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La lutte contre la pauvreté dans les sections communales de Jean Rabel: Conditions de développement rural

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par Jhon Réginald RODNEY
Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince - Licence 1999
  

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3.1.7. Santé

La structure administrative de la santé de la commune est coiffée par la Direction Sanitaire qui coordonne et supervise tous les programmes et activités des institutions sanitaires. Elle arrive difficilement à jouer ce rôle vu son personnel réduit et les moyens disponibles précaires.

Bien que la commune soit pourvue d'institutions de santé, la situation sanitaire est critique. En dehors de la dégradation de la vie de la population, qui n'arrive pas dans certains cas à couvrir les dépenses de santé, d'autres éléments très convaincants peuvent expliquer l'état déplorable de la situation sanitaire de la commune:

La quasi-absence d'infrastructure sanitaire

La commune, en ce qui concerne les besoins d'une population en constante augmentation, souffre d'une pénurie d'équipements sanitaires de façon dramatique. L'hôpital et les dispensaires sont sous-équipés ou très mal équipés, ne disposant que du strict minimum où même ce strict minimum est insuffisant et inadéquat. Les infrastructures qui existent, en y incluant les équipements médicaux, à cause de l'absence d'une politique d'entretien et d'un manque flagrant de ressources financières, sont dans un état de délabrement et sont mal gérées, à l'image de l'économie haïtienne. Aucune priorité n'est accordée à la formation d'un personnel chargé de l'entretien et des réparations, aggravant encore plus la détérioration matérielle. Non seulement, les infrastructures sanitaires sont insuffisantes et en mauvais état, mais elles sont réparties géographiquement de manière très inégale, créant ainsi des déséquilibres entre le bourg et les localités rurales.

Tableau 10: Situation des équipements et des infrastructures sanitaires fonctionnelles par section communale

Infrastructures

1ère Lacoma

2ème Guinaudée

3ème Vielle-Hatte

4ème Lamontagne

5ème Dessources

6ème Grande-Sources

7ème Diondion

Bourg

Total

Hôpital

0

0

0

0

0

0

0

1

1

Dispensaire public

0

0

1*

1

0

0

0

0

2

Dispensaire privé

0

1**

0

0

0

0

0

0

1

Dispensaire communautaire

8

6

2

1

1

0

3

0

21

Clinique Privée

1***

0

0

0

0

0

0

0

1

Sources: Données des enquêtes

*Bord-de-mer, **Croix-Sauval, ***Clinique Materno-infantile (Fond Lectine)

4 des dispensaires communautaires sont cogérés par l'église catholique

Lacoma est la seule section où le nombre de dispensaires est suffisant pour la population soit respectivement 8 ce qui équivaut à un dispensaire pour 489 familles.

La carence est beaucoup plus accentuée pour la 5ème et la 6ème section communale en terme d'infrastructures sanitaires. Dans ce cas, certains malades sont obligés de se rendre jusqu'au bourg pour se faire soigner.

Au niveau de la qualité des infrastructures, la situation est précaire au niveau de la plupart des dispensaires, à commencer par l'eau courante en passant par la disponibilité de matériels pour aboutir à un problème de manque de médicaments essentiels.

Ce manque d'infrastructure dans les sections communales est doublé d'une rareté/de crise d'ambulance (A ce propos, deux ambulances sont disponibles au niveau de l'hôpital: Notre Dame de Paix.) et d'un personnel médical minimal qui travaille dans des conditions souvent pénibles, ce qui complique gravement le cas des malades.

L'insuffisance du personnel médical

L'insuffisance du personnel de la santé est comparable à la situation de sous-équipement de l'infrastructure sanitaire. Le nombre de personnel disponible n'arrive pas à couvrir rationnellement toute la commune.

Tableau 11: Personnel de santé

 

1ère Lacoma

2ème Guinaudée

3ème Vielle- Hatte

4ème Lamontagne

5ème Dessources

6ème Grande Source

7ème Diondion

Bourg

Total

Docteur

1

0

0

0

0

0

0

7

8

Dentiste*

2

1

2

3

2

2

2

2

16

Infirmière

1**

1

0

0

0

0

1

0

2

Laborantin

1

3

0

0

0

0

0

4

8

Auxiliaire

16

9

5

3

2

0

9

20

64

Agent de santé

36

29

19

12

16

13

21

1

147

Colvol*

1

5

2

0

0

0

0

0

8

Matrone

103

119

73

18

62

71

64

12

522

Médecin traditonnel

49

38

73

19

83

65

52

13

392

Sources: Données de l'enquêtes/Programme Santé-ID

*Sont pris en compte les dentistes et les arracheurs de dents à la fois

**Disponible, mais ne travaille pas dans le système

Huit médecins dont 7 au bourg si on tient compte des 4 médecins cubains sont prévus pour 108738 habitants. A noter que Lacoma est la seule section où le service d'un médecin en poste est assuré, où le nombre d'auxiliaires est suffisant pour la population soit respectivement 16 ce qui représente un auxiliaire pour 244 familles. La faiblesse se situe surtout au niveau de la disponibilité de ce seul médecin pour une population estimée à 27427 habitants.

La carence est beaucoup plus grave pour les autres sections communales où 13500 familles doivent se contenter du service d'un médecin basé au bourg pour se faire soigner.

A côté, de ces faiblesses, il faut noter également le problème de la formation du personnel des dispensaires, de l'irrégularité de plusieurs membres du personnel soignant et de l'évacuation des malades dans des cas d'urgence.

Le coût des services et le prix des médicaments

En plus de l'insuffisance du personnel médical et l'éloignement des centres de santé, le coût des services et le prix des médicaments constituent également un facteur d'analyse déterminant dans la situation sanitaire de la commune.

Le coût des services de santé est tellement élevé dans la commune qu'une frange importante de la population des sections préfère se faire soigner par les médecins feuilles, les hougans, les mambos et les bôkô.

Parallèlement, le coût de l'assistance aux femmes enceintes par un personnel médical devient de plus en plus exorbitant pour les usagers à cause des multiples analyses prénatales et les ordonances de produits pharmaceutiques souvent très chers.

Malgré la présence d'une banque de médicaments (BMF: Banque de médicaments du Far-West) rattachée à l'HNDP de Jean Rabel (Hôpital Notre Dame de Paix de Jean Rabel), les médicaments prescrits par l'hôpital (et les différents dispensaires) ne se trouvent pas facilement et lorsqu'on en trouvent ils sont trop chers pour les usagers.

Pour finir, il faut signaler après les inondations du mois de novembre 2006, à peine 1 patient sur 2 arrive à avoir une consultation. Ceci est dû, d'une part, à une forte affluence de la population qui préfère se faire soigner par les médecins traditionnels, et d'autre part, au coût élevé des médicaments.

Nutrition et état nutritionnel des enfants et des femmes

La malnutrition constitue un problème majeur de santé dans les sections communales. Les enfants défavorisées, particulièrement à Fond-Ramadou, demeurent les premières victimes de la sous-alimentation. Le problème est que, le revenu familial est insuffisant pour faire face aux besoins normaux d'alimentation80(*). De ce fait, la sous-alimentation représente ainsi un sérieux

problème pour les enfants qui sont donc très vulnérables aux infections et manifestent souvent des signes de retard de croissance physique et psychique.

En plus de la malnutrition des enfants, l'état de santé des mères défavorisées est très précaire, présentant souvent des cas d'anémies importants. D'une façon générale, la population des sections fait face à une faible consommation de calories et de protéines, car elles ont difficilement accès aux zones de bonnes productions (et le prix des denrées est trop chèr pour les démunis).

Accès et distance par rapport aux établissements de santé

Le premier problème constaté dans la commune quant aux soins de santé est leur éloignement. La grande superficie de la commune fait qu'il est difficile pour les habitants des sections d'accéder aux services de santé du bourg (éloignement, coût exorbitant des transports à moto-taxi). Certaines sections n'ont accès à aucune structure de santé de proximité en témoigne la 6ème section.

Les différentes sections communales (2ème, 3ème, 4ème, 5ème, 6ème et 7ème section) doivent se contenter du service d'un médecin basé au bourg, ce qui oblige dans certains cas à un malade de parcourir jusqu'à 37 km de mauvaises routes à des prix exorbitants (exemple d'un malade qui partirait de Boucan Patriot/Laréserve/3ème section pour se rendre au bourg et qui paierait 400 gourdes en taxi moto). Cet état de chose fait ressortir un sérieux problème de service de proximité au niveau de la majeure partie des sections communales de Jean Rabel. Les dispensaires qui sont sensés jouer le rôle d'une unité de premier niveau, donc de premier soin sont dans la majeure partie des cas, très éloignés de la population et lorsqu'ils existent sont pour la plupart sous-équipés et mal gérés.

Par ailleurs, certains malades sont obligés très souvent de se rendre à un établissement de santé à dos d'animaux quand ils possèdent ce moyen de transport sinon ils s'y rendent à pied, après des heures de marche.

* 80 A cause de la formation des ravines et de l'état lamentable des routes qui rend difficile l'écoulement des produits vers la 7ème section, voir aussi le diagnostic descriptif de la commune de Jean Rabel élaboré par le département du nord-ouest en Janvier 2007.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld