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Etude de l'aide publique au développement de la france au mali: cas de l'éducation

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par Aboubacar Keita
Université de Bamako - Maitrise 2009
  

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Chapitre 1: L'aide aux projets éducatifs au Mali

Section 1 : Projets financés par la France au Mali dans le secteur :

En 2005, la France a financé 19 projets à travers l'AFD dans le pays dont le montant s'élevait à 18millions d'euros entre autres le PPEB (projet de promotion de l'éducation de base dans la région de Mopti et le PAOEFM (programme d'amélioration de l'offre de l'éducation de base dans le district de Bamako).

Le programme Regards Croisés adopté en 2002 par l'Université de Bamako est un projet financé par la France à travers l'ambassade qui a permis à une dizaine d'étudiants de faire des stages de formation en France.

La coopération universitaire est soutenue par le pays en se déclinant en accord interuniversitaire, en bouses de stage comme par exemple le Regards Croisés qu'on a évoqué précédemment, du programme d'excellence 300 jeunes et le programme TOKTEN qui est conduit par le PNUD.

En plus de ces projets on peut ajouter le grand programme de l'éducation, aujourd'hui au pays (PRODEC) où tous les citoyens se basent pour améliorer le secteur et il lui a été attribué la charge de la refondation du système éducatif. Le programme bénéficie de la contribution de plusieurs bailleurs de fonds, mais celle de la France est la question du thème. En regardant tous ceux qu'on a cités plus haut il est évident que le pays fait des efforts pour l'amélioration du système mais il est à savoir si ces efforts sont récompensés, c'est-à-dire les aides allouées au secteur par la France servent à quelques choses, sans oublier qu'il est parmi les pays les plus pauvres de la planète et avec un taux de scolarisation faible. Malgré tous ces concours des puissances, la progression est lente sur toutes les données, alors quels sont les facteurs qui expliquent cette inefficacité ou non dans le secteur ? Pour répondre à la question pertinente, on passe à faire comprendre les critères d'évaluation de cette efficacité dans le secteur.

Section 2 : Les critères d'évaluation de l'efficacité de l'aide

I°) Les critères d'évaluation de l'aide :

L'efficacité de l'aide comme on a souligné avant est au centre des préoccupations des grands pays, pour tous les acteurs. Cette situation est aujourd'hui structurée autour de quatre principes de la Déclaration de Paris du 8 mars 2005 sur l'efficacité de l'aide : appropriation, harmonisation, alignement, gestion axée sur les résultats et responsabilité mutuelle.

II°) Analyse récente de l'efficacité de l'aide par l'AFD sur l'éducation au Mali :

Pour le Mali la politique sectorielle en matière de l'éducation est définie dans un programme décennal et mis en oeuvre par des plans d'investissements triennaux (PISE). La reforme du secteur éducatif malien vise les objectifs du millénaire pour le développement et en particulier celui de la scolarisation universelle. La deuxième phase du PISE (2007-2011) donne la priorité à l'éducation de base et la formation professionnelle conformément à l'initiative Fast Track (l'initiative multilatérale de soutien à l'enseignement dans les pays à faible revenu) à laquelle a adhéré le Mali. Le Pays a ainsi enregistré de fortes progressions de ses taux de scolarisation. Le taux brut de scolarisation de l'enseignement fondamental 1er cycle est ainsi passé de 48% en 1998 à 76% en 2006.

Toutefois, la qualité des apprentissages, la persistance de fortes inégalités régionales, l'inadéquation entre les sortants au système et les besoins du marché de l'emploi restent des défis à relever. En outre pour les cinq critères de l'efficacité de l'aide que les bailleurs ont défini lors de la Déclaration de Paris, l'Opérateur pivot de la Coopération française a fait une étude sur le secteur au Mali en 2007 et obtint les résultats suivants :

a°) Appropriation :

Le programme PISE a fait l'objet d'une préparation approfondie, mobilisant études, évaluations et simulations économiques. Sa mise en oeuvre est suivie dans le cadre partenariale de l'éducation, placé sous la présidence du gouvernement et association des personnalités maliennes de haut niveau (conseillers des ministres, directeurs d'administrations centrales, techniciens) ainsi que les bailleurs de fonds.

b°) Alignement :

Le gouvernement du Mali et les partenaires techniques et financiers du secteur ont élaboré les mécanismes conduisant à la mise en place d'une aide budgétaire sectorielle destinée à financer le PISE II, dont le premier versement a été effectué en 2006. Par principe, l'aide budgétaire sectorielle consacre le respect du principe d'aligner en faisant transiter les fonds par le budget national. La capacité de l'administration à mettre en oeuvre le PISE II est rapidement apparu comme une question centrale , dont une des solutions passe par un programme de renforcement des capacités , éventuellement financé via par un fond commun dédié multi bailleurs.

c°) Harmonisation :

Depuis 2007, un exercice de division est en cours. Conformément au code de conduite européen. Impliqué dans l'exercice ; l'AFD est devenue en 2007 « chef de fil » des bailleurs du secteur de l'éducation et coprésidente du cadre partenarial, relayée en 2008 par l'UNESCO. A ce jour plus d'une quinzaine de bailleurs sont actifs dans le secteur. Ce qui amplifie le dialogue et multiplie les procédures. Une spécialisation par ordre d'enseignement (primaire, supérieur...) ou par thématique parcouru pour intervenir de manière plus concertée, facilitant la gestion et améliorant la répartition des financements.

L'AFD pourrait envisager de concerter ses ressources sur les thèmes ou elle intervient de façon plus soutenue : formation initiale et continue des enseignements techniques et formation professionnelle.  

d°) Gestion axée sur les résultats : 

La mise en place de l'aide budgétaire sectorielle s'accomplit de mécanisme de suivi reposant sur gille d'indicateur de performance annuelle, des rapports techniques et financiers, la revue des dépenses publiques du secteur ainsi qu'un rapport d'audit des dépenses du programme . Le suivi déclenche une partie des décaissements dépendant de l'atteinte des objectifs sectoriels. Des limites apparaissent néanmoins car les indicateurs : de scolarisation progressent moins vite que prévu et les disparités ou les difficultés en matière de qualité ne résolvent pas. Cette question renvoie à celle de la prévisibilité des financements : le pays sera d'autant plus enclin à financer des activités essentielles qu'il sera certain des ressources dont il disposera à long terme.

e°) Redevabilité mutuelle :

Le cadre partenarial de l'éducation au Mali a réussi à établir un véritable dialogue entre les autorités nationales et les bailleurs, permettant de forger une vision commune de la situation. Dans ce cadre, des réunions mensuelles et des commissions thématiques valident les principaux documents relatifs au PISE (politique sectorielle. suivi des activités annuelles, valident des rapports d'étude et d'audit du secteur ...)

L'étude de l'AFD sur l'approche sectorielle de l'éducation conclura au programme sectoriel éducatif au Mali et son cadre partenarial devrait offrir les moyens d'atteindre les objectifs du millénaire dans l'éducation. Toutefois; les résultats observés par les chercheurs français font apparaître des incertitudes. L'efficacité de l'approche sectorielle serait renforcée par :

. Le renforcement des capacités de l'administration,

. Une redéfinition de l'affectation des ressources extérieures,

. La spécialisation accrue des bailleurs pour mieux ouvrir le secteur,

. Une meilleure prévisibilité des fonds et des décaissements.

Chapitre 2 : La coopération française dans le secteur de l'éducation au Mali

La poursuite du développement du secteur éducatif dans le pays pour atteindre les objectifs de l'EFT en cohérence avec ceux énoncés dans le CSCRP nécessitait l'élaboration d'une politique sectorielle cohérente, construite sur la base des forces et faiblesses constatées du système éducatif en matière d'accès, de qualité et de gestion et sur une allocation judicieuse des ressources nationales inter et intra sectorielles. Cette politique sectorielle a porté une étude de l'AFD déjà évoquée précédemment. Ce chapitre portera sur les résultats des différents projets appuyés par la France au Mali. Le thème a déjà donné une idée sur l'aide au développement aux lecteurs mais une question pertinente à savoir pourquoi tant d'effort pour les pays pauvres (c'est-à-dire pourquoi l'aide au développement) ?

I°) Pourquoi la question d'aide au développement :

L'aide au développement n'a jamais été aussi importante (en proportion du PNB des pays donneurs) que pendant la guerre froide, alors qu'elle constitue aujourd'hui un enjeu financier, économique, social et géopolitique majeur pour les deux parties prenantes12(*) (Donneurs et Receveurs). La réponse à cette question est très simple dans le contexte naturel « on aide parce qu'on doit aider »13(*). On aide car l'aide est un moyen aujourd'hui de conserver les pays dans le camp occidental, mais également de conforter les liens historiques noués durant la période coloniale. C'est ainsi qu'au début des années soixante que l'aide au développement a atteint 0,5% du produit national des pays occidentaux. Le seul pays qui a dépassé ce pourcentage a été les Etats-Unis avec une contribution de 0,6 du PNB en 1963)14(*). Cette proportion a ensuite décliné pour se situer un peu au-dessus de 0,3% durant les années quatre vingt. Aujourd'hui l'aide de la France par rapport à son PNB est à 0,5% et elle annonce pouvoir augmentée à 0,7% d'ici 2010. Cette contribution pour le développement au Monde a initié et appuyé combien de projets éducatifs au Mali ?

II°) L'intervention de la France dans le programme :

La coopération française était présente au Mali bien avant l'élaboration du programme dans le domaine de l'enseignement fondamental avec le « projet d'appui à l'enseignement fondamental (PAEF) », conduit de 1995 à 2000 et financé par le Fonds d'Aide et de Coopération (FAC).

La France a soutenu cette première phase du programme à partir de 2001 dans le projet « d'appui au PRODEC » en se fixant à l'époque quatre priorités :

- rendre l'école accessible à tous dans les brefs délais (l'objectif étant de scolariser 95% des enfants de 7 à 12ans d'ici 2010),

- améliorer la qualité de l'enseignement par une politique adaptée de formation des maîtres, de mise à disposition des matériels didactiques et de reforme des programmes,

- réduire l'iniquité interne du système en augmentant la part des ressources publiques allouées à l'éducation de base,

- améliorer la gestion et le pilotage du système éducatif en déconcentrant les services et les responsabilités.

Parmi ces quatre priorités trois ont été prises en compte qui sont :

Ø l'amélioration du pilotage du système éducatif aux niveaux centraux et déconcentrés à travers un renforcement institutionnel,

Ø l'appui au développement des curricula pour les premiers niveaux de l'enseignement fondamental,

Ø le renforcement des compétences didactique et pédagogique des formateurs dans le domaine de la « langue et communication » des curricula de l'enseignement fondamental.

Le montant total du projet se chiffrait à 18 340 003,10 FF (2 795 732,20 €), dont 16 540 013,10 FF (2 521 343,40 €) pour la coopération française (se répartissant entre 12 004 013,10 FF (1 830 000 €) au titre du FSP et 4 536 000 FF d'assistance technique) et 1 800 000 FF de contribution malienne. Le pilotage et le suivi du projet ont été assurés par deux comités : un comité de pilotage et un comité de suivi. Ces deux instances se composaient du personnel du SCAC en charge de l'éducation et des membres des différentes directions du MEN.

L'évaluation réalisée a montré que le pourcentage de décaissement du projet sur la période 2001-2005 avait été satisfaisant avec une réalisation de 87%. La composante 1 du programme s'est avérée pertinente au terme de progrès réalisés. En revanche, « l'évaluation finale du projet de coopération avec le Mali : projet d'appui au PRODEC à l'enseignement fondamental » est beaucoup plus nuancée sur la composante 2 c'est-à-dire l'appui à la rédaction des curricula. Cette analyse est reprise par l'évaluation conjointe de la coopération de l'UE et de la France au Mali : « Les interventions, notamment de la France, sur la qualité de l'enseignement n'ont, quant à elles, pas atteint les résultats espérés, soit parce qu'elles n'ont été que partiellement réalisées, soit parce que d'importants délais ont été observés ».

Depuis le transfert de compétence de l'éducation du MAEE à l'AFD, l'AFD est devenu l'opérateur de la coopération française dans l'éducation ; cependant, le MAEE a gardé le sous secteur de l'enseignement supérieur et surtout la compétence des engagements français dans l'éducation. Par ailleurs, le SCAC articule le travail de la DGCID en éducation, les actions des CCF et celui de l'AFD. On comprend dès lors l'instabilité d'une telle architecture qui dépend fortement de la proximité relationnelle des personnes chargées des dossiers éducation au MAE et au siège de l'AFD à Paris, mais aussi de la coordination au niveau des délégations locales.

D'autre part, 2006 est encore une année de transfert de compétence du MAEE à l'AFD dans le secteur de l'éducation de base. Il semble donc que les engagements soient en attente d'orientation plus précise. Néanmoins, le secteur connaît des modifications notables puisqu'au niveau global, le CICID s'est engagé à doubler l'APD française dans l'éducation d'ici 2007. Le problème de l'équilibre à trouver entre AFD et SCAC est ressenti au MEN, dont l'un de ces agents nous a confié que « le transfert de compétence du SCAC à l'AFD n'est pas encore bien intériorisé par cette dernière qui demeure être un opérateur gestionnaire et finalement peu spécialisé dans le secteur éducatif ».

En 2006, la coopération française par l'intermédiaire de l'AFD a préparé un programme d'éducation au Mali. L'idée est de concrétiser les engagements de la France dans sa coopération en éducation en proposant un volume de financement de 15 Millions € sur trois ans. Ce programme inclurait une diversification dans les modes d'intervention avec notamment l'inclusion d'une aide budgétaire sectorielle au MEN. Le programme qui se profile intégrerait 3 composantes :

- 5 Millions d'appui budgétaire au MEN

- Appui à un institut de formation professionnelle à Kayes

- Renforcement des capacités sur le pilotage du PRODEC

3 postes d'assistant technique ont être crée, l'un pour la formation professionnelle et deux pour le renforcement des capacités.

L'assistante technique à la CPS, qui travaillait sur les collectes de données de l'enseignement fondamental dans le projet PAPEF, est désormais concentrer sur l'ensemble des cycles et le travail avec les CAP et les AE. L'autre assistant technique travaillera sur la micro planification au sein du plan de développement de l'éducation dans les communes. Enfin, il y aura un AT à la division Enseignement Normal chargé de travailler sur la formation initiale, l'appui aux IFM et la formation continue des enseignants du secondaire.

III°) Quelques projets aidés par la France au Mali :

A°) Appui à la deuxième phase du PRODEC (PISE II) :

a°) caractéristiques : Pour la deuxième phase du programme la France par son opérateur pivot a coopéré avec un financement de 17millions d'euros (soit 11,2milliards de FCFA). Pour une durée de 4ans (de 2007-2011), la France a défini ses composantes et ses résultats attendus.

b°) Contenu et résultats attendus : Le projet comprend trois volets,

1°) Appui budgétaire Sectoriel (6millions d'euros) :

Entièrement fongible dans le programme de dépenses de l'Etat, l'ABS contribuera à la réalisation de l'ensemble des objectifs du Programme d'Investissement Sectoriel de l'Education (2007-2008) ;

2°) Renforcement des capacités (4,88millions d'euros) :

- Composante Pilotage du Système Educatif (CPSE) : L'objectif sera d'améliorer les capacités de pilotage du système en finalisant le développement du système de collecte de statistiques et en renforçant l'utilisation des statistiques à des fins de gestion ;

- Composante Formation des Enseignants (CFE) : Cette composante visera à renforcer les capacités des institutions de formation initiale et continue des enseignants du fondamental et du secondaire à travers diverses activités : finalisation de la stratégie de formation initiale des enseignants, mise en place d'une filière de formation initiale des professeurs d'IFM, appui à la formation des personnels administratifs des IFM, appui à la formation continue des professeurs de français et des disciplines scientifiques, etc...

3°) Formation Professionnelle :

L'intervention visera à réhabiliter l'ancien IFP et à créer un IFP à Kayes. Les activités de l'actuel IFP se concentreront sur les métiers du tertiaire ; le nouvel établissement sera dédié aux formations de plusieurs filières industrielles et artisanales. De niveau CAP et BT, les formations initiales mises en place permettront d'accueillir 340 nouveaux élèves par an. Ces instituts fourniront également, des prestations de formation pré professionnelle et par apprentissage et de la formation continue, pour satisfaire les demandes des milieux professionnels de la Région.

B°) Appui au PRODEC :

a°) Caractéristiques : Cet appui a pour but de moderniser l'enseignement supérieur. L'intervention de La France fut par le SCAC à hauteur de 2millions d'euros (soit 1,3milliards de F CFA). Le financement du projet a été fait en encore avec le ministère de l'Education Nationale (MEN). Il a démarré en 2004 et a une durée d'exécution de 4ans et a pris fin en 2008.

b°) Contenu et résultats attendus : Le projet comprend trois volets :

1°) Appui institutionnel :

- Etude et atelier sur les orientations politiques de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique au Mali : cette étude a concrètement débouché sur une réforme de la politique du sous-secteur (LMD, pôles régionaux, contractualisation, ...) et contribué à la définition de la phase 2 du PISE ;

- Appui à la mise en place de la reforme LMD (séminaire national, appui aux établissements pilotes) ;

- Formation à l'élaboration de projets d'établissement.

2°) Appui à la mise en place de filières courtes professionnalisantes :

- Mise en place et suivi de 8 nouvelles filières de niveau DUT dans les secteurs industriels, technologiques et tertiaires au sein de 4 établissements d'enseignement supérieur (FAST, FLASH, IUG, ENI), en partenariat avec des universités françaises;

- Rénovation et équipement de plusieurs laboratoires de travaux pratiques et salles multimédias avec accès internet haut-débit ;

- Organisation d'une centaine de missions de formation de formateur (sud-nord et nord-sud) ;

3°) Valorisation des ressources humaines :

- Campagne de bourses de doctorat pour les jeunes enseignants du supérieur (26 bourses) ;

- Campagne de « mobilités scientifiques » pour les enseignants-chercheurs : plus de 50 séjours de 1 à 3 mois attribués concernant plus de 20 projets de recherche communs associant des laboratoires et universités françaises.

C°) Appui au PPEB en 5ème Région :

a°) Caractéristique : Le projet fut financé par l'AFD, la KFW et le GTZ d'un coût total de 10,534millions d'euros (soit 6,85milliards de FCFA) : AFD pour 5,4millions d'euros (soit 3,5milliards de FCFA), KFW pour 4,6millions d'euros (soit 3milliards de FCFA) et le GTZ pour 0,534millions d'euros (soit 0,35milliards 2007.

Tableau 13: Répartition du fond entre les bailleurs

Bailleurs

Montants en millions d'euros

Montants en milliards de FCFA

%

AFD

5,4

3,5

 

KFW

4,6

3

 

GTZ

0,534

0,35

 

Total

10,534

6,85

 
 

Source : Ministère de l'éducation nationale du Mali

b°) Contenu et résultats obtenus : Le projet a fait l'objet d'un partenariat entre le MEN , la France et l'Allemagne. Une harmonisation des procédures et une gestion unifiée des concours financiers ont été mises en place. Dans ce contexte, la KFW a donné un mandat à l'AFD pour la gestion de la totalité de son concours consacré à la composante « infrastructures ».

Ayant pour zone d'intervention une des gestions les moins scolarisées du pays, le projet a permis de réaliser :

- la construction et l'équipement de 125 écoles (375 salles de classe) ;

- la construction ou la réhabilitation de 5 Centres d'Animation Pédagogique ;

- l'extension de l'Académie d'Enseignement de Sévaré ;

- l'implication des collectivités territoriales dans la gestion des écoles.

D°) Appui au PAOEFM du District de Bamako :

a°) Caractéristiques : le projet a été financé par l'AFD et l'UNICEF d'un coût total de 9,817millions d'euros (soit 6,435milliards) : AFD pour 9millions d'euros (5,9milliards de FCFA), UNICEF pour 0,817millions d'euros (soit 0,535milliards de FCFA). Le projet s'articule sur une de 6ans (2004-2010).

b°) Contenu et résultats attendus : L'accès à l'éducation est élevé dans le District de Bamako mais les redoublements et les dépendances sont nombreux en raison notamment des conditions d'enseignement et des effectifs pléthoriques. Le projet se réalise en 5 volets : 

- La construction et l'équipement de 6 CAP d'un (coût : 1,8millions d'euros, soit 1,2milliards de FCFA) (volet clos) ;

- La construction et l'équipement de 280 salles de classes (coût : 5,1millions d'euros, soit 3,3milliards de FCFA) qui a permis de créer 16800 places supplémentaires. La mise en oeuvre du projet a permis le transfert de responsabilité en matière de construction scolaire au bénéfice des communes en leur donnant la responsabilité directe de l'utilisation et de gestion des flux financiers (volet clos) ;

- La réhabilitation et l'équipement de 100 salles de classes (coût : 0,9millions d'euros, soit 590millions de FCFA) qui a permis de réhabiliter 6000 places ; (volet clos)

- L'appui à la gestion décentralisée et à l'amélioration de la qualité de l'enseignement (coût : 1,6millions d'euros, soit 1,1milliards de FCFA), co-financé à part égale avec l'UNICEF (qui apporte 817000 d'euros). L'approche « Ecole amie des enfants, amie des filles » préconisée par l'UNICEF a été introduite dans les écoles afin de promouvoir (1) la participation de la communauté et des enfants à la gestion de l'école ; (2) la lutte contre les discriminations de genre ; (3) le suivi et la remédiation pour les élèves en difficulté ; (4) l'hygiène et la santé à l'école ainsi que la prévention du VIH/SIDA (volet en cours) ;

- Les animations pédagogiques et scientifiques en sciences destinées à développer l'observation et l'expérimentation (coût : 0,2millions d'euros, soit 131millions de FCFA) (volet en cours).

IV°) A quelles conditions l'aide est-elle efficace :

Les débats et les études récents autour du thème de l'efficacité ont porté sur trois questions fondamentales :

- L'aide est-elle efficace dans certains pays que dans d'autres ?

- Existe-il un montant optimal de l'aide par pays ?

- Quel type d'aide est la plus efficace ?

a°) L'efficacité de l'aide en fonction des caractéristiques du pays :

Il a été montré par les experts que l'estimation économétrique de l'efficacité de l'aide en fonction des caractéristiques des pays en développement est devenue un enjeu politique tant pour les pays receveurs que pour les donneurs parce que la qualité de l'allocation géographique15(*) de l'aide est censée dépendre de ces caractéristiques.

Cependant la notion même de l'efficacité de l'aide est relative aux objectifs assignés à l'aide. La question de l'efficacité ne se pose véritablement que pour une aide conçue en vue du développement et non dans une perspective rédistributive16(*). Les objectifs de l'aide sont à la fois nombreux et différents d'un bailleur à l'autre.

Depuis l'adoption des OMD « Objectifs du Millénaire pour le Développement », la réduction de la pauvreté est certes devenue l'objectif principal de l'aide au développement. Alors que la réduction de la pauvreté ne dépend pas seulement de la croissance, mais aussi de l'accès des pauvres aux services sociaux de base, pour lequel l'aide peut jouer un rôle crucial.

Cette partie est défendue par deux grands chercheurs Burnside et Dollar dès 1997 selon laquelle l'aide ne serait efficace pour promouvoir la croissance économique que dans les pays ayant de bonnes institutions et qui poursuivent une bonne politique économique.

c°) Le montant optimal de l'aide :

La définition des OMD « Objectifs du Millénaire pour le Développement » dont l'objet est de réduire une part importante de la pauvreté dans le monde d'ici 2015 et le retard pris depuis huit ans dans la réalisation de ces objectifs, ont conduit à l'idée qu'il faudrait accroître massivement et rapidement l'aide (quitte à la réduire), d'où l'initiative lancée par le Royaume-Uni17(*) visant à ce que les pays riches empruntent sur les marchés financiers afin d'accélérer la mobilisation de l'aide.

Les réalisations des « Objectifs du Millénaire pour le Développement » ne pourra être obtenue sans un accroissement massif de l'aide ; pour que celle-ci soit efficacement déboursée il faudra accroître la capacité d'absorption de l'aide par les pays en développement en formant les modalités de l'aide. Ce raisonnement repose sur l'idée que l'aide peut être utilisée pour accroître cette capacité d'absorption, en contribuant notamment au renforcement des institutions et à l'amélioration de la qualité des politiques, mais aussi en finançant les infrastructures de base sans lesquelles l'activité économique ne peut pas décoller.

d°) Comment accroître l'efficacité de l'aide ?

L'analyse des déterminants de l'efficacité de l'aide fournit une série d'enseignements sur les moyens d'accroître l'efficacité de l'aide, assez largement acceptés par la communauté internationale, mais dont la mise en oeuvre s'est jusqu'à présent heurtée à d'importantes difficultés politiques et opérationnelles. Trois voies d'action ont été retenus aux « Forums de haut niveau des pays en développement et des pays donneurs », qui se sont tenus successivement à Rome en 2003 et à Paris en 2005.

Améliorer la politique économique menée par les pays en développement puisqu'elle est l'un des facteurs qui conditionnent la plus ou moins grande efficacité de l'aide. Telle est d'ailleurs depuis toujours la justification de la conditionnalité attachée par les donneurs aux déboursements de leur aide. Pour recevoir un programme, budgétaire global ou sectoriel, une aide à la balance des paiements ou encore bénéficier d'une annulation des dettes, les pays en développement doivent négocier un programme de mesures à prendre avec leurs bailleurs, en particulier avec le FMI et la BM, mais aussi avec certains donneurs bilatéraux. C'est ainsi que la France soumet « ses prêts et dons d'ajustements structurels » au respect par le pays aidé des exigences d'un accord passé avec le FMI auxquelles elle ajoute des mesures particulières que le pays doit mettre en oeuvre ou une affectation de son financement à des dépenses publiques expressément désignées.

Harmoniser les pratiques des donneurs et mutualiser la surveillance qu'ils exercent sur la politique des receveurs d'aide. Au minimum il s'agit d'éviter des exigences discordantes en matière de politique économique. L'objectif est aussi d'accroître la capacité d'absorption des flux d'aide en évitant qu'une grande part de la faible capacité des administrations des pays en développement ne soit accaparée par de multiples réunions avec les représentants des divers organismes d'aide et par la mobilisation des fonds selon des règles et procédures spécifiques à chaque source d'aide. A ce égard sont soulignés les coûts d'une fragmentation de l'aide en une multitude de projets et d'agence dispensatrices, ce qui fait ressortir en corollaire la supériorité d'une aide donnée sous forme budgétaire permettant la définition d'une stratégie de développement. Cependant si simultanément les pays en développement ne se réapproprient pas leur politique, le risque est grand que les bénéficiaires de l'aide se sentent encore moins libres et responsables face au front commun des donneurs.

Améliorer la prévisibilité des flux d'aide, il convient non seulement selon la théorie du « big push » d'accroître l'aide (sans doute de les doubler selon les premiers calculs relatifs à la réalisation des « OMD », mais aussi de la maintenir à un niveau élevé et le plus prévisible possible pendant de nombreuses années. L'efficacité de l'aide pour promouvoir la croissance dépend de sa capacité à accroître le capital humain des pays en développement. Les dépenses nécessaires ne sont pas tant des dépenses d'investissements matériels (construction d'école) que des dépenses de fonctionnement (salaires des maîtres, paiements des fournitures scolaires). Il est inutile de lancer un programme d'éducation qui ne serait pas assuré par le financement des charges récurrentes sur plusieurs années. Prévisibilité de l'aide n'est pas synonyme d'absence de variabilité de l'aide. Si l'aide est dirigée vers les pays vulnérables car soumis à des chocs externes, il est souhaitable que le profil temporel de l'aide s'adapte à la conjoncture des pays aidés, mais selon des règles connues à l'avance.

Le résumé des débats sur l'efficacité de l'aide montre combien il est difficile de juger de l'efficacité de l'aide au développement même toutes provenances confondues. Plusieurs raisons amplifient la difficulté quand il s'agit de juger de l'efficacité d'une source d'aide particulière. La première est que, sauf dans les cas où une source d'aide est exclusive ou du moins largement dominante, chacune s'insère dans un ensemble où elle n'est qu'une partie et il n'est pas possible de lui imputer la croissance ou l'absence de croissance dans les pays aidés. La France doit se spécialiser dans sa politique d'allocation d'aide pour donner plus d'efficacité. Elle doit se limiter à un petit nombre de secteur où elle a un avantage comparatif reconnu (eau, sanitaire, déchets...), ou bien dans des secteurs dont le rendement social est extrêmement élevé (l'éducation, santé). Si David Ricardo a raison sur le commerce, son idée ne devrait pas être fausse concernant la spécialisation de l'aide.

Mais en effet, son aide a permis au Mali d'augmenter ses chances dans l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement avec l'appui décentralisé des projets dans le secteur.

* 12 Les pays qui attribuent et les pays qui reçoivent ont pratiquement un intérêt chacun dans l'aide.

* 13 Tout le monde a besoin d'un soutien d'une manière ou d'une autre.

* 14 Pays du comité d'aide au développement de l'OCDE.

* 15 L'allocation géographique parle ici de la sélectivité de l'aide.

* 16 L'aide est efficace quant-elle est comprit pour le développement du pays et non pour l'enrichissement personnel.

* 17 L'International Financial Facility (IFF). Pour une description, voir http : //www.hm-treasury.gouv.uk/documents/international_issues/int_gnd_intfinance.cfm 

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera