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Approche analytique de la faible bancarisation dans les pays de l'UEMOA: Cas du Bénin

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par Makpindo José Michaleck Jerôme LOUGBEGNON
Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management du Bénin (ENEAM-UAC) - Diplôme de Technicien Supérieur en Gestion des Banques - Marchés Financiers 2008
  

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SECTION 1 : ANALYSE MULTIDIMENSIONNELLE

DE LA FAIBLE BANCARISATION

La présente analyse vise la détermination des facteurs explicatifs de la faible bancarisation dans les pays de l'UEMOA et en particulier au Bénin grâce à un aperçu de plusieurs aspects à savoir : l'environnement socio-économique, le cadre juridique et règlementaire ainsi que le système bancaire et financier.

Paragraphe1 : L'environnement global, le système bancaire et financier et les Institutions de Microfinance

I. L'ENVIRONNEMENT GLOBAL

Les traits caractéristiques de l'environnement global concernent le cadre macroéconomique, le cadre juridique, les infrastructures de base et l'alphabétisation.

A. L'insuffisance de la croissance économique, le faible niveau du revenu et la prédominance du secteur informel.

A l'instar des autres pays de l'UEMOA, le Bénin a une croissance économique relativement instable. Pendant 18 années (1990 à 2007), le taux de croissance du PIB réel a évolué en dent de scie. En effet, ce taux est passé de 9,0% en 1990 à 4,6% en 2007 avec des fluctuations plus ou moins grandes sur toute la période d'observation.

Figure N°2 :

10,0%

9,0%

8,0%

4,0%

0,0%

7,0%

6,0%

5,0%

3,0%

2,0%

1,0%

Taux de Croissance du PIB Réel du Bénin

Source : INSAE

Commentaire : La figure N°2 montre que le taux de croissance du PIB réel du Bénin est véritablement instable et est fréquemment faible. En dehors de l'année 1990 où ce taux s'établit à 9,0%, il demeure inférieur à 7% tout au long du reste de la période d'observation (1991 à 2007) avec une hausse maximale de 6,3% en 2001.

Ce rythme d'augmentation du PIB réel dénote de l'insuffisance de la richesse créée. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) fixent à 7% le taux minimal d'une croissance soutenue pour une réduction significative de la pauvreté à l'horizon 2015. Actuellement, la croissance économique du Bénin ne favorise pas la réalisation de cet objectif parce que, notamment, le taux de cette croissance prend des valeurs fréquemment rapprochées ou inférieures au taux de croissance de la population qui s'établit à une valeur moyenne de 3,2%. Cela se traduit, en effet, par une faible croissance ou une décroissance du revenu par habitant.

Par ailleurs, l'économie béninoise est dominée par le secteur informel. La preuve est que dans les capitales de l'UEMOA dont le Bénin est membre, 80,0% environ des emplois sont créés dans l'informel (Vescovo, Bosquier et Torelli, 2007). Dans le même ordre d'idée, les résultats d'une enquête(19) effectuée dans l'Union montre qu'il existe dans chaque ménage, en zone urbaine, une unité de production informelle. La même enquête révèle que le secteur informel ne dispose pas d'un capital suffisant pour la croissance de sa capacité de production. En effet, ce capital est parfois absent ou lorsqu'il existe, il a un montant insuffisant pour les besoins de la cause.

De plus, les entreprises du secteur informel ne peuvent pas bénéficier des crédits bancaires parce qu'elles ne réunissent pas les conditions les plus élémentaires (enregistrement au Registre de Commerce et de Crédit Mobilier, tenue d'une comptabilité, etc) pour y accéder. Cela met en exergue l'un des maux qui minent l'essor de nos économies : l'inadéquation entre l'offre et la demande de ressources financières. Les services offerts par le secteur bancaire et financiers de l'UEMOA ne permettent pas de couvrir les besoins de la majorité des agents économiques.

(19) : Enquête 1-2-3 de 2001 à 2002 réalisées par les instituts nationaux de statistique des Etats membres publiée par l'UEMOA (www.uemoa.int/Publication/2004/RapSectInform2.pdf).

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APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN

B. Une justice inefficace.

Le système judiciaire des pays francophones et en particulier ceux de l'UEMOA a subi une forte influence de la juridiction française. Au Bénin, d'après Bako ARIFARI, les dispositions du code pénal datent de 1930 (en pleine période coloniale). Serpos TIDJANI a également évoqué la faible couverture géographique des juridictions pour montrer que l'essentiel de celles-ci sont dans les capitales et les grandes villes. Il existe alors des difficultés pour que les populations accèdent facilement aux juridictions du Bénin.

Par ailleurs, Transparency International a publié en 2007 un document dans lequel il est mentionné que l'administration publique des pays membres de l'UEMOA est profondément menacée par une corruption à nul autre pareil qui n'épargne pas l'appareil judiciaire, notamment. Serpos TIDJANI en a donné des exemples en 2005 pour parler du paiement de commissions indues, de l'activation et l'utilisation des liens personnels avec le juge, du détournement de deniers publics, de la négociation illicite des peines qui sont des maux qui minent la justice du Bénin.

Ces insuffisances de l'environnement juridique constituent des freins à l'initiative privée dans la mesure où les investisseurs recherchent la sécurité des affaires qui n'est pas véritablement assurée dans l'UEMOA. Ceci concerne l'investissement dans tous les secteurs d'activité y compris celui bancaire. De plus, l'activité de la banque prospère au fur et à mesure que les affaires sont intenses.

C. Des infrastructures de base insuffisantes.

Dans le domaine des transports, d'après le Tableau de Bord Social 2006(20), le Bénin dispose d'un réseau de routes bitumées de faible densité. Plusieurs localités manquent de voie d'accès en bon état. Son réseau ferroviaire est le plus faible et il ne dispose que d'un seul aéroport, ce qui ne répond pas aux normes internationales.

Dans le domaine énergétique, l'électricité est difficilement accessible et quasi- inexistant dans certaines zones rurales. L'une des manifestations de ce problème est

(20): Document élaboré annuellement par le ministère chargé du développement et l'INSAE.

la crise énergétique aigüe connue au début de ce troisième millénaire.

Dans le domaine des télécommunications, l'évolution exponentielle de la téléphonie mobile comble un tant soit peu, certaines insuffisances du téléphone conventionnel. Alors qu'il existait huit (08) téléphones conventionnels pour 1.000 habitants (Bénin Télécoms SA), le nombre de téléphones mobiles était en 2001 de 19 pour 1000 habitants au Bénin (WDI, 2005).

Toujours dans le domaine des télécommunications, l'internet est devenu chose très courante dans les grandes villes de l'U.E.M.O.A. Toutefois une franche partie de la population (notamment celle rurale) ignore tout de ce système de télécommunication. De plus, il se pose parfois des problèmes de connexion au réseau.

Tous ces problèmes dénotent de l'insuffisance des infrastructures dont l'existence est primordiale pour l'installation de guichets de banque.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote