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Approche analytique de la faible bancarisation dans les pays de l'UEMOA: Cas du Bénin

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par Makpindo José Michaleck Jerôme LOUGBEGNON
Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management du Bénin (ENEAM-UAC) - Diplôme de Technicien Supérieur en Gestion des Banques - Marchés Financiers 2008
  

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Paragraphe1 : Les approches de solutions.

Il s'agit de proposer des mesures d'éradication des causes qui se trouvent à l'origine des problèmes identifiés et des conditions d'amélioration des facteurs favorables à la bancarisation.

I. APPROCHES DE SOLUTIONS LIEES AU PROBLEME DU NOMBRE RESTREINT

DE DETENTEURS DE COMPTES BANCAIRES

A. Résorption du secteur informel

La prédominance du secteur informel est due aux difficultés liées à la formalisation, à la dislocation des idées d'entreprise et au montant élevé des tarifs fiscaux. Nous suggérons : la création d'unités de promotion de la formalisation des petites et moyennes entreprises, l'allègement des procédures de formalisation des petites et moyennes entreprises, un assouplissement des tarifs fiscaux. Il serait indiqué d'accompagner ces mesures de sensibilisation afin de montrer l'intérêt de l'acte d'authentification des entreprises.

1. Création d'unités de promotion et de formalisation des petites et moyennes

entreprises

Dans l'économie béninoise, on rencontre beaucoup d'entreprises de petites tailles et qui exercent les mêmes activités. Les chefs de ces entreprises ne cherchent pas à les déclarer, craignant les tarifs fiscaux élevés. C'est pour cela que nous suggérons la création d'unités de promotion des petites et moyennes entreprises. Ces entités doivent favoriser et faciliter la convergence d'idées de projet et l'aide à la concrétisation des idées de projet. Il s'agira d'une part, de regrouper les potentiels chefs d'entreprises désireux de s'associer et, d'autre part, d'aider les potentiels chefs d'entreprise pour la mise en place des projets jusqu'à leur formalisation. La mise en

place passe par l'élaboration proprement dite du projet et d'un éventuel plan de financement bancable.

Le bon fonctionnement de ces unités doit être fondé sur l'intégrité morale, sur l'expertise, sur leur proximité et l'adaptation aux réalités du milieu.

2. L 'allègement des procédures de formalisation des petites et moyennes

entreprises

Au Bénin, les procédures de formalisation des entreprises sont difficiles et prennent beaucoup de temps parce que le processus n'est pas informatisé. En dehors des travaux du MCA(23), il faut que l'Etat prenne ses responsabilités en informatisant les procédures de formalisation des entreprises au niveau de chaque institution intervenant dans ce processus et en créant un serveur central pour synchroniser les fichiers des institutions intervenant dans la formalisation des entreprises. Une autre possibilité serait de créer un guichet unique de formalisation des entreprises. Ce guichet devra être en amont et en aval de l'acte de formalisation des petites et moyennes entreprises.

3. L'assouplissement des tarifs fiscaux

L'Etat béninois ne dispose pas d'une fiscalité de développement qui faciliterait la création et le développement de petites et moyennes entreprises. En effet, le taux d'imposition du Bénéfice Industriel et Commercial est de 38% pour les sociétés alors que ce même taux s'établit à 33,33% en France. L'impôt BIC est élevé au Bénin en considérant son niveau de développement.

L'Etat doit revoir à la baisse les tarifs fiscaux appliqués aux petites et moyennes entreprises.

4. Mesures de sensibilisation sur l'intérêt de l'acte d'authentification

d'entreprises

Si les personnes se rendent compte de l'intérêt de l'acte d'authentification des

(23) : Millenion Challenge Account : Programme américain d'aide financière au pays pauvres dans les domaines économique et sociale.

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entreprises, nous pensons que ces personnes prendront conscience et formaliseront leur entreprise. En effet, seules les entreprises régulièrement crées bénéficient des subventions et surtout des services bancaires comme le crédit, le conseil en investissement, etc.

Une fois toutes ces mesures prises, on assistera à une formalisation progressive des entreprises qui pourront désormais accéder à l'ouverture de compte(s) bancaire(s) afin de bénéficier des autres services de ces institutions.

B. L'amélioration du niveau de revenu

L'étude économétrique révèle que le revenu est un facteur déterminant de la bancarisation. Il est donc important, dans la réalisation de la croissance économique, de veiller à une répartition équitable de la richesse créée. Un revenu pour tous à la hauteur de l'effort fourni est un minimum en la matière. Il serait néanmoins intéressant, dès que les moyens financiers des Etats le permettront, de penser à une politique de redistribution horizontale d'un revenu minimal (viré dans un compte) à toute personne active. Cela permettra de soutenir la demande globale y compris la demande de création de compte(s) bancaire(s).

C. Amélioration du fonctionnement de l'appareil judiciaire

Le problème de l'inefficacité de la justice comprend l'ancienneté des textes législatifs, la faible couverture des services juridiques et la corruption. Nous suggérons donc une relecture de tous les textes législatifs datant de l'époque coloniale en vue de leur mise à jour. Ensuite, il faudrait décentraliser les services judiciaires et former des agents juridiques intègres immédiatement exploitables. Nous pensons que la proximité des services judiciaires facilitera l'établissement des documents d'identification des personnes physiques et morales, condition primordiale à l'accès au compte bancaire.

D.

Disparition progressive des conséquences psychologiques de la crise bancaire des années 1980

Nous estimons que ce n'est qu'avec l'effet du temps que les conséquences psychologiques de la crise bancaire des années 1980 disparaitront. Toutefois, nous proposons qu'il soit créé des fonds de garantie des dépôts bancaires (pour juguler les conséquences d'une éventuelle crise) dès qu'un climat d'incertitude naîtra sur le secteur bancaire et financier dans les années futures. Mais pour l'instant, nous suggérons une adaptation de la réglementation bancaire pour qu'elle soit en phase avec les réalités du marché. Certes, la priorité doit être accordée à la protection de l'épargne, à la surveillance des risques et au respect des normes internationales. Mais il serait indiqué d'assouplir quelque peu les contraintes de la réglementation pour permettre aux banques de mieux satisfaire les besoins de la population.

E. Application effective des textes du cadre règlementaire des nouveaux moyens et systèmes de paiement

Les dispositions comme celles portant sur le droit au compte(24) sont, en effet peu connues du grand public. Il urge donc de faire des sensibilisations sur ces dispositions type pour les rendre plus applicables. Par ailleurs, lorsque toutes les composantes de la réforme des systèmes de paiement seront complètement mise en place, la BCEAO pourra prendre des mesures de suivi rigoureux des textes qui les régissent. Ensuite, une relecture de ces textes sera effectuée pour s'assurer de leur adaptabilité.

Cependant, voyant déjà les difficultés d'application des dispositions relatives au droit au compte, nous suggérons l'instauration d'un « médiateur de bancarisation » qui se substituera à la BCEAO pour régler les problèmes liés aux difficultés d'accès au compte bancaire. Il servira d'interface entre les populations et la Banque Centrale à qui il reviendra toujours le pouvoir discrétionnaire sur les banques primaires. Il ne s'agira plus forcément de `'collecter» trois certificats de refus d'ouverture de compte avant d'entamer des procédures. Il suffira de se présenter au `'service de la médiation

(24) : Article N°8 du Règlement N°15/2002/CM/UEMOA commenté à la page 56 du présent document.

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bancaire» pour qu'on étudie les conditions d'accès au compte lorsqu'il y a opposition constatée de deux banquiers à l'ouverture de compte.

F. La promotion de partenariat entre les IMF et les banques

Les IMF se présentent comme des institutions intermédiaires entre le secteur bancaire et le secteur informel. Elles sont plus facilement accessibles que les banques parce qu'elles proposent des conditions moins contraignantes et ont un taux de couverture plus élevé. Or, les banques sont plus liquides et disposent de potentiels de financement. Il y va donc de l'intérêt des deux institutions d'établir des liens de partenariat. En effet, il ressort d'un colloque sur la question tenu à Dakar les 02, 03 et 04 Mai 2007(25) que la démocratisation des services financiers gagnerait beaucoup de ce type de partenariat. De plus, les résultats de notre étude économétrique montre qu'il existe un lien de causalité positif entre les facteurs (que sont la pénétration démographique des IMF et la progression soutenue des clients des IMF) et le taux de bancarisation.

G. Suivi des taux de crédit à la clientèle

Notre étude économétrique révèle que le taux de bancarisation est une fonction décroissante du taux moyen de crédit à la clientèle. Il est donc impératif de maintenir les taux de crédit à la clientèle à un niveau pouvant permettre à la fois aux établissements de crédit de réaliser leur marge et à la bancarisation de s'améliorer.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein