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L'enseignement au Congo - Brazzaville : entre crise identitaire et refondation socio-culturelle

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par Claude-Ernest KIAMBA
Université Catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Doctorat 2009
  

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2. La restructuration de l'enseignement face à la persistance de la crise économique

Face à la persistance de la crise économique qui avait remis en cause les efforts de redynamisation de l'économie nationale et, compte tenu des pressions exercées par les bailleurs de fonds, l'Etat congolais était contraint d'adopter d'autres politiques adaptées aux besoins de la construction nationale. La nécessité d'une bonne gouvernance était plus perceptible dans le secteur de l'enseignement. Les raisons de l'adoption de nouvelles lois d'orientation scolaire en 1990 et les débats17(*) sur la réhabilitation de l'enseignement organisés lors du Forum sur la Réconciliation Nationale de 1998 permettent d'élucider cette situation.

2.1. La réforme de l'enseignement et les nouvelles exigences socio-économiques

Si le bilan établi lors de la Conférence Nationale Souveraine avait permis d'évaluer le système éducatif, on remarque que les stratégies adoptées pour corriger ces incertitudes n'avaient pas été idoines au regard de la persistance des tensions politiques et économiques. Il y a inadéquation entre les politiques de l'éducation et les capacités de l'État à satisfaire les attentes du peuple. Les réformes devant allier l'éducation et le développement n'avaient pas tenu compte des capacités de l'État à résorber les flux de produits formés18(*). L'Etat avait ainsi décidé de fabriquer d'autres programmes de relance économique et sociale : le Programme d'Actions Économiques et Sociales (PAES 1990-1994); le Programme d'Action et de Relance Économique et Sociale (PARESO)19(*) en janvier 1994; le Mémorandum de politique Économique et Financière en avril 1995; le Programme de Renforcement des Capacités de Gestion (PROGES) en novembre 1996; le Programme d'Action Sociale d'Urgence (PASU) en novembre 1996; le Programme Intérimaire Post-conflit (PIPC 2000-2002). Ces programmes concernaient aussi l'enseignement :

(...) le gouvernement s'est fixé un objectif : accroître la qualité de l'enseignement, tout en garantissant un accès plus large à l'éducation, en particulier pour les jeunes filles, les déshérités et les étudiants dans les régions rurales. La stratégie consiste à corriger les déséquilibres entre les dépenses de salaires et l'expansion des installations physiques (...) pour atteindre la norme de 50 élèves par classe, en utilisant le système des classes alternées. A cette fin, le gouvernement a décidé d'établir à partir du budget 1997 des objectifs de dépenses graduelles20(*).

Le deuxième programme21(*) adopté au moment de la dévaluation du franc CFA avait permis de relancer les négociations avec les bailleurs de fonds à la suite de la lettre d'intention adressée par le gouvernement congolais au Directeur Général du F.M.I en mai 1994 : « En proie à une crise économique et financière profonde depuis le milieu des années 1980, l'économie congolaise commençait à connaître une légère reprise entre 1995 et 1996 avec la mise en oeuvre des programmes de réformes économiques avec les principaux bailleurs de fonds tant multilatéraux que bilatéraux (F.M.I; B.M, U.E), Coopération française, G.T.Z, Système des Nations Unies (...) »22(*). Ce programme visait l'ouverture du marché intérieur et le désengagement progressif de l'État des activités de production. L'enseignement devait intégrer ce nouveau contexte. Ces nouvelles exigences devaient mettre l'accent sur l'apprentissage des connaissances pratiques, afin de répondre aux besoins développement de l'État. Mais cette dynamique de revalorisation de l'enseignement avait peu de chance de réussir à cause de la persistance d'une conjoncture socio-politique très critique.

* 17 Ces débats intervenaient dans un contexte particulier de fortes tensions sociales et politiques, car le Congo venait de sortir des guerres civiles ayant occasionné la destruction de plusieursinfrs structures éducationnelles.

* 18 « S'il est un domaine que les Congolais de toutes tendances politiques s'accordent à reconnaître comme étant primordial dans la bataille pour le développement et la démocratisation, c'est bien l'éducation. Et pour cause : l'état de délabrement actuel du système éducatif est tel que chacun accepte volontiers que le gouvernement lui accorde la priorité. Dans un monde qui se construit de plus en plus sur le savoir et la connaissance, les performances du Congo sont loin d'être satisfaisantes. Résultat : les heureux élus qui parviennent à franchir le cap des écoles et des lycées se retrouvent souvent sans possibilité réelle de trouver un emploi ou de poursuivre le cursus universitaire de leur choix » (« Congo. Cap sur l'an 2000 », in Marchés Nouveaux, n°1, mars 1997, p.362).

* 19 Ce Programme avait permis au gouvernement congolais d'esquisser un plan stratégique à moyen terme, dont l'objectif était de redynamiser et de crédibiliser l'éducation.

* 20 Cf. « Congo. Cap sur l'an 2000 », op. cit, p.362.

* 21 Ce programme avait pour objectif principal de restaurer les équilibres budgétaires par une gestion saine des finances publiques; de relancer les activités économiques et commerciales par une diversification de l'économie, stimulée et financée par les investissements privés et les aides bi et multilatérales; améliorer la qualité de vie en assurant aux populations un accès équitable à l'enseignement et aux soins médicaux.

* 22 Cf. PNUD, op. cit., p.57.

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