutions n'est pas très prolixe en ce qui concerne les enfants.

A part les grandes obligations relatives à l'éducation primaire gratuite, elle ne parle pas beaucoup des mineurs. On les retrouve dans deux articles :

l'article 16-2- o? elle fixe la majorité à 18 ans ;

L'article 261- o? elle prescrit pour la première fois que «  Tout enfant a droit à l'amour, à l'affection, à la compréhension et aux soins moraux et matériels de son père et de sa mère ».

Qui doit nourrir, loger et éduquer les enfants des rues ?

Si juridiquement, il y a des débiteurs obligés de l'enfant des rues, prennent place des acteurs essentiels dans la lutte contre l'abandon des enfants, bien que non obligés par le droit de venir en aide aux enfants des rues.

les associations caritatives et les organisations humanitaires

Aucune obligation civile ne les contraint à agir, et leur aide aux enfants des rues s'inscrit davantage dans la sphere de la responsabilité morale.

Inspirée par des principes moraux et philosophiques, de justice, de solidarité, leur aide envers les enfants des rues, bien que non obligatoire et bénévole, n'en est pas moins essentielle.

C'est pourquoi il faudra distinguer parmi ceux qui viennent en aide aux

enfants en difficulté les débiteurs obligés, des acteurs bénévoles.

Les débiteurs obligés ; la famille , l'Etat

La famille est le premier débiteur de l'enfant, l'Etat n'en est que le débiteur

subsidiaire.

Cet ordre n'est pas nouveau. Il est inscrit dans la constitution haïtienne de

1987. Il faut rappeler la formule de la constitution en ses articles 259 et 260

qui énoncent respectivement ceux qui suivent :

259.- `' l'Etat protège la famille base fondamentale de la société.''

260.- `' Il doit une égale protection à toutes les familles qu'elles soient

constituées ou non dans les liens du mariage. Il doit procurer aide et

assistance à la maternité, à l'enfance et à à la vieillesse.''

La solidarité familiale première

Il appartient aux parents et alliés de subvenir aux nécessités de ceux de

leurs apparentés qui sont dans le besoin.

La solidarité sociale seconde

Ce n'est qu'à défaut d'une solidarité familiale pour subvenir aux besoins des

enfants, que l'Etat devra s'acquitter d'une obligation alimentaire, éducatif

etc.

Doté d'une fonction de régulation sociale globale, l'Etat devient insensiblement le tuteur de la société ;

c'est à la fois le garant du développement collectif et le protecteur de chacun et l'aspiration à toujours plus de sécurité conduit à la mise en place de dispositifs d'intervention de plus en plus nombreux et diversifiés, couvrant tous les aspects de l'existence.

Les enfants des rues, en particulier ceux de Port-au-Prince, constituent un défi lancé par des familles en difficulté à l'Etat haïtien.

L'enfant dans la rue n'a plus accès à sa famille puisqu' il l'a quittée, n'a plus accès à l'école, n `a plus accès aux structures de transmissions culturelles traditionnelles.

Il va construire sa culture sur l'environnement urbain dans lequel il est plongé et qui est le même dans toutes les grandes communes d'Haïti.

Les enfants des rues sont nombreux dans les grandes communes d'Haïti comme Port-au-Prince, carrefour, Delmas, Pétion-Ville etc.

Leur situation qui relève d'un shéma classique, est terrible ;

Ils quittent la campagne pour aller `' chercher fortune'' dans les villes où ils vivent d'expédients, de petits boulots, fouillent les poubelles des gens nantis , de la MINUSTAH ou se prostituent.

Port-au-Prince, où se trouvent entasser la pluplart des grandes institutions d'Etat, les intellectuels, les universités [Privées, Etats] la ville la plus puissante en terme administratif, économique et culturel...

C'est dans cette ville, la capitale d'Haiti, Port-au-Prince, qu'on recence des milliers d'enfants abandonnés, miséreux et désarmés, sous les yeux des autorites puissantes.

Ainsi, on peut sans peur de se tromper, avancer que tous ces textes de loi ne semblent pas provoquer tant d'effets positifs escomptés.

En depit de l'abondance des textes de lois, on peut même parler d'une certaine spécialisation de la situation difficile des enfants.

En effet, certains sont des domestiques ( ce qui rappelle l `esclavage) d'autres travaillent durement en dépit de leurs bas âge, d'autres se livrent à la prostitution.

Les différentes enquêtes qui ont été menées conduisent à distinguer généralement trois catégories d'enfants.

Les permanents

Ils vivent nuit et jour dans la rue et son en rupture avec leur famille et la société depuis au moins quelques mois.

Les circonstanciels

Ils font l'aller et retour entre la rue et leur famille. L'influence de la rue sur leur comportement est moins forte que pour les permanents mais ils peuvent le devenir rapidement si un travail d'assistance sociale n'est pas entrepris.

Les enfants travaillant dans la rue

Ils subviennent aux besoins de leur famille en travaillant, en mendiant ou en volant dans la rue. Les filles sont les plus exposées à la maltraitance et à la prostitution...

Division, distance entre notre discours intellectuel et notre réalité sociale... l'ensemble de la société, les mass media transmettent des valeurs qui ne sont plus conformes à celles des familles traditionnelles.

L'irresponsabilité constatée de toute part, la cupidité des dirigeants politiques, l'incapacité économique et la faiblesse des familles, la crise de valeurs etc.

Tous ces facteurs et d'autres expliquent en un sens ce désamour, ce désintérêt à l'endroit des enfants abandonnés.

Le secours destiné à la protection des droits de l'enfant ne représente substantiellement rien par rapport aux besoins réels des intéressés.

A titre d'illustration, s'il faut considérer les conditions de vie, particulièrement en ce qui concerne l'alimentation et la scolarisation des enfants de la rue, ceux-ci ne jouissent pratiquement pas de leurs droits.

Il serait mieux d'améliorer, à leur profit, les quantités de secours alimentaires et de mieux canaliser et organiser leur scolarisation.

De même, les fléaux tels que le détournement, l'injustice, l'égoïsme voire l'irresponsabilité et la mauvaise foi, de la part des organismes cités ci-dessus, sont entre autre les conséquences de mise à l'écart de la protection et la sauvegarde des droits de l'enfant par ceux pourtant commissionnés pour ce faire.

Il est donc pressant, pour assurer la survie de l'enfant des rues, de promouvoir tous les facteurs favorables à sa protection.

Le souci majeur des Nations Unies et de la l?gislation haitienne, à savoir le respect des droits de l'enfant, est-il mis au bénéfice de l'enfant haïtien, ou mieux de l'enfant des rues ?

Telle est la question fondamentale de notre réflexion.

Nombre d'auteurs, en effet, ont analysé le problème de l'application des lois et du droit.

Dans ses réfléxions, le philosophe britanique Edmond Burke faisait remarquer ce qui suit : << A quoi bon discuter du droit abstrait d'un homme à la nourriture ou à la santé ?

La véritable question est celle des moyens de leur lui procurer. Dans ce débat, je recommanderai de s'adresser au fermier ou au médecin plutot qu'au professeur de métaphysique>>.

L'auteur explique qu'il est inutile d'affirmer l'éxistence de droit dont on est incable de garantir l'existence.

Les Marxistes ont repris à leur compte ce type de critique. Ils ont proposé de distinquer les libertés formelles, des libertés réelles.

Les libertés réelles sont celles qu'assurent les Etats, à l'inverse les libertés formelles sont celles que proclamant sans chercher à leur donner un contenu réel les sociétés capitaliste.

Nous sommes d'accord dans une certaine mesure avec ces approches, puisqu'un bon nombre de disposition de lois concernant les enfants restent lettres mortes.

Cela veut dire tout d'abord. Il faut lier la théorie à la pratique. Qu'est-ce que la pratique ? C'est le fait de réaliser. Par exemple, l'emprisonnement et la condamnation d'un criminel.

Qu'est-ce que la théorie ? C'est la connaissance des dispositions de lois que nous voulons réaliser.

On peut n'être que pratique mais alors on réalise par routine. On peut n'être que théorique mais alors ce que l'on conçoit est souvent irréalisable. Il faut donc qu'il y ait liaison entre la théorie et la pratique.

S'étant rendu compte de la nécessité de protéger l'enfant pour son épanouissement social, économique, culturel et technologique, pouvons-nous dès lors conclure,

en signant la convention relative aux droits de l'enfant, qu'Haïti s'est-elle obligée à la respecter au même titre que ses lois internes, au moment où l'efficacité de la constitution est mise en doute, par des dirigeants politiques.

En fait, plusieurs actes commis en Haïti ne pourraient nous laisser indifférents de réfléchir et de trouver la place de cette convention dans l'ordonnancement de celle-ci.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry