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Etude de l'aide publique au développement de la france au mali: cas de l'éducation

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par Aboubacar Keita
Université de Bamako - Maitrise 2009
  

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Conclusion 

Conclusion générale :

La question de la capacité de l'aide à promouvoir la croissance et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement est au coeur des réflexions de la communauté internationale. A la fin de la précédente décennie dominait la thèse selon laquelle l'efficacité de l'aide dépendait essentiellement de la qualité des institutions et de la politique économique des pays aidés, elle-même supposée sans grande relation avec l'aide reçue. De nos jours plusieurs recherches scientifiques ont montré que l'efficacité de l'aide dépend aussi de la vulnérabilité des pays aux chocs extérieurs ou les sorties de guerres.

Puisque les déterminants de l'efficacité de l'aide au développement sont multiples, il est normal que les donneurs fondent l'allocation géographique de leur aide sur des critères variés. De plus, leur aide peut légitimement répondre à des objectifs qui ne sont pas seulement la croissance des pays aidés, ni même la réduction de la pauvreté. Ça peut-être l'encouragement de la démocratie ou du respect des droits de l'homme, la prévention des conflits armés, la protection de l'environnement, ou encore l'expression de solidarités particulières du fait d'une proximité géographique (qui fait du développement des pays considérés un enjeu stratégique pour les donneurs), des liens historiques tissés par un passé colonial ou le partage d'une même langue. La prise en compte de ces liens est d'autant plus justifiée qu'en général ils facilitent le dialogue entre donneurs et receveurs, contribuant ainsi à l'efficacité de l'aide.

En ce qui concerne la politique de coopération internationale de la France pour le développement du secteur éducatif au Mali, l'analyse conduit qu'elle se contente simplement d'accompagner l'Etat central dans son action. Cela se caractérise par une totale centralisation des appuis financiers, un soutien aux renforcements de capacités au niveau du Gouvernement et une relation avec les acteurs ONG et société civile quasi-inexistantes, qui contribuent au budget du secteur.

La concentration de l'aide française dans le secteur de l'éducation conclu dans le DCP appelle un effort financier accru sous peine de ne plus être qu'un bailleur de fonds de deuxième rang par rapport non seulement à la Banque mondiale mais aussi à d'autres partenaires bilatéraux (en particulier canadiens, néerlandais et américains) jusqu'alors peu présents mais qui mobilisent désormais, dans ce pays, des financements de plus en plus importants. La France peut contribuer également, dans le cadre du FED, à l'identification des programmes européens d'appui à la lutte contre la pauvreté au Mali en veillant à une prise en compte des questions éducatives, et ceux parallèlement aux concours budgétaires globaux en appui aux stratégies de réduction de la pauvreté de l'UE.

A côté de l'accroissement nécessaire des crédits destinés à l'éducation, la stratégie et la mise en oeuvre de l'aide française dans l'éducation se cherche toujours, naviguant entre traditions d'intervention projet, directives venant d'en haut pour une intervention dans la promotion voire la défense du français et contexte d'une aide au développement en mutation.

En effet l'analyse a permis d'atteindre les objectifs fixés de la recherche à savoir comprendre l'aide publique au développement de la France au Mali, son évolution et son efficacité dans le secteur éducatif. Les hypothèses ont été vérifiées dans la deuxième partie à travers le financement de quelques projets de développement du secteur par la France et l'augmentation du taux de scolarisation de 71% en 2005/2006 à 80,3% en 2007/2008 ce qui promet d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.

Les critères et les cadres pour aboutir à une amélioration de la qualité de l'aide existe mais semble faire craindre à la France de devenir un PTF comme un autre. L'idée d'une exception française n'est en soi pas mauvaise à condition qu'elle soit tournée vers le progrès et non le conservatisme.

Enfin nous sommes tout à fait conscient des limites de notre contribution à l'étude de ce sensible et vaste thème : Etude de l'aide publique de la France au Mali : cas de l'éducation.

En effet nous espérons à travers cette étude avoir modestement éclairé les lecteurs sur ce sujet important, surtout du point de vue des réalités de l'aide publique au développement et celle de la France. Il ne faut pas voir un rejet total de ce qui a été produit et de ce qui se déroule actuellement. Il ne faut pas non plus considérer que les autres font mieux que la France. Il faut juste y voir une recherche qui a essayé de mettre en lumière certaines initiatives intéressantes dont la France devrait s'inspirer, parfois sur le fond, parfois sur la forme.

Les recommandations :

Puisque la notion d'efficacité renvoie à la capacité d'atteindre les objectifs poursuivis, et de faire à moindre coût, la première exigence pour améliorer l'efficacité de l'aide française est de mieux appréhender son coût budgétaire et de s'entendre sur les objectifs de l'aide. C'est un vaste chantier, puisque les objectifs sont multiples et rarement explicités, et les coûts, c'est-à-dire l'implication du contribuable, ne sont pas transparents, tant sont nombreux les centres de décisions et les points d'application de l'aide. C'est aussi un chantier qui dépasse le seul cadre français, tant au niveau des motivations de l'aide, qui impliquent certaines formes de coordination internationale, que les statistiques de l'aide, dont la collecte et la transmission sont confiées au Comité d'Aide au Développement de l'OCDE. De la réflexion sur les motifs de l'aide et de l'analyse des critiques de l'aide française qui nous ont paru pertinentes, nous tirons ensuite certaines recommandations concrètes pour l'aide française. Celles-ci peuvent être mises en oeuvre sans réforme radicale de l'APD française, mais supposent des changements importants, dans la pratique de l'aide, tant dans le domaine de son allocation géographique, de ses modalités, de ses domaines d'application et du rôle des acteurs, en particulier l'AFD.

-- Une clarification des statistiques de l'aide française :

La première condition pour une plus grande efficacité de l'aide au développement de la France serait évidemment d'avoir une vue synthétique de ses différentes formes et du coût budgétaire de chacune d'elles.

-- Une clarification des objectifs de l'aide française, justifiant un partage entre aide multilatérale et bilatérale :

L'APD poursuit d'abord très clairement un objectif éthique d'équité et de solidarité, qui conduit à penser l'aide comme l'amorce d'une politique sociale mondiale visant à promouvoir une distribution plus équitable des revenus, pour le présent et pour l'avenir en aidant au développement des pays les plus pauvres.

-- Une conditionnalité de performance pour l'aide budgétaire :

Dans les pays dont la gouvernance serait jugée satisfaisante, la France devait accroître la part de son aide budgétaire, domaine où elle est en retrait par rapport au Royaume-Uni. Elle devrait simultanément renoncer à affecter ses dons à des dépenses publiques spécifiques et abandonner sa conditionnalité traditionnelle, fondée sur des mesures de politique économique.

-- Le maintien de l'aide projet et l'extension des projets d'intégration régionale, en particulier dans les pays de faible gouvernance :

La France ne doit pas renoncer à l'aide projet parce qu'elle est porteuse d'un transfert de connaissance irremplaçable, et devrait démarrer prépondérante dans les pays de haute gouvernance. Deux points sont importants, que le contrat passé avec le destinataire de l'aide soit parfaitement explicite, ce qui implique là aussi une obligation de suivi et de résultats,et que la gestion des projets évite toute action qui nuise au renforcement des institutions nationales comme de court-circuiter l'administration locale.

-- Un accroissement des flux d'aide à destination des pays en développement :

Pour que les différentes recommandations présentes aient jusqu'ici une véritable portée, il faudrait sans doute modifier l'importance relative des domaines d'application de l'aide ainsi que le cadre institutionnel de l'Agence Française de Développement.

-- Libertés et contraintes de l'aide au développement :

L'action de l'AFD, devrait s'inscrire dans le cadre d'un contrat d'objectifs passés avec la puissance publique qui fixerait les grandes options et objectifs stratégiques de l'aide au développement et définirait les grandes zones géographiques dans lesquelles ces objectifs sont poursuivis. Simultanément l'AFD devrait avoir la liberté de choisir le volume et les modalités de ses interventions pays par pays. Cette solution aurait l'avantage, en reconnaissant que l'aide de la France est une composante indissociable de sa politique étrangère comme nous l'avons précédemment souligné, de dissocier la gestion de l'aide pays par pays et sa mise en oeuvre au jour le jour du cadrage politique et stratégique de l'effort d'aide. Autrement dit, la tutelle exercée par l'exécutif gouvernemental devrait être renforcée au niveau de la stratégie globale, mais disparaître dans la gestion quotidienne de l'aide.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry