Introduction
L'eau est un bien vital, indispensable à la vie. Elle
ne doit pas être un bien marchand mais un patrimoine commun qu'il faut
absolument défendre et protéger pour l'intérêt de
tous. Elle peut être source de maladies. A cause de son lien
étroit avec la santé, elle est devenue l'aliment le plus
contrôlé dans le monde. Selon l'OMS, un individu a besoin d'au
moins 30 l/jour. Ce besoin est loin d'être satisfait dans tous les pays
du monde.
Si disposer d'une eau potable ne pose pratiquement aucun
problème dans les pays occidentaux, il constitue un problème
majeur qui handicape le développement socioculturel des pays africains.
Chaque année, deux à trois milliards de jours de travail sont
« perdus », la plupart par les femmes, pour aller chercher
de l'eau. On estime cette perte de productivité à environ 5
milliards d'euros -3275 milliards de francs CFA- (La filière de l'eau,
page 5, Protos).
La mise à disposition de l'eau potable au robinet
nécessite le captage, le contrôle et la distribution de l'eau
potable. Toutes ces opérations exigent des moyens techniques et
financiers qui ne sont pas à la portée des pays en voie de
développement en général et du Bénin en
particulier. La seule société nationale de production et de
distribution d'eau potable au Bénin - Société Nationale
des Eaux du Bénin SONEB - ne couvre pas l'ensemble du pays.
Face à cette situation, les populations
n'hésitent pas à faire recours aux eaux de faible qualité
telles que les eaux de pluie, de puits, de cours d'eau pour satisfaire
leurs besoins quotidiens.
Les eaux de puits couverts dont il question dans ce travail
sont de plus en plus utilisées et ne font l'objet d'aucun contrôle
de qualité dans tout le pays. L'étude a pour cadre Porto-Novo,
capitale du Bénin. Ce travail se fera autour de quatre
chapitres :
-dans le premier chapitre, il sera question de la revue
bibliographique.
-le deuxième chapitre permettra de présenter le
cadre de l'étude.
-le troisième exposera les matériels et les
méthodologies du travail effectué.
-dans le dernier, il sera question des résultats, des
discussions et des suggestions.
1. Problématique
Disposer d'eau de bonne qualité
améliore considérablement la santé humaine. Elle apporte
à l'organisme des éléments dont il a besoin pour bien
fonctionner.
Au Bénin, l'objectif fixé lors de la
décennie de l'eau 1990-2000 était de fournir de l'eau potable
à 80% de la population : 60 litres par jour à chaque
habitant du milieu urbain et 10 à 20 litres par jour à chaque
habitant en milieu rural (AMEGEE ,1992).
Mais à la fin de cette décennie, l'objectif
n'était pas atteint. Les maladies hydriques font de nombreuses victimes
au sein de la population qui continue de consommer les eaux de faible
qualité.
A Porto-Novo, capitale du Bénin, tous les
ménages ne sont pas abonnés à la Société
Nationale des Eaux du Bénin (SONEB). Ce qui amène certains
habitants à consommer les eaux de puits. Certains de ces puits sont
couverts et munis de pompe pour faciliter l'accès à l'eau. Parce
que les eaux issues de ces puits paraissent claires et sans odeur, les
propriétaires assimilent leur qualité à celle de la SONEB.
Mais on observe un manque d'hygiène et d'assainissement autour de ces
puits. Les déchets sont mal gérés. Les tas d'ordures se
trouvent parfois à proximité des puits. Les eaux usées
sont jetées un peu partout. Les latrines à fosse non
étanche sont construites sans respecter une distance minimale de 15m
requise (CREPA). De même les eaux sont stockées dans des
matériels mal entretenus. Ces différentes conditions
d'hygiène et d'assainissement sont des sources probables de
contamination fécale. L'eau peut être non seulement
souillée à la source mais également lors du stockage et de
l'usage.
Le véritable problème que pose ce travail de
recherche est d'évaluer la qualité de ces eaux en identifiant les
probables sources de pollution.
2. Justification du thème
En Afrique subsaharienne, 42% de la population n'a toujours
pas accès à des sources de bonne qualité (CNRS,
France).
L'ONU a bien compris le danger potentiel que représente
cette boisson d'eau non potable, ce qui l'a amène à fixer comme
objectif à atteindre d'ici 2015 : Réduire de
moitié le pourcentage de la population qui n'a pas accès de
façon durable à un approvisionnement en eau de boisson
salubre (OMD, OBJECTIF 7, CIBLES 10).
Le pari est loin d'être gagné puisque pour
atteindre cet objectif important, 260000 personnes par jour doivent encore
obtenir l'accès à des sources d'eau de bonne qualité (OMS,
2002). Pour atteindre cet objectif au Bénin, le taux effectif
d'accès à l'eau potable doit être porté à
67,5% dans les zones rurales et semi urbaines et à 75% dans les zones
urbaines en 2015 alors ces taux ne sont que respectivement de 41% et 50% en
2005. (PNE, Bénin).
Cette consommation est parfois due à l'ignorance des
populations qui pensent qu'une eau claire, inodore et qui n'a pas une mauvaise
odeur est bonne à boire et ne présente aucun danger. C'est
l'exemple des eaux de puits dans certaines communes du Bénin où
ces eaux sont limpides (Porto-Novo, Abomey-Calavi ...). C'est l'exemple aussi
des eaux de pluie qui sont bues sans aucune inquiétude. De plus, les
puits couverts munis de pompe présentent l'aspect d'une eau de
distribution (munis d'un robinet qu'il suffit d'ouvrir pour avoir de l'eau).
C'est donc une raison de plus pour que les utilisateurs de ces puits croient
à la potabilité de ces eaux et pour qu'ils pensent à les
boire. Alors que, ce n'est qu'après une analyse fiable et menée
par un spécialiste de la qualité de l'eau qu'on peut
déclarer une eau potable. Et ceci lorsqu'elle répond aux normes
de potabilité. De plus cette qualité qui peut être bonne au
départ, peut varier au cours du temps. D'où une analyse
périodique de ces eaux comme l'indiquent les textes relatifs à
l'eau au Bénin.
Cette étude qui vise à analyser les
paramètres des eaux de ces puits couverts de la commune de Porto-Novo
peut servir de documents de base aux initiatives qui viseront à
améliorer l'accès à l'eau potable dans la commune.
3. Objectifs de recherche
De façon générale, il s'agira
d'étudier la qualité de l'eau des puits couverts munis de
pompe.
De façon spécifique, il s'agira de :
- analyser les paramètres physico-chimiques et
microbiologiques de ces eaux et de vérifier s'ils répondent aux
normes de potabilité,
- rechercher les sources probables de pollution de ces
eaux,
- évaluer les impacts de la consommation de ces eaux
sur la santé.
4. Hypothèses de recherche
- la qualité des eaux de ces puits munis de pompe ne
répond pas aux normes de potabilité d'eau de
consommation ;
- le manque d'hygiène et d'assainissement autour de ces
puits constitue les principales sources de pollution de ces eaux ;
- la consommation de ces eaux est la cause de nombreuses
maladies au sein de la population qui utilise cette eau pour la boisson.
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