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La lutte contre la pauvreté dans les sections communales de Jean Rabel: Conditions de développement rural

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par Jhon Réginald RODNEY
Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince - Licence 1999
  

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3.1.6. Éducation

L'éducation est l'une des variables caractéristiques du sous-développement et de la pauvreté. De ce fait, l'information sur le niveau d'instruction d'une population est d'une importance fondamentale à la définition de toute politique économique, sociale ou démographique de lutte contre la pauvreté.

L'éducation est, à Jean Rabel comme dans la plupart des communes, l'une des premières priorités des familles, en termes de préoccupations et de poste de dépense; c'est également le premier secteur d'emploi salarié permanent dans une zone où la plupart des activités économiques sont informelles, ce qui renforce son importance aux yeux de la population. Elle est le résultat dans la commune d'une multitude d'initiatives locales, foisonnantes, qui témoignent de son importance et de la volonté existante pour la développer, mais laissent malheureusement une impression d'inefficacité par rapport aux efforts déployés...

La situation de l'éducation dans la commune est très critique. Les catégories sociales défavorisées et les populations des sections communales sont laissées pour compte par le système qui n'arrive pas à faire face à la demande. Ainsi, le taux d'analphabétisme des plus de 15 ans n'atteignait que 55% en 2003. Le taux de scolarisation pour l'enseignement primaire est de 96% en considérant les enfants de 6 à 17 ans et de nombreux élèves de plus de 17 ans des sections rurales. De nombreux enfants des localités rurales reculées n'ont pas encore accès à l'éducation de base. Parallèlement la qualité et l'éfficacité de l'éducation offerte est très faible avec seulement 5% des élèves qui atteignent la sixième année de l'école primaire.

Au niveau des infrastructures scolaires, la majorité des écoles nationales, excepté au bourg, sont logées dans de vieilles bâtisses aux toits de paille. Elles appartiennent soit à des notables qui les louent pour des sommes modiques, soit à des conseils communautaires qui les mettent à disposition. Un problème particulier est posé en saison pluvieuse par l'état déplorable des toitures.

Par ailleurs, le niveau d'équipement est faible pour la plupart des écoles, exception faite des 2 EFA, et de quelques écoles soutenues par des missions religieuses: absence de matériel didactique, mobiliers défectueux, absence de bibliothèque. La plupart ne disposent ni de latrines ni d'eau potable.

Aussi, les ratios élèves/professeurs74(*), professeurs/salles de classe75(*) et élèves/salles de classe76(*) permettent de mettre en doute la qualité de l'enseignement qui y est dispensé. En effet, il n'est pas rare de rencontrer dans les sections communales plusieurs classes se réunissent dans une seule salle. Dans de telles écoles, on peut imaginer facilement le niveau d'encombrement et l'intensité des bruits qui ne peuvent que nuire à la transmission du savoir.

Alphabétisation

Malgré ses faiblesses, la commune comprend 35 centres d'alphabétisation, dont 7 privés, 16 communautaires et 14 publics. Les centres privés sont gérés par des missions protestantes ou ONG, tandis que les communautaires le sont par des missions catholiques. Les centres publics ont tous été mis en place en 2000-2001 avec le retour au pouvoir de Jean Bertrand Aristide, sous le nom d'alpha resto.

Cependant, il n'y a pas de bureau d'alphabétisation au niveau de la commune, et les rares matériels pédagogiques disponibles sont stockés au Bureau Agricole Communal.

Au niveau de la répartition géographique, notons que les 4ème et 5ème sections ne disposent pas de centres d'alphabétisation. Le secteur souffre d'une grande inconstance dans l'ouverture des centres, qui sont très dépendants de responsables extérieurs.

Les niveaux de non-scolarisation sont jusqu'à présent très élevés et représente un handicap majeur au développement humain étant donné que la population de la commune est majoritairement jeune. Les causes de la non-fréquentation scolaire sont multiples dont les plus significatives sont l'inadéquation entre le coût de l'éducation et la situation économique des ménages, la carence d'infrastructures scolaires accessibles, les habitudes culturelles (les filles ne vont pas à l'école ou encore le premier ou le dernier enfant qui doit s'occuper des terres).

Ailleurs, la défaillance de l'offre et de la demande explique en grande partie la non-fréquentation scolaire des jeunes de la commune.

Enseignement pré-scolaire

On dénombre 89 centres préscolaires dans la commune, dont la plupart sont intégrés à des écoles primaires. Les enfants fréquentant le préscolaire représentent 45% de la population d'âge préscolaire (3-6 ans). Plus encore qu'au niveau de l'enseignement primaire, les centres sont privés (7% de centres publics seulement, dans le bourg, la 1ère et la 3ème section).

Malgré la relative fort taux de fréquentation du préscolaire, la répartition des centres préscolaires entre les sections est très disparate; le tableau ci-dessous montre les lacunes particulières de la 4ème et la 6ème section, et dans une moindre mesure de la 5ème et 7ème section. On remarque également que le bourg et la 3ème section accueillent plus d'élèves que le nombre d'enfants y résidant, ce qui montre que des enfants des sections avoisinantes y sont scolarisés. Au bourg, on peut considérer qu'au minimum ? des enfants scolarisés en préscolaire proviennent des sections proches.

Tableau 8: Répartition géographique des centres préscolaires

 

Superficie (km²)

Superficie moyenne couverte par un centre

Effectif élèves en 06-07

Population des 3-6 ans

Taux de scolarisation

1ère

136

4,9

860

1899

45%

2ème

105

6,6

697

1545

45%

3ème

100

4,8

827

763

108%

4ème

32

32

40

719

6%

5ème

32

10,7

82

749

11%

6ème

31

31

35

504

7%

7ème

48

8

130

867

15%

Bourg

2

0,2

714

483

148%

Commune

484

5,4

3385

7529

45%

Sources: enquête de terrain pour les effectifs et recensement 2003 RGPH pour la population

Enseignement primaire

L'école primaire est le seul service disponible dans toutes les sections de la commune. Ainsi, un peu plus d'un enfant sur deux va à l'école primaire dans la commune.

Le phénomène de la scolarisation tardive identifié depuis les années soixante-dix est toujours très présent dans la commune. D'une manière générale, la scolarisation tardive des jeunes enfants de la commune s'explique par la difficulté économique des parents qui retarde l'insertion d'une partie des enfants dans le système scolaire et l'inaccessibilité des écoles qui oblige les parents a attendent que les enfants soient suffisamment autonomes pour parcourir distance entre leur domicile et l'établissement scolaire.

Cependant, l'école primaire présente de nombreux problèmes tant du point de vue de la qualité de l'enseignement que du nombre d'accès à une éducation gratuite. En effet, même si le taux de scolarisation primaire augmente mais elle n'a pas été accompagnée d'une amélioration de la qualité et le nombre d'institutions publiques est si faible qu'à peine 20% des enfants démunis ont accès à une éducation gratuite.

Enseignement secondaire et 3ème cycle

Au niveau de la scolarisation au 3ème cycle secondaire, les taux sont nettement plus bas (bien que nous ne disposions pas de chiffres réels sur la commune). Cette situation s'explique, d'une part, par l'insuffisance des établissements secondaires (La commune dispose aujourd'hui de 19 établissements enseignant de la 7ème à la 9ème Année fondamentale, et de 5 poursuivant de la 3ème au baccalauréat), mais aussi et surtout aux contraintes additionnelles d'accès à l'éducation secondaire: coût (4 nationales, 2 communautaires et 11 privées) et l'éloignement des infrastructures scolaires (5 dans la 1ère section, dont 2 nationales et 3 privées; un établissement national à la 2ème section; un établissement communautaire à la 3ème section; et les autres établissements se trouvent au bourg dont une nationale, une communautaire et 8 privées).

Ces chiffres démontrent que les écoles secondaires se concentrent beaucoup plus dans le bourg que les sections communales, ce qui rend leur accès plus difficiles aux enfants des sections communales. Après les études primaires, ils ont le choix entre deux alternatives: arrêt des études classiques ou migration (vers le bourg ou encore plus vers la capitale ou vers les villes régionales la plus proche).

Enseignement professionnel

La commune dispose de 19 centres professionnels pourvus de 78 professeurs (dont 36% de femmes) pour 568 élèves (soit en moyenne 7 élèves par professeur). Deux de ces écoles travaillent avec le programme élaboré par l'INFP (Institut National de Formation Professionnelle): l'Ecole Professionnelle Béthel et celle de Martin Porrès, toutes deux au bourg, associées à des écoles classiques et soutenues par des missions religieuses (baptiste et catholique respectivement). Aucune des écoles professionnelles n'est publique, ce qui constitue un handicap pour la population pauvre de la commune.

Au niveau de la répartition géographique, il faut noter que les 4ème et 6ème sections sont totalement dépourvues de centres professionnels. Les institutions les plus importantes sont situées au bourg.

Les enseignements prodigués par ces 19 centres passent par l'art ménager en premier lieu (pâtisserie, broderie, coupe, art floral) pour 17 d'entre eux, puis les métiers artisanaux traditionnels (maçonnerie, ébénisterie) et parfois modernes (plomberie, électricité). Pour ces métiers artisanaux, 3 centres leur sont réservés (1ère et 3ème section), et 7 autres partagent cet enseignement avec celui de l'économie domestique. Les matières disciplinaires classiques sont parfois enseignées en parallèle (français, mathématiques, arithmétique, anglais) ainsi que les cours de savoir-vivre. Deux des écoles fournissent enfin des cours de musique, dont l'une est spécialisée dans ce domaine (Porrier, 5ème section), et 2 écoles du bourg fournissent des cours de nouvelles technologies (informatique, photo, vidéo).

Ainsi, plus d'un - en raison de l'absence d'un centre professionnel dans leur section communale ou de l'éloignement de ce centre, additionné par un manque de revenu - ont appris informellement en travaillant dans un petit atelier pour un patron-boss ou sont restés sans rien apprendre.

Déperdition scolaire

L'un des problèmes majeurs que connaît l'éducation au niveau de la commune est la déperdition scolaire77(*). Il est bien connu que les élèves qui entrent dans la première année d'un cycle d'enseignement ne terminent pas tout ce cycle dans un minimum de temps prescrit. Certains abandonnent leurs études avant d'arriver à la fin du cycle, d'autres arrivent à la fin seulement après avoir doublé une ou plusieurs classes.

La déperdition scolaire consiste donc dans les abandons et le doublement. On appelle:

· Abandon (ou désertion scolaire) le fait de quitter l'école avant la fin des études correspondant à un degré d'enseignement donné ou à un point intermédiaire ou non terminal d'un cycle d'enseignement;

· Redoublement (ou doublement) le fait pour un élève de rester dans la même classe et d'accomplir le même travail que l'année précédente.

Les abandons sont parfois provisoires; souvent un élève qui a interrompu ses études les reprend un peu plus tard, soit dans la même classe, où il était inscrit, soit dans la classe immédiatement supérieure. Les raisons d'abandon des études sont d'ailleurs multiples:

- L'éloignement de certaines écoles joue un rôle primordial. En effet, beaucoup d'élèves sont obligés de parcourir des kms à pied. Comme ces enfants sont, le plus souvent, pas nourris à l'école, ils sont de retour à la maison exténués et découragés par ces exercices pénibles et quotidiens qui ne leur rapportent peu ou pas de satisfactions dans l'immédiat.

- Les activités agricoles, à certaines époques de l'année, représentent également une contrainte. Les enfants sont obligés d'aider leur parent à certaines activités telles que le semis et la récolte. Cette interruption crée un handicap sérieux à la poursuite de leurs études et se transforme souvent en arrêt définitif par suite de leur découragement.

- Les conditions d'installations insuffisantes dans les écoles ... créent une ambiance inadéquate à une bonne réceptivité. Les élèves sont inconfortablement assis, dans l'impossibilité d'écrire correctement, les cahiers sont souillés, ils échouent fréquemment aux examens, doublent leur année et finissent par se lasser de venir en classe. L'instituteur ne peut, avec un effectif pléthorique consacrer un temps suffisant à chaque enfant, d'où négligences certaines dans les soins à apporter aux cahiers, à la préparation des leçons.

- Le niveau économique très bas des parents explique aussi la tendance à l'abandon et le faible taux de scolarisation. Beaucoup de parents ne peuvent pas subvenir à la longue aux besoins de l'enfant (écolage, fournitures, habillement, etc) et de ce fait n'envoient plus l'enfant à l'école. Aussi, les faibles moyens du secteur public font que la majorité des écoles se trouvent dans le secteur privé, d'où l'impossibilité pour un grand nombre de fréquenter un établissement scolaire.

Fréquentation scolaire

Le faible taux de scolarisation de certaines sections communales montre clairement que le taux de fréquentation scolaire reste encore très insuffisant pour l'ensemble de la commune. Ceci s'explique surtout, d'une part, par le manque d'établissement public que possèdent les sections communales (notamment 4ème, 5ème, 6ème et 7ème sections communales), d'autre part, la proximité des établissements scolaires.

Tableau 9: Répartition des écoles nationales et taux de scolarisation

Section

Superficie (km²)

Superficie moyenne couverte par une école

Ecoles nationales

Taux de scolarisation

1ère

136

2,5

7 nationales

98%

2ème

105

2,3

5 nationales

89%

3ème

100

2,6

3 nationales

139%

4ème

32

1,3

2 nationales

88%

5ème

32

1,5

1 nationale

77%

6ème

31

2,4

1 nationale

72%

7ème

48

2,7

2 nationales

50%

Bourg

2

0,1

3 nationales

193%

Commune

484

2,1

24 nationales

96%

Sources: IHSI pour les superficies et enquêtes de terrain, mars 2007.

Par ailleurs, la mauvaise perception que les parents ont de l'offre éducationnelle et les activités agricoles représentent également des contraintes à la scolarisation des enfants.

Enfin, le taux de fréquentation scolaire varie également selon les sections communales. Ainsi, les sections communales les plus déficients sont: 7ème, 6ème, 5ème et 4ème section, si l'on tient compte des taux de scolarisation.

Le problème de la formation des maîtres

En ce qui concerne la formation des maîtres, la situation est catastrophique. Ces enseignants sont dans l'ensemble pas qualifiés et ceux qui le sont ne possèdent pas une connaissance approfondie des matières qu'ils enseignent, ignorant aussi bien les techniques pédagogiques adéquates78(*).

Malgré tout, le système souffre d'un manque de motivation des maîtres lié à leur faible rémunération et agit en conséquence sur le temps qu'ils consacrent à leur ouvrage. Ces faibles salaires accroissent l'absentéisme, génèrent un effet démoralisateur et déresponsabilisant, encouragent l'incurie et l'embauche de personnes peu qualifiées. Les salaires versés

n'encouragent nullement le renouvellement ni le recrutement de nouveaux enseignants ni même

la persistance dans ce métier. Ces enseignants sont souvent payés en retard. Dans leur très grande majorité, ces enseignants vivent dans la pauvreté.

Proximité des infrastructures scolaires et mode de transport

L'éloignement des établissements scolaires joue un rôle primordial dans la non-scolarisation des enfants et l'analphabétisme qui pullule dans les sections communales. En effet, beaucoup d'enfants de Leban (7ème section) ne fréquentent plus l'école depuis 10 ans à cause de l'éloignement des écoles79(*). Les résultats du taux de scolarisation ont révélé des indices importants sur le problème de la proximité des écoles. On constate que les sections communales (4ème, 5ème, 6ème et 7ème section) ont les plus faibles taux de scolarisations à cause, d'une part, de l'éloignement des établissements scolaires et, d'autre part, du manque d'établissement public. A noter que les 4ème, 5ème, 6ème et 7ème sections n'ont pas d'établissement secondaire, les habitants de ces sections sont obligés de se rendre jusqu'au bourg ou dans une autre section pour

fréquenter un établissement secondaire. Parallèlement, les 4ème et 6ème sections sont totalement dépourvues de centres professionnels. Par ailleurs, les 4ème et 5ème sections ne disposent pas de centres d'alphabétisation.

L'école primaire constitue le seul service disponible sur place dans toute la commune et avec une large différence entre le bourg et les sections communales. Globalement, le fait que l'utilisation d'un engin motorisé soit plus élevée dans les sections communales résulte du fait que les populations des sections vivent beaucoup plus éloignées de ces services que les populations du bourg. Néanmoins, malgré ce plus grand éloignement, une forte proportion de la population des sections doit effectuer ses déplacements à pied pour atteindre les différents services. En particulier, on peut noter le cas de la 4ème et 5ème section qui possèdent plusieurs habitations accessibles uniquement à pied. Toute la 5ème section au dessus de Porrier (au sud) n'est desservie par aucune piste praticable en engin motorisé. Il existe aussi des habitations dans la 1ère section qui ne sont pas accessibles en véhicule motorisé (Fonlectune, Gombo).

* 74 On constate en moyenne sur toute les écoles recensées 34 élèves par maître, avec une pointe à 38 pour la 2ème section (qui compte plus d'écoles nationales que les autres sections). Page 73 du diagnostic descriptif de la commune de Jean Rabel, Janvier 2007.

* 75 On dénombre 956 maîtres pour 1323 classes (soit un déficit de 367 maîtres par rapport au nombre de classes); 26% des écoles recensées disposent d'un maître par classe. Au niveau des écoles nationals, 7 d'entre elles sur les 23 existantes (soit 30%) disposent d'un maître par classe. Page 72 du diagnostic descriptif de la commune de Jean Rabel, Janvier 2007.

* 76 Les salles de classe ont des effectifs pléthoriques, supérieur à 50. Parmi les 33 écoles surchargées, 16 sont des écoles publiques, ce qui montre d'une part l'intérêt des familles pour les écoles publiques, d'autre part le grave problème de resources économiques qui mine ces dernières. Page 72 du diagnostic descriptif de la commune de Jean Rabel, Janvier 2007.

* 77 On ne dispose pas de chiffres pour la déperdition scolaire

* 78 Source : Département du Nord-Ouest, Rapport diagnostic PDC Jean Rabel, mars 2007.

* 79 Source : Département du Nord-Ouest, Rapport Diagnostic PDC Jean Rabel, mars 2007.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard