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La boad et la réduction de la pauvreté au bénin

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par Babatoundé Adéléké Eustache ALOGOU
Ecole Nationale d'Administration du TOGO - Inspecteur Central du Trésor 2009
  

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CHAPITRE 2 :

LA PAUVRETE ET LE DEVELOPPEMENT AU BENIN

Sur les cinq dernières années, l'économie du Bénin a enregistré une évolution favorable. Cependant, l'impact de cette croissance économique sur la réduction de la pauvreté reste mitigé. En effet, la faible corrélation entre l'amélioration du niveau de vie et cette croissance s'explique par le fait que celle-ci ne correspond pas à un processus de développement partagé. La majorité des béninois est employée dans l'agriculture ou les services (le commerce principalement). Le rythme de la création des emplois n'est pas suffisamment rapide pour répondre à une offre de main d'oeuvre de plus en plus forte.

La relation entre croissance économique et amélioration du bien-être des populations est une question complexe. Réduire la pauvreté, outre l'amélioration du pouvoir d'achat, doit consister à l'amélioration des services et infrastructures sociaux. Le rapport entre le taux de cette croissance et celui de la réduction de la pauvreté n'est pas proportionnel. Si la pauvreté monétaire semble être mieux maîtrisée, ce n'est pas le cas quant à la pauvreté humaine.

Section 1 : Diagnostic de l'économie béninoise

De 1998 à 2008, le Bénin a connu un taux de croissance positif passant de 4% en 1998 à 6,8% en 2008. La moyenne pour la période est de 3,6%. Cependant, ces performances sont le résultat de la sous-exploitation des atouts ou de la non prise en compte de certaines faiblesses de la structure de l'économie. Si ces données positives n'ont pas permis d'infléchir remarquablement la pauvreté, n'est ce pas, en gros, la conséquence d'une mauvaise orientation des fruits ou acquis de la croissance ?

Paragraphe 1 : Atouts et faiblesses structurelles de l'économie Béninoise

Une bonne stratégie de réduction de la pauvreté doit s'appuyer prioritairement sur les facteurs de la pauvreté. Ce sont eux, en effet, qui contribuent à nourrir et à faire perdurer le phénomène. Les actions doivent être orientées vers les facteurs et non sur les manifestations. Ces facteurs sont autant endogènes qu'exogènes. Une bonne stratégie de réduction de la pauvreté doit prendre en compte les atouts et les potentialités du pays. N'est ce pas là une théorie qui trouve sa justification dans l'émergence des « dragons d'Asie » ?

1. Les atouts

Le Bénin dispose d'atouts certains. C'est un fait qu'il n'est pas fortement pourvu en ressources minières et minéralogiques. Mais le pays est reconnu pour sa stabilité politique. Depuis 1990, la démocratie y fait son petit bonhomme de chemin. Le pays a une constitution vieille de 19 ans (seulement !) et a connu trois alternances pacifiques sans retouche de la constitution. L'appartenance à plusieurs espaces régionaux d'échanges, de co-développement, de solidarité comme la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), le Conseil de l'Entente, la Communauté des Etats Sahélo-Sahéliens (CEN-SAD) font du Bénin un pôle d'émergence et de développement dont la bonne exploitation conditionne l'émergence d'un marché commun, la construction et la consolidation d'une économie prospère, le bien-être matériel et social de ses fils.

En 2006, la structure de la population béninoise fait ressortir un taux d'actifs potentiels (plus de 15ans) de 72% (soit 4 617 290 individus) dont seulement 2 611 585 sont effectivement utilisés. Ceci montre que la majorité de la population béninoise est active. Le béninois n'est pas paresseux : au-delà de 60 ans, deux béninois sur trois sont encore sur le marché du travail soit comme actif occupé, soit comme demandeur d'emploi (après avoir accompli une 1ere carrière). C'est la preuve également que le minimum social n'a pu être atteint. La population béninoise est l'une des populations à fort taux d'accroissement naturel (3,25%). Ceci s'explique par une fécondité encore élevée et une mortalité en baisse quoique encore élevée contrastée par un taux relativement élevé de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. C'est en partie cela qui induit les parents à se prémunir contre les décès éventuels de leur descendance en ayant davantage d'enfants.

Tableau N° 1: Répartition de la population par tranche d'âges

Tranches

d'âges

Effectifs

(en millions)

Taux

(en %)

0 - 5

1,271

16,5

6 - 11

1,448

18,8

11 et plus

4,981

64,7

Total

7,700

100

Source : Enquête Modulaire Intégrée des Conditions de Vie

des Ménages (EMICOV), INSAE, 2006

Etant donné que l'importance et la nature des besoins de santé, d'éducation, de logement, d'emploi sont tributaires de la structure, du volume et de l'évolution démographique, le développement du capital humain exige une meilleure maîtrise de la fécondité. Les difficultés d'accès à l'éducation de base et à l'alphabétisme, aux soins de santé primaire et à l'eau potable ont besoin d'être résolues. Un ménage comportant beaucoup de membres est plus penché à éprouver des difficultés pour la satisfaction de ces besoins.

2. Les faiblesses

Quant aux faiblesses structurelles de l'économie, elles portent sur la rigidité de l'appareil et de la structure de production, la faiblesse des investissements et la faible diversification des exportations.

? La rigidité de l'appareil de production part de la spécialisation de la production à l'archaïsme de l'outil de travail en passant par l'obsolescence des infrastructures et des méthodes de production.

L'agriculture béninoise reste essentiellement manuelle et soumise aux aléas climatiques. Les revenues et la productivité restent faibles et la force de travail n'est que partiellement valorisée, ce qui rend très peu compétitive la production agricole. D'une part, les pratiques d'exploitation minière dans les zones de cultures, les zones agropastorales, dans les pêcheries et dans les forêts classées, accentuent la dégradation des ressources naturelles ; d'autre part, les différents secteurs ne sont pas imbriqués les uns dans les autres. La chaîne de production est discontinue, abrupte. Ce qui fait que le pays exporte les matières soit en leur état brut, soit très peu transformées. En retour, ces matières reviennent manufacturées et sont rachetées à prix d'or. Par ailleurs, le peu d'entreprises industrielles existant utilise de manière très faible comme intrants les biens produits localement.

? Parlant de la rigidité de la structure de la production, il suffit d'observer la composition du PIB. Les secteurs primaire et tertiaire prédominent alors que le secteur secondaire est encore embryonnaire. Ceci traduit la faiblesse des investissements productifs. Ce maillon manquant à la chaîne économique est source de déséquilibre et de dépendance de l'économie.

Tableau N° 2 : Contribution des secteurs au PIB de 2000 à 2008 (donnée en %)

Secteurs Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Primaire

34,5

34,5

37,4

35,6

35,9

35,9

36,0

35,0

35,7

Secondaire

14.2

14.7

15.0

15.2

14.9

14,8

14.5

14.5

14,2

Tertiaire

37.7

37.9

38.2

39.7

39.4

39.6

39.7

40.6

45.6

Non marchand

13,6

12,8

9,4

9,5

9,8

9,7

9,8

9,9

9,5

TOTAL

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : Rapport d'avancement 2008 de la SCRP 2007-2009, CSPEF, MEF

En effet, le rôle prépondérant du secteur privé recommande des investissements forts. Une simple comparaison permet de se mettre à l'évidence de son incidence sur la croissance d'une part, par la faiblesse de l'épargne et d'autre part, par les circonstances structurelles qui ne protègent pas vraiment l'investisseur.

? Enfin, les exportations sont très peu diversifiées. Outre le coton (entre 40% et 80%), le Bénin exporte l'huile de palme, les noix de cajou, l'ananas, les écrevisses, les bois de teck, les amandes et le beurre de karité. Toutefois, aucune de ces matières, à part le coton, n'est érigée en filière pour mériter une attention particulière et une organisation adéquate. Jusqu'en 2007, la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA) n'a, en fait, fait que la promotion du coton alors qu'il y a 2 décennies seulement, le Bénin était premier producteur de palmier à huile.

Tableau N° 3 : Quelques indicateurs macroéconomiques du Bénin

Années

Rubriques

Période avant DSRP I

Période DSRP I

1990-1994

1995-1999

2000-2002

2003

2004

2005

Moyenne

2003-2005

PIB par tête d'habitant

(en milliers de FCFA)

131

228

277

296

298

310

302

Investissement brut*

14,4

18,2

18,9

20,3

20,7

17

19,3

Encours de la dette*

52,8

59,4

51,8

40,3

40,3

40,3

40,3

Service de la dette*

1,8

2,0

1,3

0,8

0,7

0,6

0,7

* en % du PIB

Source : Ministère du Développement, de l'Economie et des Finances (MDEF).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry