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Etude de l'aide publique au développement de la france au mali: cas de l'éducation

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par Aboubacar Keita
Université de Bamako - Maitrise 2009
  

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Section 2 : L'aide publique dans le secteur de l'éducation :

Le pays a toujours noué des relations avec le notre depuis les indépendances. La coopération française intervient partout dans le monde et ses objectifs au Mali sont pertinents. Pour le secteur elle s'est fixée des objectifs.

I°) L'intervention de la France dans le secteur au Mali :

1°) Type de financement pour l'école en Afrique :

Malgré des efforts importants depuis les indépendances, les progrès de la scolarisation ont été jugés insuffisants. C'est pourquoi la plupart des pays du monde ont réaffirmé leur engagement pour le développement de « l'éducation pour tous » à Jomtien en 1990, puis renforcé leur objectif à Dakar en 2000. Les estimations des besoins de financement requis pour atteindre ces objectifs varient, mais montrent qu'ils sont très importants. Etant donné que les efforts déjà réalisés au cours des années 1990, montrent qu'il faut d'avantage se fier sur une amélioration de la maîtrise des dépenses que sur une réduction supplémentaire des coûts pour dégager des ressources supplémentaires. Le secteur privé a une faible capacité de mobilisation de fonds, et les résultats de la décentralisation sont peu probants. Par ailleurs, le volume de l'aide publique au développement se réduit ainsi que la part de l'Afrique toute entière dans cette aide, et l'aide allouée au secteur n'a que très faiblement augmentée au cours des années 1990, malgré les engagements pris par les bailleurs de fonds lors des différents sommets internationaux.

2°) Les objectifs de la coopération pour le secteur :

a°) Améliorer la qualité de l'enseignement :

La qualité constituera la dominante et l'angle d'intervention y compris dans les domaines de l'accès ou du renforcement des capacités de gestion du système. La priorité est accordée à la langue française.

Actions qui seront engagées ces prochaines années devront contribuer à améliorer de manière significative le rendement interne de l'éducation et permettre de réduire les taux de redoublement, d'abandon et d'augmenter les taux d'achèvement du premier et du second cycle.

-- l'amélioration de la qualité pourra se décliner autour de différents axes ;

-- l'amélioration de l'utilisation du français comme langue des apprentissages ;

-- le renforcement des filières de formation initiale et continue des personnels enseignants ;

-- l'appui au développement d'unités documentaires spécialisées ;

-- l'appui au pilotage et à la gestion de l'administration.

La coopération française dans l'ensemble du secteur éducatif sera cohérent, coordonnée avec celle des autres partenaires au développement et devra, le cas échéant, être modulable selon le contexte de sa mise en oeuvre (initiative Fast Tract notamment)

b°) Appuyer le secteur de la formation :

Par ailleurs, l'augmentation des effectifs dans le fondamental impose d'anticiper une forte croissance de la demande d'éducation dans le post-primaire (secondaire et formation professionnelle) et d'appuyer l'élaboration d'une politique pour le post-primaire, tout particulièrement dans le domaine de la formation professionnelle. A ce titre, la région de Kayes fera l'objet d'une attention soutenue. Des entreprises françaises et des coopérations décentralisées s'intéressent déjà à ce secteur, avec plusieurs projets déjà réalisés comme manutention Africaine avec un centre régional de formation à la réparation mécanique, Air France avec l'Institut Africain des Métiers de l'Aérien (IAMA), la fondation Charles Mérieux concernant les analyses au laboratoire et d'autres projets sont à l'étude notamment dans le domaine de l'hôtellerie.

3°) Le budget de la France pour le secteur de 1999 à 2004 :

Avec une cinquantaine de millions d'euros que sa capitale nous accorde et près d'une centaine de millions d'euros qu'elle même nous accorde, est sans doute le premier partenaire du Mali et cela depuis des années. Plus de la moitié de son concours au Mali sont considérées sous forme de dons. Alors cette contribution de la France est importante surtout dans un pays où 80°/° des adultes sont analphabètes et le taux de scolarisation n'atteint que 71°/°. Le système éducatif au Mali traverse une mauvaise passe avec aussi le manque de professionnels dans l'enseignement primaire et secondaire et la politisation au niveau supérieur des acteurs. Depuis 1990 le niveau de l'éducation baisse au Mali comme l'aide publique. Est-ce que c'est parce que l'APD démunie que le système éducatif se détériore dans notre pays. En 5 ans la France a pris des engagements d'environ 100millions de dollars américains pour le secteur éducatif au Mali. Pour un pays comme le notre cet engagement est important même si les français n'ont pas tenu parole. Le tableau 3 nous montre ces engagements de 1999 à 2004 dans le secteur éducatif.

Tableau 7: Versements aux secteurs de l'éducation par la France

(En milliers de dollars et en %)

Sous secteurs

Montant d'engagement

Montant des décaissements

Taux de décaissement

Part des sous secteurs dans le total de l'APD de l'éducation décaissée

Education de base (appui projets, programme, promotion de l'éducation)

40265

7258

18

16,4

Education secondaire

13655

2395

17,5

5,4

Enseignement supérieur accords inter universitaires

14371

5395

37,5

12,2

Appui à la formation continue

2134

2058

96,4

4,6

Coopération technique

23262

25280

106,8

57

Autres

8017

1989

24,6

4,9

Total

101758

44375

43,6

100

Source : Données OCDE/CAD en 2004

La France est un pays pour lequel l'éducation fait partie des priorités en faveur des pays en développement comme le Mali. Cela se confirme en se basant sur la première colonne du tableau avec plus d'une centaine de millions de dollars pour le secteur malgré la période c'est une somme importante au Mali. Par contre c'est un pays qui ne fait pas tout ce qu'il dit. La deuxième colonne du tableau nous montre les montants décaissés de ses engagements. On peut remarquer que la France s'intéresse beaucoup à deux sous secteurs dans le tableau sur les 5e et 6e lignes, avec une réalisation en moyenne de 101,6°/°. La coopération technique est un secteur de concentration pour le pays au Mali avec plus de la moitié des montants décaissés en total lui est accordée. L'éducation de base qui a bénéficié de la plus grande promesse parmi les engagements pris par la France pendant ces 5 années, n'a finalement eu que 18°/° de cette promesse. Le sous secteur dicté par les pairs dans la déclaration de Rome en 2003 et confirmé encore par la déclaration de Paris en 2005 comme un objectif du millénaire pour le développement (OMD) en occurrence assuré l'éducation de base pour tous d'ici 2015. L'éducation secondaire qui avait bénéficié d'un important engagement n'a eu qu'une maigre somme de 17,5 des fonds qui lui étaient promis .Sur les 101758 milliers de dollars promis pour le secteur au Mali, elle n'a donné que 44375 milliers de dollars. Cette somme décaissée ne représente que 43,6°/° de ses engagements. Comme on dit dans les adages au pays que «mieux vaut dire que de ne pas faire », cet effort est cas même remarquable quelque soit le plan négatif ou positif pour le secteur au Mali, c'est à dire si le secteur à bénéficié de cette contribution ou pas de la France. Finalement en se fiant sur les données du tableau, avec une faible concrétisation des engagements par la France pour les deux sous secteurs, alors que le pays a été défini par le Mali comme le premier partenaire bilatéral qui a été évoqué précédemment, il serait difficile d'atteindre ces objectifs d'ici la période indiquée par les bailleurs de fonds. Ils seraient atteints, ces objectifs s'il y aura une évolution de ces fonds pour le secteur au Mali par les bailleurs en occurrence la France qui est le premier pays ciblé par le Mali. La répartition dans un secteur et dans un graphique nous permettra de mieux comprendre les analyses suivantes.

Secteur 1 : La part des sous secteurs de l'éducation dans les fonds engagés par l'AFD

Source : Rapport CAD 2007

Graphique 6 : Comparaison entre engagements et décaissements aux sous secteurs éducatifs par la France au Mali (En milliers USD)


Source :
Rapport CAD 2007

L'éducation de base est le secteur qui s'est vu accorder le plus grand engagement entre 1999 et 2004 et le secteur d'appui à la formation continue le peu d'engagement. Mais comme nous indique le graphique l'éducation de base, qui ait été engagée la lus grande cote part du total, près de la moitie, a bénéficié en terme de pourcentage de décaissement la plus petite somme et les secteurs d'appui à la formation continue et la coopération technique, se sont vues attribuer la totalité ou plus de l'engagement qui leur ont été promis. Pour l'éducation de base le faible taux de décaissement est dû aux manques de projets fiables pour le secteur. Il faut toute fois noter que les pays donneurs s'engagent sur un fonds chaque année, mais il faut qu'ils soient convaincus des programmes que doivent entreprendre les pays receveurs pour les secteurs ciblés. L'aide totale pour le pays ne cesse d'augmenter depuis des années, mais le secteur éducatif bénéficie peu de concours surtout de la part de la France qui est le premier partenaire du pays.

4°) L'évolution de l'aide dans le secteur :

La France est un partenaire majeur du pays en matière d'aide publique au développement. Pour cette partie, nous allons le traiter sous deux angles d'une part par l'opérateur pivot du pays (AFD) pour l'aide au développement des pays émergents et pauvres sur une période de huit années.

Depuis 2000, le volume total des engagements de l'opérateur au Mali, hors ajustement structurel, s'est élevé à près de 156 millions d'euros (soit plus d'une centaine de milliards de FCFA), principalement sous forme de subvention 74°/° ou de concessionnels octroyés à des opérateurs intervenant dans des secteurs marchands 26°/°. La part attribuée à l'éducation dans les 156 millions d'euros d'engagement que l'opérateur a pris pour le Mali est d'environ 36 millions d'euros. La répartition des ces fonds pour le période ce trouve dans le tableau suivant et l'évolution de ces fonds de la part de l'agence française de développement.

Tableau 8: Engagements et versements d'APD dans le secteur par l'AFD

(En milliers USD)

 

Education

Total engagement

Part de l'éducation dans l'engagement

Total versement

Part de l'éducation dans le versement

2000

0

23505

0

30234

0

2001

10039

10039

100

18840

53,28

2002

0

19000

0

23298

0

2003

0

18900

0

23216

0

2004

9000

10560

85,22

27282

32,99

2005

0

16250

0

18435

0

2006

17000

26100

65,13

11950

142,25

2007

0

31980

0

21753

0

Total

36039

156384

23,04

175008

20,59

Source : site officiel du Mali sur l'APD

A vue d'oeil au tableau, on constate qu'il y a eu peu d'engagement pour le secteur. Sur les huit années, l'opérateur s'est engagé que sur trois ans 2001, 2004 et 2006, pour faire bénéficier le secteur d'un concours. On peut dire alors que c'est seulement ces trois années que le pays a eu des difficultés financières pour faire face à ses dépenses, ce que nous montre le tableau le cas de l'éducation. Le secteur étant la priorité du pays et défini dans les grands sommets internationaux comme un objectif du millénaire, l'absence de fonds pour lui au tableau, le pays ne remplie pas les critères d'allocation d'aide chaque année. Par contre le fonds du secteur pour les trois années, est important par rapport à la somme totale des engagements durant la période, même si celui-ci baisse, cette baisse est entièrement visible sur le graphique ci- dessous.

Graphique 7 :

Le graphique 7 nous donne en large l'activité de l'Agence pour le secteur et les sommets montrent le niveau de fonds alloués à l'éducation.

II°) L'intervention de quelques BDF dans le secteur au Mali : 

De ces différentes analyses sur la contribution de la France pour le secteur, il ressort qu'elle n'est pas le seul bailleur qui s'engage pour les causes du secteur au Mali. L'aide totale dans le pays était plus de 690 millions de dollars en 2005. En 2001, l'aide était de 351,4millions de dollars, on peut alors dire que l'aide au Mali a augmenté de près de 100°/° en 5 ans. Par contre sur les tableaux étudiés en haut, l'aide de la France baisse. Ce qui explique la présence de plusieurs bailleurs de fonds au pays même des partenaires plus intéressants que la France, pour l'amélioration du système éducatif ; entre autres on peut citer :

Le Canada : Les relations de ce pays avec le Mali sont fortes et sincères a dit le 19 janvier 2008, l'ambassadrice du pays au Mali, lors d'une conférence de à Koulouba avec le président de la République, faisant les points sur la coopération entre les deux pays. Elle a fait savoir que le pays a reçu une enveloppe de 20millions de dollars canadiens (soit près de 14milliards de FCFA) entre 2002 à 2008. Cette somme a été entièrement destinée au secteur éducatif pour l'achat et la distribution de manuels scolaires dans les fondamentales. En plus de cet effort remarquable pour le secteur dans notre pays, il s'est engagé dors et déjà pour une provision de près de 8millions de dollars Canadiens en 2009. La coopération entre les deux pays est sure et confiante, même s'il n'est pas le premier partenaire dans le pays en voyant ce qu'on a dit plus haut, elle est sans doute plus forte que celle de la France pour le secteur.

Les Pays-Bas : Les Pays-Bas sont présents au Mali depuis 35ans. Avec une enveloppe globale de 152milliards de FCFA (231millions d'euros) pour la période 2008-2011, le Mali est devenu un pays partenaire clé de la coopération néerlandaise. Le budget des Pays-Bas pour l'aide bilatérale en 2008 s'élève à 35,7milliards de FCFA (54,5millions d'euros). Les détails pour 2007 et 2008 se trouvent au tableau suivant :

Tableau 9: Répartition des fonds du Pays-Bas par sous secteurs

Budget Ambassade des Pays-Bas

2007

 

2008

 
 

EUROS

FCFA

EUROS

FCFA

Appui budget général

10000000

6559570742

10000000

6559570742

Appui budget Education

22000000

14431055632

25000000

16398926854

Santé

4346000

2850789444

5900000

3870146738

Secteur économique agricole

6820000

4473627246

10693000

7014148994

La bonne gouvernance

2850000

1869477661

2400000

1574296978

Droits humains

131000

85930377

150000

98393561

Programme transversal

279000

183012024

200000

131191415

Programme culture

228000

149558213

200000

131191415

Totale

46654000

30603021338

54543000

35777866696

Source : Rapport de l'ambassade des Pays-Bas 2009

Le programme de coopération se concentre dans trois secteurs prioritaires : la Santé, l'Education et le Développement économique agricole. L'aide s'incère dans les objectifs et ambitions maliens en vue d'accélérer la croissance économique et d'augmenter l'accès aux services sociaux de base (la santé et l'éducation). L'éducation pour tous en 2015 est l'objectif clé et en conséquence, l'éducation demeure un secteur important pour les Pays-Bas. L'exécution de ce programme se fait dans le cadre du PRODEC à travers un appui budgétaire sectoriel. L'objectif est l'augmentation de l'offre et la qualité aussi bien de l'enseignement de base que la formation professionnelle, avec un accent spécifique et l'augmentation du nombre de filles qui achèvent en sixième de l'enseignement fondamental. Outre avant ces dons les Pays-Bas ont attribué au secteur de l'éducation, une enveloppe de 13 et 22millions d'euros en 2005 et 2006.

Suède : Elle a mis une attention particulière en mettant la main dans la poche pendant quelques années au secteur dans le pays. En 2005, elle a accordé une enveloppe de près de 8,7millions d'euros pour le secteur et près de 10,8millions d'euros et en 2007 et 2008 près de 11millions d'euros.

Pour sa part, la France en plus des données de l'agence française, elle n'a pu donner que 3millions d'euros en 2007 et la même somme pour 2008 dans le secteur. Par la contribution des autres bailleurs de fonds pour le secteur il s'avère que la France ne se concentre pas sur l'éducation et cela peut être vu clairement au tableau suivant :

Les Etats-Unis : Ils sont les premiers en matière de financement des projets au Mali. En 2006 leurs exportations ont atteint 43milliards de dollars et à l'issue de la 6ème table ronde des BDF, ils ont annoncé un financement d'ici 2012 à hauteur de 402,1milliards de dollars dans le pays. Cette rencontre des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) a permis au Mali d'avoir des garanties de financement de 3215,2milliards des bailleurs. Sur les 35 PTF qui ont tenu la table ronde, ils ont annoncé le financement de 69,2milliards de FCFA en 2008 ; 100milliards en 2009 ; 52,1milliards en 2010 et 52,1milliards en 2011. Ces engagements sont faits pour donner une bouffée d'oxygène aux secteurs socioéconomiques de base du Pays. En 2007 ils ont signé un accord avec le pays d'un montant de 14,5milliards de FCFA pour le financement des secteurs sociaux et le développement durable. L'accord a été signé en faveur de la santé, l'éducation, la décentralisation, la production agricole et l'information liée au développement.

Pour le secteur de l'éducation ils lui ont accordé un montant de plus de 2,2milliards de FCFA destinés à améliorer la qualité de l'éducation primaire et à adapter au contexte actuel à travers surtout la formation des enseignants, (source : l'essor 09/08/2007).

Tableau 10: Versement d'APD au secteur par les BDF

Bailleurs de fonds

2005

2006

2007

2008

2009

France

 
 

3

3

 

Canada

 
 

10,3

8,9

7,5

Pays-Bas

13,5

22

22

25

 

Suède

8,6

10,7

10,9

10,9

 

Total

22,1

32,7

46,2

47,9

7,5

La part de la France en °/°

 
 

6,48

6,26

 

Source : Ministère de l'éducation nationale du Mali

La France bien qu'étant le premier partenaire du pays, donne peu d'aide pour le secteur de l'éducation, comparé aux trois autres au tableau. Il n'a attribué qu'en moyenne que 6,37 de la somme totale donnée par les quatre pays. Nous nous posons la question qu'est ce dans les années à venir, le pays nous concourirait en matière d'aide publique au niveau du secteur avec cette baisse d'effort qu'on a montré dans les paragraphes précédents et la constance des sommes de ces deux années d'une faible somme. Ce qui est sûr pour les pays et pour le secteur en question, à part la France, les autres pays au tableau sont engagés à fond dans le but d'une meilleure formation des jeunes d'ici la période voulue. Jusque là on a vu la contribution des pays pour le secteur et celui de la France il ressort maintenant de connaître la part du pays consacrée pour le secteur et comparé à celui de la France.

Le suivi du secteur :

Le suivi du secteur de l'éducation est réalisé conjointement par les partenaires au développement et les autorités maliennes à travers le cadre partenarial du secteur de l'éducation. Celui- ci s'articule autour de séances plénières mensuelles et de commissions thématiques organisées par niveau d'enseignement. Un groupe de bailleurs de fonds (Canada, les Pays-Bas, la Belgique) se sont orienté pour des montants très importants (supérieurs à 100 millions d'euros sur la période 2006-2009), vers un appui budgétaire sectoriel dans le domaine de l'éducation. Les autres bailleurs confirment également leur appui au secteur sous forme d'une aide Projet : l'UNICEF en apport d'expertise ; l'USAID pour la formation continue des maîtres et le curriculum ; la BAD, le Japon et la Banque mondiale pour la construction des infrastructures et les équipements.

III°) Les ressources du Mali pour le secteur :

Les dépenses allouées au secteur en 1992 étaient de 19,646 milliards de FCFA et celles de 1998 étaient de 50milliards de FCFA ce qui souligne qu'en espace de 7 ans les ressources du secteur ont doublé. En cette période la volonté du gouvernement de faire l'éducation de base une priorité (car il s'agissait bien de l'éducation de base) lui a été inspirée par la nature des financements. Si l'éducation de base avait l'objet d'une attention toute particulière de l'Etat malien et de ses partenaires techniques et financiers (PTF), cela se faisait au détriment de l'enseignement supérieur. Cette stratégie visait selon eux, à scolariser un grand nombre d'enfants issus de familles défavorisées. C'est ainsi que le l'éducation de base recevait 59°/° du budget de l'éducation, le secondaire général 16°/°, le secondaire technique et professionnelle 10°/° et le supérieur 15°/°. Le secteur a bénéficié de la plus grande part du budget national depuis des années. En 2001, le secteur s'est vu attribué 26,6°/° des ressources. Le pays a un taux d'alphabétisation et de scolarisation faible comparé à la moyenne à ce XXIème siècle sur le plan international. Pour essayer de palier le problème, le pays fait plus d'effort chaque année. En 2007, le budget de l'éducation a coûté à l'Etat une enveloppe de 30,6°/° de son budget national, ce qui explique que le pays a fait une progression de son effort de 4,6°/° de 2001 à 2007. Il convient de signaler qu'au Mali les principales sources intérieures de financement de l'éducation sont l'Etat en premier lieu, les APE (association des parents d'élèves), les communautés, les comités locaux de développement, les municipalités et les promoteurs privés. Les sources extérieures de financement du secteur sont : les coopérations bilatérales (et les aides les plus récentes de cette coopération proviennent de la France, le Canada, la Norvège, le Japon, les Pays-Bas, et la Suède) qui contribuent à hauteur de 50°/° de l'apport total extérieur, les coopérations multilatérales représentent 35,8°/° de cet apport (parmi les institutions qui financent le secteur dans le Pays), il faut noter la Banque mondiale (BM), la BID, l'UNICEF, le FED, le l'UNESCO et l'USAID) et le reste de l'apport 6,2% est fourni par les ONG. Il est déductible par là que le pays s'intéresse au secteur. Le continent tout entier a ce problème d'inefficacité sur le plan universel mais entre les pays africains est ce que le pays donne une bonne part de sa production nationale au secteur ? Pour analyser la part du secteur dans le PIB du pays nous passerons à une comparaison entre quelques pays du continent en matière de dépenses dans le PIB pour le secteur.

1°) Les efforts du pays et d'autres nations africaines pour le secteur :

Tableau 11: Comparaison des efforts financiers nationaux en faveur du secteur

Pays

Dépenses publiques d'éducation en % du PIB

Pays

Dépenses publiques d'éducation en % du PIB

Angola

2,4

Mauritanie

3,6

Bénin

2,9

Mozambique

2

Burkina Faso

2,4

Niger

2,6

Burundi

3,6

Lesotho

8

Cameroun

2 ,6

Ouganda

3,2

Congo

2, 3

République Centrafricaine

1 ,2

Cote d'Ivoire

3,5

Rwanda

3,3

Ethiopie

2,7

Sénégal

3,6

Erythrée

2,8

Tanzanie

1,8

Gambie

3,1

Tchad

2,1

Ghana

3,8

Togo

3,8

Guinée

2,2

Zambie

2,3

Guinée Bissau

2,1

Zimbabwe

7,1

Madagascar

2

Moyenne globale

3,1

Malawi

3,6

Moyenne pays francophone

2,8

Mali

4,2

Moyenne pays anglophone

3,8

Source : RESEN Burundi

En regardant le tableau on peut se permettre de faire quelques remarques méthodologiques :

a°) Quant au recensement des dépenses budgétaire il y a trois grandes catégories de dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat.

20 les dépenses du (ou des) ministère(s) chargé(s) à titre principal de l'éducation ;

21 la formation dans d'autres ministères qui est souvent une formation technique des personnels de ces ministères ;

22 les autres dépenses d'éducation que l'on peut trouver à l'intérieur de rubriques diverses du budget de l'Etat : « charges communes », « interventions » etc.

b°) Il faut bien faire la distinction entre budgets votés et budgets exécutés : les crédits votés sont rapidement connus mais ils peuvent ne pas être entièrement consommés ou, au contraire faire l'objet de dépassement. Pour cette raison, surtout lorsque l'on établit des séries financières chronologiques, on s'attachera à comptabiliser l'exécution des dépenses. Cette dernière est reconnue avec un retard d'un ou de deux ans en général et le degré de détail n'est pas élevé. Mais ce détail est suffisant pour constituer des séries temporelles rétrospectives relatives aux grandes masses de crédits.

c°) Il faut distinguer entre budget de fonctionnement (récurrent) et budget d'investissement.

d°) Il faut, enfin distinguer l'évolution en monnaie courante de celle en monnaie constante. En règle générale, on utilise les prix de la dernière année pour la quelle on dispose des données.

Au tableau, l'importance du secteur dans l'activité du pays, est peu pertinente avec seulement 4,2% de son produit intérieur brut. Peut être cet effort est intéressant au tableau mais avec l'ampleur du problème de nos jours et qui est presque le grand sujet de tous les sommets, cet effort est insuffisant pour relever le défi de 2015 même avec la participation des partenaires. Ce défi qu'est d'assurer l'éducation de base pour tous.

2°) La décomposition des dépenses courantes publiques par niveau d'éducation :

Tableau 12: Les dépenses courantes publiques par niveau d'éducation

Pays

% Primaire

% Secondaire

% Supérieur

Burundi

44

28

27

Bénin

51

27

22

Burkina Faso

62

19

19

Cameroun

40

46

14

République Centrafricaine

56

19

25

Tchad

46

31

23

Congo

42

31

27

Côte d'Ivoire

47

37

16

Ethiopie

55

26

19

Guinée

44

31

25

Lesotho

44

37

19

Mali

37

46

17

Mauritanie

44

39

17

Mozambique

48

30

22

Niger

60

27

13

Rwanda

43

20

37

Sierra Leone

51

27

22

Togo

45

36

19

Zambie

46

35

19

Moyenne des 18 pays comparés

48

31

21

Ratio Mali/moyenne des 18 pays

0,77

1,48

0,80

Source : A partir des bases de données RESEN Burundi

Le tableau 11 suivant nous donne une vue de la répartition des ressources naturelles pour l'éducation au Mali et d'en faire une comparaison de ses efforts par rapport à quelques pays du continent. La poursuite des objectifs du millénaire à savoir une très forte augmentation du taux de scolarisation, est la politique du Gouvernement malien depuis quelques années.

En effet, assurer l'éducation de base pour tous (politique de développement), le Mali dépense seulement 37% des ressources de l'éducation pour le secteur. Par contre, il donne plus au secteur secondaire avec 46% et le secteur supérieur avec moins de 20% (19%). A part le Mali et le Cameroun, tous les autres pays réalisent plus de fond au primaire. Sur la moyenne des fonds dépensés aux différents secteurs dans l'étude de ce cas en Afrique dont le Mali, le secondaire semble d'une importance capitale pour le pays avec près de 150% (148%) des dépenses effectuées, 80% pour le supérieur et 77% pour le primaire. Pour atteindre les OMD il faut qu'il redouble d'effort pour le secteur primaire (qui constitue l'éducation de base) en matière d'allocation de ressources et de dépenses effectuées.

L'aide publique au développement reste encore d'une importance capitale pour le financement du développement des pays d'Afrique au Sud du Sahara et plus particulièrement au Mali. Cependant sa légitimité, le discours qui la sous-tend et sa pratique ont connu ces dernières années de réelles mutations tant dans les pays donateurs que bénéficiaires.

Cette première partie a donc montré un engagement des français au Mali de façade qui affiche auprès du CAD un effort important. Cet effort n'est cependant pas forcément ressenti au même niveau par les maliens qui ne bénéficient finalement que peu de cette APD.

En effet, les orientations stratégiques définies unilatéralement par la France ne remplissent pas les engagements sur l'atteinte des ODM et le besoin de concentrer une part de l'APD aux secteurs sociaux. Au contraire, les orientations prises dans le DCP font naître l'idée que la France souhaite conserver une influence économique et culturelle au Mali, malgré la fin de son statut de seul bailleur important dans le pays. Dans ce cadre, le travail avec les ONG semble relégué plus loin.

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IIème Partie : Analyse de l'efficacité de l'aide des projets éducatifs au Mali

La question d'efficacité de l'aide au développement est au coeur des réflexions de la communauté internationale sur la réforme de la coopération internationale pour le développement. Elle a été posée avec autant plus d'acuité que l'aide au développement avait connu entre 1992 et 1998 un déclin et que son inefficacité était souvent invoquée pour le justifier. L'intérêt porté à cette question s'est renforcé avec la reprise de l'aide dans les années suivantes.

Comme il a été exposé dans la première partie, la question d'efficacité de l'aide se pose surtout pour une aide en vue du développement, plutôt qu'une aide relevant d'une conception purement rédistributive. Cependant même si l'on retient le premier fondement de l'aide, les objectifs poursuivis par les donneurs, peuvent différer d'un pays à l'autre. Comme l'efficacité de l'aide ne peut être appréciée qu'en fonction de la réalisation des buts qu'elle poursuit, cette notion est relative. L'objectif le plus couramment retenu pour mesurer l'efficacité de l'aide est la croissance économique, mais depuis l'adoption des « objectifs du millénaire pour le développement » les objectifs de l'aide sont devenus multidimensionnels, même s'ils ont pour cible commune la réduction de la pauvreté. D'autre part certains pays et notamment la France peuvent assigner légitimement à leur politique d'aide d'autres objectifs spécifiques, comme le soutien à des pays dont ils sont particulièrement proches, en raison de la géographie, de l'histoire, du partage d'une même langue, comme la diffusion de valeurs ou de normes auxquelles ils sont attachés ou encore à la production de biens publics globaux.

Pour juger si ces critiques et ces conseils sont justifiés, nous proposons dans cette deuxième partie d'analyser dans quelle mesure les travaux récents sur l'efficacité de l'aide permettent de porter un jugement sur la qualité de l'allocation de l'aide française. Après avoir défini les critères de l'efficacité, nous étudierons quelques cas pratiques.

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