DEDICACE
Je dédie ce travail à
DIEU TOUT PUISSANT
Et à mes parents bien aimés
Dr. PIERRE DJIEUGA
Et
Mme DJIEUGA MARIE FLORENCE née NGALEHENG SIAKAME
I.
REMERCIEMENTS
J'exprime ma sincère gratitude et remerciements
à mon encadreur académique DR. SONIA SAKLI pour
ses conseils précieux, son aide dans le cheminement de cette
étude et pour la peine qu'elle s'est donnée tout au long de ce
travail afin de faire de ce document ce qu'il représente.
Mes remerciements s'adressent aussi à M. Anis
BRAHAM pour l'encadrement dont j'ai bénéficié,
pour l'attention, la disponibilité dont il a fait preuve, ainsi que le
suivi pendant ma période de stage à Amen Bank.
J'adresse aussi mes remerciements à mes parents
M. Pierre DJIEUGA et Mme Marie Florence DJIEUGA
née NGALEHENG SIAKAME pour leur soutien matériel,
financier, moral et psychologique. Mais particulièrement pour l'amour
qu'ils me portent.
Un très grand merci à mes frères et
soeurs, Nina DJIEUGA TAYOU, Hugues SIAKAM et Hermann
TOUAGUEU.
Merci à Nina Chimi pour ses conseils,
Danielle Djoko pour sa présence et son affection,
Didier Yomi Djamen pour son aide précieuse dans ce travail, Franck
Mbakop Tchabat, Guy Manguele, Estelle Cheguem, Patrick Tomi Djamen,
Clément Kingué, Jules Libong, Yves Ngouadjio, Armand Tadjuidje,
Francis Kouakam
J'adresse un merci tout particulier à Monsieur
Abdoulaye COULIBALY de la Banque Africaine de Développement pour ses
conseils avisés d'aîné, de camarade, et pour son soutien
financier que je ne pourrais oublier ; je lui suis très
reconnaissant.
Je remercie Monique Yéméli, Stella Kamadjou et
Laura Kenmogne ainsi que le Regroupement des Bamiléké en Tunisie
« BAM'TUN », qui m'ont été d'un grand soutien
moral et psychologique.
Sans oublier tout le personnel de la Direction du Personnel
d'Amen Bank et particulièrement Hasna et Zeineb pour leur aide.
Je tiens à remercier finalement toute personne qui a,
de près ou de loin, contribué d'une manière ou d'une autre
au succès de ce travail, et spécialement ceux dont les noms ne
sont pas mentionnés, mais qui sont présents dans mon esprit et
dans mon coeur.
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
TABLEAUX
1. Tableau 1 : Utilité de
l'évaluation (L. Boyer
(2006))................................................6
2. Tableau 2 : ancienneté à la
banque....................................................................70
3. Tableau 3 : les catégories de cadre des
personnes interrogées...................................71
4. Tableau 4 : sexe de la population
interrogée.........................................................73
5. Tableau 5 : les institutions
financières du groupe
Amen.......................................81
6. Tableau 6 : importance d'être
évalué.................................................................85
7. Tableau 7 : Connaissance du système
d'évaluation en place....................................86
8. Tableau 8 : comment trouvent-ils le
système
d'évaluation ?...........................................87
9. Tableau 9 : efficacité du
système à déterminer les compétences des
employés............88
10. Tableau 10 : le système
d'évaluation est-il
objectif ?.........................................................90
11. Tableau 11 : l'équité du
système
d'évaluation......................................................91
12. Tableau 12 : question sur l'existence d'une
différence entre les meilleurs et les moins bons employés
après
évaluation...........................................................................92
13. Tableau 13 : une évaluation bien
menée peut-elle accroître la motivation des
employés ?93
14. Tableau 14 : une méthode
d'évaluation axée sur la performance permettrait-elle de noter
plus
objectivement ?........................................................................................................95
15. Tableau 15 : les méthodes
d'évaluation par lesquelles les employés voudraient être
évalués.....................................................................................................96
16. Tableau 16 : l'évaluation est-elle suivie
de mesures palliatives constatées chez les employés lors de
l'évaluation ?........................................................................................97
17. Tableau 17 : êtes-vous satisfait des
mesures
prises ?........................................................98
18. Tableau 18 : les employés
aimeraient-ils être évalués sur la base des objectifs
préalablement
définis ?...................................................................................................100
19. Tableau 19 : de quelle manière
aimeriez-vous être
évalué ?............................................101
20. Tableau 20 : répercussions d'une
évaluation positive sur la performance et la
motivation...............................................................................................103
FIGURES
1. Figure 1 : le principe de l'évaluation
à 360° (Marbot et al.
2007) .................................25
2. Figure2 : les liens entre les processus RH
(Stéphanie Desfontaines, leportailmicrofinance.org
(2007))........................................................................................37
3. Figure3 : les étapes types d'un
processus d'évaluation du rendement (Saba et al.
2008).....40
4. Figure 4 : place centrale de l'évaluation du
personnel dans les politiques de gestion. (Campoy
2008)..............................................................................................41
5. Figure 5 : les visées de
l'appréciation (Cadin et al. (2007) in Guillot-Soulez
(2008))..........42
6. Figure 6 : la place de l'entretien dans les
process RH. (Marbot (2007))........................43
7. Figure 7 : la place de l'entretien dans la GRH
(Annick Cohen (2006))..........................44
8. Figure 8 : le cycle de management (Annick
Cohen (2006))........................................51
9. Figure 9 : ancienneté à la
banque........................................................................70
10. Figure 10 : les catégories de cadre des
personnes
interrogées......................................72
11. Figure 11 : sexe de la population
interrogée...........................................................73
12. Figure 12 : importance d'être
évalué.....................................................................85
13. Figure 13 : connaissance du système
d'évaluation en
vigueur....................................86
14. Figure 14 : appréciation sur le
système
d'évaluation................................................87
15. Figure 15 : efficacité du
système à déterminer les compétences des
employés...............89
16. Figure 16 : le système
d'évaluation est-il
objectif ?.............................................................90
17. Figure 17 : l'équité du
système
d'évaluation..........................................................91
18. Figure 18 : question sur l'existence d'une
différence entre les meilleurs et les moins bons employés
après
évaluation...............................................................................92
19. Figure 19 : une évaluation bien
menée peut-elle accroître la motivation des
employés ?....94
20. Figure 20 : une méthode
d'évaluation axée sur la performance permettrait-elle de noter
plus
objectivement ?...................................................................................................................95
21. Figure 21 : les méthodes
d'évaluation par lesquelles les employés voudraient être
évalués...96
22. Figure 22 : l'évaluation est-elle
suivie de mesures palliatives constatées chez les employés lors
de
l'évaluation ?............................................................................................................98
23. Figure 23 : êtes-vous satisfait des
mesures
prises ?.............................................................99
24. Figure 24 : les employés
aimeraient-ils être évalués sur la base des objectifs
préalablement
définis ?..............................................................................................................................100
25. Figure 25 : de quelle manière
aimeriez-vous être évalué
?..................................................102
26. Figure 26 : répercussions d'une
évaluation positive sur la performance et la
motivation...103
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................................................................................1
PREMIERE PARTIE : L'APPRECIATION DU
PERSONNEL, UN DES PILIERS DE LA GRH : FONDEMENTS
THEORIQUES.........................................................................................................................................................3
CHAPITRE I : L'IMPORTANCE DE
L'APPRECIATION POUR
L'ENTREPRISE...................................................4
Introduction.....................................................................................................................................4
I. Utilité et importance de l'appréciation pour le
personnel.............................................................5
II. Les préalables, les raisons et les conséquences
à
l'évaluation....................................................10
III. Les objectifs et les méthodes
d'évaluation.....................................................................................13
IV. Difficultés et conditions de succès de
l'évaluation.........................................................................28
V. Les processus RH et la place de l'évaluation dans ces
processus.................................................33
Conclusion.......................................................................................................................................45
CHAPITRE II : L'EVALUATION, UN PREALABLE
INCONTOURNABLE POUR TOUTE ENTREPRISE.............46
Introduction....................................................................................................................................46
I. Les enjeux et la temporalité de
l'évaluation....................................................................................46
II. Le contenu et les stratégies
d'évaluations.......................................................................................53
III. La notion de
performance..................................................................................................................56
IV. Relation entre système d'évaluation et
performances des employés........................................61
Conclusion.......................................................................................................................................66
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC ET
ANALYSE DU SYSTEME D'APPRECIATION DU PERSONNEL CADRE
D'AMEN
BANK....................................................................................................................................................67
CHAPITRE III : METHODOLOGIE ET PRESENTATION
DU CONTEXTE DE L'ETUDE......................................68
Introduction.....................................................................................................................................68
I. Méthodologie de
recherche...............................................................................................................68
II. Présentation du secteur d'activité et d'Amen
Bank........................................................................71
III. Objectifs recherchés par Amen Bank via son
système
d'évaluation............................................77
Conclusion........................................................................................................................................78
CHAPITRE IV : LA POLITIQUE ET LES PRATIQUES
DE LA BANQUE EN TERMES D'APPRECIATION DU
PERSONNEL CADRE............................................................................................................................................79
Introduction....................................................................................................................................79
I. Analyse et interprétation des
données.............................................................................................79
II. Efficacité du système d'évaluation
d'Amen Bank sur la gestion des compétences, et conséquences de ce
système sur les
cadres..................................................................................102
III.
Recommandations.............................................................................................................................105
Conclusion.....................................................................................................................................107
CONCLUSION
GENERALE..............................................................................................................108
ANNEXES.........................................................................................................................................111
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................................................120
TABLE DES
MATIERES....................................................................................................................123
Introduction Générale
Afin d'améliorer les compétences de sa structure
ainsi que de faire le point sur le niveau de ses employés, une
organisation se doit de soumettre au minimum une fois dans l'année son
capital humain à des évaluations pour connaître le niveau
de celui-ci. En effet, les évaluations font partie intégrante du
fonctionnement d'une entreprise et constituent un des aspects de la gestion des
compétences. Elles permettent de faire le point sur les capacités
et les rendements du personnel dans l'entreprise afin de donner une idée
au manager et au collaborateur des compétences réelles de la
personne évaluée. Aussi, les évaluations ont d'autres
portées qui se manifestent en termes de développement, et de
conservation du personnel, de fixation des objectifs ... Ainsi, dans le
grand ensemble que représente la gestion des compétences,
l'évaluation des compétences elle aussi se constitue par
plusieurs aspects ou caractéristiques. Pour mener à bien une
évaluation, il faudrait déjà définir le type ou la
méthode d'évaluation pour la structure ou l'organisation car
chaque organisation a ses règles, sa culture, ses objectifs...
Dans une entreprise, le personnel cadre est
considéré comme une catégorie aussi bien sensible
qu'importante dans ce sens qu'elle constitue en général le
maître à penser de toute organisation. C'est pour cela que nous
avons focalisé notre recherche sur cette catégorie du personnel
en essayant d'avoir leur avis sur le système d'évaluation en
place dans leur environnement professionnel. L'évaluation étant
très souvent un facteur clé en terme de motivation, il est donc
logique que nous nous intéressions justement à l'impact que peut
avoir ce procédé sur les employés. Il convient
donc de se poser la question de savoir quels sont les enjeux, les effets ou les
répercussions que peuvent avoir un bon système
d'évaluation sur la performance et la motivation des
employés ?
Par rapport à cette problématique, nous avons
avancé l'hypothèse de recherche selon laquelle le système
d'appréciation du personnel à Amen Bank semble être
désormais inadapté et ne plus correspondre aux attentes du
personnel, car il ne met pas en relief la contribution individuelle des
employés et ne favorise pas une gestion équitable des
compétences. De cette hypothèse, on pourrait faire ressortir des
hypothèses sous-jacentes :
- le système d'évaluation ne met pas en relief
la contribution personnelle des employés, du fait de sa nature
simpliste, sommaire et expéditive. Par conséquent, il ne parait
pas équitable et juste par rapport à l'apport personnel de
chaque employé.
- Le système d'évaluation parait statique et
figé, et donc peut avoir des conséquences négatives sur
la motivation des employés (par ricochet sur leur performance).
- La manière dont se déroule
l'appréciation du personnel n'est pas propice à une
émulation, à une amélioration des performances
individuelles des employés.
Nous avons effectué notre recherche au sein de la
Direction du Personnel au siège d'Amen Bank et cette étude a
porté sur l'évaluation du système d'appréciation
des personnels cadres de cette institution. En effet, il a surtout
été question d'enquêter sur le dispositif actuel
d'évaluation, en relation avec les acteurs de ce système que sont
les managers et leurs collaborateurs tout en insistant sur la pertinence de ce
dispositif sur le personnel en ce qui concerne leurs compétences
exactes, ainsi que les conséquences du système sur ces
derniers.
Notre travail s'est composé de deux parties ayant
chacune deux chapitres. La première partie est intégralement
théorique. Elle comporte deux chapitres : le premier s'étend
sur l'importance de l'évaluation et le second parle de
l'évaluation comme préalable incontournable dans le processus RH
de toute entreprise. La deuxième partie c'est la partie empirique et
elle aussi repose sur deux chapitres : le premier informe sur la
méthodologie et la présentation du contexte de l'étude et
le second parle de la politique et des pratiques de la banque en termes
d'appréciation du personnel cadre. Ce sont ces différents points
qui formeront l'ossature du travail.
PREMIERE PARTIE
L'APPRECIATION DU PERSONNEL, UN DES PILIERS DE LA
GRH : FONDEMENTS THEORIQUES
Dans cette partie de notre travail qui est essentiellement
théorique, nous nous proposons d'établir une base solide en ce
qui concerne les auteurs qui ont parlé de l'évaluation dans le
cadre de notre recherche en ce qui concerne le système
d'appréciation du personnel. C'est ainsi qu'au chapitre premier, nous
étudierons l'importance de l'appréciation du personnel pour
l'entreprise en se focalisant sur l'utilité de l'évaluation, les
préalables à l'évaluation, les objectifs, les
difficultés et la place de l'évaluation dans le processus RH. Le
second chapitre qui traitera de l'évaluation comme un préalable
incontournable dans l'entreprise se propose de parler des enjeux et de la
temporalité de l'évaluation, du contenu et des stratégies
d'évaluation, des différents niveaux de performance et enfin de
la relation entre le système d'évaluation et la performance des
employés.
CHAPITRE I :
L'IMPORTANCE DE L'APPRECIATION DU PERSONNEL POUR
L'ENTREPRISE
Introduction
L'appréciation des performances ou des
compétences est un aspect essentiel du management pour une entreprise.
Elle sert de manière efficace à mesurer les contributions
individuelles des employés. Une démarche d'évaluation bien
menée participe grandement à l'assignation des objectifs
stratégiques de l'entreprise car elle met en commun les
intérêts de l'entreprise et ceux des hommes qui y travaillent.
Dans ce chapitre, nous étudierons succinctement l'utilité et
l'importance de l'appréciation pour le personnel, puis les
préalables, les raisons et les conséquences à
l'évaluation, ensuite les objectifs et les méthodes
d'évaluation, aussi les difficultés et conditions de
succès de l'évaluation, enfin les processus RH et la place de
l'évaluation dans ces processus. Mais avant tout cela, nous donnerons
l'avis de certains auteurs sur ce qu'est l'évaluation ou
l'appréciation.
Les termes « évaluation des
performances ; évaluation du rendement, appréciation du
personnel, appréciation des compétences ;
appréciation ou encore évaluation tout court... »,
sont autant de termes utilisés par les auteurs en GRH et qui renvoient
pour la plupart à un acte managérial très bien connu
aujourd'hui dans nombreuses entreprises. Toutefois, les auteurs en Gestion des
Ressources Humaines ne s'accordent pas tous sur le sens de ces termes car
pendant que certains trouvent nécessaire de distinguer ces deux notions
(évaluation et appréciation), d'autres ne voient pas en ces
termes une différence significative. En effet, dans le livre d'Eric
Campoy et al. (2008), les auteurs disent que
«l'évaluation désigne une activité
sous-jacente à toute pratique sociale dès qu'une décision
quelconque doit être prise » ; l'appréciation
quant à elle « correspond plus précisément
à l'ensemble des situations standardisées et périodiques
dans lesquelles l'entreprise mesure la performance de chaque
salarié ». Luc Boyer (2006) pour sa part, ne fait pas une
très grande différence entre les termes `appréciation' et
`évaluation' quand il déclare
« ...l'appréciation des salariés (dite aussi
évaluation des performances) fait l'objet d'une attention plus
générale... ». Eléonore Marbot et al.
(2007) ne fait pas de distinction entre les termes
« appréciation » et
« évaluation », mais note l'ambigüité
qui existe encore entre ces termes lors qu'elle dit « les termes
« appréciation » ou
« évaluation » seront employés de
façon indifférenciée...bien qu'un certain nombre de
chercheurs, par exemple Galambaud, explique que ces deux notions renvoient
à des paradigmes d'actions et de pensées fort
différents». Néanmoins, vu qu'une dénomination
précise en la matière n'est pas très claire pour
distinguer ces deux notions, nous utiliserons celles-ci indifféremment
l'une de l'autre tout au long de notre travail, faisant référence
cependant à la même réalité.
Il serait primordial avant toute chose, de dire ce qu'est une
évaluation ou une appréciation des performances du personnel dans
l'entreprise. Autrement dit, nous nous devons de donner quelques
définitions avancées par des auteurs qui ont écrit en la
matière.
Pour Chloé Guillot-Soulez (2008),
« l'évaluation est un jugement porté sur le
comportement d'un salarié dans l'exercice de ses fonctions. Le jugement
peut être exprimé sous différentes formes :- par une
notation ;- par un inventaire des points forts et des points faibles par
rapport à la fonction exercée ;- par un bilan professionnel
par rapport aux objectifs de la période précédant
l'entretien... ». Bernard Martory et Daniel Crozet (2007)
définissent l'appréciation comme « un jugement
porté par un supérieur hiérarchique ou des
collègues de travail sur le comportement d'un salarié dans
l'exercice de ses fonctions ». Pour Tania Saba et al.
(2008), l'évaluation du rendement peut être définie
« comme un système structuré et formel visant
à mesurer, à évaluer et à modifier les
caractéristiques, les comportements et les résultats d'un
employé occupant un poste donné ». Selon
Jean-François Dhénin et Brigitte Fournier
(1998), « l'entretien annuel d'évaluation permet
d'établir un bilan professionnel : il consiste en un entretien
direct entre le salarié et son supérieur hiérarchique
direct où l'évolution de carrière et la promotion sont
examinés ». Eric Campoy et al. (2008)
perçoivent l'appréciation comme « l'ensemble des
situations standardisées et périodiques dans lesquelles
l'entreprise mesure les performances de chaque salarié. Ces dispositifs
d'appréciation ou « d'évaluation
formalisée » conditionnent en profondeur, à titre
individuel et collectif, les décisions de GRH dans leur ensemble :
rémunération, formation, mobilité... ». Les
définitions en ce qui concerne l'évaluation ou
l'appréciation du personnel que nous avons données ne sont pas
exhaustives, mais nous jugeons bon de nous arrêter à
celles-là pour ne pas trop nous étendre sur les
définitions.
I. Utilité et importance de l'appréciation pour
le personnel
Pour une entreprise ou une organisation, évaluer son
personnel est primordial. L'évaluation trouve son utilité
à plusieurs niveaux dans l'entreprise. Elle a des intérêts
et des limites, et peut aussi être considérée comme un acte
managérial.
I.1 Utilité de l'évaluation dans
l'entreprise
L'évaluation du personnel est un moment critique
à la fois pour l'évalué, pour l'évaluateur et pour
l'entreprise. En effet, il permet à l'évalué de faire le
point sur sa situation actuelle en ce qui concerne ses compétences et
performances, mais a aussi un rôle plus stratégique pour
l'entreprise car comme l'affirme L. Boyer (2006) parlant de
l'évalué, « le système
d'appréciation est un moment d'échange permettant de faire
remonter l'information de terrain, de faire des suggestions et des
propositions, de faire le point sur son activité, ainsi que sur ses
compétences et ses axes de progrès envisageables et d'analyser
l'évolution de son parcours professionnel ou de sa carrière en
rendant plus rationnelles les décisions à
prendre ».
I.1.1 Utilité pour l'évalué
L'évaluation aide la personne évaluée
à se fixer des objectifs et à les atteindre car il dispose en
quelque sorte d'un baromètre ou d'un échéancier afin de
voir si les objectifs sont atteints ou pas.
L'auteur dans son ouvrage a élaboré un tableau
qui révèle en pourcentage les résultats d'une
enquête menée en 2002 sur l'évaluation des cadres.
Tableau 1 : Utilité de l'évaluation
(L. Boyer (2006))
Une enquête développée en juillet
2002 par l'association pour l'emploi des cadres (APEC) a montré que
l'entretien annuel d'évaluation avait permis (en % des cadres
interrogés) :
|
- pour presque 40% : d'étudier leurs perspectives
de mobilité
|
- pour 58% : de faire le point sur leur plan de
carrière
|
- pour 54% : de faire le point sur les formations
envisageables
|
- pour 81% : de faire le point sur leur relation +/- avec
leur supérieur hiérarchique et les membres de l'équipe
|
I.1.2 Utilité pour l'évaluateur
Tout comme elle représente un moment important pour la
personne évaluée, l'évaluation est un moment
déterminent pour l'évaluateur en ce sens qu'elle est
considérée comme un moment privilégié qui l'aide
à avoir du recul par rapport à sa pratique du management et
d'avoir une meilleure visibilité sur les axes de travail à
établir. C'est en ce sens que Luc Boyer (2006) parle lors qu'il
déclare que pour l'évaluateur, l'évaluation est un
« moment d'échange permettant de réaliser une analyse de
sa pratique du management et de jouer pleinement son rôle de manager, de
fixer des objectifs et des orientations de travail, de prendre en compte les
suggestions et les aspirations des collaborateurs, de négocier des
moyens nécessaires et de recenser et planifier les actions de formation
à prévoir ». ainsi, l'évaluation peut aussi
être considérée comme un outils d'aide à la
décision des managers et un moyen pour eux de déceler les
insatisfactions malaises, frustrations... et par là, redresser la
tendance en élaborant des actions correctives.
I.1.3 Utilité pour l'entreprise
Il faudrait dire que le procédé qu'est
l'évaluation des performances est un acte dont l'entreprise se sert afin
de jauger ou tester la fiabilité des actions qu'elle entreprend et
ainsi, elle peut prendre des mesures concrètes et ciblées pour
répondre aux insuffisances, critiques et remarques apportées
lors des évaluations des performances de ses employés.
L'organisation peut par exemple, comme le dit Luc Boyer
(2006), « préciser le positionnement de la personne
évaluée et de son environnement, de capitaliser des informations
structurées et d'assurer la maintenance des descriptions de poste au
travers des compétences requises pour les tenir ». Au
sein de l'organisation, l'évaluation joue un rôle central pour la
DRH car elle sert de bilan de ressources humaines pour ce qui est des
capacités et des compétences par métiers et pas emplois.
Cela permet donc à la DRH d'établir des prévisions fiables
lorsqu'elle fait des investissements, des réorganisations, des
externalisations, ou encore dresse des méthodes de travail et planifie
les formations.
Il est utile pour une entreprise d'évaluer les
performances de son personnel car pour la formation, l'entreprise peut
désormais savoir quelles sont les priorités et établir des
plans et programmes de formation adéquats. Parlant de l'impact de
l'évaluation du personnel sur la rémunération, il
convient de dire que c'est grâce à l'appréciation que
l'entreprise peut récompenser équitablement ses salariés
en lui attribuant un avantage par rapport à sa performance
évaluée sur la base des critères connus de tous.
L'évaluation aide l'entreprise dans sa politique de communication lors
des entretiens d'évaluation.
De l'avis de Y .Alouane (1997), l'évaluation du
personnel est utile à différents niveaux. Elle aide à
l'amélioration des performances car les résultats serviront
à élaborer des actions pour améliorer les performances des
employés. Comme second point, l'évaluation aide à ajuster
la rémunération du personnel en ce sens que c'est par
l'évaluation que l'on mesure les performances des employés pour
savoir quelles sont les personnes qui méritent des augmentations ou non.
Les décisions d'affectation c'est le troisième aspect
relevé par l'auteur parlant de l'utilité de l'évaluation.
En effet, tout mouvement dans l'entreprise est décidé sur la base
de l'évaluation, que ce soit en termes de promotion, mutation, ou
rétrogradation. Le quatrième aspect fait effet de besoins de
formation et de développement et ces besoins sont détectés
par l'évaluation. Par un faible rendement on peut envisager le besoin en
formation du salarié et un rendement supérieur à la
normale fait état de la sous utilisation d'un potentiel à
développer. En cinquième point, il est question des inexactitudes
des informations de gestion du personnel. L'auteur explique ici que les faibles
performances des salariés peuvent être dues au système
d'information en place qui n'est pas à même d'identifier les
lacunes dans l'analyse des postes ou dans la gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences. Donc par l'évaluation, il est
question de corriger toutes ces imperfections constatées aux niveaux des
procédures RH (embauche, formation...). Enfin, le dernier point
qu'Alouane (1997) parle de la découverte d'erreurs dans la
définition du poste car les mauvaises performances peuvent tout
simplement renvoyer à une mauvaise définition des postes.
Avec ces points mis en avant, l'auteur donne son avis sur
l'utilité de l'évaluation dans l'entreprise. Et nous pouvons
ajouter que l'importance du système d'évaluation se voit
renforcée et nous permet de nous rendre compte que l'évaluation
est une étape charnière, un point angulaire sur lequel repose
tout le processus RH dans une organisation.
Dans le management, l'appréciation/évaluation
des compétences du personnel trouve son sens car elle favorise le
dialogue qui aide à l'établissement d'un bon climat social, ainsi
qu'une compréhension améliorée entre les équipes.
Ceci se matérialise par la facilité de transmission des
informations du terrain à la hiérarchie. Le manager travaille
avec son équipe et ses collaborateurs sur les modalités de
l'évaluation afin de déterminer le rapport entre la performance
et le poste des collaborateurs.
Comme tout système, l'appréciation ou
l'évaluation présente des avantages et des
inconvénients.
I.2 Les intérêts et les limites de
l'évaluation
Selon Chloé Guillot-Soulez (2008), l'évaluation
présente à la fois des avantages et des problèmes. En
effet, parlant des avantages, elle dit que l'évaluation permet de faire
le point sur la période écoulée. L'évaluation est
une démarche qui permet de détecter les compétences des
salariés. Elle favorise la motivation en offrant au salarié des
perspectives d'évolution dans l'entreprise (lien avec la gestion des
carrières). Enfin, l'évaluation permet de connaître les
attentes des salariés et d'y répondre (formation,
mobilité, rémunération...).
Comme limite observée à la pratique de
l'évaluation, l'auteur dit que l'évaluation peut comporter une
part de subjectivité ; la méthode d'évaluation
utilisée peut parfois mélanger aspects personnels et aspects
professionnels. Elle dit aussi que les outils d'évaluation (fiches de
notation, grilles d'évaluation) peuvent générer des effets
de halo (réponses tranchées positivement ou négativement),
et que l'évaluation est source de stress. Par ailleurs, l'enjeu de
l'évaluation peut conduire l'évalué à se censurer
et la pratique d'une évaluation individuelle est parfois en
contradiction avec des exigences de travail en équipe. Enfin, le choix
des critères d'évaluation apparaît comme central et ce
choix est d'autant plus difficile que les postes sont élevés.
I.3 L'évaluation, un acte managérial
Selon Martine Emeriaud (2006), l'évaluation
représente un espace de dialogue privilégié entre le
manager et son collaborateur. Pour elle, cela est considéré comme
un « véritable soutien pour le manager dans l'exercice de
son management et lui permet d'expliciter au collaborateur la stratégie
de l'entreprise au travers des objectifs qu'il va lui
assigner ». En d'autres termes, l'évaluation est un
passage obligatoire pour le bon fonctionnement d'une organisation en ce sens
qu'elle fait partie des recommandations stratégiques de la gestion de
l'entreprise et du personnel à court, moyen ou long terme selon les
objectifs de l'organisation. L'auteur de cet article note aussi que le manager
a besoin d'outils tels que : la liste des métiers, l'analyse des
postes de travail, le référentiel des compétences
affectées du niveau requis afin de procéder à
l'évaluation de ses collaborateurs. Elle note aussi qu'il est
déterminant pour le manager, de connaître l'état des
compétences au sein de son entreprise car cela lui servira efficacement
pour lui permettre de conduire sa politique de gestion des ressources humaines
et prévoir son budget en termes d'action de formation de ses
collaborateurs. Au vu de cela, on peut dire que l'évaluation sert de
tableau de bord ou d'indicateur afin de mesurer la performance des
salariés de l'entreprise car elle aide le manager à avoir une
plus large visibilité sur ses collaborateurs et lui permet de prendre
les décisions adéquates et faire face aux problèmes dont
il est confronté.
II. Les préalables, les raisons et
les conséquences de l'évaluation
L'établissement d'un processus d'évaluation doit
être précédé par un certain nombre d'aspects en
rapport avec les préalables ou les mesures (dispositions) prises, la
définition des raisons, et les conséquences que ce processus aura
sur les salariés. Cela est étudié par la DRH.
II.1 Les préalables à l'évaluation
Mettre sur pied une démarche d'évaluation des
performances du personnel nécessite certaines dispositions qu'il est
impératif de mettre sur pied pour que cette démarche soit une
réussite.
II.1.1 La maîtrise de l'adéquation
poste-emploi
De l'avis de M. Emeriaud (2006), « pour
évaluer les compétences ou la performance de ses collaborateurs,
l'entreprise doit bien connaître ses métiers, les principales
compétences nécessaires à leur exercice et le niveau
requis pour que chacune d'entre elles puisse conduire à la performance
maximale du collaborateur ». Pour l'auteur, si on a affaire
à une entreprise de petite taille, la cartographie des métiers
ne serait pas indispensable, car ce n'est qu'un rangement des métiers en
grande famille. Elle propose plutôt de faire un listing des postes qui
existent afin d'avoir à sa disposition une base qui permette
d'identifier les compétences requises. Cette identification aura pour
but de rendre plus facile l'analyse d'une fonction et de pouvoir
décliner individuellement un niveau requis pour chaque
compétence par rapport à sa qualification et/ou son
ancienneté dans le poste. Et l'auteur précise que
« Sans ce préalable, le chef d'entreprise ou le
responsable hiérarchique ne disposera pas d'éléments
objectifs de comparaison du niveau acquis avec le niveau requis lorsqu'il sera
en situation d'évaluer son ou ses collaborateurs ».
II.1.2 La mise en place d'un dispositif
d'évaluation fiable et performant
Il est vital pour toute évaluation que des conditions
de réussite soient réunies avant de procéder à
l'appréciation proprement dite. Cela implique un certain nombre de
mesures qui doivent être prises afin de pouvoir profiter pleinement de
cette démarche. C'est ainsi que Y. Alouane (1997) distingue deux
dispositions en parlant des préalables à
l'évaluation : il déclare tout d'abord que savoir de quelle
manière un homme s'est acquitté de sa tâche n'est pas si
important que ça, car ce qui importe est de savoir ce que le
supérieur attendait de lui, afin que ce supérieur puisse asseoir
son jugement. Et l'auteur de préciser « encore faut-il
que, pour chaque type de poste, des objectifs précis aient
été définis à l'avance, les hommes susceptibles de
les remplir correctement choisis, et les critères d'appréciation
de leur travail précisés ». Toujours de l'avis
d'Alouane (1997), il est impératif d'avoir à sa disposition des
outils d'analyse aussi scientifique que faire se peut ; c'est pour cela
que « la description du poste incluant fixation d'objectifs et
normes ou standards, conditionne donc la réussite d'un système
d'appréciation du personnel. Par ailleurs seul l'emploi de techniques
solides et reconnues au moment même de l'appréciation permet
d'atteindre l'objectivité nécessaire ».
Ensuite, l'auteur fait mention d'un autre point concernant la
rétribution ou bien les effets et répercussions de
l'évaluation car selon lui, le succès d'un système de
mesure des performances ne vaut pas grand chose s'il ne sert pas à
l'employé, ou s'il ne lui profite pas. C'est donc évident que
l'appréciation/ l'évaluation des performances du personnel a une
répercussion directe sur les autres aspects de la gestion du personnel
tels que : la rémunération, la formation, la promotion. Et
il ajoute « elle n'est qu'un volet non signifiant en
lui-même, mais indispensable pour qui cherche à établir une
« politique » du personnel cohérente dans
l'entreprise ».
II.2 Les raisons de l'évaluation
Il existe des raisons pour lesquelles la tenue d'une
évaluation est essentielle. Eléonore Marbot (2007) en
définit quelques unes.
II.2.1 La logique de profit
Selon Marbot (2007), il serait injuste et
trompeur de la part de l'entreprise que de faire croire aux salariés que
l'évaluation n'existe que pour servir les employés uniquement.
Pourtant l'entreprise, au travers de son personnel, cherche avant tout
à améliorer ses performances et son rendement et cette
quête de performance et de rendement passe avant tout par la performance
des employés qui y travaillent. C'est ainsi que l'entretien
d'appréciation/d'évaluation est un instrument dont l'organisation
se sert afin de déceler les imperfections et d'éventuels
manquements dans le travail ou le comportement des employés afin de les
corriger. C'est dans cette optique que E. Marbot
déclare « ce serait leurrer les salariés que
de leur faire croire qu'un processus d'appréciation est neutre...Ainsi,
il serait mensonger et dangereux que les directions d'entreprise cachent cette
logique de profit aux salariés lorsqu'elles mettent en place le
processus d'évaluation ». L'auteur défend la
thèse selon laquelle tout être humain étant digne de
respect et de franchise, lorsque l'entretien va être mis sur pied,
« il serait hypocrite et vain de cacher la raison
principale : mesurer la contribution de chaque salarié à la
valeur ajoutée de l'entreprise ».
Toutefois, l'auteur rappelle que bien que la plupart des
dirigeants d'entreprise mettent l'accent sur la performance individuelle car
cela est une référence en matière de gestion, il n'en
demeure pas moins que le travail de groupe ou la performance collective reste
la première valeur ajoutée. La performance individuelle bien que
plus flexible et mesurable que le travail de groupe, celle-ci ne pourrait
exister sans l'interaction des différents membres de l'organisation.
II.2.2 La logique de l'équité
L'évaluation pour l'évaluation ne sert pas
à grand-chose. En d'autres termes, il ne faut pas évaluer ou
apprécier les compétences du personnel juste pour le plaisir de
le faire, mais bien parce qu'on doit mesurer ses performances et par là,
le récompenser à juste titre. Si tel n'est pas le cas,
l'appréciation/ l'évaluation ne servirait pas à
grand-chose car derrière la contribution de chacun à la
performance totale de l'entreprise, il devrait y avoir une rétribution
de la part de l'entreprise à la valeur ajoutée de chacun. C'est
pour cela que Marbot (2007) appuie cette idée quand elle
déclare « s'il ne faut pas cacher les raisons
prévalentes à la mise en place de l'outil d'évaluation,
c'est-à-dire la performance et le profit, il semble également
indispensable de savoir que ces objectifs ne pourront être atteints que
si cet outil de mesure sert également à la rétribution du
salarié, quelle que soit la forme que prenne cette
rétribution ». Et l'auteur d'ajouter « la
théorie du gagnant-gagnant, ou plus simplement la logique de
l'équité, doit être la seconde raison de
l'évaluation » (la première étant celle du
profit de l'entreprise). Donc autant l'entreprise gagne en profitant de la
main-d'oeuvre et des compétences de son personnel, autant le personnel
gagne en bénéficiant d'un développement financier,
matériel ou intellectuel que lui apporte l'entreprise.
II.3 Les conséquences de l'évaluation
S'appuyant sur les analyses de Marbot et (2007), l'entretien
d'évaluation peut avoir un impact direct sur trois politiques GRH que
sont : la formation, la mobilité et la rémunération.
Mais il revient au DRH de décider quel sera l'impact de l'entretien sur
l'une de ces trois politiques ; de savoir quels seront les critères
pour déclencher une de ces trois rétributions ; enfin de
savoir si le manager sera la personne qui prendra les décisions sur un
des trois thèmes précités.
II.3.1 Le rôle du DRH/manager
Toujours selon E. Marbot, c'est au DRH de connaître
l'état des processus RH dans l'entreprise avant de prendre des
initiatives en matière d'évaluation. Il sera par exemple
amené à ne pas introduire dans le support d'évaluation la
partie sur la gestion des carrières si dans l'entreprise, le processus
de gestion des carrières est inexistant. Pareil dans le cas de la
rémunération s'il n'ya pas de politique de
rémunération ou de prime individualisée, car l'entretien
n'aura pas de conséquences sur la rémunération du
salarié. Bien que l'entretien soit intimement lié à la
politique de formation, dans la plupart des entreprises, il est rare de voir
appliquer les résultats de l'évaluation sur la formation des
salariés. Il n'est pas en effet rare de constater que les envois de
salariés en formation ne corresponde pas aux besoins réels de ces
derniers, ni aux revendications que les managers ont faites suite à
l'évaluation. Pourtant, si les résultats de l'évaluation
sont pris en compte, les formations répondront aux besoins des
employés car les managers auront bâti des plans de formation en
fonction de ces besoins. Cela permettrait aussi aux managers de pouvoir
rétribuer équitablement leurs collaborateurs par des formations
ciblées.
II.3.2 Le rôle de la DRH
La direction ou le département des ressources humaines
a une fonction administrative certes, mais pas des moindres, car elle joue un
rôle de management, puisqu'elle répond aux éventuelles
revendications et plaintes des salariés. En cas de contestations de
l'évaluation par exemple, la DRH informe le personnel sur les
différents recours possibles que le salarié peut faire. Elle peut
décider que l'entretien cette fois s'effectuera soit avec un n+1, soit
avec un membre de la DRH, dépendamment du style de management et de la
culture de l'entreprise, ainsi que de l'importance de la DRH pour l'entreprise.
Il va de soi que l'employé doit avoir entièrement confiance en
l'impartialité de son nouvel interlocuteur ; c'est ainsi qu'une
commission paritaire de recours peut être constituée.
III. Les objectifs et
les méthodes d'évaluation
Apprécier le personnel au sein de l'entreprise n'est
pas une tâche sans fondements car elle sert, comme nous l'avons dit plus
haut, à avoir une bonne visibilité pour l'organisation sur sa
manière de diriger ses employés. L'évaluation a donc une
visée tangible, une cible, un objectif. Aussi, elle fait usage de
méthodes bien précises afin de pouvoir concrétiser ses
engagements.
III.1 Les objectifs de l'évaluation
Toute évaluation des performances est
bénéfique pour l'entreprise à bien des égards
puisque cette évaluation lui permettra de mieux gérer son
personnel et d'avoir des données fiables et à jour sur les
compétences dont elle dispose. C'est dans cette lancée que Y.
Alouane (1997) affirme « elle permet en effet d'une part d'enrichir
les informations dont dispose le service du personnel et de contrôler
l'efficacité des actions entreprises et d'autre part de s'assurer que
les agents sont prévenus de leurs performances et ainsi apporter
l'orientation adéquate à leur carrière ».
Comme autre point on peut dire qu'à travers l'appréciation, il
est possible d'obtenir des informations importantes en ce qui concerne les
points forts et ainsi que les lacunes des salariés dans une
organisation. Aussi, comme Y. Alouane le dit si bien, « elle
permet d'apprécier la pertinence des actions du service du personnel
lui-même et en particulier : la formation, la
rémunération, le recrutement et la promotion ».
On peut distinguer plusieurs objectifs liés à
l'évaluation
III.1.1 Les objectifs organisationnels
Une entreprise, pour mieux atteindre ses objectifs, devrait,
au moyen de l'évaluation du rendement, fixer des objectifs
spécifiques à chaque salarié afin que ces buts puissent
correspondre à ceux de l'entreprise. En d'autres termes, si
l'évaluation permet à l'organisation de pouvoir remplir ses
obligations et atteindre les buts qu'elle s'est fixée en donnant des
directives spécifiques aux employés, elle ne se portera que
mieux. C'est en ce sens que Campoy (2008) déclare « la
procédure d'évaluation permet d'abord d'aligner les efforts
individuels sur les objectifs généraux de
l'entreprise ». Donc il est question de l'intérêt
de l'entreprise lorsqu'on parle d'évaluation du personnel car des
employés compétents et performants équivalent une
entreprise performante et concurrentielle. Campoy (2008) poursuit en
déclarant « l'évaluation permet ainsi de
donner à la juxtaposition des efforts de chacun (salariés et
hiérarchie) une orientation commune en cohérence avec la
stratégie de l'entreprise décidée par la
direction. Ainsi, les critères mis en avant lors de l'évaluation
reflètent des réalités stratégiques de
l'entreprise, ce sui permet de les diffuser rapidement auprès de
l'ensemble des salariés ». Si l'organisation change de
stratégie, il est nécessaire pour les RH de modifier quelques
critères d'évaluation pour que cette évaluation soit mieux
acceptée et soutenue par la direction.
Les RH sont particulièrement concernés par cette
démarche puisque les résultats de l'évaluation serviront
de base pour mettre en place les politiques GRH que sont la formation, la
mobilité interne, les augmentations de salaires ou de primes, la
décision de licenciement... et comme le dit si bien Campoy (2008),
l'évaluation peut être vue comme un moment particulier qui permet
de développer la communication entre l'encadrement et les
collaborateurs.
En définitive, l'objectif organisationnel de
l'évaluation est l'ajustement dans la précision des missions et
responsabilités.
III.1.2 Les objectifs de l'évalué
L'évaluation du point de vue du personnel dans
l'entreprise fait l'objet de beaucoup d'attentes en terme de reconnaissance des
efforts fournis, et donc d'une récompense en fonction de ces efforts,
mais aussi cela lui permettra de savoir l'idée que se fait la
hiérarchie vis-à-vis de lui. Campoy (2008) renforce cette
idée lorsqu'il parle des intérêts et objectifs de
l'évalué en quelques points. C'est ainsi que l'évaluation
permettra à l'évalué de « disposer d'un
retour de la part de son supérieur, et plus
généralement de l'entreprise » pour ce qui est de
sa contribution, ses performances ou sa compétence vis-à-vis des
tâches qui lui ont été assignées. Ensuite, la
personne évaluée attend de l'évaluation « la
reconnaissance formelle des efforts consentis pour les
atteindre » (atteindre les objectifs). Cela peut être une
reconnaissance financière. Puis, il est à noter que mettre en
place une procédure formelle d'évaluation permet aux
salariés d'être rassurés puisque cette évaluation
est suivie de la « définition précise des objectifs
assignés » ainsi que des « moyens mis
à sa disposition pour y arriver ». Autre point tout aussi
important selon Campoy (2008), grâce à l'évaluation, le
salarié pourra obtenir de son supérieur des informations en ce
qui concerne les « perspectives d'évolution
interne qui s'offrent à lui » et il peut aussi
« exprimer ses propres désirs en termes d'évolution
de poste et de carrière, ainsi que ses besoins en
formation ». Car ces points que Campoy (2008) met en avant, on
constate que le personnel dans l'entreprise a comme qui dirait tout à
gagner dans le mise en place d'une procédure formalisée
d'évaluation des performances puisque à la différence
d'une procédure informelle, la formalisation établit des
règles, des mesures à suivre pour que l'évaluation soit
la plus objective possible et donc éviter toute situation d'arbitraire.
Sans formalisation, les critères et procédures
d'évaluation ne sont pas connues.
III.1.3 Les objectifs du management
Se fiant à Campoy (2008), le management poursuit un
triple objectif lorsqu'il procède à l'évaluation du
rendement de ses équipes. Tout d'abord, il lui permet
« d'asseoir sa fonction d'encadrement et de légitimer son
pouvoir hiérarchique » car de plus en plus, on remarque
que la relation manager-collaborateur est de moins en moins respectée au
sens strict du terme, ce qui n'est pas pour faciliter les rapports au
quotidien, d'où l'importance de cet « espace-temps durant
lequel cette relation est imposée ». Le deuxième
objectif fait état de la période privilégiée durant
laquelle « le supérieur pourra recueillir des informations
indispensables pour repérer d'éventuels
dysfonctionnements », que ce soit en ce qui concerne la
répartition des moyens humains et financiers, la dégradation du
climat social, etc. Cet objectif est d'autant plus primordial que ces moments
d'échange et de mise au point entre manager et collaborateur sont rares
car il peut ne pas y avoir de contact régulier entre eux.
Dans le dernier objectif, le supérieur
hiérarchique est désormais au courant des différents
dysfonctionnements, réclamations, manquements... de son équipe
après évaluation et il dispose donc du recul nécessaire
afin de « mieux gérer son équipe pour la
période à venir : amélioration de l'efficience (par
une meilleure allocation des ressources) et de l'efficacité (par une
définition pertinente et actualisée des objectifs) de son
équipe ». Dans certains cas, le manager peut se servir des
résultats de ses collaborateurs afin de pouvoir atteindre ses objectifs
car lui aussi peut être évalué sous la base de ces
résultats.
Dans l'article MASTER 2 RH1(*), les objectifs de l'évaluation sont
évoqués comme suit :
· OBJECTIFS ORGANISATIONNELS : ajustement dans la
précision des missions et responsabilités.
· OBJECTIFS PSYCHOLOGIQUES : le collaborateur a
besoin de situer sa contribution par rapport aux normes de réussite et
par rapport aux attentes de sa hiérarchie. Besoin de reconnaissance de
ses efforts et de sa contribution.
· OBJECTIFS DE PERFORMANCE : le collaborateur a
besoin d'objectifs ambitieux et réalisables. L'évaluation porte
sur le degré de réalisation des objectifs, sur le contexte et les
moyens mis à la disposition du salarié.
· OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT : adaptation au poste,
à l'entreprise, développement de l'employabilité,
progression de carrière.
Le département de formation-empoi de la chambre de
commerce de Paris (2003), en parlant des objectifs de l'évaluation, dit
que celle-ci est essentielle au niveau de la communication interne, de la
motivation et de la fidélisation des employés dans une
organisation. Ces objectifs sont :
- Clarifier les missions du collaborateur et situer leur
contribution à la performance de l'entreprise,
- Evaluer les activités et les compétences mises
en oeuvre,
- Apprécier l'atteinte des objectifs,
- Fixer des objectifs nouveaux pour la période à
venir,
- Définir les moyens à mettre en oeuvre pour
atteindre ces objectifs,
- Identifier les attentes du collaborateur au regard des
besoins et objectifs de l'entreprise.
Le résultat de l'évaluation servira de support
concret à une analyse partagée avec l'évalué et
à la construction d'un plan de développement qui donnera lieu
à plusieurs type d'actions de formation, de mobilité et
d'évolution professionnelle.
De tous ces points, on peut retenir qu'il semble clair que
sans des objectifs bien définis, précis et surtout
planifiés à l'avance, il devient difficile de mettre sur pied une
procédure d'évaluation fiable, mais surtout formelle et
crédible, car c'est sur la base de cette pratique bien menée que
l'entreprise, le management et le personnel vont s'accorder sur la ligne de
conduite à tenir et ainsi augmenter la productivité de
l'organisation.
Les objectifs de l'évaluation ne sauraient se dissocier
des méthodes d'évaluation.
III.2 Les méthodes d'évaluation
On dénombre quelques méthodes
d'évaluation toutes aussi différentes les unes des autres, mais
qui s'adaptent selon le style de management, la structure de l'entreprise ou
encore la culture de celle-ci. Campoy (2008) parle de
« modalités différentes » et dit
que ces modalités peuvent différer selon certains
paramètres. Il dit que l'évaluation peut être
« unilatérale (un individu évalue un autre
individu) ou bilatérale (un individu évalue un autre individu qui
l'évalue également) ». Ou encore, il peut y avoir
évaluation dans le « sens descendant (supérieur
à subordonné), mais aussi dans le sens ascendant
(subordonné à supérieur) ou horizontal (entre
pairs) ». Enfin, on peut procéder à une
évaluation « sous forme d'entretien individuel, mais
d'autres formes sont envisageables (autoévaluation, test, notation sur
critères, questionnaires, observation, etc.) ». Et
l'auteur de préciser ce que nous avons énoncé plus haut,
c'est-à-dire que bien que le schéma classique de
l'évaluation unilatérale descendante, par entretien individuel du
supérieur avec chacun de ses collaborateurs soit hautement
répandu, ce n'est pas la seule manière possible
d'apprécier les salariés ; « toutes les
configurations sont en fait envisageables pour peu qu'elles soient
cohérentes avec les objectifs poursuivis ».
Martory et Crozet (2005) affirment que l'évaluation
peut être conduite à travers plusieurs méthodes dont le
contenu varie selon l'entreprise. Parlant des méthodes
d'évaluation, ils les classent en deux grandes catégories :
celle des programmes axés sur l'évaluation des
caractéristiques personnelles ou des attributs de personnalité,
et celle axée sur l'observation des comportements. Dans le premier cas
(méthodes axées sur l'évaluation des
caractéristiques personnelles), les auteurs identifient trois
aspects : l'évaluation libre, la méthode du choix
forcé et l'échelle de notation. Dans le deuxième
cas (méthodes axées sur l'observation des comportements), ils ont
identifié deux aspects que sont l'analyse des faits
significatifs ou évaluation par incidents critiques, et la
méthode d'évaluation des résultats.
III.2.1 L'évaluation libre
Elle met en exergue les points forts et faiblesses de
l'évalué, ses chances de succès et les démarches
pour rectifier si nécessaire. Les auteurs disent que cette
méthode ne permet pas les promotions ou comparaisons entre
salariés, mais elle est efficace pour déclencher des actions de
formation ciblées. Cette méthode a comme inconvénient
qu'elle ne donne pas l'occasion à l'évaluateur et
l'évalué d'avoir un réel échange.
III.2.2 La méthode du choix
forcé
Pour Martory et Crozet (2005), par cette méthode,
l'évaluateur décrit sur un formulaire les comportements de
l'évalué. Cette méthode décrit bien les forces et
faiblesses de l'évalué, mais il y a risque de comparaison
à l'intérieur d'une même catégorie car les
critères d'évaluation sont identiques. Les auteurs conseillent de
laisser prévoir un espace d'expression libre qui va permettre de
préciser toutes les situations particulières pouvant expliquer
tel ou tel résultat.
III.2.3 L'échelle de notation
Elle indique le degré auquel un individu fait preuve
des caractéristiques personnelles. Le formulaire de l'échelle de
notation est généralement accompagné d'une
appréciation globale qui contient les détails des points forts et
des points faibles de l'employé évalué. Les grilles de
notation sont en principe adaptées à chacune des
catégories socioprofessionnelles. Communément, les points
appréciés sont : le niveau d'atteinte des objectifs de la
période écoulée, la quantité de travail, la
qualité de travail, le sens de la planification, le sens de
l'organisation, le sens du contrôle, le jugement, le leadership, l'esprit
de décision, la motivation, la communication écrite, la
communication orale, l'esprit d'initiative... les auteurs précisent que
le résultat de ce type d'évaluation dépend aussi bien du
soin mis à définir les caractéristiques personnelles et
à évaluer les comportements que de la préparation des
évaluateurs.
Au niveau des méthodes axées sur l'observation
des comportements, les auteurs relèvent deux points :
III.2.4 L'analyse des faits significatifs ou
évaluation par incidents critiques
Dans ce cas, l'évaluateur note le comportement de ses
collaborateurs dans des situations critiques. Ce sont ces comportements qui
peuvent expliquer le succès ou les échecs en ce qui concerne la
performance. Après observation, l'évaluateur peut donc prononcer
un jugement sur les qualifications d'un individu. Toutefois, Martory et Crozet
(2005) sont d'avis que cette méthode ne permet pas les comparaisons
entre individus car l'observation se fait uniquement dans des cas
spécifiques ; néanmoins cette méthode se
révèle utile quand on veut étudier la potentialité
d'un salarié lors d'une évolution hiérarchique.
Saba (2008), parlant de la méthode des incidents
critiques, va dans le même sens que Martory et Crozet (2005) en disant
que « le supérieur observe les actions particulièrement
efficaces ou inefficaces de ses subordonnés dans le cours normal de leur
travail : ce sont les incidents critiques (ou faits
déterminants) ». Selon l'auteur, ces incidents ainsi
rapportés fournissent généralement une bonne description
du comportement dans telle ou telle situation. Cette méthode
présente l'avantage de fournir au supérieur des exemples concrets
de comportements pour la rétroaction, sans qu'il ait besoin de s'appuyer
sur des qualités personnelles telles que le sérieux,
l'énergie au travail ou la loyauté. Cet aspect des choses motive
le salarié dans son comportement sur la base des attentes
exprimées. A titre d'exemple, l'auteur prend deux cas pour illustrer ses
propos : le cas d'un agent d'assurance vie qui trompe un client pour
conclure une vente constitue un incident critique négatif, pourtant, la
réponse empressée et chaleureuse à une plainte est un
incident critique positif. Comme autres avantages de cette méthode selon
Saba (2008), elle se caractérise par sa simplicité et sur
l'importance accordée au comportement. Aussi, on peut noter la
réduction du risque de partialité : dans la mesure où
l'évaluateur note au fur et à mesure les faits
déterminants liés au rendement de l'employé, sa perception
n'est pas influencée seulement par les évènements les plus
récents. En outre, la consignation des évènements est plus
rapide et comporte moins d'erreurs ou de déformation que bien des
méthodes plus sophistiquées. Par ailleurs, étant
donné que la plupart des employés ont un rendement moyen, cette
technique permet de faire ressortir les employés dont le rendement est
exceptionnel ou très médiocre. Soulignons que l'absence totale
d'incidents observés chez un employé peut dénoter un
rendement médiocre.
Les inconvénients de cette méthode doivent
être soulignés. En effet, le supérieur doit s'astreindre
à tenir un registre pour chacun de ses subordonnés. De plus,
cette méthode ne comporte aucun critère quantitatif, elle ne
permet pas de distinguer l'importance relative des incidents et elle rend
difficile toute comparaison entre les employés pour lesquels les
comportements observés sont très différents. Ces points
faibles peuvent être palliés par la formation des superviseurs en
définissant au préalable les incidents critiques liés
à chaque poste pour les intégrer dans les critères
d'évaluation
III.2.5 La méthode d'évaluation des
résultats
Cette méthode se voit de plus en plus employée
quand on s'inscrit dans le cadre du management par objectifs, car son
application suppose l'existence des objectifs connus. Dans cette
méthode, il est question d'un entretien constitué de deux
parties :
- L'établissement du bilan professionnel de la
période de référence, qui porte soit sur l'exercice des
fonctions et des responsabilités, soit sur l'atteinte des objectifs
définis ou sur les deux éléments ;
- L'élaboration des objectifs pour la période
à venir et la liste des actions qui contribueront à leur
atteinte.
Tout comme Martory et Crozet (2005), Saba (2008) parle de
l'évaluation par le supérieur, l'évaluation par les
pairs, l'évaluation par les subordonnés, l'autoévaluation.
Mais aussi, elle discute de l'évaluation par la clientèle,
l'évaluation multi sources et l'informatisation des données
d'évaluation. Pour l'évaluation par le
supérieur, elle dit que celui-ci est la personne toute
désignée pour apprécier la qualité du rendement du
collaborateur. Toutefois, certaines personnes sont souvent invitées
à participer à ce processus. Ce genre d'intervention crée
un climat d'ouverture et améliore la qualité des relations entre
me supérieur et le subordonné. L'évaluation par
les pairs est l'évaluation d'un employé par ses
collègues de travail pour fournir de bons indicateurs de son rendement.
Cette évaluation peut être moins efficace si l'entreprise
rémunère son personnel au rendement ; cela favorise la
concurrence et dégrade la confiance mutuelle.
L'évaluation par les subordonnés permet aux
employés de donner l'idée qu'ils ont de leur supérieur.
Ils peuvent pourtant surestimer le rendement de leur supérieur ou
évaluer celui-ci en fonction de sa personnalité.
L'autoévaluation est l'évaluation personnelle de
l'employé sur les objectifs qu'il s'est fixés lui-même ou
qu'il a établis avec son supérieur. Cette méthode
réduit les conflits, constitue un outil efficace pour élaborer
des programmes de perfectionnement...mais elle est à l'origine de
certaines erreurs dans les résultats. L'évaluation par la
clientèle est l'évaluation que les clients effectuent
sur leur satisfaction face à certains produits ou services fournis.
En plus de lister ces types d'évaluation, Saba (2008)
présente quelques méthodes d'évaluation du rendement.
III.2.6 La méthode de rangement ou
méthode de rangement direct
Elle est encore appelée méthode de rangement
direct. Selon Saba (2008), elle est la plus simple à implanter : le
supérieur classe les employés selon leur rendement global, du
meilleur au plus faible ou d'autres aspects en rapport avec la qualité
du travail, le respect des échéances... Saba (2008)
précise aussi que cette méthode est utile dans une petite
entreprise car « plus le nombre d'employés est grand, plus il
est difficile de prévoir les différences, en particulier quand la
plupart des employés ont un rendement moyen ».
III.2.7 La méthode de rangement
alternatif
Elle comporte des étapes successives de classement qui
consistent à inscrire au début d'une liste le meilleur
employé, et à la fin de la liste, le moins bon employé en
se fondant sur leurs performances avec en milieu de liste les employés
au rendement moyen. Cette approche présente l'avantage d'être
à la portée des supérieurs autant que des
subordonnés. Pour des salariés qui effectuent sensiblement les
mêmes taches, cette méthode s'avère utile.
III.2.8 La méthode de comparaison par
paires
Toujours conseillée par Saba (2008), cette
méthode implique que l'on compare chaque employé avec les autres,
deux à deux, en utilisant dans chaque cas une norme unique pour
désigner le meilleur des deux. Au final, on fait le classement comme
suit : pour chaque employé, on compte le nombre de fois où
on l'a jugé supérieur à un autre ; ensuite, les
employés sont placés par ordre décroissant. Cette
méthode par rapport aux autres est plus facile pour départager
les meilleurs individus.
III.2.9 La méthode de la distribution
forcée
La méthode de distribution forcée selon Saba
(2008) contourne le problème des rangs uniques qu'on trouve dans les
autres méthodes par l'intégration de plusieurs facteurs dans le
processus de rangement. Il peut en effet être difficile de
différencier deux titulaires de poste dont le rendement est similaire.
La distribution est donc dite « forcée » lors qu'on
doit répartir un certain nombre d'employés dans chacune des cinq
catégories prédéterminées. Les lettres (A, B, C,
etc.) utilisées dans certaines universités
nord-américaines constituent une variante de cette méthode.de
façon générale, la distribution forcée produit une
courbe en forme de cloche.
III.2.10 l'entretien individuel
Guillot Soulez (2008) donne son opinion sur l'entretien
individuel disant justement qu'il s'agit d'un entretien face-à-face
entre le salarié et son supérieur hiérarchique (N+1), avec
pour objectif « de faire un bilan de l'année passée (points
positifs et négatifs) et de fixer des objectifs pour l'année
à venir ». En effet, l'entretien individuel est aujourd'hui
largement répandue dans la plupart des entreprises quelle que soient
leur taille ou leur secteur, et peu importe le poste ou la fonction
occupée dans l'entreprise. Cet entretien permet au supérieur
d'exprimer son jugement sur le salarié. Il permet au salarié de
donner son point de vue et de faire connaître ses souhaits en ce qui
concerne son évolution ou sa formation. Toutefois, il y a des facteurs
délicats à aborder comme ceux relatifs à «
l'environnement et à la personne ». Aussi, selon les DRH les
managers manquent de courage pendant les entretiens, ce qui engendre des
situations délicates et qui ne correspondent pas aux attentes des
salariés. Selon l'auteur, il doit découler de l'entretien
individuel un document récapitulatif signé par le salarié
et l'évaluateur et transmis à la DRH. Et l'auteur de conclure en
disant que « l'entretien est normalement suivi par la mise en place d'axes
de progrès ou d'actions de formation ». Guillot Soulez illustre ses
propos en prenant le cas d'une clinique privée qui applique cette
méthode d'évaluation.
Le Département de Formation-Emploi de la Chambre de
Commerce de Paris (CCIP) (2003) dit dans un de ses articles que l'entretien
annuel est adopté par un grand nombre d'entreprises et représente
un moment fort d'échange entre le collaborateur et son supérieur
hiérarchique. Il s'agit d'un moment privilégié qui dure au
minimum 1h30. L'entretien annuel permet de faire le point sur une année
écoulée, de valider la poursuite ou non dans son poste, de fixer
les objectifs de l'année à venir et de décider des actions
correctrices à mettre en place et du programme de formation à
venir.
Ensuite, l'article précise que l'entretien doit se
dérouler dans un climat propice à la réflexion et à
l'écoute, il doit être soigneusement préparé
à l'avance par les deux parties. Ainsi l'évaluateur devra :
- Permettre au collaborateur évalué de
s'approprier le mode d'évaluation (questionnaire, guide...),
- Analyser le travail et mettre en place un
référentiel de compétences par la définition, pour
chaque poste, des savoirs, savoir-faire et savoir être,
- Définir les compétences et
caractéristiques professionnelles qui feront l'objet de
l'évaluation.
L'entretien s'effectue une fois par an en début
d'année mais un point semestriel peut être effectué afin de
prévoir des plans d'actions correctives.
III.2.11 L'entretien collectif
Guillot Soulez (2008) dit de cette méthode
qu' « Il s'agit d'un entretien de groupe »
généralement précédé par un entretien
individuel ou suivi par un entretien individuel. Cet entretien correspond mieux
dans le cadre d'un projet ou pour une équipe autonome de travail. Cette
pratique est encore rare, mais se développe. Elle aide à faire le
point de manière collective sur le fonctionnement et la performance
d'une équipe ou la gestion d'un projet. C'est aussi une solution pour
atténuer les effets de sympathie ou d'empathie personnelle en situation
d'évaluation. Cette technique présente des limites telles que la
difficulté de tenue de cet entretien, son coût et le temps
important que cela nécessite, sa mise en place assez complexe et son
manque d'exhaustivité pour l'évaluation de l'individu.
III.2.12 Le 360°
Encore appelée, évaluation multisources ou
évaluation tous azimuts ou les miroirs : 180° ou 360° ou
encore rétroaction à 360°..., cette méthode selon
Saba 2008 consiste à recueillir de l'information relative à la
performance d'un employé auprès du plus grand nombre possible de
personnes intéressées. En d'autres termes, il est question
d'évaluer un employé tout en collectant des informations
recueillies auprès de diverses sources. Les grandes firmes
américaines telles que AT&T, Amoco, MassMutual Insurance, estiment
que « Selon leur expérience, l'évaluation du
rendement d'un employé est plus efficace lors qu'elle est
effectuée à la fois par les pairs, les supérieurs, les
subordonnés et les clients ; certaines entreprises incorporent
même l'autoévaluation dans leur approche ».
Lelarge (2006) allant dans le même sens dit que la
technique du miroir (180°-360°) « Consiste à
recueillir l'avis d'un certain nombre de collaborateurs dans l'entreprise sur
la façon dont le poste est tenu par le salarié qu'il s'agit
d'évaluer ». Cette technique d'appréciation
renvoie une image à celui qui est évalué et il peut donc
comparer cette image à celle qu'il pense donner, et analyser les
décalages entre les différentes perceptions : celle des
autres et la sienne.
Pour Guillot-Soulez (2008), «Il s'agit d'une
méthode d'évaluation des compétences managériales
d'un cadre faite par son entourage professionnel ». Elle
consiste en l'auto-évaluation du salarié, puis il est
évalué par ses collaborateurs, puis par son (N+1).
L'évaluation est constituée d'un formulaire de près de 200
questions distribuée à une vingtaine de personnes. Toutes les
entreprises peuvent la pratiquer, mais elle concerne surtout les managers
(dirigeants, cadres, responsables de projets) et parfois les agents de
maîtrise. Il est conseillé que l'évalué ait au moins
1 à 2 ans d'ancienneté. Elle a l'avantage d'être anonyme et
on a une « photographie » complète de la
réalité perçue par l'entourage sur des compétences
précises. Toutefois on peut déplorer le manque de
disponibilité des évaluateurs, la subjectivité des
réponses, son coût important dû au matériel
(questionnaire & rapport), et à l'intervention d'un consultant...
Cette méthode peut déboucher sur un plan de formation ou un
programme de coaching après que les résultats aient
été restitués à l'évalué par un
consultant, un coach, un psychologue, ou encore un responsable RH, sous forme
de graphique, débriefing ou de discussion.
Selon le Département de Formation-Emploi de la Chambre
de Commerce de Paris (CCIP) (2003), le 360° feed back est
d'origine Nord-Américaine. Cette méthode d'évaluation se
développe fortement dans les grandes entreprises françaises
depuis quelques années. Il s'agit d'un système par lequel les
compétences du manager seraient évaluées non seulement par
son responsable hiérarchique, ses subordonnées et par
lui-même. Le 360° permet d'identifier la capacité
d'adaptation, le sens de l'innovation et leadership et les compétences
«transversales » : valeurs de l'entreprise, sens de la
déontologie etc.
La démarche de mise en oeuvre d'un 360° efficace
s'effectue en plusieurs étapes :
- Présenter aux salariés les finalités et
le mode de fonctionnement du système,
- Sensibiliser les participants à l'importance du
360° feed back dans le développement du personnel,
- Elaborer un questionnaire,
- Réaliser les évaluations,
- Traiter les questionnaires,
- Suivi et mise en place de plan de progrès.
Une fréquence de 2 ans est nécessaire pour
conduire ce type d'exercice. Elle permet aux titulaires de bâtir des
plans de progrès solides.
Figure1 : le principe de l'évaluation
à 360° (Marbot et al. 2007)
N
Clients et/ou
N' - 1
N'' + 1
Clients et/ou
N'' - 1
N' + 1
N'
N''
Clients et/ou
N - 1
N + 1
III.2.13 L'assessment center
Guillot-Soulez (2008) affirme que l'assessment center sert
à « Evaluer la performance, les comportements, les
compétences et les potentiels des individus ». On peut
faire des simulations organisées en face-à-face ou en groupe mais
l'évaluation est individuelle. Cette méthode comme le dit
l'auteur, est utilisée pour le recrutement, mais elle sert avant tout
à l'évaluation des managers et chefs de projets même si
elle tend à se généraliser à tous les
salariés. On rencontre cette méthode dans les très grandes
entreprises le plus souvent. Elle présente l'avantage de proposer des
simulations proches des situations de travail réelles ; d'avoir des
résultats consolidés grâce à différents
outils ou à différents utilisateurs et c'est une
évaluation effectuée par un regard externe. Selon l'auteur cette
méthode est très couteuse et ce type d'évaluation a comme
conséquence que elle donne lieu à un rapport de restitution remis
à l'évalué puis à l'entreprise. Illustration est
faite par l'auteur à travers le groupe Axcess qui a adopté cette
méthode.
Lelarge (2006) quant à lui parle des assessment centers
disant que c'est la `nouvelle coqueluche des DRH'. En effet, il dit que cette
notion est traduite abusivement par « centres
d'évaluation », et qu'ils « visent à
évaluer de façon objective - l'adjectif
résume l'ensemble de la démarche - le degré de
maîtrise des exigences du poste par le
candidat ». Selon l'auteur, les assessment centers sont
fondés sur l'idée que plus la proximité est grande entre
la situation réelle de travail et la technique de sélection,
meilleures sont les conclusions de l'évaluation. Les assessment centers
sont donc constitués d'une série d'exercices qui mettent le
candidat en situation professionnelle. L'auteur ajoute que cette méthode
est conçue en fonction des caractéristiques du poste. Le
procédé est le suivant :
· Quelles compétences clés sont requises
pour le poste ?
· Quels comportements et attitudes montrent le
degré de maîtrise de ces compétences clés?
· Quels exercices doit-on mettre en oeuvre pour
étudier ces comportements et attitudes ?
Plusieurs outils caractérisent l'assessment center,
dont principalement les mises en situation de travail. Pour
cela, il nécessite le recours de plusieurs évaluateurs. Il
s'opère en deux phases : l'observation sur la base d'une grille
précise, ensuite la mise en commun des informations pour établir
l'évaluation. Les assessment centers, en plus d'être un outil pour
le recrutement, sont utiles « Pour la sélection
interne des candidats » durant leur carrière pour ce
qui est de l'analyse des besoins en formation et pour la détection
d'éventuels potentiels.
L'une des raisons de la propagation des assessment centers
selon Lelarge (2006) est d'abord par rapport à un effet de mode (par
mimétisme des managers RH) et ensuite par son efficacité. Cette
méthode a aussi des conclusions très pertinentes du fait de son
objectivité et de son aspect prédictif. Ils aident au maintien de
la culture d'entreprise, ses valeurs et sont souvent bien acceptés par
les candidats. Enfin, ils permettent « d'échapper
à la marge d'erreur liée à la désirabilité
sociale reconnue par les spécialistes de l'évaluation
à propos des entretiens et des tests de personnalité ».
Même si le coût des assessment centers est élevé, il
permet d'éviter les « erreurs de
casting » souvent plus onéreuses surtout lorsque le
candidat se situe dans les niveaux les plus élevés de la
hiérarchie.
Parlant de l'assessment center, le Département de
Formation-Emploi de la Chambre de Commerce de Paris (CCIP) (2003) affirme
qu'elle est d'origine Anglo-saxonne. Cette pratique permet d'établir des
pronostics de réussite ou d'échec d'une personne pour une
fonction ou un poste dans un environnement déterminé. Elle permet
aussi de mieux identifier les capacités et le potentiel des cadres et
des collaborateurs.
Conçu à l'origine pour des opérations de
recrutement, son usage a été étendu à la gestion de
carrière des salariés en poste. Cette méthode
d'évaluation répond à la question « comment vous vous
y prenez ?». Il s'agit de mises en situation qui sont
étudiées par un certain nombre d'observateurs composés de
consultants en recrutement et de managers. Cette méthode n'obéit
pas à un calendrier bien spécifique, il est utilisé pour
des opérations ponctuelles et définies (recrutement...).
Guillot-Soulez (2008) évoque d'autres méthodes
d'évaluation telles que :
- Le PCB (Personal Business
Commitment), qui est la procédure de fixation des objectifs et
d'évaluation qui privilégie un système de notation en
attribuant les notes de 1(la meilleure évaluation) à 4 (la plus
mauvaise évaluation).
- Les 20-70-10, qui représentent la
procédure d'évaluation annuelle pour les cadres inventée
par Jack Welch (General Electric) qui distingue les 20% de
« performants », les 70% de « moyens »
et les 10% de « médiocres » ( à
licencier).
- Le classement forcé (ou forced
ranking), qui est la procédure consistant à classer les
salariés dans différentes cases à la grandeur
prédéfinie de manière à identifier les 10% de
salariés les plus performants.
- L'évaluation qualifiée, c'est
la procédure qui conduit à classer les salariés parmi
trois catégories : exceptionnel, bon et à
améliorer.
- L'évaluation en niveaux, c'est la
procédure qui amène à classer les salariés selon
trois niveaux : A, B et C.
Nous pouvons constater au vu de ce qui précède
que les objectifs et les méthodes
d'appréciation/d'évaluation des performances du personnel sont
somme toute nombreux et divergents, ce qui ne les rend pas différents ou
incompatibles car pour la mise sur pied d'une procédure
d'appréciation du personnel, il est légitime de se fixer des
objectifs. Pour mener à bien ces derniers, l'adoption de méthodes
bien particulières s'impose selon la taille et la culture de
l'organisation. Toutefois, il serait réaliste avant toute chose de
connaître les difficultés qu'une méthode
d'évaluation suppose, ainsi que les conditions de succès
liés à celle-ci.
IV. Difficultés et conditions de
succès de l'évaluation
Instaurer un système
d'appréciation/d'évaluation du personnel présente quelques
difficultés. Toutefois, il existe des conditions auxquelles il faudrait
se soumettre afin que la mise sur pied d'un tel système soit un
succès.
IV.1 Difficultés de mise en oeuvre de
l'appréciation
Campoy (2008) a relevé trois sources principales de
difficultés dans une procédure d'appréciation du
personnel : celles liées aux acteurs, celles liées aux
outils d'appréciation et celles liées à la
cohérence du processus.
IV.1.1 Difficultés relevant des acteurs
L'auteur note une première difficulté lorsque
« l'encadrement s'implique mal ou insuffisamment dans la
procédure d'évaluation » due au fait que les
managers jugent cette démarche d'appréciation inutile ou tout
simplement comme une perte de temps. Ou encore cette démarche peut
être considérée comme une « perte de pouvoir sur
leurs subordonnés » à cause de l'objectivité et
de la formalisation de l'appréciation, donc des critères connus
de tous. Il y a donc le risque pour le manager de « rendre des
comptes », et donc de se justifier sur une notation, cela les rend
assez mal à l'aise à cette idée.
Il y a aussi les « réticences du
salarié évalué » car en effet, celui-ci voit
plutôt en l'appréciation ou l'évaluation l'aspect où
il se verra reproché de son comportement et ses manquements, au lieu de
voir en cela un véritable échange d'idées. En plus il
arrive que l'évalué « perçoive mal
l'articulation entre d'une part la procédure d'évaluation et les
résultats qu'elle produit et d'autre part l'ensemble des
conséquences RH telles qu'elles ont été annoncées
par la DRH... » parceque les informations qui remontent
après évaluation sont peu expoiltables, et la DRH manque de
moyens pour appliquer ces mesures.
Enfin, on constate les « désaccords entre
évaluateur et évalué » à propos des
objectifs et critères d'évaluation, ainsi que sur les
résultats de l'évaluation. Dans ce cas, il appartient à la
DRH de rappeler les procédures de l'évaluation aux deux
protagonistes.
IV.1.2 Difficultés relevant des outils
L'auteur est d'avis qu'ils sont souvent « imparfaits
voire inadaptés au but même de la démarche » et
il ajoute que de toutes les techniques utilisées, aucune ne permet en
réalité de remplir tous les objectifs assignés à
l'évaluation. L'évaluation semble être inadaptée en
ce qui concerne la mesure du potentiel des employés.
IV.1.3 Difficultés relevant de la cohérence
du processus
L'auteur relève en effet la difficulté de
poursuivre plusieurs objectifs à la fois, car souvent contradictoires
aussi bien sur le contenu que sur les comportements induits des acteurs. En
plus, même si la mise en oeuvre d'un système d'appréciation
est réussie, s'il y a changement de stratégie de l'entreprise, il
n'est pas exclu que les critères d'évaluation ne soient pas
pertinents face à la nouvelle stratégie adoptée. Il est
à noter que pour l'auteur, « ce qui est
évalué par des critères précis compte, le reste ne
compte pas », c'est une erreur qui est commise très
souvent par les entreprises pourtant il est fréquent de constater que
les dysfonctionnements importants sont causés par des
éléments jugés secondaires pendant l'évaluation. A
la DRH donc de réviser régulièrement ses critères
d'évaluation.
Alouane (1997) identifie l'influence des évaluateurs
sur le système d'appréciation et appuie que « cette
influence se remarque en particulier au cours de l'utilisation des
méthodes d'appréciation dites subjectives comme les techniques de
l'évaluation globale ou l'appréciation de groupe et toutes
techniques où l'entretien psychologique a une place
importante ». L'auteur ajoute qu'il y a des
« biais » ou des « distorsions » de
l'évaluation causés par l'attitude défavorable des
évaluateurs quant à l'appréciation objective du personnel.
Néanmoins, outre l'évaluateur, ces distorsions peuvent être
dues au mode de traitement de l'information. Ainsi, Alouane liste des biais
tels :
IV.1.4 L'effet de halo
C'est l'impression de l'influence physique ou psychologique
produite par l'agent évalué sur l'agent évaluateur. Ainsi,
un aspect particulier de la personne (favorable ou défavorable) peut
orienter l'opinion de l'évaluateur sur le rendement global de la
personne évaluée ; on rencontre ce genre de situation quand
on a affaire à des amis lors de l'évaluation.
IV.1.5 L'erreur de tendance centrale
C'est en fait l'impossibilité ou la difficulté
qu'éprouve un évaluateur de porter un jugement extrême sur
ses collaborateurs, se contentant de faire une appréciation qui se situe
juste au milieu de l'échelle d'évaluation, d'où
l'expression « d'erreur de tendance centrale » pour
signifier cette distorsion ; cela pour éviter de se justifier de la
part des évaluateurs, des notes trop élevées ou trop
faibles.
IV.1.6 La clémence ou la
sévérité
C'est le cas des évaluateurs qui ont soit le biais de
la clémence ou le biais de la sévérité, dus
à l'imprécision des standards de productions.
IV.1.7 Le préjugé
Cela a comme risque de déformer le jugement de celui-ci
de manière négative ou positive. Par exemple, un manager peut ne
pas être convaincu du sens de responsabilité des femmes et
s'opposer à leur promotion ; ou encore l'influence d'un manager
très diplômé sur la promotion des jeunes
diplômés universitaires au détriment des cadres
d'expérience et formés sur le tas.
IV.1.8 L'influence de l'information la plus
récente
Le poids des actions récentes de l'agent, bonnes ou
mauvaises influencent l'esprit de l'évaluateur car ils sont encore
très présents et peuvent altérer l'objectivité de
son jugement. En fait, quand l'évaluation implique la
subjectivité de l'évaluateur, certains facteurs interviennent
« inconsciemment » dans son jugement comme l'effet de
halo.
IV.1.9 Les réactions de
subordination
L'auteur souligne aussi les différentes
réactions de subordination qui peuvent survenir lors de
l'évaluation et qui peuvent constituer des dangers à
l'évaluation.
· Axe domination - soumission :
§ Désirs orientés vers même
but : s'assurer le contrôle du responsable qui peut distribuer
sanctions négatives/positives
· Axe passivité - activité :
§ Réaction aux situations :
· Actif cherche à modifier les situations
· Passif agit en réponse aux stimulations
extérieures
· domination + activité : processus de
rébellion : influence, agressivité
· domination + passivité : processus de
contrainte : culpabilisation, chantage psychologique
· soumission + activité : processus de
dévouement : manque d'autonomie
· soumission + passivité : processus de
démission : cynisme, dérision
IV.2 Conditions de succès de l'évaluation
Le Département de Formation-Emploi de la Chambre de
Commerce de Paris (CCIP) (2003) dit de l'évaluation que pour qu'elle
soit bien vécue et efficace, il faut que le processus aille à son
terme : il faut restituer le résultat à l'évalué et
en tirer les conséquences en élaborant un plan d'action. Il est
nécessaire que l'entreprise veille à la bonne mise en application
et au suivi du plan d'action si elle ne souhaite pas que l'évaluation
soit considérée comme un simple acte administratif, une
procédure sans utilité véritable. Enfin,
l'évaluation est un exercice difficile qui demande de rester vigilant
dans sa mise en place afin qu'elle ne soit pas perçue comme
impartiale.
IV.2.1 Quelques pistes pour réussir
l'évaluation
Campoy (2008) donne quelques conditions pour réussir
une évaluation ; mais pour que ces conditions soient remplies,
elles doivent répondre aux questions suivantes :
- Quel objectif poursuit l'évaluation ?
- Par rapport à cet objectif, quel contenu à
évaluer est le plus pertinent ?
- Par rapport au contenu pertinent à évaluer,
qui est le mieux placé pour le faire ?
- Sur la base de toutes ces réponses, quel outil est le
plus approprié ?
Les remarques qui en découlent sont nombreuses.
L'auteur dit en effet que ce n'est pas parce que beaucoup d'entreprises
utilisent un outil d'évaluation que l'on doit employer le même par
effet de mode. Il est préférable de poursuivre un seul objectif
par procédure d'évaluation. Si l'on veut poursuivre plusieurs
objectifs, autant mettre en place plusieurs procédures
d'évaluation non redondantes. Pour être menée à
bien, la procédure d'évaluation doit respecter quelques
précautions :
-Il faut tenir compte du contexte dans lequel évoluent
les employés au cours de la période d'évaluation afin que
les résultats reflètent la réalité du moment.
-Il ne faut pas chercher à évaluer seulement
les résultats quantifiables, mais aussi la dimension qualitative du
salarié.
-La DRH devrait disposer de description de postes
actualisées et régulièrement mises à jour afin que
les objectifs prioritaires soient clairement définis et il faudrait se
tenir à ces objectifs pour ne pas être dispersé.
-Rendre cohérents les objectifs de l'évaluation
avec les critères retenus et les méthodes d'évaluation.
-Préparer et former les évaluateurs et aussi les
évaluer sur leur activité d'évaluation.
-Anticiper les problèmes qui pourraient survenir en cas
de changements fréquents des équipes.
-Eviter de comparer les performances individuelles ou alors
l'accompagner systématiquement de programmes de remise à niveau
pour ceux qui sont moins bien classés.
-Retenir des critères transparents, objectifs et
aisément contrôlables pour respecter le principe
« à travail égal, salaire égal », puis
maintenir l'équipe entre salariés.
-Déterminer les critères d'évaluation de
façon concertée, en mobilisant le salarié
évalué, voire les représentants du personnel.
-garder confidentiel le contenu des évaluations.
IV.2.2 Précautions pour réduire les
distorsions de l'appréciation
Alouane (1997) insiste sur le fait que les évaluateurs
doivent être formés pour éviter de tomber dans certains
types d'erreurs. Cette formation va consister à : définir
les erreurs et expliquer leurs causes ; expliquer le rôle et les
retombées de l'appréciation sur le personnel et leur
carrière et s'assurer que les managers comprennent bien les techniques
d'évaluation utilisées ; se familiariser avec les techniques
subjectives d'évaluation.
Pour l'auteur, la réussite de tout système
d'évaluation dépend des conditions psychologiques. En effet, il
doit régner un climat de confiance pour que l'appréciation se
fasse dans de bonnes conditions. Cette confiance doit exister entre les
managers et leurs collaborateurs ; ainsi, les subordonnés
accepteront plus facilement le jugement porté sur eux de la part de leur
supérieur. La confiance doit régner aussi entre les
subordonnés et l'entreprise car
l'appréciation/l'évaluation révèlera les points
fort et les faiblesses des évalués, ce qui permettra
d'entreprendre des actions ciblées sur les employés en termes de
formation, promotion, rémunération...
L'appréciation/l'évaluation sera redoutée
si elle est un moyen unique de porter un jugement sur une personne. L'auteur
suggère que les résultats doivent être communiqués
aux évalués par souci de transparence et d'efficacité. Il
conclue en disant que l'appréciation doit refléter la
réalité des faits et servir en même temps les
appréciateurs que les personnes évaluées. Il ajoute que sa
réussite repose sur les conditions de sa mise en oeuvre ; puis il
ajoute que Maurice Thevenet propose que sa mise en oeuvre tienne compte de six
étapes :
· L'implication de la Direction Générale
· Le diagnostic des systèmes de gestion
existant
· L'évaluation de la procédure
· La constitution d'une commission chargée de
l'appréciation
· La formation des évaluateurs
· L'information du personnel
En définitive, nous pouvons dire que
l'appréciation du personnel fait face à certaines
difficultés dues à la fois aux évalués, aux
évaluateurs et aussi au système adopté par l'entreprise.
Mais pour pallier à ces difficultés, il y a des mesures à
prendre en compte et à respecter scrupuleusement afin que cet acte soit
accepté de tous. Par ailleurs, il faut mentionner que
l'évaluation du personnel se situe dans un processus bien
déterminé dans la machine RH et tient une place non
négligeable dans ce processus.
V. Les processus RH et la place de l'évaluation dans
ces processus.
L'activité de gestion des ressources humaines se
constitue d'un ensemble d'éléments aussi importants les uns des
autres et qui sont interdépendants. En effet, tout système de GRH
dans une entreprise se doit de fonctionner comme les pièces d'une
machine, c'est à dire en tenant compte de chaque aspect de ce
système, au risque de ne pas fonctionner normalement. C'est ainsi que en
GRH, les processus sont liés et dans ce processus, nous nous attarderons
sur le processus de l'évaluation après avoir
présenté l'ensemble des processus ressources humaines et nous
verrons par la suite la place qu'occupe ce processus dans tout le
système.
V.1 Les processus de gestion des ressources
humaines
Stéphanie Desfontaines (2007), dans le site web `Le
Portail Microfinance' (lamicrofinance.org), présente les diff
érents processus de gestion des ressources humaines. Elle y
décrit de manière synthétique les enjeux et les pratiques
pour les principaux processus de GRH : le recrutement, l'évaluation, la
rémunération, la gestion des compétences (qui inclut la
formation) et la gestion des carrières.
V.1.1 Le recrutement
L'auteur dit du recrutement que son objectif est avant tout de
« pourvoir des postes disponibles immédiatement, mais il
doit aussi évaluer les capacités des candidats à
évoluer dans l'institution grâce à des promotions
internes ». Les étapes classiques d'un recrutement sont
les suivantes :
· Définition du besoin : qualification du poste et
définition des compétences
· Identification des sources de recrutement (ex. :
annonce dans la presse, cabinet de recrutement)
· Mise en place des moyens de recrutement (ex. :
diffusion de l'annonce, contractualisation avec le cabinet de recrutement)
Campagne de recrutement (réception des candidatures)
· Sélection (le plus souvent en plusieurs
étapes : sélection sur CV puis un ou plusieurs entretiens)
· Décision d'embauche et signature du contrat de
travail
· Accueil et intégration
V.1.2 L'évaluation
Desfontaines, parlant des objectifs de l'évaluation,
dit qu'elle « vise à mesurer la capacité des
membres du personnel à remplir leur poste. Elle vise aussi à
fixer les objectifs de la période à venir ainsi que les moyens
qui permettront d'atteindre ces objectifs (ex. : formation) ».
L'évaluation peut permettre d'envisager les évolutions de poste
possibles à court et moyen termes. L'évaluation est donc un
exercice tourné à la fois vers le passé et vers l'avenir,
afin de permettre une progression constante de la compétence du
personnel.
Quand elle est conduite de manière transparente par le
supérieur hiérarchique direct, L'évaluation est
également une occasion d'échange avec l'évalué, ce
qui facilite les relations interpersonnelles et la bonne coopération.
Pour que l'évaluation atteigne les objectifs cités ci-dessus,
quelques conditions sont nécessaires :
· L'évaluateur et l'évalué doivent
bien comprendre les objectifs et le processus de l'évaluation ;
· L'évaluation doit être
préparée par l'évaluateur et par l'évalué
;
· L'évaluation doit se dérouler comme un
dialogue entre l'évaluateur et l'évalué, et non comme un
monologue de l'un ou de l'autre ;
· L'évaluation doit se référer
à des faits concrets et des exemples précis, pour éviter
toute personnalisation de la discussion ;
· L'évaluation doit aboutir à des
décisions positives et constructives ;
· Les décisions prises lors des évaluations
doivent être mises en oeuvre.
V.1.3 La rémunération
Pour l'auteur, la rémunération est un des
éléments de motivation et d'implication du personnel. Il est
important de ne pas le considérer comme le seul élément de
motivation. La rémunération peut être fixe et/ou variable,
financière et/ou non financière, et chacune de ses composantes
répond à des objectifs spécifiques :
· La rémunération fixe (salaire) garantit
un niveau de ressource à chaque membre du personnel,
indépendamment de sa performance sur la période en cours. Le
montant du salaire est fixé d'après une grille salariale qui
définit des niveaux de salaire (minima et maxima) pour chaque
catégorie de personnel. Le salaire est un élément de
motivation et d'implication dans la mesure où il est
considéré comme une compensation pour le travail fourni, et
où chaque employé peut prétendre, selon certains
critères, à des augmentations de salaire
régulières.
· La rémunération variable (primes
mensuelles, annuelles, intéressement, etc.) rétribue la
performance sur une période donnée. Elle peut être
individuelle et/ou collective. Elle vise donc essentiellement à
améliorer les résultats de l'entreprise à travers des
incitations proposées au personnel.
· Outre les différentes formes de
rémunération financière (salaire, primes, etc.), le
personnel peut aussi recevoir des formes de rémunération non
financière : avantages en nature (véhicule de fonction,
logement), prix honorifiques, etc.
Certaines conditions doivent être réunies pour
que le système de rémunération de l'organisation demeure
un élément de motivation et d'implication du personnel :
· Le système doit être perçu comme
juste (ex. : grille de salaire, conditions d'accès à la
rémunération variable) ;
· Tous les membres du personnel doivent recevoir une
rémunération qui répond aux règles du
système, sans exception ;
· Le système doit être suffisamment
transparent, et compris par tous.
V.1.4 La gestion des compétences
La gestion des compétences a pour objectif de
développer les compétences du personnel pour que chacun
développe au maximum son potentiel professionnel, au
bénéfice mutuel de l'organisation et de l'individu. La gestion
des compétences est coordonnée à la gestion des
carrières pour faire évoluer chaque membre du personnel vers les
postes où il donnera le meilleur de lui-même.
La gestion des compétences est plus large que la
formation : la formation est un des moyens de développer les
compétences, mais elle n'est pas le seul. La réflexion sur les
moyens de développer les compétences est liée à la
réflexion sur « qu'est-ce que la compétence ? ».
V.1.5 La gestion des carrières
La gestion des carrières cherche à placer chaque
membre du personnel au poste où il donnera le meilleur de
lui-même. Il s'agit donc d'une gestion évolutive, où chaque
employé de l'entreprise accède, selon l'évolution de ses
compétences et à travers des promotions internes, à des
postes de plus en plus complexes et/ou de plus en plus élevés
dans la hiérarchie. La gestion des carrières se fait au
bénéfice de l'entreprise (qui optimise l'utilisation de ses
ressources humaines) et de l'employé (qui développe ses
capacités professionnelles, améliore sa position au sein de la
structure, sa rémunération et sa reconnaissance par ses pairs).
La gestion des carrières est un élément essentiel
de la GRH pour motiver et fidéliser le personnel.
Pour bien fonctionner et atteindre ses objectifs, la gestion
des carrières doit pouvoir s'appuyer sur :
· Un bon système d'évaluation, qui permet
de mesurer les compétences de chaque employé ainsi que
l'évolution de ces compétences dans le temps
· Un bon système d'information GRH (en particulier
dans les grandes sociétés), capable de conserver et restituer les
informations sur les compétences de chaque employé de
manière ciblée et organisée
· Une vision claire des compétences
nécessaires à chaque poste, par exemple à travers un
référentiel des emplois et des compétences
· Une implication de chaque manager dans la politique de
gestion des carrières
· Une compréhension partagée parmi le
personnel des objectifs et du fonctionnement de la gestion des carrières
dans l'organisation
V.1.6 Les liens entre les
processus RH
Stéphanie Desfontaines conclue en disant que les
processus RH sont tous liés les uns et les autres et ne peuvent
être conçus et appliqués que les uns par rapport aux
autres.
Figure2 : les liens entre les processus RH
(Stephanie Desfontaines, leportailmicrofinance (2007))
Le recrutement doit se faire en cohérence avec
la gestion des compétences de l'entreprise : en effet,
l'entreprise recrute de nouvelles compétences nécessaires
aujourd'hui, pour un poste donné, mais aussi des compétences qui
pourront être utiles demain, en fonction des nouveaux besoins de
l'institution, grâce à des promotions internes (ex. :
départs à la retraite, extension géographique
accompagnée par des créations de poste, créations de poste
dues à de nouvelles activités, de nouvelles fonctions de support,
etc.). Par ailleurs, le recrutement se fait en fonction de la capacité
de l'entreprise à développer les compétences du personnel
nouvellement recruté. Certaines compétences doivent être
maîtrisées au moment de l'embauche, mais d'autres peuvent
être construites par la formation (ex. : formation des nouveaux agents de
crédit à la méthodologie de crédit de
l'organisation).
Le recrutement doit se faire en cohérence avec
la gestion des carrières de la compagnie : tout comme dans
le cas de la gestion des compétences, il faut souligner que la structure
recrute de nouvelles compétences nécessaires aujourd'hui, pour un
poste donné, mais aussi des compétences qui pourront être
utiles demain, en fonction des nouveaux besoins de l'institution, grâce
à des promotions internes.
Le recrutement doit se faire en cohérence avec
la rémunération : l'institution offre aux candidats
à l'embauche une rémunération conforme à la grille
salariale de l'institution. Il n'est pas souhaitable de recruter à des
salaires hors grille, ni en-dessous du barème ni au-dessus du
barème (ceci pourrait provoquer une démotivation et une baisse
d'implication du personnel sous-payé, ainsi qu'une
désolidarisation entre les catégories de personnel qui ne
bénéficient pas du même régime).
La gestion des compétences doit se faire en
cohérence avec l'évaluation : l'évaluation
vise à définir les besoins de développement de
compétences pour la période à venir (ex. : formation,
participation à des séminaires, etc.), pour chaque membre du
personnel. Puis, lorsque les actions de développement de
compétences ont été mises en oeuvre, l'évaluation
suivante permet de mesurer l'amélioration des compétences des
membres du personnel.
De la même manière, la gestion des
carrières doit se faire en cohérence avec
l'évaluation : c'est l'évaluation qui
détermine la capacité d'un membre du personnel à
évoluer vers un autre poste, éventuellement suite à une/
des action(s) de développement des compétences.
La gestion des compétences doit se faire en
cohérence avec la gestion des carrières : la
compagnie développe les compétences de son personnel non
seulement pour qu'il soit plus efficace aujourd'hui, mais aussi pour qu'il soit
capable d'évoluer vers de nouveaux postes demain.
La gestion des compétences et la gestion des
carrières doivent se faire en cohérence avec la
rémunération : l'amélioration des
compétences qui conduit à prendre davantage de
responsabilités, voire à évoluer vers un nouveau poste,
doit aller de pair avec une amélioration de la
rémunération. Ce principe, s'il est mis en oeuvre, incite le
personnel à constamment développer ses compétences et
viser une évolution de poste.
La rémunération doit évoluer en
cohérence avec les résultats de
l'évaluation : des évaluations positives doivent
autant que possible conduire à des augmentations de la
rémunération (éventuellement par le biais d'une
rémunération variable).
V.2 les étapes du processus d'évaluation et
la place de l'évaluation dans ce processus
V.2.1 les différentes étapes du
processus d'évaluation
Le processus d'évaluation se constitue de plusieurs
étapes selon Saba (2008) ; elles sont au nombre de quatre :
- La première étape aide à
déterminer les critères d'évaluation en scrutant dans les
analyses de postes ou dans les profils de compétences les
éléments à évaluer chez les employés. Les
standards de performance devraient être clairement connus des
employés. Les critères doivent être fiables. Le
supérieur doit observer à l'avance les comportements du
salarié avant de poser un jugement, si l'évaluation porte sur les
comportements.
- La deuxième étape a pour but de
sélectionner la ou les méthodes d'évaluation
utilisées. En effet, le choix de la méthode doit être fait
en fonction du profil du poste et des éléments à
évaluer.
- La troisième étape aide à
déterminer les modalités du déroulement de
l'évaluation et de l'analyse qui en découle.
- Dans la quatrième étape, il est question de
chercher des explications aux écarts de rendement observés et
appliquer les mesures correctives qui s'imposent. Il faut mentionner dans la
rétroaction qu'on fera à l'employé, si celui-ci satisfait
aux objectifs ou les dépasse.
Il est à noter que l'analyse des écarts de
rendement et la rétroaction permettent de les maintenir ou de les
modifier, bien sûr en se basant sur les discussions entre
l'évaluateur et l'employé évalué. Saba (2008)
rajoute que « Le processus d'évaluation du rendement
s'intègre dans le processus plus global de la gestion de la performance
au travail, car il entraîne le recours, selon le cas, à des
stratégies d'amélioration ou des stratégies de
reconnaissance ». L'auteur illustre ses propos dans la figure
ci-dessous :
Figure3 : les étapes types d'un processus
d'évaluation du rendement (Saba et al. 2008)
Etape 2
Choix des
Méthodes dévaluation
Choix des critères dévaluation
Rétroaction
Application de mesures correctives
Evaluation
Identification des écarts de rendement
Etape 1
Etape 3
Etape 4
V.2.2 La place de l'évaluation dans ce processus
Il est primordial de noter que le processus
d'appréciation ou d'évaluation du personnel tient une place
centrale dans les processus GRH. De fait, on peut dire que
l'appréciation du personnel est au centre de tous les processus en
gestion des ressources humaines parce qu'il influence toutes les
décisions en ce qui concerne le management du personnel dans une
organisation. C'est pour appuyer cette idée que Campoy et al. (2008) a
conçu la figure qui suit afin de mieux schématiser et illustrer
l'idée de la place de choix que tient l'appréciation dans tout le
processus ressources humaines.
Figure 4 : place centrale de l'évaluation du
personnel dans les politiques de gestion. (Campoy 2008)
Définition des emplois
Formation
Recrutement
Promotion Mutation Mobilité
Evaluation du personnel
Hiérarchisation des emplois
Licenciement
Rémunération
L'appréciation/l'évaluation a plusieurs
objectifs qui sont tous aussi importants les uns que les autres, donc aucun de
ces objectifs n'est à négliger, car ils influencent directement
sur les autres processus ou domaines de GRH, d'où le rôle `pilier'
de l'appréciation. En effet, Guillot-Soulez (2008) en étudiant
les visées de l'appréciation s'aide de Cadin et al.
(2007) pour illustrer davantage les enjeux de l'appréciation et montrer
les différents domaines qu'elle influence. Ces domaines sont :
l'étude de poste, le profil exigences du titulaire, la sélection
des candidats, la formation, les évolutions professionnelles,
l'amélioration du fonctionnement, la rémunération et la
classification du poste. La figure ci-dessous décrit bien le rapport
entre l'appréciation et les autres domaines :
Figure 5 : les visées de
l'appréciation (Cadin et al. (2007) in Guillot-Soulez
(2008))
Profil exigences du titulaire
Etude de poste
Sélection des candidats
Appréciation
Classification du poste
Formation
Evolutions professionnelles
Amélioration du fonctionnement
Rémunération
Pour renforcer cette idée de l'aspect
stratégique de l'évaluation dans le processus RH, Marbot (2007),
illustre sa pensée en précisant les délais dans lesquels
l'entretien doit être fait ; elle met en exergue d'autres
éléments qui sont influencés par l'entretien et met leur
temporalité ou encore les périodes auxquelles ces
évènements doivent se dérouler au cours de l'année.
Par exemple, l'entretien doit se tenir en janvier. De cet entretien
découlent respectivement entre mars et avril, l'attribution de la part
variable du salaire et l'augmentation, suivi entre juillet et août du
comité de carrière, puis entre octobre et novembre le plan de
formation. Ces trois éléments agissent sur le recrutement.
Figure 6 : la place de l'entretien dans les
process RH. (Marbot (2007))
Déc.
Oct.
Août.
Juil.
Jui.
Mai.
Avr.
Mars.
Fev.
Sept.
Nov.
Janv.
Entretien
Attribution de la part variable
du salaire et augmentation
Plan de formation
Comité de carrière
Recrutement/Mobilité
Cohen (2006) à son tour réserve une place
centrale pour l'évaluation dans les processus GRH. Selon elle,
l'entretien d'évaluation implique que l'on fournisse des données
objectives et exploitables afin que l'on fasse le lien avec les processus GRH
tels que la rémunération, la mobilité et le
développement des compétences. Elle fait le rapprochement entre
l'entretien et les domaines à évaluer tels que les
postes/missions, les objectifs (d'activité/projet/progrès) et
enfin la contribution aux orientations. Tout cela est reproduit dans la figure
ci-après : Figure 7 : la place de
l'entretien dans la GRH (Annick Cohen (2006))
Quel(s) lien(s)
Dans mon entreprise ?
Faits significatifs
Fournir des données objectives et
exploitables
Support de l'entretien d'évaluation
Quel est mon rôle dans la GRH de mon entreprise ?
Où est le curseur ?
Jusqu'où puis-je aller ?
Ø Rémunération
Ø Mobilité
Ø Développement des compétences
Pour faire des liens avec la GRH
Qu'est-ce qu'on évalue dans mon
entreprise ?
Ø Postes/Missions
Ø Les objectifs
(d'activité/projet/progrès)
Ø La contribution aux orientations
Conclusion
Tout au long de ce chapitre, nous avons essayé de
montrer l'importance de l'appréciation du personnel dans l'entreprise en
parcourant quelques points essentiels allant de l'utilité ou importance
de l'appréciation, des préalables, raisons et conséquences
de l'appréciation, des objectifs et méthodes d'évaluation,
des difficultés et conditions de succès de l'évaluation
jusqu'aux processus RH et la place de l'évaluation dans ces processus.
Il sera question dans le chapitre qui suit de montrer l'aspect incontournable
de l'appréciation dans l'entreprise.
CHAPITRE II
L'EVALUATION, UN PREALABLE
INCONTOURNABLE POUR TOUTE ENTREPRISE.
Introduction
Apprécier le personnel dans
l'entreprise fait partie des impératifs pour la bonne marche de toute
organisation. Il représente donc un aspect prépondérant
pour toute structure organisationnelle qui se veut compétitive et
concurrentielle. C'est pour cela que l'appréciation/l'évaluation
constitue un préalable à la bonne marche d'une compagnie. Ce
chapitre mettra l'accent surtout sur les enjeux et la temporalité de
l'évaluation ; le contenu et les stratégies
d'évaluation ; les différents niveaux de performance et
enfin la relation entre système d'évaluation et performance des
employés.
I. Les enjeux et la
temporalité de l'évaluation
I.1 Les enjeux de l'évaluation
Dans l'article Master 2 RH, il est mentionné une
série d'enjeux relatifs à l'appréciation des performances
des salariés :
- Enjeu économique
La démarche d'entretien d'évaluation permet de
définir quels salariés peuvent réussir dans un dispositif
de formation qualifiante lourd et coûteux dont la mise en place est
essentielle pour s'adapter à une évolution technologique ou
organisationnelle.
- Enjeu pédagogique
Permet aux salariés de disposer d'un regard externe sur
leurs performances et compétences.
Permet de favoriser une prise de conscience indispensable
à leur évolution.
- Enjeu psychologique
Renvoie à des éléments très
personnels tels que :
· l'identité professionnelle
· l'image de soi
· l'estime de soi
On ne peut s'estimer soi-même que si on est correctement
estimé par les autres
- Enjeu stratégique
Permet de bâtir ou valider des plans d'évolution
collectifs ou individuels.
Il n'y a pas de stratégie individuelle de
carrière sans bilan ou évaluation au préalable
- Enjeu technique
Les résultats des évaluations des
compétences permettent de bâtir un dispositif de formation sur
mesure basé sur les acquis des salariés.
- Enjeu politique
Il est difficile de définir des orientations en
matière de politique de Ressources Humaines sans disposer au
préalable d'un regard sur la situation actuelle de l'organisation ou
d'une photographie des forces et faiblesses des Ressources Humaines de la
structure.
Roger NIFLE (2001) pose la problématique
d'évaluation et à propos des dimensions et enjeux de
l'appréciation du personnel, il dit tout d'abord il faut pointer ce qui
fait l'oubli le plus fréquent : évaluer est une question de
valeurs. Or, il n'y a pas d'évaluation possible s'il n'y a pas
reconnaissance d'une "échelle de valeurs" commune, pour le corps social
d'une entreprise. C'est ce qui repère le sens de son "bien commun"
(éthos, éthique) exprimé par exemple par son projet, sa
politique générale, ses ambitions, etc. C'est ce qui se retrouve
dans ses logiques de management, d'organisation de hiérarchie des
responsabilités, etc...
Evaluer, c'est permettre à chacun de se situer sur une
même échelle de valeurs mais à des niveaux et dans des
termes différents :
- La qualification de son travail (opérations,
fonction, responsabilité)
- La mesure des progrès ou réalisations
effectués,
- Les enjeux significatifs qui peuvent être
ambitionnés.
Ainsi la pratique d'évaluation a-t-elle comme
intérêt :
- de mettre en évidence et de faire partager le sens et
la cohérence de l'entreprise au travers de la reconnaissance de son
système de valeurs et de leur hiérarchisation.
- de formaliser quantitativement et qualitativement les
objectifs de progrès de l'entreprise et chacun de ses services et des
personnes qui les constituent, et ce dans une même cohérence et un
même Sens.
- de mesurer de façon intrinsèque et relative la
"valeur" des réalisations ou progrès faits ou à faire, des
qualifications, etc.
- de mobiliser les structures d'encadrement dans le jeu de la
transmission concrète des valeurs ; celui de la hiérarchie
structurelle des valeurs ; celui d'une pédagogie de
l'évaluation.
- de développer "le discernement des valeurs" et la
responsabilisation par une meilleure maîtrise de la valeur des choses,
des actions, dispositions, compétences, etc. selon l'échelle des
valeurs propres à l'entreprise. Au fond, l'évaluation
révèle des processus de régulation existants, plus ou
moins empiriques et plus ou moins cohérents. Elle permet d'en ajuster le
sens et la cohérence d'ensemble et enfin de créer une dynamique
de progrès générale et personnalisée.
Devant ces enjeux, les pratiques sont souvent très
pauvres, réductrices, incohérentes avec d'autres "logiques de
valeurs". Elles souffrent d'un manque de "signifiance", personnelle et
collective à tous les niveaux (tel directeur général n'a
jamais d'entretien d'évaluation avec ses collaborateurs immédiats
tous directeurs de divisions où ils développent des philosophies
de l'évaluation divergentes qui suscitent malentendus, cloisonnements et
cacophonie), (telle entreprise développe une politique qualité
sur des valeurs étrangères à la culture d'entreprise,
l'évaluation révèle l'incohérence des
échelles de valeurs).
Abondant dans le même sens, Cohen (2006) parle des
enjeux de l'appréciation à différents
niveaux :
I.1.1 Enjeux pour l'entreprise
L'appréciation permet de mettre en place une GRH qui
corresponde avec les besoins et les possibilités de l'entreprise. Elle
permet aussi d'améliorer les relations interpersonnelles et la
communication entre les managers et leurs collaborateurs. La
responsabilité hiérarchique est ainsi développée
à tous les niveaux, tout en garantissant la gestion équitable des
équipes. L'entreprise a à sa portée des données sur
les RH et cela lui permet de prendre des décisions cohérentes en
matière de rémunération, gestion des plans de
carrière et de mobilité, ainsi que pour l'élaboration des
plans de formation.
I.1.2 Enjeux pour les managers
L'appréciation/l'évaluation crée un
climat de communication entre managers et collaborateurs. Les objectifs
attendus par le manager sont :
- Créer les conditions de la motivation de ses
collaborateurs.
- Décliner les axes stratégiques en plans
d'action opérationnels.
- Piloter l'activité de son unité et de ses
collaborateurs par un système d'objectifs.
- Faire le point sur le travail du collaborateur.
- Echanger sur la fonction et la façon dont les
missions sont remplies.
- Vérifier l'atteinte des objectifs (taux de
réalisation et manière de les atteindre).
- Fixer les objectifs pour l'année suivante.
- Evaluer (objectivement) les compétences et les
performances des collaborateurs.
- Identifier les objectifs de professionnalisation du
collaborateur pour lui permettre de s'adapter à l'évolution de
son poste ou de développer de nouvelles compétences.
- Donner à chacun la reconnaissance de sa
contribution.
- Détecter le potentiel du collaborateur.
L'auteur ajoute que le manager peut individualiser les
objectifs et les programmes de ses collaborateurs, les modifier et les suivre
régulièrement. Il fait des propositions (salaires, promotions,
mobilité et formation) sur le plan de la GRH au vu de l'entretien
d'appréciation et de la politique RH.
L'appréciation/l'évaluation suscite chez
certains managers (pas suffisamment formés) des craintes d'être
attaqué personnellement et de devoir se défendre ou se justifier,
bref de ne pas être à la hauteur de l'enjeu. Car mal
informé ou non informé, il y a risque de porter un jugement qui
touche directement la personnalité du collaborateur, d'où l'usage
de la méthode des faits significatifs de performance.
I.1.3 Enjeux pour la DRH
Les entretiens annuels et professionnels constituent un
réservoir d'informations sur les postes, les emplois et leurs
évolutions. Ces informations sont des aides à la prise de
décisions équitables. Donc un travail rigoureux d'exploitation
des conclusions des entretiens doit être fait conjointement avec les
responsables des appréciations. La DRH a comme autre grand objectif de
mesurer le climat social de l'entreprise. « C'est un réel
observatoire que la DRH doit savoir utiliser pour faire progresser son
organisation. L'appréciation est donc une pratique de GRH permettant
d'objectiver et orienter les décisions RH ».
I.1.4 Enjeux pour les salariés
Les salariés souhaitent pouvoir présenter un
bilan et recevoir la reconnaissance qui leur est due. Les conclusions des
entretiens doivent être une synthèse objective des contributions
apportées. Il y a une série d'aspects relatifs au bon
fonctionnement de l'entreprise tels que comprendre les valeurs de l'entreprise,
ses objectifs, et s'impliquer dans ses tâches, se former... dont le
salarié doit tirer de l'entretien.
Si les salariés sont en droit de s'inquiéter sur
le déroulement et les suites données à l'entretien, les
managers doivent les apaiser à travers la conduite professionnelle de
l'entretien par des techniques appropriées, et par la suite,
l'exploitation du contenu de ces entretiens par la DRH. C'est en ce sens que
Cohen (2006) fait une illustration de la manière dont devraient se tenir
les entretiens, c'est-à-dire me manière cyclique et impliquant en
même temps le management, la DRH et les salariés.
Figure 8 : le cycle de management (Annick Cohen
(2006))
Entretien annuel ou entretien annuel et professionnel
5
1
Entretien point de suivi sur l'atteinte des objectifs (2
fois/an)
4
3
2
Réunions de direction, de service (de manière
régulière)
Entretien point de suivi sur le plan de développement des
compétences (1 fois/an)
I.2 La temporalité de l'évaluation
I.2.1 Les types d'entretien
Marbot et al. (2007) s'étale aussi sur la
temporalité de l'évaluation et dit à propos que
l'entretien d'évaluation peut avoir des temporalités
différentes, étant donné qu'il sert la stratégie de
l'entreprise, il se doit de s'accorder avec son cycle d'activité. En
effet, l'évaluation peut être annuelle, c'est ainsi qu'on parle
d'entretien `annuel' d'évaluation. Il peut aussi être semestriel
dans certaines entreprises, c'est le cas lorsque seuls les objectifs sont
évalués dans les deux entretiens. Les autres thèmes seront
abordés lors du deuxième entretien. Enfin, l'évaluation
peut être mensuelle ; mais elle ne peut pas être
considérée comme un entretien d'évaluation dans le sens
premier du terme, car celui-est le plus souvent palliatif à
l'activité des commerciaux sur le terrain, puisqu'il faut dire que cet
entretien concerne généralement les commerciaux. Cet entretien
n'est pas destiné à une réflexion et une prise de recul
des collaborateurs et du manager sur leur travail. L'auteur évoque pour
terminer l'entretien professionnel d'évaluation qui lui, a lieu tous
les deux ans mais qui est différent de l'entretien annuel
d'appréciation.
Il est à préciser que les entretiens quotidiens,
hebdomadaires, mensuels ou annuels sont complètement différents,
mais parfaitement compatibles et indispensables. Les trois premiers servent
à régler les problèmes quotidiens, se font dans l'action,
sans recul afin de servir une efficacité à court terme.
L'entretien annuel (parfois semestriel) sert à prendre du recul. On
n'est plus dans l'action, mais dans la réflexion introspective. L'objet
de l'évaluation est lui aussi tout autre. On y fait une analyse à
froid non seulement des actes, mais aussi des comportements, des façons
de faire, des compétences, afin de préparer l'avenir.
L'entretien annuel d'évaluation et l'entretien professionnel ne doivent
pas être fait au même moment car ce dernier concerne le
développement à court, moyen et long terme du collaborateur, et
donc ne concerne pas les objectifs et missions à court terme.
Marbot et al. (2007) évoque l'entretien
d'orientation ou l'entretien de carrière qui se déroule dans les
grandes entreprises tous les 5, 10, 15, 20...ans d'ancienneté. Il est
réservé aux cadres et s'effectue sur demande du salarié.
L'auteur parle aussi du bilan de compétences qui se fait en
général en trois cessions de 8 heures placées à
intervalle d'un mois. Il est réalisé par un organisme externe. Il
est volontaire, peut se faire pendant un congé, une formation, ou
individuellement. Les résultats sont confidentiels et le salarié
peut ne pas transmettre les résultats à son entreprise.
I.2.2 A quel moment faire les entretiens annuels ?
Selon Marbot (2007), il semble opportun d'effectuer,
l'entretien annuel, après la clôture financière de
l'année et après que le président (ou les actionnaires)
ait fixé le cap pour l'année à venir. Le cap ainsi
fixé, les entretiens se feront en grappe. Si le cap a été
fixé début novembre, les entretiens débuteront avec le DG
la semaine qui suit et se poursuivront jusqu'aux plus bas niveaux
hiérarchiques sur un intervalle de trois mois. Les objectifs seront
donnés du sommet de la pyramide vers la base.
L'entretien se doit d'être en parfaite cohérence
avec la temporalité des autres processus RH. Parce que si par exemple
comme il est de coutume dans les grandes entreprises, les comités de
carrière se tiennent en juillet, les entretiens doivent être
achevés quelques semaines avant, afin que les décisions de
mobilité soient basées sur toutes les évaluations des
employés. Certaines compagnies par contre préfèrent
prendre les décisions en matière de rémunération en
mars ; dans ce cas, les entretiens doivent être tous bouclés
pour cette date.
II Le contenu et les stratégies
d'évaluation
II.1 Contenu de l'entretien
II.1.1 Structurer l'entretien
Dans Master 2 RH, il est conseillé de structurer une
évaluation afin qu'elle soit facile à mener et afin que les
différentes parties puissent procéder selon une certaine
démarche bien précise. Et donc, l'auteur conseille tout d'abord
de commencer par :
- Faire une introduction car elle
· Détermine le ton, la dynamique, la
réussite ou l'échec de l'entretien
· Aide à accueillir, mettre à l'aise
· Permet d'annoncer le temps dont on dispose, l'objectif
de l'entretien
· Sert à annoncer la structure de l'entretien
· Enfin, a pour but de rassurer psychologiquement
l'évalué
- Ensuite, le collaborateur fait lui-même le bilan de
son année
- Le responsable évalue et recherche avec le
collaborateur l'accord sur les points forts et les points à
améliorer
· Conformité entre résultats et
prévisions
· Recherche d'accord sur jugement
· Reconnaissance positive des réussites
· Remarques et explications sur les échecs
- Le responsable communique son appréciation globale
· Synthèse de la performance selon
l'échelle de niveaux
§ Contribution insuffisante par rapport à la
fonction
§ Contribution attendue
§ Contribution supérieure
§ Contribution exceptionnelle
- La recherche commune des moyens et des solutions à
mettre en oeuvre pour l'amélioration des points faibles
· Décisions à prendre pour le
développement personnel de l'évalué et pour l'augmentation
de sa compétence
· Avis, propositions, solutions suggérés
par le collaborateur
- Aborder l'avenir
· Peut-il, veut-il continuer dans cette
fonction ?
· Peut-elle avoir des développements possibles et
intéressants ?
· Veut-il se développer en s'orientant vers
d'autres fonctions ?
· Comment voit-il sa carrière dans les
années à venir ?
· Point de vue du responsable ?
· Ambitions et motivations du collaborateur ?
- Négocier et fixer les nouveaux objectifs
- Formaliser en commun l'entretien d'évaluation
II.1.2 La multiplicité des contenus
évalués
Campoy et al. (2008) sont d'avis que
l'évaluation du personnel doit se faire sur la base de certains
critères précis. Elle doit viser essentiellement les
résultats, les activités, les comportements au travail, les
compétences et le potentiel.
L'évaluation des résultats peut être
individuelle (salarié uniquement) ou collective (groupe/service du
salarié). Cette évaluation suppose que l'employé est au
courant des objectifs à atteindre, des moyens dont il dispose, des
critères selon lesquels il sera évalué ; cela
représente le cadre dans lequel l'action s'inscrit. En bref,
l'évaluation des résultats suppose qu'on ait exposé
à l'avance les ressources et contraintes dont le salarié
dispose.
L'évaluation des activités dans lesquelles
l'employé s'est trouvé engagé consiste en une
évaluation du processus qui aboutit au résultat. La
définition du poste occupé aide l'évaluateur dans sa
tâche, car il connaît les missions effectuées. Ensuite, ces
missions vont être comparées à la description des actions
faites par l'employé. Le résultat de la confrontation sera
comparé à ce qui était attendu de lui et cela peut
conduire à définir de nouvelles bases d'évaluations.
L'évaluation des comportements au travail va
au-delà des seules « bonnes intentions » du
salarié. En fait, l'évaluation des comportements a pour but de
mesurer le degré d'engagement du salarié dans son travail ou
envers son service, voire envers l'entreprise. Cela suppose donc l'observation
du salarié par l'évaluateur.
L'évaluation des compétences, ou encore
l'évaluation de la capacité du personnel à mobiliser ses
connaissances en situation de travail, constitue un enjeu pour l'entreprise en
termes d'affectation des ressources humaines. C'est aussi évaluer
l'attitude du salarié à l'égard des personnes avec
lesquelles il est amené à travailler (collègues, clients,
fournisseurs, etc.). L'entreprise peut avoir besoin d'identifier les
compétences clés d'un employé afin de les utiliser les cas
échéant.
L'évaluation du potentiel constitue les aptitudes pas
encore décelées ou non mobilisées ou
développées sur le poste actuellement tenu par l'employé,
et qui pourraient être utilisées par l'entreprise. L'entreprise
doit donc évaluer ce potentiel. Il est de coutume de voir que la
population la plus ciblée pour évaluer le potentiel est celle des
cadres ; ils sont « expérimentés » pour
déceler les `hauts potentiels' qui pourront occuper des postes de
responsabilité importants en interne plus tard.
II.2 Les stratégies d'évaluation
L'évaluation comme l'affirme Marbot et al. (2007) est
au service de la stratégie de l'entreprise. Elle déclare aussi
que « faire évoluer la stratégie, c'est faire
évoluer à la fois les actions des hommes qui font l'entreprise et
leurs compétences à mener ces actions ». Selon elle,
l'entretien permet aux dirigeants de mesurer la contribution de chaque
salarié à la valeur ajoutée de l'entreprise. L'entretien
permet aux dirigeants de divulguer les caps stratégiques de l'entreprise
aux salariés. Les RH doivent donc mettre sur pied des outils compatibles
avec la flexibilité stratégique de l'entreprise. Bien
conçu et bien mené, l'entretien peut servir à la
stratégie de l'entreprise et aux pratiques GRH.
Les organisations doivent être capables
d'évaluer leur portefeuille de ressources humaines et d'anticiper les
évolutions de leurs compétences. Pour cela, elles se doivent se
doivent d'être performantes. Cette performance passe
inéluctablement par la performance de son personnel et de ses
procédures.
III. La notion de performance
Dans l'article Horizon Croissance (2008), Thierry Garbi
définit la performance comme « l'Ensemble des indications
chiffrées concernant les caractéristiques d'une machine, et par
extension, d'un système ou d'une organisation. Dans le domaine du
management, la performance est le résultat ultime de l'ensemble des
efforts d'une entreprise ou d'une organisation ». Toutefois,
nous nous intéresserons davantage sur la performance des salariés
de l'entreprise, puisqu'il est question de ceux-ci dans notre travail.
III.1 Comment valoriser la performance ?
Manuela CARDOSO (2004) a publié un article parlant de
la valorisation de la performance disant que la performance n'est pas qu'un
résultat ; «La performance est le résultat dans un
contexte de compétition ».La gestion de la performance au
sein d'une entreprise tend à régir la compétition entre
les collaborateurs. Par quelles actions les DRH peuvent-elles valoriser la
notion de performance ?
Plusieurs solutions ont déjà été
éprouvées avec succès :
- Apprécier et récompenser :
Ainsi, on voit se développer au sein des
sociétés des concours, des challenges des défis, ou encore
ce qu'appelle les anglo-saxons des "incentives".
Encourager la compétition, apprécier la "
distinction " individuelle sont autant de politiques qui valorisent la culture
de la performance. Mais cela ne suffit pas. Après avoir encouragé
et apprécier la performance individuelle ou collective, il faut songer
à la récompenser. L'un des vecteurs : la
rémunération. Mais il existe d'autres solutions davantage
attendues des collaborateurs : mise en place de services au coeur des
sociétés (pressing, salle de sport, crèches...), coaching
individuel...
- Responsabiliser et considérer :
Participation et responsabilités sont vectrices d'une
implication accrue des salariés. Pourtant, le droit d'expression des
salariés, défini par les lois Auroux, est trop peu usité
dans la plupart des organisations.
La considération des collaborateurs est
également un moyen de valoriser la performance. La considération
relève d'un intérêt porté au collaborateur, mais
également à ses rapports avec ses interlocuteurs, sa place, son
statut et son image au sein de l'entreprise, à son environnement de
travail, à son évolution de carrière (passée,
actuelle et à venir). Un manager et les DRH se doivent de se questionner
également sur les projets " personnels " du collaborateur (en vue par
exemple de mécénat...).
III.2 Augmenter la performance de vos employés.
Howard Hayden (2009), cité dans le site `Le
Gestionnaire Borg', donne en effet sept conseils afin d'accroître la
performance des employés et les liste comme suit :
1- Gestionnaires: Modifiez votre propre attitude.
Dès le départ, il importe que le leader soit
rassembleur et donne un sens au travail. Dans un contexte de récession,
le message se doit d'être porteur de succès. Si vous indiquez
à votre équipe que les temps sont durs et que l'année
risque d'être difficile, elle le sera probablement.
A contrario, ne tombez pas dans le positivisme à
outrance car vous risquez de générer du cynisme.
Soyez franc et transparent avec votre équipe sur
l'état de la situation mais travaillez à dénicher les
opportunités que recèle la situation et proposez une
stratégie ouvrant de nouvelles possibilités à votre
équipe.
Soyez confiant, pensez autrement et communiquez
efficacement.
2- Embauchez seulement les meilleurs.
Bon, avouons que dans un contexte de pénurie de
main-d'oeuvre ce n'est pas si évident. Par contre, l'auteur mentionne
que le temps des affichages dans les journaux et sur le net est révolu.
Sur ce point je suis tout à fait d'accord. En conséquence, il
propose plutôt d'embaucher les personnes que vous rencontrez en tant que
client et qui vous impressionnent. L'idée est qu'il sera probablement
beaucoup plus facile de les former sur votre propre entreprise que de leur
inculquer des notions de professionnalisme et/ou de service à la
clientèle.
De plus, ne sous-estimez pas les coûts d'un mauvais
recrutement.
3- Cultivez votre jardin.
Un conseil afin que vous vous mettiez en action. Il importe de
s'occuper de son équipe et de mettre rapidement en place les
stratégies et activités qui ont été
planifiés. Si vous ne le faites pas, votre équipe risque de
demeurer sur les lignes de cotés et/ou de ruminer ce qui ne vas pas.
L'idée est que l'équipe soit plutôt
concentrée sur la satisfaction de vos clients.
4- Fournissez les outils et l'environnement de travail
nécessaire à la performance de votre équipe.
Vos systèmes informatiques et la technologie que vous
utilisez aide-t-elle votre équipe? Vous donne-t-elle un avantage
concurrentiel?
5- Motivez vos troupes avec le (W.I.I.F.M).
Le fameux «What's in it for me». On fait
ici référence à la reconnaissance et les conditions de
travail des membres de votre équipe. L'auteur mentionne que les
employés voient rapidement ce qui est fait pour les clients ou encore
pour l'organisation.
Il est donc très important que ce qui est fait pour eux
soit évident et mis en valeur. De même, la reconnaissance envers
la performance des employés est primordiale.
6- Formation, formation, formation.
Ne succombez pas à la tentation de diminuer
l'investissement en formation tout simplement car c'est une dépense
facile à éliminer. Le développement de vos ressources
humaines et de vos talents vous permettra, non seulement, de vous procurer un
niveau de performance adéquat mais au surplus vous pourrez retenir et
attirer les gens de talents.
Vos concurrents, coupent ces
dépenses....êtes-vous obligé de faire comme eux?
7- Célébrez!
N'attendez surtout pas la fin du mois ou du trimestre pour
célébrer les succès.
Les succès grands ou petits doivent être
soulignés.
Vous générerez ainsi un climat
intéressant et motivant. De plus, vous lancerez un message clair sur les
comportements que vous valorisez.
III.3 Accompagner La performance des salariés
Lénaick le Gratiet, et Armelle Le Pennec (2009), dans
leur article sur l'accompagnement des salariés dans l'entreprise, disent
que dans le milieu professionnel, ils interviennent sur la performance à
travers l'axe «mesure » dans le cas d'une évaluation. Dans ce
contexte, il parait évident qu'aucune performance individuelle ne peut
être évaluée, mesurée sans cadre
référentiel précis. Elle nécessite un
préalable clair sur une feuille de route, un cadre précisant le
rôle de la personne, ses objectifs, sa contribution attendue...
La notion de performance est souvent associée à
quelque chose de l'ordre de l'effort. La performance individuelle passe aussi
par la capacité à gérer son effort et son énergie.
Parfois, et même souvent, le principal frein à la performance d'un
individu est lui même ! Le plus performant aura la capacité de
morceler les étapes et de gérer ses efforts, l'autre sera
paralysé par l'objectif à atteindre en oubliant d'être
également « ici et maintenant ».
Au-delà de la performance individuelle, celle des
équipes constitue un système organique fragile et complexe. Cette
performance est plus difficile voire impossible à mesurer car elle agit
de façon systémique par capillarité dans tout le «
système nerveux » de l'entreprise, quelque chose
d'indéfinissable relié à l'énergie, à la
confiance.
La mesure de la performance d'un binôme
assistante/patron est un peu plus compliquée elle aussi car ces derniers
sont bien souvent incapables d'expliquer le professionnalisme de leur
assistante et pourtant les meilleures « paires » sont celles qui
fonctionnent sur la confiance et où l'énergie circule
parfaitement.
La question qui se pose est donc de savoir pourquoi deux
personnes performantes peuvent devenir dans une même équipe contre
productives ? Comment deux performances peuvent « s'anéantir
», s'inhiber ? La vérité est que certains
tempéraments s'accordent mal, certains systèmes de valeurs
s'entrechoquent, il peut s'agir de mauvaise distribution des rôles, de
déficit de communication et très souvent de peurs non
identifiées et sous estimées. La peur est souvent à
l'origine de beaucoup de conflits dans les équipes : peur de perdre son
territoire, son pouvoir, son identité, peur de l'avenir, manque de point
de repère... Chaque tempérament exprimera ses peurs avec ses
propres codes et son cadre de référence et une succession de
malentendus conduiront à l'incompréhension, à la
méfiance et donc au conflit.
Le Gratiet et Le Pennec (2009) ajoutent que notre boussole de
la performance peut être symbolisée par un système à
4 branches :
- EMOTION : capacité à ressentir les signaux
intérieurs et extérieurs émotionnels
- REFLEXION : la capacité de discernement, de tri et de
traitement de l'information, capacité d'analyse et de mise en
perspective, de prise de recul, de distanciation.
- ACTION : la capacité à poser des actes
cohérents, contextuels, proportionnés et à les coordonner
dans le temps. La rapidité de décision et de passage à
l'action.
- COMMUNICATION : capacité à dire et informer
sur les 3 autres axes : le fruit de mon ressenti ; le fruit de mes
réflexions, mes actions.
La personne performante active ces 4 sphères sans en
être consciente. Un déficit clair sur un des 4 axes rendra la
performance partielle, voire difficile.
- Déficit sur la sphère émotionnelle :
risque de ne pas voir un conflit majeur autour de soi, ou de se mettre en
danger en niant son propre corps.
- Déficit sur la sphère de réflexion :
danger immédiat d'actions incohérentes, inappropriées,
erratiques qui nuiront à l'organisation.
- Déficit sur la sphère de l'action : risque
d'immobilisme, la personne tourne en rond sur elle-même sans parvenir
à entrer dans l'action, à concrétiser et au final à
délivrer sa contribution.
- Déficit sur la sphère de la communication :
rendre limpide et claire ses interventions reste capital aujourd'hui, pas de
performance professionnelle sans une capacité minimum à
délivrer des messages, à rendre clair un objectif, à
donner du sens autour d'une finalité.
Bref, ces deux auteurs disent qu'il est difficile
d'évoquer la performance aujourd'hui sans préciser le rôle
capital du manager : une trop grande attente sur un niveau de performance
attendue peut galvaniser un individu et générer une
anxiété importante chez un autre. Le manager d'une équipe
performante doit impérativement prendre en compte les
spécificités, les moteurs, les aspirations de chacun.
Le manque de reconnaissance, de confiance mais aussi de
feuille de route claire vont émietter sensiblement la performance.
Egalement, les formes de pression inhibantes anéantissent la
performance, mais l'absence d'émulation la réduise
considérablement. Alors que la satisfaction au travail, le sentiment
d'utilité, le respect des besoins fondamentaux de la personne seront des
facteurs de performance indéniables. Une bonne gestion de sa propre
boussole de la performance (connaissance de ses émotions,
capacité de réflexion, d'action et de communication) ainsi qu'une
approche personnalisée de chaque membre composant son équipe lui
permettra de travailler les complémentarités et d'amener son
équipe à un niveau optimal de performance.
IV. Relation entre système d'évaluation et
performances des employés.
IV.1 Le rapport système d'évaluation -
performance
Toute entreprise se doit, avant le choix, la création
et la mise sur pied d'un système d'évaluation, de s'assurer que
celui-ci va contribuer à la performance ou au bon rendement de ses
employés, et par ricochet de l'organisation toute entière. Pour
cela, elle doit donc veiller à ce que le système
d'appréciation concorde avec les objectifs qui ont été
déclarés et aussi, que ces objectifs soient bien
maîtrisés et assimilés par les salariés. De
même, il est important que le système ainsi mis en place
corresponde parfaitement avec les attentes des employés afin qu'il
puisse être un moyen d'amélioration de la performance car qui dit
système d'appréciation adéquat pour une entreprise tierce,
dit prise en compte des résultats de cette appréciation et
mesures concrètes suite à cette appréciation sur les
employés, et donc satisfaction des salariés. Ceci donc favorise
la performance des employés du fait que ceux-ci sont conscients des
efforts consentis par l'entreprise pour leur évolution.
Les employés seront donc formés par rapport
à ce système pour qu'il ne fasse pas l'objet de réticences
de la part des personnes évaluées, et donc de contre-performances
liées au fait que les salariés n'auront pas été mis
au courant du bienfondé du système et des avantages que cela leur
procurera sur le plan personnel et professionnel.
IV.2 Manager la performance
James W. Walker (2000), parle du management de la performance
et met à jour certains aspects qui peuvent aider à faciliter une
telle démarche ; il évoque par la même occasion son
utilité et son importance.
IV.2.1 Permettre des performances de haut niveau
La mise en oeuvre de stratégies exige que les
salariés aient les guides, le support, l'autorité
nécessaires pour accomplir les plans d'actions et les objectifs de
performance. Dans beaucoup d'organisations, il existe actuellement un
fossé important entre la réalité et la vision d'une
organisation de haut niveau de consensus et de performances.
Comme le dit Peter Drucker, « le dessein d'une
organisation est de permettre à des individus communs de faire des
choses hors du commun ».
C'est le rôle du management que d'organiser, motiver,
équiper, diriger des gens, somme toute ordinaires, pour leur permettre
d'atteindre leur meilleur niveau possible.
Dans une organisation flexible, où les objectifs, les
circonstances, la structure organisationnelle, le personnel, les
activités sont en perpétuelle mouvance, les managers jouent un
rôle particulièrement important dans l'aide qu'ils apportent aux
salariés pour comprendre ce qu'on attend d'eux en termes d' objectifs de
performance, pour les atteindre, pour évaluer la performance et leur
apporter l'information en retour, une reconnaissance significative et une
gratification.
Un autre moyen de permettre la performance est le management
de la qualité. Une société prospère en satisfaisant
les besoins de ses clients et ceux de ses actionnaires salariés. La
compétitivité exige que le management recherche continuellement
des opportunités d'amélioration de la performance individuelle,
collective (équipe), et organisationnelle. Permettre les performances de
haut niveau signifie aussi que les managers s'assurent que les emplois sont
bien structurés, les énergies et compétences
utilisées de façon appropriée et que les salariés
ont la formation, l'information, les systèmes et les autres ressources
dont ils ont besoin.
Un bon management repose sur la qualité de la
communication.
Toutes ces activités sont plus qu'un étalage
d'outils de management : prises toutes ensemble, elles représentent une
composante importante et distincte du process de management des ressources
humaines. Avec moins de managers, moins de niveaux de management, un
intérêt accru dans l'amélioration continue de la
performance, une attention de plus en plus soutenue devra être
portée à la façon de permettre la performance.
IV.2.2 Evaluer la performance
Dans les organisations flexibles, l'évaluation de la
performance est un moyen important pour les managers de clarifier les standards
et objectifs de performance et d'accroître la future performance
industrielle. Elle est aussi une base de décisions pour les salaires,
les promotions, les fins de contrats, la formation, les mutations et les autres
actions. La plupart des grandes sociétés sont satisfaites de
l'efficacité de leurs processus d'évaluation et sont à
l'affût d'opportunités pour l'améliorer. En fait, les
évaluations sont souvent faites davantage pour la forme que pour le
fond. Cela doit être fait et les entreprises ont ainsi le sentiment du
devoir accompli. Les managers en viennent à attendre très peu de
ce "rituel" qui ne s'avère pas particulièrement
bénéfique pour la société.
L'efficacité dépend beaucoup de qui mène
les évaluations et sur quels critères. Dans les organisations
flexibles, les changements d'évaluation de la performance changent en
même temps que les conditions changent, en se focalisant sur les
priorités et pratiques qui collent à la stratégie. Pour
beaucoup d'entreprises, des évaluations plus efficaces signifient une
meilleure mise en oeuvre du processus et non pas l'adoption d'outils et de
techniques plus avancés et plus complexes. Le but proposé n'est
pas tant de savoir comment conduire une évaluation mais comment
construire et mettre en oeuvre des processus d'évaluation pour soutenir
la mise en oeuvre de la stratégie ressources humaines. Walker (2000) en
vient donc à poser la question de savoir Pourquoi évaluer la
performance ? Il liste quelques raisons qui justifient le fait d'évaluer
la performance.
Ø Buts de l'évaluation
Elle permet au salarié d'avoir un retour d'information
sur ce qu'il fait. Elle est utilisée pour motiver et guider le
salarié dans son développement personnel de savoir-faire et de
compétences. Elle permet à l'entreprise de justifier des
décisions et des actions dans le domaine ressources humaines
(promotions, mutations, ...). Certains (comme Deming, le gourou de la
qualité) déplorent les évaluations qui opposent les
salariés les uns aux autres dans la course à la
rémunération et à la gratification.
Ø Rôle dual
Il est difficile pour les managers de répondre à
tous les objectifs lors d'une simple évaluation. D'un côté,
ils ont besoin d'évaluations objectives de la performance industrielle
passée, et de l'autre, les salariés ont besoin d'outils pour
permettre aux managers d'aider les individus à améliorer leur
performance, de planifier leur travail futur, de développer les
savoir-faire et possibilités de développement de carrière
et renforcer la qualité de leur relation en tant que manager et
salarié.
Les managers sont donc juges et parties dans ces deux
dimensions d'évaluation. Ils n'aiment pas critiquer les
subordonnés (et devoir s'en justifier), ils n'ont pas le savoir-faire
nécessaire à mener efficacement les entretiens, car ceux-ci sont
différents du contact quotidien. De plus, ils ne sont pas sûrs de
leurs jugements. Certaines sociétés estiment que les entretiens
doivent être séparés :
- un entretien de la performance basé sur le
développement de la personne (rôle de conseiller),
- un entretien pour discuter d'actions telles que les
incidences salariales, les décisions administratives (promotions,
mutations...) (rôle de juge).
· Des évaluations formelles sous forme de
procédures peuvent être abolies, mais le coeur des
évaluations, c'est-à-dire :
- la clarification des attentes,
- le bilan des réalisations,
- la prévision des performances futures et des efforts
de développement, est vital pour un management efficace.
Ø Evaluation effective de la performance
Les exigences de l'évaluation varient selon les
objectifs souhaités, qui à leur tour reflètent les
questions abordées en termes de ressources humaines. Ceci inclut:
- apporter un retour d'information au salarié : un
retour constructif d'où résulte une amélioration de la
performance,
- changer les prévisions de performance : acceptation
mutuelle des nouveaux objectifs de performance ou de plan d'actions,
- développer les compétences de performance :
acceptation mutuelle de plan d'actions de développement,
- soutenir des actions ressources humaines :
évaluations valables pour étayer des décisions relatives
au salaire, ou à la promotion, à l'emploi.
Tous ces objectifs ne doivent pas tenir dans un seul
système, mais dans plusieurs systèmes détaillés et
comportant des liens entre eux.
L'évaluation de la performance est d'autant plus
efficace qu'elle est objective, utilise des techniques appropriées,
implique les salariés, est bien comprise et est une
responsabilité acceptée par le management.
Objectivité
Des études ont montré que même avec
l'utilisation de systèmes formels, les évaluations sont
très subjectives. Elles devraient pourtant être justes,
impartiales, équitables, sincères, dépassionnées et
impersonnelles. Elles sont plus objectives lorsqu'elles sont prudemment
basées sur des attentes de performance, sur des exigences par rapport au
travail qui devraient couvrir le pourquoi et le comment de la performance au
travail et inclure :
- les activités ou rôles de base exigés
dans le travail,
- les activités particulières exigées
dans des cas particuliers,
- les productions mesurables ou identifiables découlant
de la performance.
Sur beaucoup d'aspects, la performance peut être
mesurée par des observations directes. Normalement, les
évaluations sont menées par un manager pour chacun de ses
subordonnés. De plus en plus, pourtant, beaucoup de processus
d'évaluation sollicitent plusieurs managers, des collègues de
l'équipe de travail ou des pairs, et même les clients.
Utilisation de techniques
appropriées
Les sociétés utilisent différentes formes
d'évaluation selon leurs besoins et les préférences de
leur management. Il arrive que dans une seule et même
société, plusieurs techniques soient pratiquées pour
"coller" aux besoins des différents groupes de salariés et aux
préférences des directeurs d'unités. Par exemple, dans le
choix d'une technique, le facteur-clé est de s'assurer la participation
des managers et des employés : cela permet l'acceptation,
l'appropriation et les prépare à l'utilisation future. Attention
cependant à ne pas développer des outils trop lourds ou
inadéquats.
L'évaluation de la performance est plus efficace quand
ses objectifs sont largement communiqués et compris dans l'organisation.
Le meilleur moyen de s'assurer de la compréhension est de former les
managers et les salariés.
Responsabilité du management
L'évaluation de la performance ne
bénéficie pas toujours de l'attention et du temps que l'on dit
vouloir y consacrer. Les managers sont comptables de la performance des
individus dans l'organisation : c'est pourquoi, le management et
l'évaluation de la performance font partie de leur propre performance de
manager et doivent être évalués à leur tour en tant
que tels. Les managers doivent se donner le temps nécessaire à la
conduite de ces évaluations. Cela peut sembler difficile ou
onéreux, mais peut avoir un impact significatif sur les comportements et
les résultats. Ce n'est pas tellement la quantité qui est en jeu,
mais le temps adéquat qui est passé. De même, les managers
doivent avoir le courage de faire des évaluations "impopulaires" et de
prendre les mesures qui s'imposent.
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons essayé de montrer avec
l'aide de certains auteurs que l'évaluation du personnel est un
préalable essentiel et incontournable dans une entreprise et aussi, nous
avons démontré comment dans tout le processus GRH,
l'évaluation ou l'appréciation tient une place de choix. En
effet, elle se situe pratiquement au centre de tous les autres processus car
elle aide ces processus à avoir une plus large visibilité sur
leur marge de manoeuvre et influence par conséquent les autres aspects
de la GRH.
En somme, dans cette première partie, il a
été question de faire un état des lieux de la
littérature en ce qui concerne l'appréciation ou
l'évaluation du personnel dans l'entreprise. Cela s'est fait en deux
chapitres qui ont traité succinctement de l'importance de
l'appréciation pour l'entreprise et de l'évaluation comme
préalable incontournable pour toute entreprise. Après avoir fait
cet état des lieux de ce qu'est l'appréciation ou
l'évaluation et de ce qu'elle implique à tous les niveaux
à travers un apport théorique et à travers le regard
d'auteurs célèbres et de professionnels du métier, nous
verrons comment est appliquée cette pratique d'évaluation du
personnel au sein de l'institution dans laquelle nous avons effectué
notre recherche empirique. Nous verrons ainsi quelle est la méthode
utilisée, si elle est adaptée et s'il y a des recommandations
à faire pour l'améliorer.
DEUXIEME PARTIE
DIAGNOSTIC ET ANALYSE DU SYSTEME D'APPRECIATION DU
PERSONNEL CADRE D'AMEN BANK
Après avoir donné la vision de quelques auteurs
et professionnels du métier de GRH à travers leur
littérature et donc leurs théories et analyses dans la
première partie de notre travail, il est question pour nous dans cette
deuxième partie de faire une investigation en ce qui concerne la
pratique effective de l'appréciation du personnel en milieu
professionnel, c'est-à-dire dans le milieu de travail. Dans cette
étude, nous avons pu intégrer pendant une période de
quelques mois une banque tunisienne appelée Amen Bank, et notre
recherche s'est centrée exclusivement sur le personnel cadre. Cette
partie comme la précédente s'étale sur deux chapitres dont
le premier décrit la méthodologie de recherche et présente
le contexte de l'étude. Le second et dernier chapitre présente la
politique et les pratiques de la banque en termes d'appréciation du
personnel d'encadrement de la banque.
CHAPITRE III
METHODOLOGIE ET
PRESENTATION DU CONTEXTE DE L'ETUDE
Introduction
Ce chapitre traite de la
méthodologie adoptée pour mener à bien notre recherche et
ensuite, fait état du contexte dans lequel cette recherche s'est
effectuée. En effet, nous verrons successivement les outils que nous
avons utilisés pour effectuer et mener à bien notre
recherche ; ensuite, nous présenterons l'entreprise qui a fait
l'objet de notre étude et le secteur d'activité dans lequel
s'inscrit cette entreprise ; enfin, nous parlerons des objectifs
recherchés par l'entreprise concernée via son système
d'évaluation.
I. Méthodologie de
recherche
La méthodologie
adoptée dans ce travail a pour but de nous aider à mieux
procéder dans la procédure de l'enquête que nous avons
menée. Cette sous-section explique donc la manière dont s'est
déroulée notre enquête. Elle met en exergue le
schéma de la recherche, la population ciblée, ainsi que la
population test ; cette sous-section informe aussi à propos du lieu
de la recherche, sans oublier la manière dont l'instrument pour la
collecte des données a été construit, ainsi que
l'administration de cet instrument. Enfin, nous expliquons les techniques
employées pour la distribution et la collecte des données, puis
la méthode de traitement des données.
I.1 Schéma de la
recherche
Nous avons choisi de
procéder dans notre recherche par un sondage d'opinion car nous jugeons
cette méthode appropriée pour avoir l'avis des personnes
concernées. De plus, cette méthode semble être la mieux
indiquée pour cette étude parce qu'elle permet d'évaluer
de manière plus efficiente le système d'appréciation en
place à Amen Bank à travers l'avis des personnes
concernées.
I.2 Population
ciblée
La population que nous avons
choisie pour notre recherche se trouve dans l'environnement où nous
avons effectué notre étude, c'est-à-dire au sein d'Amen
Bank ; cette population est dans son intégralité
employée de cette institution. Elle peut être qualifiée
d'homogène puisqu'elle inclue les individus de toute classe sociale,
culture, race ou genre. La population choisie n'est pas exclusive en ce sens
qu'elle ne fait aucune distinction entre les groupes tribaux ou ethniques.
Cette population a été choisie sans différentiation de
sexe, d'âge et d'obédience religieuse.
La technique de distribution par
hasard a été utilisée pour constituer notre population, ce
qui rend cette population représentative car elle donne à tous
les membres les mêmes chances d'être sélectionné.
Toutefois, c'est un échantillon de convenance du fait que nous avons
choisi de nous concentrer uniquement sur le personnel du siège d'Amen
Bank. Le choix de notre population s'est effectué au siège de la
banque uniquement car c'est à cet endroit où nous pouvions
retrouver une plus grande diversité de la population concernée
mais aussi par souci de proximité et de facilité de distribution
et de collecte des données.
Notre échantillon est
constitué de cinquante (50) personnes, ce qui constitue environ cinq
pour cent (5%) de la population totale de la banque qui est estimée
à environ 970 personnes. Le nombre total de la population se trouvant
au siège est de 269 personnes. Une des remarques les plus importantes
est que nous nous sommes intéressés dans notre étude
à la population des cadres de la banque uniquement, allant des simples
cadres (rédacteur principal, sous-chef de service, chef de service et
chef de service principal), aux cadres supérieurs. Le choix des cadres
est justifié en raison du fait que nous avons voulu cibler notre
étude sur une population bien précise. Aussi, elle
représente la population qui puisse être à même de
répondre de manière plus critique, efficiente, concrète et
objective à nos préoccupations. Enfin, ils sont parmi les
premiers concernés par le processus d'évaluation au sein de
l'entreprise.
I.3 Structure de l'échantillon
Notre échantillon après la distribution et la
collecte des données était désormais au nombre de 44
personnes, du fait que 6 personnes n'ont pas retourné leur
questionnaire. Il est constitué de variables telles que
l'ancienneté des personnes interrogées, leur catégorie
entant que cadre, et le rapport entre les différents sexes parmis les
cadres.
En ce qui concerne l'ancienneté de
l'échantillon, il est réparti comme suit dans le tableau
ci-dessous :
Ø Ancienneté des
employés
Tableau 2 : ancienneté à la
banque
Réponses
|
(-) de 5 ans
|
5 - 15 ans
|
15 - 30 ans
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
5
|
13
|
25
|
1
|
44
|
%
|
11,36
|
29,54
|
56,81
|
2,27
|
100
|
Figure 9 : ancienneté à la
banque
Parmi les personnes que nous avons interrogées, 57%
sont compris dans l'intervalle 15-30 ans d'ancienneté ; 30% sont
dans l'intervalle 5-15 ans d'ancienneté et 11% ont moins de 5 ans
d'ancienneté au sein de la banque. Il ya eu 2% de personnes n'ayant pas
répondu. Ces chiffres sont assez logiques, vu que notre population est
constituée essentiellement du personnel d'encadrement, donc ceux qui
jouissent d'une assez bonne expérience dans le métier et qui ont
déjà franchi des étapes dans leur carrière.
Nous remarquons que plus de la moitié des personnes
questionnées se situe entre 15 et 30 ans. Cette tendance reste tout de
même assez normale car notre population ne concerne que le personnel
cadre, donc des personnes ayant un minimum d'ancienneté, voire des
personnes qui ont travaillé à la banque durant toute leur
carrière. Il est donc normal que les intervalles 15-30 ans et 5-15 ans
soient les intervalles où la majorité des personnes a
répondu. Parmi ces personnes, il y en a qui sont en charge des
équipes et qui dirigent des départements.
Pour ce qui est des différentes catégories de
cadres qui constituaient l'échantillon, elles se déclinent comme
suit :
Ø Catégories de cadres à la
banque
Tableau 3 : les catégories de cadre des
personnes interrogées
Réponses
|
réd. Principal
|
ss-chef service
|
chef-srvce
|
chef-srvce ppal
|
cadre sup.
|
sans rép.
|
total
|
résultats
|
0
|
4
|
6
|
3
|
30
|
1
|
44
|
%
|
0
|
9,09
|
13,63
|
6,81
|
68,18
|
2,27
|
100
|
Figure 10 : les catégories de cadre des
personnes interrogées
Le constat fait ici est qu'il n'ya pas dans notre population
de rédacteur principal. Les sous-chefs de service représentent 9%
de la population ciblée ; les chefs de service sont
représentés à hauteur de 14%. Les chefs de service
principaux représentent 7% de l'effectif total de la population
d'étude. Les cadres supérieurs constituent la grande
majorité de la population avec 68% de présence sur l'effectif
total. La dominance des cadres supérieurs dans notre échantillon
est révélatrice du fait que nous avons effectué notre
étude au siège de la banque mais aussi nous avons eu à
faire pour la plupart à des directeurs, des chefs de département
et chefs de division lors de la distribution de notre questionnaire.
Nous avons constaté que la population était
constituée de cadres supérieurs à près de 70%, ce
qui est peut être compréhensible étant donné que
l'étude s'est faite au siège de la banque, donc il y avait
beaucoup de chances de rencontrer des directeurs, chefs de départements
et chefs de divisions. Néanmoins ces chiffres sont un peu
irréalistes car vu que notre étude n'était pas
ciblée vers les cadres supérieurs, il n'est donc pas normal que
ceux-ci soient représentés à environ 70% sur les sondages
obtenus. Il pourrait donc avoir eu une exagération de la part des
personnes interrogées par envie de se rehausser. Une autre raison
pourrait être que les personnes interrogées ne maîtrisent
pas les différentes catégories de cadres tels que classés
par l'administration d'Amen Bank.
Enfin, nous avons comme dernière variable le rapport
entre les hommes et les femmes parmis les cadres de la banque. Il se
présente comme suit :
Ø Sexe des différentes
personnes
Tableau 4 : sexe de la population
interrogée
sexe
|
Masculin
|
féminin
|
sans réponse
|
total
|
résultats
|
26
|
12
|
6
|
44
|
%
|
59,09
|
27,27
|
13,63
|
100
|
Figure 11 : sexe de la population
interrogée
Sur les personnes ayant répondu, 59%
représentent le sexe masculin contre 27% pour le sexe féminin.
14% de personnes n'ont pas répondu à cette question. L'analyse
qui peut être faite d'emblée est que la population masculine au
niveau de l'encadrement est plus forte que la population féminine. La
dominance du côté masculin peut présumer peut être
qu'une faible population de femmes a le niveau, l'expérience et
l'ancienneté requis pour être à ce niveau au sein de
l'entreprise. On pourrait aussi voir au niveau de la population
générale des employés de la banque et regarder si le
nombre d'hommes est beaucoup plus élevé que celui des femmes. Ou
encore il est possible que la banque limite volontairement un nombre au niveau
des cadres du genre féminin.
I.4 Instrument
utilisé
Nous avons eu recours à un
questionnaire comme instrument (confère annexe 1). Il a
été conçu dans le but de collecter les informations de
la part des employés d'encadrement de la banque sur leur avis à
propos du système d'appréciation de la banque.
Le questionnaire est
composé de 17 questions et il commence par une brève
présentation de l'enquêteur et du sujet sur lequel il travaille.
Il donne ensuite les précisions sur les raisons de la recherche et
indique comment remplir le questionnaire, puis assure sur la
confidentialité des informations. Les 13 premières questions font
référence successivement à l'importance de
l'évaluation, la connaissance et leur avis sur le système
d'appréciation, l'objectivité et l'équité de ce
système, la différence entre les meilleurs employés et les
moins bons, l'impact d'une bonne évaluation sur la motivation, l'impact
de l'évaluation centrée sur les performances en rapport avec
l'objectivité de la notation, la méthode avec laquelle ils
aimeraient être évalués, les actions palliatives aux
manquements de l'évaluation, la définition des objectifs à
atteindre, les critères d'évaluation et l'impact d'une
évaluation positive sur la motivation et la performance.
Dans la dernière
série de questions, c'est-à-dire à partir de la question
14 jusqu`à la fin, il est question de connaître le temps que
l'employé a déjà passé à la banque, sa
catégorie en tant que cadre, son sexe et son âge (voir annexe 1
pour le questionnaire détaillé).
I.5 Validation des
instruments
Nous avons soumis ce questionnaire
d'abord à l'encadreur professionnel afin qu'il nous dise si celui-ci
cadre bien avec l'objectif de la recherche, puis il a été soumis
à l'encadreur académique qui a à son tour proposé
des améliorations. Des ajustements ont été faits tout en
respectant leurs suggestions avant de le soumettre aux employés.
I.6 Le test du
questionnaire
Un test du questionnaire a
été effectué afin d'évaluer ses forces et
faiblesses. Ce test s'est fait sur 5 personnes de la direction du personnel.
Ces personnes ne sont pas comptées dans notre échantillon. Voici
les remarques que nous avons eues à noter de la part des employés
ayant testé le questionnaire :
- la question 8 est longue et ambigüe
- la plupart des questions ont à leur suite une demande
de justification des réponses et cela leur semble pesant.
- il faudrait mettre toutes les catégories de cadres
car il y en a qui ont demandé où se trouve leur catégorie
(question 14).
- les questions à plusieurs propositions comme les
questions 8,9, 11 et 12 semblent à éclaircir : les personnes
répondirent à plusieurs questions à la fois au lieu d'une
seule par proposition.
Ø Mesures prises :
- Le second volet de la question 8 « sinon, que
proposez-vous comme méthode d'évaluation ? » a
été transformé en question
indépendante : « selon quelle méthode
d'appréciation aimeriez-vous être évalué
? »
- Pour les questions à plusieurs propositions, pour
éviter que l'on coche sur plusieurs réponses à la fois, il
a été précisé : « choisir une seule
des propositions ».
- Les demandes de justification ont été
maintenues car elles nous serviront dans l'interprétation de nos
données.
- Certaines catégories de
cadres ont été ajoutées : chef de
service ; chef de service principal ; cadre supérieur.
I.7 Distribution du
questionnaire
Une autorisation a
été prise auprès du directeur du personnel afin de pouvoir
accéder à tous les départements pour distribuer le
questionnaire. Après quoi la distribution s'est faite. Il fallait
brièvement expliquer l'objet de notre passage aux
intéressés et distribuer donc au hasard les 50 questionnaires aux
cadres. La collecte de ces questionnaires s'est faite en quelques minutes pour
les plus rapides et en quelques jours pour d'autres.
I.8 Méthode de
traitement de données
La méthode que nous
trouvons adéquate pour l'analyse des données est à travers
le tableur de Microsoft office appelé EXCEL. Il nous aidera à
transformer les données recueillies en données factuelles et en
pourcentages, sous forme de tableaux ou autres représentations
(diagrammes, camembert...).
II. Présentation
d'Amen Bank et du secteur d'activité
II.1 Historique
Ø Plus d'un siècle
d'histoire
C'est en amont de notre
siècle qu'il faut remonter, plus précisément à
1880, année de création de la Société Centrale de
Banque, un établissement français qui s'est installé en
Tunisie sous la dénomination de "Crédit Foncier d'Algérie
et de Tunisie" (CFAT).
Le siège du CFAT
était à Alger et l'implantation d'une succursale à Tunis
entrait dans le cadre d'un vaste mouvement d'installation
d'établissements de crédit métropolitains avec la
volonté bien arrêtée d'éliminer progressivement les
banques non françaises.
Avant l'indépendance, le
système bancaire tunisien était le prolongement de l'appareil
bancaire français. Il avait pour mission de base, le financement de la
colonisation du pays.
A la différence des autres
banques de l'époque, le CFAT se distinguait par un statut
d'établissement mixte sans spécialisation déclarée.
Au vu de la structure de ses engagements, les crédits
finançaient, pour le court terme, les campagnes agricoles et, pour le
moyen et long terme, le foncier, la construction et autres aménagements.
Au lendemain de
l'indépendance, les pouvoirs publics se sont mobilisés pour
pallier l'inefficience évidente du système bancaire et en assurer
la refonte totale. Constitué pour l'essentiel de banques privées
de droit français échappant au contrôle des
autorités locales, le système bancaire devait être
progressivement tunisifié par la mise en place notamment de la Banque
Centrale en 1958, du décrochage du dinar par rapport au franc
français et de la création des banques publiques. Ce fut
l'époque de la tunisification et de la concentration. Des treize banques
en exercice à cette époque, six seulement n'ont pas subi de
modifications. C'est le cas du CFAT qui a gardé son statut juridique
français et qui dépendait encore du siège d'Alger.
Ø Naissance du CFCT
Le 30 Juin 1966,
l'Assemblée Générale Extraordinaire du "Crédit
Foncier d'Algérie et de Tunisie" (CFAT) décide, dans l'une de ses
résolutions, < l'apport à une société de droit
tunisien qui reste à créer, des biens et des droits tant actifs
que passifs composant l'exploitation bancaire de la succursale CFAT en
Tunisie.> En foi de quoi, l'année 1967 allait témoigner de la
transformation de la dite succursale en une véritable banque. Et la
naissance du "Crédit Foncier et Commercial de Tunisie" (le CFCT) d'avoir
officiellement lieu le 6 Juin 1967 avec un capital de 325 000 Dinars, et un
siège au 13 Avenue de France à Tunis. Bien que le conseil
d'administration fut présidé par un tunisien, Mr Ismail Zouiten,
la banque restait la propriété d'un actionnariat totalement
français.
L'année 1971 marque un
tournant décisif dans l'histoire et l'action de la banque. Cette
année-là, une jeune institution financière, la Banque
Générale d'Investissement "BGI SA" créée en 1970
par MM. Brahim, Béchir et Rachid Ben Yedder, et devenue
ultérieurement la "PGI holding", prend le contrôle du CFCT. Un
nouveau Conseil d'Administration est élu qui nomme le Président
de la PGI, Mr Rachid Ben Yedder, Président Directeur
Général du CFCT. Dès lors la banque s'ouvre
progressivement sur de nouveaux actionnaires qui comptent parmi les hommes
d'affaires les plus crédibles et les plus respectables du pays et parmi
lesquels de nouveaux administrateurs sont choisis. Ils ont en commun une
confiance en les promoteurs du projet et une foi en le succès de
celui-ci.
Ø Un pari assumé
L'acquisition du CFCT
était-elle un risque calculé? Peut-être. Mais elle l'a
été par des promoteurs visionnaires animés d'une immense
foi en le caractère intangible et inviolable de la liberté de
l'homme à entreprendre et à voir ses efforts
récompensés. C'est sur ce credo économique que les plus
grandes nations du monde ont bâti leur richesse et leur puissance.
Avec l'intensification de la
concurrence au cours des années 80, exacerbée , dès 1987,
par le vaste programme de réformes financières et
économiques, impulsée, avec le succès que l'on sait, par
le Président BEN ALI, le CFCT, banque privée, a tout mis en
oeuvre pour conserver et développer ses parts de marché et,
fidèle à sa démarche novatrice originelle, pour consolider
sa position de " banque universelle ", moyennant l'expansion et la
fidélisation de la clientèle ainsi que la mise en service de
produits et de prestations extrêmement compétitives. Ses
succès aboutissent à l'introduction en Bourse, fin 1993, de
l'action CFCT.
Ø Du CFCT à AMEN
BANK
Loin d'être fortuit, le
changement d'appellation du CFCT, devenu Amen Bank au début de 1995, est
l'aboutissement d'une démarche raisonnée et
étudiée. Au fil des ans, le Conseil d'Administration de la Banque
a été confirmé dans l'impression d'abord, dans la
certitude ensuite, que l'abréviation CFCT n'était franche ni de
dissonance, ni de discordance. D'un côté, on butait sur les
difficultés de traduction et d'arabisation; de l'autre,
l'intitulé, en soulignant uniquement le "foncier et le commercial"
induit en erreur en limitant des attributions qui sont loin de l'être
dans la pratique. Corriger la trajectoire en mettant un terme à la
disharmonie et à l'altérité entre le nom et l'objet de la
Banque était tentant, concevable et pertinent. Encore fallait-il trouver
une bonne alternative, un nom de rechange. Le challenge n'était pas de
tout repos. Il se trouvait qu'en 1977, le CFCT eut l'heureuse idée de
lancer un nouveau produit d'épargne combinée à une
assurance qui devait rencontrer un succès important : ce produit fut
baptisé "El Amen", mot arabe à significations multiples qu'on
pourrait traduire par sécurité et confiance. Dans l'esprit de la
clientèle, la confusion entre la banque et le nouveau produit tant
convoité aura vite fait de s'opérer. En sorte que le nom
générique Bank El Amen aura été en quelque sorte
créé par les clients eux-mêmes en première instance.
Tout en acceptant l'augure, les dirigeants de la banque n'ont pas moins soumis
le changement de nom à un processus consultatif rigoureux (sondage
d'opinion, campagne de communication, diagnostic linguistique),
complété par une procédure référendaire par
laquelle le projet est mis aux voix lors d'une assemblée annuelle du
personnel de la banque et, au vu de la prépondérance du "oui", le
Conseil retient la dénomination AMEN BANK et la soumet à
l'Assemblée Générale des actionnaires qui l'adopte
officiellement.
Agée aujourd'hui de plus
d'un siècle mais arrivée, en 1971, à la véritable
transition, AMEN BANK a pu capitaliser sur une tradition et un
professionnalisme bancaires bien ancrés dans le temps. C'est d'ailleurs
cette rente de l'histoire qui confère à Amen Bank le
privilège de l'aînesse et la distinction de l'âge: un signe
de démarcation, s'il en est, dans le paysage bancaire du pays.
Amen Bank compte un réseau
de 105 agences disséminées dans presque toutes les régions
de Tunisie avec une prévision d'élargissement du réseau
à une vingtaine d'agences d'ici quelques années.
II.2 présentation de
la Direction du personnel
En effet, Amen Bank malgré
son ancienneté ne dispose pas encore d'une direction des Ressources
Humaines, mais plutôt d'une Direction du Personnel. En effet, cette
direction était constituée d'une division de
gestion du personnel et d'une division de la formation et du recrutement.
Récemment, la division de la Gestion des Ressources Humaines a
été effective avec la nomination d'un chef de division à
sa tête. La direction du personnel ne compte que 11 personnes au total,
ce qui semble quand même assez peu pour le nombre de personnes
employées de la banque.
II.3 Le groupe AMEN BANK
Ø Les Institutions
Financières du Groupe AMEN
AMEN BANK fait partie du groupe
AMEN constitué, actuellement, de 38 sociétés
opérant dans plusieurs secteurs de l'économie : banque,
assurance, leasing, SICAR, gestion de titres, santé, tourisme... AMEN
BANK fait partie d'un groupe constitué de 18 sociétés du
groupe AMEN opérant essentiellement dans les métiers de la
finance. En 2008, le chiffre d'affaires consolidé s'est établi
à 256,2 millions de dinars et le résultat net s'est
élevé à 46,0 millions de dinars.
- Banque de Détail AMEN
BANK
Créée en 1967, AMEN
BANK est une société anonyme au capital social actuel de
85.000.000DT, détenu à hauteur de 64,34% par le groupe AMEN. Son
objet social est l'exercice de la profession bancaire et notamment la
mobilisation de l'épargne et l'octroi de crédits. L'introduction
d'AMEN BANK (à l'époque CFCT) en bourse a eu lieu en 1994.
- Banque de Financement et
d'Investissement SICAR AMEN
La Société SICAR AMEN est une
société d'investissement à capital risque
créée en 1999 avec un capital social actuel de 5 millions de
dinars. Elle a pour objet la participation, pour son propre compte ou pour le
compte des tiers et en vue de sa rétrocession, au renforcement des fonds
propres des entreprises et notamment celles promues par les nouveaux
promoteurs, les entreprises implantées dans les zones de
développement régional, les entreprises objet d'opérations
de mise à niveau, ainsi que des entreprises qui réalisent des
investissements permettant de promouvoir la technologie et l'innovation dans
tous les secteurs économiques.
- TUNINVEST INTERNATIONAL SICAR
C'est une société d'investissement à
capital risque créée en 1998 régie par la loi 95-87 et les
textes subséquents. TUNINVEST INTERNATIONAL SICAR investit exclusivement
au moyen de son capital dans des sociétés tunisiennes non
cotées en bourse en fonds propres ou quasi-fonds propres par
l'acquisition d'actions, de titres participatifs, d'obligations convertibles en
actions.
- TUNINVEST INNOVATIONS SICAR
C'est une société d'investissement en capital
risque créée en janvier 2002 régie par la loi 95-87 et les
textes subséquents. Elle investit dans les secteurs innovants ou
liés à la technologie de l'information et des communications
notamment l'infrastructure télécoms, équipements
informatiques, le développement et la distribution de software,
l'intégration et le conseil en systèmes d'information ainsi que
le domaine des sciences de la vie.
- AMEN PROJECT SICAF
AMEN PROJECT est une société d'investissement
à capital fixe, dotée d'un capital de 9 millions de dinars. Elle
répartit ses activités entre les secteurs du tourisme, de l'agro-
alimentaire, des services financiers et de la santé.
Au niveau des titres et gestion d'actifs, le groupe est
constitué des sociétés telles que :
- AMEN INVEST
Elle est spécialisée dans les métiers du
titre. Offre des produits standardisés de valorisation des capitaux
et/ou de dégrèvement fiscal et des solutions spécifiques
et sur mesure. Au niveau des services aux entreprises émettrices, AMEN
INVEST propose une solution globale qui va de l'étude du montage
financier au placement des titres nouvellement émis.
- SICAV AMEN
C'est une société d'investissement à
capital variable de type mixte. Créée en juin 1992, elle a pour
objet la constitution et la gestion d'un portefeuille de valeurs
mobilières. Elle a pour gestionnaire AMEN INVEST et pour
dépositaire AMEN BANK.
- AMEN PREMIERE SICAV
Créée le 31 mars 1994, c'est une
société d'investissement à capital variable de type
obligataire. Elle a pour objet la constitution et la gestion d'un portefeuille
de valeurs mobilières. Elle a pour gestionnaire AMEN INVEST et pour
dépositaire AMEN BANK.
Dans le secteur des assurances le groupe est
représenté par les entreprises suivantes :
- COMAR
Après plus de trente années d'activité,
la COMAR se positionne aujourd'hui comme le premier assureur privé en
Tunisie grâce à sa rigueur dans la gestion technique et
financière et à la qualité de son réseau de
distribution.
- HAYETT
Riche d'une expérience de plus de 20 ans dans le
domaine de l'assurance-vie et des systèmes de couvertures sociales,
HAYETT a joué un rôle prépondérant sur le
marché de l'assurance-vie en Tunisie, par le développement
continu de sa gamme de produits d'épargne et de protection, par le
dynamisme de ses réseaux de distribution et par la rigueur de ses
méthodes de gestion.
Dans le domaine des métiers spécialisés
le groupe dispose des sociétés telles que :
- TUNISIE LEASING
Créée en 1984, TUNISIE LEASING est la
première société de leasing en Tunisie. L'entreprise est
à la tête d'un groupe de sociétés oeuvrant dans les
métiers du leasing, du factoring et de la location longue durée.
Tunisie Leasing est leader de son marché en Tunisie, avec 25% de part de
marché. Le groupe est implanté depuis 2006 en Algérie
à travers une filiale MAGHREB LEASING ALGERIE contrôlée
conjointement par TUNISIE LEASING et AMEN BANK.
- MAGHREB LEASING ALGERIE
Cette société a été
créée en janvier 2006. AMEN BANK détient 21% de son
capital en association avec TUNISIE LEASING (30%) ; plusieurs autres
sociétés ont des parts dans les actions de cette
société.
- SOCIÉTÉ LE RECOUVREMENT
Constituée en Avril 2001 avec un capital de 300 mille
dinars, la Société LE RECOUVREMENT a pour objet l'achat de
créances pour son propre compte ainsi que le recouvrement des
créances pour le compte des tiers et ce, en application de la loi 98-04
du 2/2/1998. L'entrée en exploitation effective de la
société a été entamée en 2005 par
l'engagement des premières actions de recouvrement.
Tableau 5 : les institutions financières
du groupe Amen
METIERS SPECIALISES
ASSURANCE
TITRES ET GESTION D'ACTIFS
BANQUE DE FINANCEMENT ET D'INVESTISSEMENT
BANQUE DE DETAIL
TUNISIE LEASING
COMAR
AMEN BANK
AMEN BANK
AMEN BANK
MAGHREB LEASING
ALGERIE
HAYETT
AMEN INVEST
SICAR AMEN
SOCIETE LE
RECOUVREMENT
SICAV AMEN
TUNINVEST INTERNATIONAL SICAR
AMEN PREMIERE SICAV
TUNINVEST INNOVATIONS SICAR
AMEN PROJECT SICAF
III. Objectifs recherchés par Amen Bank via son
système d'évaluation.
Les objectifs recherchés par Amen Bank via son
système d'appréciation du personnel sont de deux ordres en
général : ce système permet de déterminer
d'une part la prime de rendement qui doit être attribuée aux
employés, puis elle permet à la DRH de déterminer la liste
de promotions des employés.
III.1 La détermination de la prime de rendement
La prime de rendement, de manière plus explicite est
une prime accordée aux employés de la banque dont la note se
situe à partir de 17/20 après évaluation. Cette prime est
accordée aux employés d'exécution et aux employés
d'encadrement, à l'exception des cadres supérieurs qui ne
perçoivent pas ces primes. Le calcul de la prime est constitué de
deux notes : une note qualitative généralement
attribuée par le supérieur uniquement, puis une note
administrative, déterminée sur la base de l'assiduité. La
détermination de la prime est pondérée par le coefficient
des deux notes. C'est la note globale que la DRH utilise afin de
déterminer la prime de rendement pour le prochain exercice. La prime
sera ainsi versée en deux tranches au courant de l'année :
aux mois de juin et de septembre.
III.2 La détermination du reclassement des
employés
En effet, la banque vise à travers
son système d'appréciation le reclassement de son personnel. Elle
s'aide des objectifs de performance tels que la notation afin de
déterminer quels sont les salariés qui seront promus ou pas. Pour
cela, le personnel concerné doit être inscrit dans le tableau
d'aptitude.
En somme, on peut dire que les seuls
objectifs que propose le système d'évaluation du personnel d'Amen
Bank ne renvoient qu'à deux aspects que sont : l'octroi des primes
de rendement et la détermination des promotions, avancements et
reclassements. Pourtant, un système d'évaluation conçu
correctement devrait intégrer et tenir compte de toutes les composantes
et les répercussions de l'évaluation telles que : la
prime ; le comité de carrière ; la formation ; le
recrutement ; la mobilité...
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons fait état de la
méthodologie utilisée pour la collecte des informations et la
manière dont l'analyse des données se déroulera. Nous
avons aussi déterminé et décrit avec précision
notre échantillon et de quoi celui-ci est constitué. Ensuite,
nous avons fait une présentation quelque peu exhaustive d'Amen Bank et
du Groupe Amen Bank depuis la naissance de la banque il ya plus d'un
siècle jusqu'au groupe dans lequel il se trouve aujourd'hui. Nous avons
enfin donné un bref aperçu du double objectif de la banque
à travers son système d'appréciation.
Il sera question après la méthodologie, la
présentation de la banque et la détermination des objectifs
recherchés par la banque au travers de son système
d'évaluation, d'étudier effectivement la politique et les
pratiques de la banque en termes d'appréciation du personnel cadre de la
banque.
CHAPITRE IV
LA POLITIQUE ET LES PRATIQUES DE LA BANQUE EN TERMES
D'APPRECIATION DU PERSONNEL CADRE.
Introduction
Ce chapitre traite de la partie empirique de notre travail, et
donc des recherches que nous avons menées sur le terrain, des
observations que nous avons faites, des remarques, mais surtout des
données que nous avons recueillies et des constats faits tout au long de
notre passage ou immersion en milieu de travail, donc en situation
réelle dans un environnement professionnel. Nous nous appesantirons
à la fois sur l'analyse et l'interprétation des données
recueillies sur le terrain ; sur l'efficacité du système
d'évaluation d'Amen Bank sur la gestion des compétences et les
conséquences de ce système sur les cadres (en relation justement
avec les résultats de l'analyse faite) ; enfin nous essaierons de
donner des recommandations face aux conclusions de notre recherche sur le
système d'évaluation d'Amen Bank sur ses cadres.
I. Analyse et interprétation des données
Nous nous sommes en effet servis du questionnaire afin de
recueillir l'opinion des personnes soumises à notre recherche. Au terme
de la collecte de nos données, nous avons fait le décompte des
réponses et les avons calculées en pourcentages. Chaque question
est en effet représentée à la fois par un tableau et
camembert.
Après chaque analyse des résultats pour chaque
question, nous essayerons de donner une interprétation aux tendances qui
s'y dégagent.
Ø Perception de l'importance de
l'évaluation
w Pour ce qui est de la première question qui traitait
de l'importance d'être évalué dans ses fonctions, voici les
réponses qui en découlent :
Tableau 6 : importance d'être
évalué
|
|
|
|
|
|
|
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponse
|
Total
|
résultats
|
43
|
1
|
0
|
44
|
%
|
97,72
|
2,27
|
0
|
100
|
Figure 12 : importance d'être
évalué
A la question 1 parlant de l'importance d'être
évalué, les employés ont répondu par l'affirmative
à environ 98% contre 2% pour ceux qui pensent que cela n'est pas
important. Il n'y a pas eu de non réponse à cette question.
Comme nous le constatons, l'écrasante majorité des personnes
interrogées pense qu'il est en effet important d'être
évalué dans ses fonctions. Le processus d'évaluation
semble donc primordial pour les employés au vu de leurs
réponses.
En ce qui concerne la question 1, les personnes
interrogées sont presque unanimes sur le fait qu'il faille être
évalué dans ses fonctions. Ce qui semble démontrer qu'ils
sont conscients de l'importance et de la valeur de l'évaluation dans
leurs fonctions et pour leur carrière.
Ø Connaissance du système
d'évaluation et degré de satisfation
w La question 2 porte sur la connaissance par les cadres du
système d'évalution en vigueur à la banque et de leur
degré de satisfaction par rapport à ce système :
Tableau 7 : Connaissance du système
d'évaluation en place
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
39
|
5
|
0
|
44
|
%
|
88,63
|
11,363
|
0
|
100
|
Figure 13 : connaissance du système
d'évaluation en vigueur
Le premier volet de cette question est dominé à
89% par l'affirmative à la question de la connaissance du système
d'évaluation en place, contre 11% pour ceux qui l'ignorent. Ce
deuxième pourcentage est assez réduit, mais pas insignifiant pour
l'ignorer car les employés ne sont pas sensés ignorer de quelle
manière ils sont évalués il ya donc problème.
Le second volet de la question porte donc sur la satisfaction
des employés par rapport à ce système :
Tableau 8 : comment trouvent-ils le
système d'évaluation ?
Réponses
|
très peu satisfaisant
|
peu intéressant
|
moy. satisfaisant
|
satisfaisant
|
très satisfaisant
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
5
|
5
|
6
|
23
|
1
|
4
|
44
|
%
|
11,36
|
11,36
|
13,63
|
52,27
|
2,27
|
9,09
|
100
|
Figure 14 : appréciation sur le
système d'évaluation
De ce qui ressort des données, on peut constater une
frange de 12% des personnes interrogées trouvent le système
d'évaluation très peu satisfaisant. 11% le trouvent peu
intéressant. 14% trouvent qu'il est moyennement satisfaisant. Une
majorité de 52% le trouve satisfaisant ; l'infime minorité
de 2% le voit comme étant très satisfaisant. On note un taux de
non réponses de 9%. On peut faire une analyse en constant qu'un total de
37% de la population ciblée représente les personnes qui jugent
ce système très peu satisfaisant, peu intéressant et
moyennement satisfaisant, ce qui fait tout de même un pourcentage
conséquent des personnes pas vraiment satisfaites du système.
Pour cette question, une très grande majorité de
personnes ont connaissance du système d'évaluation en cours
à la banque ; toutefois, une part non négligeable de la
population ignore totalement les règles qui régissent leur
évaluation, ce qui ne semble pas normal. Cela pourrait dénoter
d'une communication insuffisante de la hiérarchie quant à
l'information des salariés sur les procédures en place et
comment les appliquer. Pour ce qui est du degré de satisfaction face
à ce système, bien qu'une majorité de personnes ait un
avis favorable face à ce système il n'en demeure pas moins qu'une
frange importante de la population a un avis assez mitigé du
système en cours ; ce qui pourrait dire en effet que malgré
la satisfaction générale par rapport à la manière
dont ils sont évalués, les employés restent sur leur faim
et émettent beaucoup de réserves. Donc ce système pourrait
être revu et modifié.
Ø Analyse de la perception de
l'efficacité du système à détermiser les
compétences des employés
w La question 3 nous renseigne sur l'opinion des
employés par rapport à l'efficacité du système
à déterminer les compétences réelles :
Tableau 9 : efficacité du système
à déterminer les compétences des
employés.
Réponses
|
Oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
17
|
25
|
2
|
44
|
%
|
38,63
|
56,81
|
4,54
|
100
|
Figure 15 : efficacité du système
à déterminer les compétences des
employés.
A travers ces résultats, nous pouvons constater que 57%
de la population pense que le système n'aide pas à
déterminer les vraies compétences des employés, alors que
39% sont d'avis contraire. Il y a 4% de non réponse. Soulignons le
pourcentage du `Oui' assez présent tout de même à cette
question. On peut dégager d'emblée de ces résultats que
les employés trouvent que le système avec lequel ils sont
évalués ne pourrait en aucun cas permettre d'aider à
déterminer les compétences et potentiels cachés.
Sur l'avis que portent les employés par rapport
à l'efficacité du système à déterminer les
compétences réelles, il en ressort que ceux-ci pour la plupart ne
trouvent pas le système apte à déceler les plus
compétents et les personnes ayant un haut potentiel. Peut-être
est-ce dû à l'aspect simpliste et lapidaire du système qui
ne cherche pas à mieux connaître ses éléments,
à connaître leurs défaillances et leur capacité de
travail.
Ø Objectivité du
système
w Pour la question 4, le but était de savoir si le
système selon les employés est objectif :
Tableau 10 : le système
d'évaluation est-il objectif ?
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
18
|
24
|
2
|
44
|
%
|
40,90
|
54,54
|
4,54
|
100
|
Figure 16 : le système d'évaluation
est-il objectif ?
On constate de ces réponses que selon les
employés, le système d'évaluation en place n'est pas
objectif car ils ont répondu non à 55% et oui à 41%. Il
est à noter que le nombre de personnes ayant répondu par
l'affirmative est assez élevé, d'où l'intérêt
de se pencher sur ce résultat. 4% de l'échantillon n'a
donné aucune réponse. Il faut donc essayer de savoir la raison
pour laquelle les employés ne trouvent pas leur système
objectif.
L'interprétation que l'on peut donner est que bien que
l'on constate un quasi équilibre dans les divers opinions, les voix
dominantes sont celles qui pensent que le système n'est pas objectif.
Cela pourrait dénoter du sentiment d'iniquité qui anime les
employés face au système d'évaluation auquel ils sont
soumis par la hiérarchie. En d'autres termes, les évaluations ne
respectent pas tous les critères de logique, d'objectivité et
d'individualité pour noter les employés. Les critères
peuvent ne pas être les mêmes pour tout le monde. Tout cela a pour
résultat de renforcer le sentiment de frustration des
employés.
Ø Equité du système
w La question 5 traite elle de l'équité du
système d'évaluation :
Tableau 11 : l'équité du système
d'évaluation
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
17
|
25
|
2
|
44
|
%
|
38,63
|
56,81
|
4,54
|
100
|
Figure 17 : l'équité du
système d'évaluation
Presque dans les mêmes proportions que la question
précédente, on constate que 57% ont estimé que le
système n'est pas équitable contre 39% qui pensent qu'il l'est.
4% n'ont pas répondu. Il serait donc opportun de dire ici que la
majorité des questionnés ont un sentiment d'iniquité face
à ce système d'évaluation. Néanmoins, la
présence significative de ceux qui pensent le contraire dénote
peut être un sentiment d'équité ou d'ignorance du
système.
Au vu des proportions qui ne sont pas trop grandes entre les
tendances, et qui sont presque similaires à celles de la question
précédente,on peut dire que la majorité des personnes
pense que leur système d'évaluation n'est pas équitable.
Cela renforce donc le sentiment que les personnes ne sont pas traitées
convenablement malgré la présence de ce système. Cela peut
aussi vouloir dire qu'il y a des différences de traitements pour des cas
similaires. Peut être est-ce dû à des jugements de valeur
portés par des évaluateurs sur leurs collaborateurs, des
affinités ou des inimitiés... Toujours est-il que le sentiment de
rétribution adéquate n'est pas pris en compte par rapport
à la contribution de chacun, tout cela pouvant susciter davantage de
démotivation.
Ø Analyse de l'existence d'une
différence de prise en charge entre les meilleurs et les moins bons
employés
w Sur la question 6, on voudrait savoir si une distinction est
faite entre les employés ayant les meilleures notes et ceux ayant les
moins bonnes.
Tableau 12 : question sur l'existence d'une
différence entre les meilleurs et les moins bons employés
après évaluation
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
16
|
25
|
3
|
44
|
%
|
36,36
|
56,81
|
6,81
|
100
|
Figure 18 : question sur l'existence d'une
différence entre les meilleurs et les moins bons employés
après évaluation
De ces pourcentages, il en résulte que 57% des
employés estiment qu'il n'y a pas de différence entre leurs
collègues ayant les meilleures notes et ceux qui en ont de moins bonnes.
36% par ailleurs pensent que des mesures sont prises différemment selon
que l'on ait une bonne note ou pas. Il y a 7% de taux de non réponse.
Ces résultats sont donc révélateurs du fait que quelque
soit les efforts que l'on fait, il n'y a pas de réelle
considération des efforts fournis ou du laxisme des salariés.
Tous ont quasiment la même trajectoire de carrière ; ce qui
n'est pas pour stimuler l'excellence et la compétition, bref
l'enthousiasme et le goût du travail.
On peut supposer tout en se basant sur les résultats
obtenus que la plupart des employés ne perçoivent pas une nette
différence de traitement entre les plus méritants et les moins
méritants. Ce qui pourrait avoir pour conséquence
d'atténuer ou d'anihiler tout esprit d'initiative, motivation... venant
des employés et renforçant davantage le sentiment de frustration.
De part ces résultats, on peut aussi dire que le système
d'évaluation ne tient pas compte des efforts individuels
effectués par les salariés. On peut aussi supposer que les
trajectoires de carrières sont plus ou moins semblables et qu'il n'ya
pas vraiment la promotion de l'excellence. De telles conditions
atténuent l'enthousiasme et le goût du travail.
Ø Perception des effets d'une bonne
évaluation sur la motivation
w Il est question dans la question 7 de savoir si une
évaluation bien faite peut augmenter la motivation des
employés :
Tableau 13 : une évaluation bien
menée peut-elle accroître la motivation des
employés ?
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
42
|
1
|
1
|
44
|
%
|
95,45
|
2,27
|
2,27
|
100
|
Figure 19 : une évaluation bien
menée peut-elle accroître la motivation des
employés ?
Les personnes soumises au questionnaire sont d'avis pour
l'écrasante majorité (96%) qu'une bonne évaluation
permettrait de stimuler davantage la motivation. Seulement 2% de la population
concernée pense qu'une bonne évaluation n'accroîtrait pas
la motivration. 2% d'entre eux n'ont pas répondu à cette
question. Ceci peut dénoter que la population questionnée a
conscience que les évaluations peuvent avoir des répercussions
importantes sur leurs carrières, et que ces évaluations
pourraient être mieux faites.
Ici, on peut présumer que le fait que pratiquement tout
le monde ait répondu qu'une bonne évaluation permettrait
d'accroître la motivation des salariés dénote que les
employés sont très conscients en effet de ce que pourrait leur
apporter des évaluations en termes de formation,
rémunération, gestion de carrière et promotion ; bref
qu'ils ont tout à gagner. En même temps, le fait qu'ils aient
répondu aussi massivement dans ce sens peut aussi dénoter le
malaise qui habite les salariés pour ce qui est de leur sentiment que la
manière dont ils sont évalués pourrait être
améliorée. Mais surtout, ils pensent que s'ils étaient
évalués correctement, ils seraient beaucoup plus motivés
car les résultats de l'évaluation seraient pris en compte.
Ø Analyse de l'objectivité d'une
méthode d'évaluation axée sur les performances
w La question 8 demande si l'adoption d'une méthode
d'évaluation centrée sur les critères de performance
pourrait permettre de noter les employés plus objectivement.
Tableau 14 : une méthode
d'évaluation axée sur la performance permettrait-elle de noter
plus objectivement ?
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
39
|
2
|
3
|
44
|
%
|
88,63
|
4,54
|
6,81
|
100
|
Figure 20 : une méthode
d'évaluation axée sur la performance permettrait-elle de noter
plus objectivement ?
Comme on pourrait le voir sur les tableau et figure ci-dessus,
les employés pour la grande majorité (89%) ont répondu
`oui' au fait qu'une évaluation centrée sur les performances
servirait à noter de manière plus objective. Seulement 4% ont
répondu par la négative. On note aussi un taux de 7% de non
réponse. Ces résultats montrent à peu près le
sentiment des employés selon lequel leur système
d'évaluation a besoin d'être revu et modifié dans le sens
de faire ressortir la performance individuelle des employés.
Pour ces résultats, très largement aussi, les
tendances penchent vers le `oui', ce qui veut dire déjà que le
système n'est pas conçu afin de noter sur la base de la
performance des employés. En effet, il pourrait servir à
déceler les meilleures aptitudes afin de mieux les exploiter s'il
était exhaustif. En somme, on pourrait dire que le système doit
être revu de manière à faire ressortir la performance
individuelle des employés.
Ø Choix de quelques méthodes
d'évaluation qui plairaient aux employés
w Pour la question 9, il est proposé aux
employés quelques méthodes par lesquelles ils voudraient
être évalués.
Tableau 15 : les méthodes
d'évaluation par lesquelles les employés voudraient être
évalués
Réponses
|
entretien indiv.
|
entretien coll.
|
éval. 360°
|
assessment center
|
auto-éval.
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
7
|
5
|
24
|
3
|
1
|
4
|
44
|
%
|
15,90
|
11,36
|
54,54
|
6,81
|
2,27
|
9,09
|
100
|
Figure 21 : les méthodes
d'évaluation par lesquelles les employés voudraient être
évalués
Comme nous ponvons l'observer, un peu plus de la
majorité des employés dont 55% préfèrent la
méthode du 360° comme évaluation, suivie de 16% de personnes
ayant choisi l'entretien individuel comme méthode
d'évaluation ; 11% ont opté pour la méthode de
l'entretien collectif ; ceux qui ont choisi l'assessment center
représentent 7% et seulement 2% choisissent l'auto-évaluation. On
note 7% de taux de non réponses. Ce pourcentage peut
révéler le fait que les employés aimeraient un peu plus
d'équité dans leur évaluation, qu'il n'yait pas seulement
une personne qui décide seul de la note à attribuer, mais
plutôt les supérieurs hiérarchiques, les pairs et les
collaborateurs.
Un peu plus de la moitié des sondages, en l'occurrence
la majorité des répondants a été favorable à
la méthode du 360° par rapport aux autres méthodes. Cela est
peut être dû au fait que l'évaluation à sens unique
semble ne plus convaincre les employés dans ce sens qu'ils aimeraient
certainement, en plus du regard de leur supérieur hiérarchique,
un autre regard qui est celui de leurs pairs, leurs collaborateurs ou
même des personnes externes (clients...). Avec cette méthode, ils
sentiraient peut être plus d'équité et d'objectivité
dans les évaluations au lieu que leur sort se joue entre les mains d'une
personne uniquement.
Ø Perception sur les mesures palliatives aux
insuffisances de l'évaluation, et choix des employés par rapport
à quelques mesures proposées
w Concernant la question 10, on cherche à savoir si
l'évaluation est suivie de mesures pour pallier aux insuffisances de
l'évaluation après que celle-ci ait été
effectuée et s'il y a des personnes satisfaites de quelques mesures qui
pourraient être prises.
Tableau 16 : l'évaluation est-elle suivie de
mesures palliatives constatées chez les employés lors de
l'évaluation ?
Réponses
|
oui
|
non
|
sans reponses
|
Total
|
résultats
|
17
|
26
|
1
|
44
|
%
|
38,63
|
59,09
|
2,27
|
100
|
Figure 22 : l'évaluation est-elle suivie de
mesures palliatives constatées chez les employés lors de
l'évaluation ?
59% de `non' sont enregistrés à la question de
savoir si l'évaluation est suivie d'actions pour pallier aux
insuffisances constatées chez les employés. 39% ont
répondu que l'évaluation est suivie d'actions pour
améliorer ou satisfaire les employés. On enregistre 2% de non
réponses. Même s'il est vrai que le `oui' est assez
présent, le `non' l'emporte avec plus de la majorité des
sondages ; ce qui peut vouloir dire que l'entreprise selon eux ne prend
pas en considération les résultats des évaluations afin de
résoudre les difficultés et augmenter la motivation des
salariés. Pour ce qui est de certaines mesures prises, ils ont
répondu comme suit :
Tableau 17 : êtes-vous satisfait des
mesures prises ?
Réponses
|
actions formation
|
aug. Salaire/primes
|
promotion
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
3
|
6
|
10
|
25
|
44
|
%
|
6,81
|
13,63
|
22,72
|
56,81
|
100
|
Figure 23 : êtes-vous satisfait des mesures
prises ?
Le pourcentage très élevé de plus de la
moitié des opinions (57%) est de ceux qui n'ont pas répondu
à la question et cela est tout à fait logique car sur le premier
volet de la question, une bonne majorité des opinions a
déclaré que l'évaluation n'est pas suivie de mesures pour
faire face aux insuffisances relevées lors de l'évaluation. De
plus, vu que le second volet de la question était pour ceux qui auraient
répondu `oui', on a donc évidemment eu un fort taux de non
réponse. 23% néanmoins se sont déclarés être
pour des promotions comme mesure après évaluation ; 13%
disent être pour des augmentations de salaire et enfin 7% sont
favorables à des actions de formation.
Dans le premier volet de cette question, la majorité
des personnes est d'avis qu'il n'y a pas de mesures prises après
évaluation afin de résorber les insuffisances et les souhaits des
employés. Cela peut être révélateur de la moindre
importance accordée par la hiérarchie pour pallier aux
manquements des employés et leur donner des plans de carrière
attractifs afin qu'ils soient davantage intéressés par leur
travail et fiers de leur entreprise. Le pourcentage non négligeable du
`oui' à la question peut exprimer la satisfaction des employés
quant aux actions posées par l'entreprise pour ce qui est des mesures
palliatives : on peut par exemple constater (entre autres mesures) que des
sessions de formation ont lieu très régulièrement au sein
et en dehors de la banque à l'attention des employés tout au long
de l'année. Pour ce qui est de certaines mesures qui sont prises, vu que
la plupart des personnes a répondu `non' au premier volet de la
question, la majorité des voix était du coté des `sans
réponses' de manière logique. Néanmoins, pour ceux qui
sont satisfaits des mesures prises, la plupart aimerait avoir des promotions,
certains ont déclaré préférer des augmentations
salariales ; la minorité a été favorable aux actions
de formation. Ces résultats pourraient cacher le fait que les
employés sentent qu'ils n'évoluent pas beaucoup en grades, ils
ont l'air de faire du sur place.
Ø Assignation des objectifs aux
employés
w Il est demandé à la question 11 si les
employés aimeraient qu'on leur assigne des objectifs à atteindre
sur la base desquels ils seraient évalués.
Tableau 18 : les employés aimeraient-ils
être évalués sur la base des objectifs préalablement
définis ?
Réponses
|
oui
|
non
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
34
|
7
|
3
|
44
|
%
|
77,27
|
15,90
|
6,81
|
100
|
Figure 24 : les employés aimeraient-ils
être évalués sur la base des objectifs préalablement
définis ?
A cette question, les personnes questionnées ont assez
majoritairement répondu que cela leur plairait de se voir attribuer des
objectifs à base desquels ils seraient évalués (77%),
contre 16% de personnes que l'idée ne plairait pas et 7% de personnes
qui n'ont pas répondu. Il peut s'agir là d'une évaluation
conçue sur la base de l'atteinte des objectifs ; ce qui
démontre déjà une certaine maturité des
employés qui voudraient peut être ressentir un peu moins de
main-mise sur eux et leur travail.
Etant donné qu'une bonne majorité a
répondu favorablement à cette question, cela pourrait vouloir
dire que les employés se sentent aptes à travailler de
manière un peu plus indépendante, avec des
échéanciers de travail à respecter à chaque fois,
ce qui faciliterait leur évaluation par leur supérieur, car on a
ainsi des données objectives. Ces données peuvent aussi
être traduites par la maturité démontrée des
salariés qui voudraient peut être ressentir un peu moins de
mainmise sur eux et sur leur travail.
Ø Choix des critères
d'évaluation
w la question 12 est de savoir la manière ou les
critères dont les employés souhaiteraient être
évalués.
Tableau 19 : de quelle manière
aimeriez-vous être évalué ?
Réponses
|
compétence
|
performance
|
atteinte des objectifs
|
professionnalisme
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
13
|
7
|
5
|
10
|
9
|
44
|
%
|
29,54
|
15,90
|
11,36
|
22,72
|
20,45
|
100
|
Figure 25 : de quelle manière
aimeriez-vous être évalué ?
On constate de part les résultats que les
réponses sont quelque peu équilibrées. En effet, on
noteque 30% des employés interrogés aimeraient être
évalué sur la base de la compétence ; 16% sur la base
de la performance ; 11% sur l'atteinte des objectifs ; 23% sur le
professionnalisme et une abstension de20%. Bienque les avis sont
mitigés, on peut voir une domination de la compétence sur les
critères d'évaluation. Ce qui peut vouloir dire que ces derniers
voudraient que le mérite prime et que ce soit vraiment pris en compte
dans leur travail quotidien.
Malgré les avis partagés entre les
réponses, le critère de compétence était celui qui
a amassé le plus de voix, preuve que selon les employés, il y a
un désir de reconnaissance pour les plus méritants non
seulement lors de l'évaluation, mais aussi dans leur travail
quotidien.
Ø Répercussions d'une bonne
évaluation sur la performance
w la question 13 a avoir avec les répercussions d'une
évaluation positive sur la performance et la motivation
Tableau 20 : répercussions d'une
évaluation positive sur la performance et la motivation
Réponses
|
aug. primes
|
promotion
|
meill. Motivation
|
autonomie dans le travail
|
sans réponses
|
Total
|
résultats
|
10
|
23
|
6
|
1
|
4
|
44
|
%
|
22,72
|
52,27
|
13,63
|
2,27
|
9,09
|
100
|
Figure 26 : répercussions d'une
évaluation positive sur la performance et la motivation
Au vu de ce qui précède, nous remarquons que 52%
des opinions sont largement favorables à une action de promotion comme
répercussion d'une bonne évaluation sur la performance et la
motivation. Ce pourcentage représente la majorité des opinions.
23% des voix optent pour l'augmentation des primes accordées aux
employés ; 14% des personnes interrogées pensent que les
répercussions d'une évaluation bien faite permettent plutôt
une meilleure motivation dans l'accomplissement des tâches. Certains
encore pensent qu'une évaluation correctement faite devrait aboutir sur
une plus grande autonomie dans le travail, ils sont 2% à le
penser ; enfin, on peut remarquer 9% de personnes n'ayant pas
répondu. Ces résultats montrent donc qu'une bonne
évaluation devrait mener aussi sur la promotion des
employés ; ce qui peut être révélateur du
sentiment de stagnation ou encore de promotions pas fréquentes et pas
trop justifiées car le système d'évaluation tel que
conçu n'influence pas les mouvements de carrière des
employés.
Les employés ont répondu être favorables
pour la plupart à des promotions comme répercussion d'une bonne
évaluation sur la performance et la motivation. Par conséquent,
on pourrait dire que les employés ne perçoivent pas un
véritable mouvement dans leur carrière et ne connaissent peut
être pas les conditions d'avancement ou de promotion. Cela peut
créer un sentiment de frustration et de démotivation chez eux car
ils peuvent se dire que quels que soient les efforts fournis, il n'y aura pas
de reconnaissance du travail accompli. Le système d'évaluation en
outre tel que conçu, n'influence pas vraiment les mouvements de
carrière des employés. Donc ils aimeraient davantage sentir
qu'ils progressent tout au long de leur carrière.
L'analyse et l'interprétation des résultats des
données qui ont été recueillies nous donne une meilleure
vision sur la façon dont se déroulent les évaluations au
sein d'Amen Bank et sur l'avis que les employés ont de leur
système d'évaluation. En outre, on pourrait dire que de
manière générale, le système d'évaluation en
ce qui concerne la population des cadres semble ne pas satisfaire ces derniers.
Ces constats sont en adéquation parfaite avec les hypthèses
formulées au début de notre travail, ce qui vient ainsi valider
ces hypothèses. L'hypothèse principale énoncait que le
système d'évaluation du personnel semble être
désormais inadapté et ne plus correspondre aux attentes de
ceux-ci, faute de mettre en relief la contribution individuelle des
employés et ainsi ne favorise pas une gestion équitable des
compétences. Face à cette hypothèse, les résultats
obtenus et les interprétations données montrent effectivement que
le système d'évaluation en place à Amen Bank ne prend pas
en compte tous les aspects liés à une évaluation,
d'où son côté lapidaire, expéditif et inique. Ce qui
crée un sentiment de frustration et de démotivation de la part
des employés. Ce sont ces éléments qui nous amènent
à valider l'hypothèse énoncée.
II. Efficacité du système
d'évaluation d'Amen Bank sur la gestion des compétences, et
conséquences de ce système sur les cadres.
II.1 Efficacité du système
d'évaluation sur la gestion des compétences
Selon les résultats et les interprétations
énoncées, concernant l'avis des cadres sur leur système
d'évaluation, il en résulte que les employés ne sont pas
tout à fait satisfaits de l'efficacité du système
d'évaluation de la banque. Par conséquent, la gestion des
compétences de la hiérarchie sur le personnel cadre qui est notre
population d'étude, a de grandes chances de ne pas se faire de
manière exhaustive ou tout simplement dans le sens qui favorisera
l'émulation des employés qui, rappelons le représentent la
première richesse de l'entreprise.
Il est donc clair qu'au bout de ces investigations,
l'évaluation des employés d'Amen Bank pourrait ne pas avoir des
répercussions positives pour ce qui est du rendement, de la
productivité et du climat social au sein de l'entreprise. La gestion des
compétences dans toute entreprise constitue de fait un moyen afin
d'équilibrer, d'ajuster et de rendre équitable les
différences de niveaux qui peuvent exister entre les employés.
C'est en quelque sorte le baromètre de l'entreprise en ce qui concerne
les aptitudes de ses salariés. Pour que cette gestion des
compétences soit faite de manière efficace, elle doit s'appuyer
sur des procédés tels que l'évaluation. Cette
évaluation doit donc être composée de tous les
éléments nécessaires à une bonne gestion des
compétences. L'évaluation doit répondre aux attentes des
employés et suivre la logique de productivité de l'entreprise.
De plus, ce système semble assez dépassé
au regard des nouvelles exigences des métiers et de l'activité
bancaires en ce sens qu'il n'est pas assis sur les notions de
compétences et de performances, lesquelles diffèrent d'un emploi
ou d'un métier à un autre. Cela sans compter le fait que les
critères en place sont déconnectés de la
réalité de chaque métier et ne sont pas
différenciés d'un métier, ou à tout le moins, d'un
poste à un autre. D'autre part, le dispositif d'évaluation en
place n'est pas basé sur l'entretien périodique et
régulier entre le supérieur hiérarchique et le
collaborateur, chose qui en réduit aussi bien la portée que la
transparence, qui est de nature à le légitimer, et le limite
à un acte quasiment administratif permettant de déterminer
subjectivement la prime de rendement annuelle à laquelle un
collaborateur aurait droit.
Au premier abord, il y a lieu de préciser que la banque
ne dispose pas d'une carte interne des emplois et des métiers, qui plus
est assortie d'une classification de ceux-ci, auxquels sont définis des
référentiels de compétences clairement formalisés.
De plus, les critères sur lesquels s'appuie le dispositif
d'évaluation en place (du reste très
« statiques » et généralistes) ne font
nullement appel à la notion de compétences, et ne permettent pas,
de ce fait, au responsable de positionner les compétences du
collaborateur évalué par rapport au référentiel de
compétences du poste occupé.
II.2 Conséquences du système
d'évaluation sur les cadres d'Amen Bank
Il est important de rappeler qu'être
évalué par son hiérarchique ne sert pas qu'à
déterminer ou à connaître la prime de rendement ou le bonus
auxquels on a éventuellement droit. Ça va bien au-delà de
cet objectif en ce sens que par le biais de l'acte d'évaluation qui
implique (fatalement) un échange entre l'évaluateur et
l'évalué, on a la possibilité d'avoir une vision à
la fois plus objective et claire de son bilan individuel de compétences
- et de performances ou de réalisations - qui permet de dépasser
l'image, les idées subjectives et parfois préconçues que
l'on a de soi-même au double plan professionnel et personnel, lesquelles
ne permettent pas assez souvent de se positionner (psychologiquement parlant)
dans une démarche d'amélioration et d'évolution. Par
ailleurs, lorsqu'elle s'appuie sur des critères centrés sur les
notions de performance et de compétence et, qui plus est, collent aux
exigences du métier exercé, l'évaluation permet d'avoir un
feed-back concret sur les attentes des hiérarchiques et, de ce fait,
amène le collaborateur évalué à recadrer un certain
nombre d'aspects relatifs notamment à son comportement professionnel,
à ses objectifs et ses aspirations de carrière, etc.
C'est enfin un excellent outil de management (l'acte
d'évaluation) pour préserver une certaine équité et
une transparence dans la gestion des collaborateurs, a fortiori lorsqu'il y a
entre le manager et le collaborateur un contrat d'objectifs qui a
été négocié et arrêté d'un commun
accord.
Par ailleurs, en se référant toujours aux
différents résultats des données collectées sur
l'avis des cadres de la banque sur leur système d'évaluation, et
après interprétation de ces données, nous pouvons dire que
le système d'évaluation à Amen Bank pour la population
ciblée aurait quelques conséquences au niveau de la motivation
des employés dans les tâches qu'ils doivent effectuer. Cette
démotivation peut créer une baisse du régime de travail,
provoquant donc une baisse de productivité. On peut constater aussi une
diminution de la performance créant un manque d'efficacité. Les
deux avantages que procurent le système d'évaluation actuel sont
uniquement au niveau de la prime de rendement et par rapport aux
possibilités de bénéficier d'un reclassement professionnel
(avancement en grade). Pourtant une bonne évaluation vise beaucoup
d'autres domaines et processus de l'entreprise.
Au vu de toutes ces analyses en ce qui concerne le
système dévaluation de la banque, qui ont permis de recueillir le
point de vue des cadres, nous avons pu déceler quelques pistes et voies
d'amélioration de ce système, et donc fournir quelques
recommandations.
III.
Recommmandations
Après notre investigation sur l'évaluation du
système d'appréciation en place à Amen Bank, nous pouvons
faire quelques propositions afin d'améliorer non seulement le
système d'évaluation, mais aussi la manière dont se
déroulent ces évaluations. Pour ce faire, nous avons
recencé certaines faiblesses que nous avons constatées et avons
proposé quelques solutions pour que le système
d'évaluation soit beaucoup plus efficace et serve de manière
concrète à la fois l'entreprise et les employés qui, on
ne le répètera jamais assez sont le poumon de toute
entreprise.
1. La Direction du Personnel qui fait office de DRH devrait
élargir les objectifs et prérogatives du système
d'évaluation qui pour le moment sont limités à
décider de l'octroi de la prime de rendement et de la promotion des
employés. La Direction devrait associer à ces
prérogatives les processus RH influencés par l'évaluation
tels que le recrutement, la rémunération, la promotion, la
formation, le licenciement, la détermination des emplois et des postes,
la gestion des carrières.
2. La Direction du personnel devrait décider que chaque
évaluateur évite d'attribuer une note minimale de 17/20 à
leurs collaborateurs, mais plutôt de revoir ces notes sérieusement
à la baisse afin de promouvoir et stimuler une concurrence saine et un
esprit de mérite parmi les salariés.
3. La Direction du Personnel devrait élaborer et mettre
sur pied une grille ou fiche d'évaluation plus complète et
exhaustive que l'actuelle qui est un peu trop simpliste, lapidaire et
sommaire. Et la grille d'évaluation devrait être mise à
jour aussi souvent que possible suivant les changements, modifications et
stratégies que subissent l'entreprise.
4. La Direction devrait concevoir différentes grilles
d'évaluation selon que l'on appartienne au personnel de soutien ou
à la catégorie de cadre, car ces deux catégories n'ont pas
les mêmes prérogatives.
5. La Direction du Personnel devrait faire la proposition
à la Direction Générale d'agrandir cette direction en
recrutant plus de personnes compétentes et professionnels des RH afin
d'aider le personnel actuel dans l'exécution des tâches et
proposer des mesures concrètes pour améliorer le suivi des
employés. Car de tout le personnel de cette direction, moins de 4
personnes ont un background de manager RH.
6. La Direction du personnel devrait changer de
dénomination et employer la dénomination employée de nos
jours qui est : Direction des Ressources Humaines car le terme Direction
du personnel date des années 70-80 et est réducteur par rapport
aux activités et domaines d'action des RH aujourd'hui.
7. Le système d'évaluation devrait être
examiné par les RH de façon à être plus objectif et
équitable ; il devrait servir davantage à récompenser
les plus méritants, donc à prendre en considération les
efforts et la performance individuels. Il devrait aussi pouvoir stimuler
l'excellence, l'enthousiasme, la compétition, l'esprit
d'initiative...
8. Les RH devraient choisir une méthode
d'évaluation adéquate pour qu'il y ait un meilleur sentiment
d'objectivité.
9. Au moins deux évaluations doivent se tenir dans
l'année pour aider les employés à garder le cap par
rapport aux objectifs fixés.
10. Les résultats des évaluations doivent
être soigneusement pris en compte et étudiés afin de
pouvoir prendre des mesures adaptées pour chaque employé.
11. Les évaluations doivent être faites sur la
base d'atteinte des objectifs, ce qui facilitera la tâche de
l'évaluateur et rendra l'évaluation beaucoup plus objective.
12. Intégrer à la fiche d'évaluation les
critères de compétence, performance, professionnalisme, atteinte
des objectifs...
13. La DRH avec la Direction Générale devraient
travailler pour une meilleure communication et sensibilisation par rapport au
système d'évaluation et à ses répercussions sur
les salariés et l'entreprise. Car le constat fait est que beaucoup de
personnes sont ignorantes de leur propre système d'évaluation.
14. La Direction Générale devrait allouer
davantage de moyens financiers et matériels à la DRH afin de
rénover son système d'évaluation, mais aussi toute la
structure des Ressources Humaines.
15. Un travail sur la définition des postes et des
compétences de chaque employé est vital dans ce sens que cela
faciliterait aussi bien le manager que la DRH dans la fixation des objectifs.
Aussi, cela aidarait mieux l'administration au niveau des promotions. Car le
constat est qu'il n'existe pas un référentiel de
métiers/postes/compétences à Amen Bank, rendant
très subjective toute évaluation, promotion...
Il serait intéressant, pour des pistes de recherche
futures, d'entrevoir l'éventualité de mettre sur pied à la
banque une évaluation du personnel en ligne ou électronique
encore appelée e-évaluation qui serait beaucoup plus rapide,
moins couteuse et moins contraignante aussi bien pour l'évalué
que pour l'évaluateur. Surtout qu'avec la mondialisation et les
progrès supersonics de la technologie, l'environnement commercial et
industriel doit s'adapter à l'évolution du monde qui l'entoure.
Mais pour cela, il faudrait repenser le système d'information RH (SIRH)
pour pouvoir mettre sur pied un tel projet. Mais une telle initiative
n'est-elle pas trop futuriste au regard de la vitesse à laquelle les
entreprises tunisiennes peinent déjà à s'adapter et
appliquer réellement l'évaluation traditionnelle ?
Conclusion
Tout au long de ce chapitre, nous avons pu
analyser et donner une interprétation aux données recueillies
à travers notre questionnaire sur le système d'évaluation
en place à Amen Bank. Ensuite, nous avons avons essayé
d'évaluer l'efficacité du système d'évaluation
d'Amen Bank sur la gestion des compétences, et les conséquences
que peuvent avoir ce système sur les cadres. Enfin, nous avons
proposé quelques recommandations que nous jugeons importantes pour
améliorer le système d'évaluation actuel d'Amen Bank.
Conclusion Générale
L'évaluation du personnel étant un acte purement
managérial, il constitue une pièce maîtresse du grand
processus ressources humaines. En tant que tel, il est donc vital pour toute
entreprise de prendre avec beaucoup de considération cet aspect car il
représente quelque peu un pilier essentiel sur lequel viennent se
greffer d'autres processus RH tels que le recrutement, la
rémunération, la promotion, la formation, le licenciement, la
détermination des emplois et des postes, la gestion des
carrières...
Notre étude s'étant déroulée au
sein d'Amen Bank, nous y avons donc mené nos recherches sur
l'évaluation du système d'appréciation et ciblé nos
recherches au sein de la population des cadres uniquement. Nous nous sommes
intéressés à la manière dont se déroulent
les évaluations dans l'entreprise et donc par conséquent à
tout le système d'évaluation. Nos investigations en milieu de
travail nous ont amené à élaborer cette étude en
deux parties : une essentiellement théorique et une autre parlant
des réalités pratiques que nous avons vécues. La partie
théorique constituée de deux chapitres a consisté en une
revue de la littérature existante en ce qui concerne
l'évaluation, allant des définitions du concept
d'évaluation en passant par son utilité, ses enjeux, les
différentes méthodes d'évaluation, les difficultés
et conditions de succès, son application et ses acteurs... La partie
empirique a fait état de la recherche menée sur le terrain et de
la situation actuelle du système d'évaluation d'Amen Bank. Il a
été question d'expliquer notre méthodologie de travail qui
a intégré un questionnaire qui a été l'outil de
collecte des données ; puis nous avons fait la présentation
de la banque. Ensuite, l'analyse et l'interprétation des données
du questionnaire a été faite et elle a
révélé entre autres que les employés cadres de la
banque ont un très fort sentiment de manque d'objectivité et de
manque d'équité dans la manière dont-ils sont
évalués car à rendement inégal correspond une
rétribution égale. Ou encore, le système ne tient pas
compte des différences existant entre les meilleurs et les moins bons
employés ; conséquence pouvant être d'atténuer
le goût du travail et l'enthousiasme. La partie s'est achevée par
des recommandations. Parmis elle, on note le fait que les évaluateurs
devraient cesser d'attribuer des notes excellentes aux employés, juste
pour éviter des conflits, ou encore la DRH devrait un peu plus
élargir les objectifs de l'évaluation qui pour l'instant sont
limités à l'octroi des primes et des promotions. La DRH devrait
aussi concevoir une meilleure fiche d'évaluation qui soit plus
complète et élaborée, donc moins sommaire.
Il en ressort que le système d'évaluation de la
banque est à revoir en beaucoup d'aspects car selon l'avis des personnes
cadres ayant été questionnées, il semble être
dépassé, défaillant, inique et pas réellement
objectif. Recommandations et suggestions faites, nous pouvons dire que
celles-ci semblent appropriées par rapport au système
d'évaluation afin que celui-ci fonctionne normalement et donc satisfasse
les employés et participe à l'épanouissement, la
conservation, la fidélisation et le développement des ressources
humaines de l'entreprise.
Nous avons achevé notre étude en proposant des
pistes de recherche futures, notamment la migration de la banque vers un
système d'évaluation électronique encore appelé
e-évaluation qui semble correspondre à la mouvance de
rapidité, d'économie et de rentabilité actuelle. En effet,
avec les progrès incessants des Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication (NTIC), ainsi que des `Interprise Research Planning' en
abrégé ERP (Progiciels de Gestion Intégrée), il est
aujourd'hui plus que nécessaire et impératif que les entreprises
s'alignent sur cette démarche afin d'optimiser non seulement leur
système d'Information Ressources Humaines (SIRH), mais aussi tout le
fonctionnement de l'entreprise pour une communication plus fluide et
transparente. C'est dans un tel climat de transparence, d'équité,
de confiance au système que les employés peuvent se sentir
effectivement membres de l'organisation et donner le meilleur
d'eux-mêmes.
ANNEXES
ANNEXE 1
QUESTIONNAIRE
Ce questionnaire est un sondage d'opinion concernant
l'évaluation du système d'appréciation en place au niveau
de la population des cadres d'Amen Bank.
Cher(e) monsieur /madame, dans le cadre de la
préparation du Mastère 3e cycle en Management des
Ressources Humaines, je souhaite vous soumettre ce questionnaire dans le but
d'avoir certaines réponses sur la manière dont vous, entant que
cadre percevez votre système d'appréciation ou
d'évaluation du personnel. En d'autres termes, il est question de
savoir si le système d'évaluation de la banque promeut une
gestion équitable des compétences ou si le dispositif
d'évaluation est propice ou favorable à une gestion rigoureuse
et juste des compétences dont elle dispose. Aussi, notre objectif est de
savoir si les effets de cette évaluation sont visibles au niveau du
rendement et de la motivation des cadres. Nous apprécierons
énormément votre coopération et votre
sincérité dans vos réponses. Ces réponses resteront
strictement confidentielles et seront utilisées à des fins
académiques uniquement ; de plus vous n'avez pas besoin de
mentionner votre nom sur le questionnaire.
Cochez devant la cage de la réponse qui vous convient
le mieux.
1) Pensez-vous qu'il soit important de vous évaluer
dans vos fonctions ?
- Oui
- Non
Pourquoi ?.....................................
2) Connaissez-vous le système d'appréciation en
vigueur au sein de la banque ?
- Oui
- Non
Si oui, comment le trouvez-vous ?
- Très peu satisfaisant
- Peu intéressant
- Moyennement satisfaisant
- Satisfaisant
- Très satisfaisant
Justifiez votre réponse. ......
........................ ............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .. ............
........................
............................................................... ......
3) Pensez-vous que le système d'appréciation en
vigueur aide à déterminer les compétences réelles
des employés ?
- Oui
- Non
Si non, expliquez votre réponse ...............
....................................... ..............................
............................................................
................................................................
4) Ce système selon vous est-il objectif ?
- Oui
- Non
Prière, justifiez votre réponse
.................................
....................................................... ..................
.................................
.........................................................................
5) Le système d'appréciation en place selon
vous est-il équitable ?
- Oui
- Non
Pourquoi ?
.........................
...........................................................................................
6) Selon vous, y a-t-il une distinction entre les
collègues qui ont les meilleures notes et ceux qui ont les moins bonnes
notes ?
- Oui
- Non
Si oui, de quelle manière ?
.......................................
.....................................................
............................................................
................................................................
7) Croyez-vous qu'une évaluation bien menée,
orientée et conçue peut influencer significativement la
motivation des employés ?
- Oui
- Non
Si oui, de quelle manière ?
...............................
............................................................
.........................................................
..........................................................................
8) L'adoption d'une méthode d'évaluation
centrée sur des critères de performance permettrait-elle de noter
plus objectivement les employés de la banque ?
- Oui
- Non
9) Selon quelle méthode d'appréciation
aimeriez-vous être évalué ? (choisir une seule des
propositions)
- Entretien individuel (manager et collaborateur)
- Entretien collectif (entretien de groupe)
- Evaluation à 360° (évalué par
ses paires, ses collaborateurs et son
supérieur)
- Assessment center (mise en situation réelle de
travail)
- L'auto-évaluation
- Autres (à préciser) ..................
.....................................................................
...................................................
................................................ ........................
10) Selon vous, l'évaluation du personnel est-elle
suivie de mesures ou d'actions afin de pallier aux insuffisances
relevées lors de l'appréciation du personnel ?
- Oui
- Non
Si oui, êtes-vous satisfait de certaines de ces
mesures ? (choisir une seule des propositions)
- Action de formation
- Augmentation de salaire ou de prime
- Promotion
- Autres (à préciser) ..................
.....................................................................
.......................................
......................................................................
11) Aimeriez-vous que l'on vous assigne des objectifs
à atteindre sur la base desquels vous serez
évalués ?
- Oui
- Non
Pourquoi ?...................
....................................................
...............................................
................................................
............................................................................
12) De quelle manière ou selon quels critères
aimeriez-vous que l'on vous évalue ? (choisir une seule des
propositions)
- Compétence
- Performance
- Atteinte des objectifs
- Professionnalisme
- Autres (à préciser) ............
........................................................................
...................................................
.........................................................................
13) Que pensez vous qu'une évaluation positive ou une
bonne notation ait comme implication sur votre performance et votre
motivation ? (choisir une seule des propositions)
- augmentation de primes
- promotion
- Une meilleure motivation
- autonomie dans le travail
- Autres (à préciser) ...............
........................................................................
...................................................
.........................................................................
14) Vous êtes à l'Amen Bank depuis :
- Moins de cinq ans
- Entre cinq et quinze ans
- Entre quinze et trente ans
15) A quelle catégorie de cadre
appartenez-vous ?
- Rédacteur principal - Chef de service
- Sous-chef de service - chef de service principal
16) Sexe : masculin féminin
17) Age :
MERCI DE VOTRE COLLABORATION
FIN DU QUESTIONNAIRE
ANNEXE 2
AMEN BANK
Feuille de Notation
NOTE PROFESSIONNELLE
au titre de l'année 2009
Nom et prénom : Matricule :
Catégories Professionnelles
A: Personnel D'Execution Des
Services
B: Personnel D'Execution En Contact Avec La
Clientèle
C: Personnel D'Encadrement Et Cadres
Grille De Notation
Faible : 05 < N <= 10 Passable : 10 < N
<= 13
Bien : 13 < N <=16 Trés Bien : 16 < N
<= 18 Excellent : 18 < N <= 20
Grille De Notation
Critères d'appréciation
|
Note Donnée
|
Coéfficient de Pondération
|
Total
|
Catég. (A)
|
Catég (B)
|
Catég (C)
|
(1)- Connaissances et Qualités Professionnelles
|
|
5000
|
5000
|
5000
|
15000
|
(2)- Rendement
|
|
5000
|
5000
|
5000
|
15000
|
(3)- Conscience Professionnelle
|
|
3000
|
3000
|
3000
|
9000
|
(4)- Aptitude au commandement
|
|
1000
|
1000
|
3000
|
5000
|
(5)- Esprit D'initiative
|
|
2000
|
1000
|
3000
|
6000
|
(6)- Comportement
|
|
3000
|
3000
|
2000
|
8000
|
(7)- Présentation
|
|
1000
|
2000
|
1000
|
4000
|
TOTAL
|
|
20000
|
20000
|
22000
|
58000
|
NOTE PROFESSIONNELLE
|
Appréciations du chef hiérarchique:
.................................
..................................................................................................................................
.................................
..................................................
.......................................................................
.............................................................. ............
......................................................................
Avis du Chef du département Ou De Zone:
................................................................
............................................ ..................
.......................................................................................
......................................................
........................................................................
....................................................
............................................................................................
......
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
ALOUANE Y. Gestion des ressources humaines. Konrad
Adenauer Stiftung, 1997.
BEN AMMAR MAMLOUK Z. De la GRH au management des hommes.
Tunis, Editions Clé, contributions à la littérature
d'entreprise, 1995.
BOYER L., Nota bene : management des
hommes-historique, grands acteurs et auteurs, méthodes, outils,
perspective. Paris, Editions d'organisation, 2006, 231 p.
BRUNET T., VINOGRADOFF G. Dictionnaire de l'emploi et des
ressources humaines. Paris : initial, Hatier, 2001.374 p.
CAMPOY E., MACLOUF E., MAZOULI K., et al. Gestion des
ressources humaines. Paris, Collection Synthex, Pearson, 2008, 256p.
COHEN A. Toute la fonction ressources humaines :
savoirs, savoir-faire, savoir-être. Paris, Dunod, 2006. 440 p.
DHENIN J.F., FOURNIER B. 50 thèmes d'initiation
à l'économie d'entreprise. Paris, Editions Bréal,
1998. 288 p.
GUILLOT-SOULEZ C. La gestion des ressources humaines.
Paris, Gualino, Lextenso Editions, 2008. 231 p.
LELARGE G. La gestion des ressources humaines :
nouveaux enjeux, nouveaux outils. 2e édition.
Paris : Société Educative Financière Internationale
(Séfi) Inc. Séfi Editions, 2006. 311 p.
MARTORY B., CROZET D. Gestion des ressources
humaines : pilotage social et performances. 6e édition, Paris,
Dunod, 2005. 311 p.
MARBOT E. «L'évaluation : le coeur de la
gestion des personnes». In : THEVENET M.
Fonctions RH : politiques, métiers et outils des ressources
humaines. Paris, Pearson Education, 2007, p. 111. 448 p.
PIVETEAU J. L'entretien d'appréciation du personnel
Entretien professionnel, d'évaluation, de progrès, de
performance... INSEP CONSULTING Éditions. 2001.
SABA T., DOLAN S.L., JACKSON S.E., et al. La gestion des
ressources humaines : tendances, enjeux et pratiques actuelles.
4e édition. Québec : éditions du renouveau
pédagogique Inc. Pearson Education. 2008. 654 p.
LAPRA J.P. L'évaluation du personnel dans
l'entreprise. Paris, Editions Dunod, 1997. 137 p.
Articles
BERARD R. L'évaluation des compétences et des
personnels dans les bibliothèques universitaires. Paris, Les
Acteurs des Bibliothèques, Bibliothèque municipale et
interuniversitaire de Clermont-Ferrand. Octobre 1999.
CARDOSO M., Comment fideliser pour accroitre employabilite et
performance ? De Menthon & Tréguier, Edition Hachette, Revue
Entreprise et Carrières N° 704 - février 2004-02-18.
CCIP FORMATION ET RECRUTEMENT. Paris, Capital RH, novembre 2003.
Les ressources humaines en pratique. L'évaluation du personnel de
l'entreprise. Disponible sur : <
www.ccip92.com>.
DESFONTAINES S. Quels sont les différents processus
de gestion des ressources humaines ? [En ligne]. 2007. Disponible
sur : <
http://www.lamicrofinance.org>.
EMERIAUD M. L'évaluation des
compétences. [En ligne]. 2006. Disponible sur : <
http://www.netpme.fr/>.
GARBI T., Développer sa performance,
révéler son potentiel. Horizon Croissance, le Magasine de
l'entrepreneur. Numéro 9, Novembre, décembre2007, janvier 2008.
Moventeam. Disponible sur : <
http://www.moventeam.fr>.
GILBERT P., CHARPENTIER M. Comment évaluer la
performance RH ? question universelle, réponses contingentes. Source :
Ulrich (1996, p. 24). 2. L'évaluation de
la performance..rh ..... J., M. Charpentier et C.
Guillot. 2003. « Performances de l'entreprise et GRH ».
IENTILE-YALENIOS J. Les enjeux de la formation dans le
système d'appréciation du personnel. Lyon, Colloque
International et Doctoral sur LES INDICATEURS D'EVALUATION DE LA RESPONSABILITE
SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DES ENTREPRISES. Université Jean Moulin,
Lyon 3, France. 8-10 juin, 2009.
LAVABRE-BERTRAND F. <
http://www.lombard-media.lu/hr_articles/04_05_00.php>.
Lombard Media.
04-05-2000.
L'évaluation. Avantages et inconvénients de
différents types de questions Quelques conseils de rédaction.
La REvue Pédagogique Interne d'HEMES. <
service.pedagogique@hemes.be >. REPI - 2005 - n°2.
MASTER2RH, <
http://realise.u-strasbg.fr/depotcel/DepotCel/274/Winter%20Antoine/evaluation.doc>.
NIFLE R. L'évaluation du personnel dans les
entreprises et les organisations. Allan, Sens et cohérences
humaines, l'Institut Cohérences, 1994. Disponible sur :
<
http://www.institut-coherences.fr/index2.htm>.
Politique d'appréciation du rendement du personnel
professionnel du Cégep de Drummondville. CEGEP DE DRUMMONDVILLE 21
novembre 2006.
Pratique de l'entretien professionnel et gestion de
carrieres. AGEFOS PME Ile de France - Plan Anti-Crise - Juillet 2009
WALKER J.W., Manager la performance. Permettre des
performances de haut niveau. D'après human ressource strategy, 2000.
Disponible sur : <
http://www.e-rh.org &
http://www.dessmrh.org>.
Références internet
Évaluation des compétences professionnelles.
<
http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-theme/evaluation/evaluation-des-competences-professionnelles/>.
Juillet 2009.
Gestion des compétences - Évaluer les
salariés en temps de crise, une gageure pour les DRH. <
http://www.wk-rh.fr/actualites/html/actualites_liste/1/1/actualites-sociales-ressources-humaines.html>.
Gestion Sociale, 2/04/2009.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
GENERALE.................................................................................1
PREMIERE PARTIE : L'APPRECIATION DU PERSONNEL, UN
DES PILIERS DE LA GRH : FONDEMENTS
THEORIQUES.....................................................................3
CHAPITRE I : L'IMPORTANCE DE L'APPRECIATION POUR
L'ENTREPRISE.............4
Introduction...........................................................................................................4
VI. Utilité et importance de l'appréciation pour le
personnel.................................................5
I.1 Utilité de l'évaluation dans
l'entreprise..................................................................6
I.1.1 Utilité pour
l'évalué...........................................................................6
I.1.2 Utilité pour
l'évaluateur.........................................................................7
I.1.3 Utilité pour
l'entreprise......................................................................7
I.2 Les intérêts et les limites de
l'évaluation..............................................................9
I.3 L'évaluation, un acte
managérial......................................................................9
VII. Les préalables, les raisons et les
conséquences à
l'évaluation.................................10
II.1 Les préalables à
l'évaluation.......................................................................10
II.1.1 La maîtrise de l'adéquation
poste-emploi.............................................10
II.1.2 La mise en place d'un dispositif d'évaluation
fiable et performant..................10
II.2 Les raisons de
l'évaluation...........................................................................11
II.2.1 La logique de
profit......................................................................11
II.2.2 La logique de
l'équité.....................................................................12
II.3 Les conséquences de
l'évaluation....................................................................12
II.3.1 Le rôle du
DRH/manager...............................................................13
II.3.2 Le rôle de la
DRH........................................................................13
VIII. Les objectifs et les méthodes
d'évaluation......................................................13
III.1 Les objectifs de
l'évaluation........................................................................14
III.1.1 Les objectifs
organisationnels...........................................................14
III.1.2 Les objectifs de
l'évalué..................................................................15
III.1.3 Les objectifs du
management..........................................................15
III.2 Les méthodes
d'évaluation.........................................................................17
III.2.1 L'évaluation
libre........................................................................18
III.2.2 La méthode du choix
forcé............................................................18
III.2.3 L'échelle de
notation.....................................................................18
III.2.4 L'analyse des faits significatifs ou évaluation
par incidents critiques...............19
III.2.5 La méthode d'évaluation des
résultats..................................................20
III.2.6 La méthode de rangement ou méthode de
rangement direct.......................21
III.2.7 La méthode de rangement
alternatif....................................................21
III.2.8 La méthode de comparaison par
paires................................................21
III.2.9 La méthode de la distribution
forcée..................................................22
III.2.10 l'entretien
individuel...................................................................22
III.2.11 L'entretien
collectif.......................................................................23
III.2.12 Le
360°..................................................................................23
III.2.13 L'assessment
center.....................................................................25
IX. Difficultés et conditions de succès de
l'évaluation.......................................................28
IV.1 Difficultés de mise en oeuvre de
l'appréciation................................................28
IV.1.1 Difficultés relevant des
acteurs..........................................................28
IV.1.2 Difficultés relevant des
outils...........................................................29
IV.1.3 Difficultés relevant de la cohérence du
processus...................................29
IV.1.4 L'effet de
halo...........................................................................29
IV.1.5 L'erreur de tendance
centrale..........................................................30
IV.1.6 La clémence ou la
sévérité..............................................................30
IV.1.7 Le
préjugé..........................................................................................30
IV.1.8 L'influence de l'information la plus
récente...........................................30
IV.1.9 Les réactions de subordination
........................................................30
IV.2 Conditions de succès de
l'évaluation.......................................................31
IV.2.1 Quelques pistes pour réussir
l'évaluation..............................................31
IV.2.2 Précautions pour réduire les distorsions
de l'appréciation............................32
X. Les processus RH et la place de l'évaluation dans ces
processus.......................................33
V.1 Les processus de gestion des ressources
humaines...............................................34
V.1.1 Le
recrutement............................................................................34
V.1.2
L'évaluation...............................................................................34
V.1.3 La
rémunération..........................................................................35
V.1.4 La gestion des
compétences.............................................................36
V.1.5 La gestion des
carrières...................................................................36
V.1.6 Les liens entre les processus
RH.........................................................37
V.2 les étapes du processus d'évaluation et la
p.lace de l'évaluation dans ce processus.............39
V.2.1 les différentes étapes du processus
d'évaluation.......................................39
V.2.2 La place de l'évaluation dans ce
processus.............................................40
Conclusion................................................................................................45
CHAPITRE II : L'EVALUATION, UN PREALABLE
INCONTOURNABLE POUR TOUTE
ENTREPRISE.....................................................................................................46
Introduction...............................................................................................46
V. Les enjeux et la temporalité de
l'évaluation................................................................46
I.1 Les enjeux de
l'évaluation............................................................................46
I.1.1 Enjeux pour
l'entreprise....................................................................48
I.1.2 Enjeux pour les
managers................................................................49
I.1.3 Enjeux pour la
DRH......................................................................49
I.1.4 Enjeux pour les
salariés...................................................................50
I.2 La temporalité de
l'évaluation.........................................................................52
I.2.1 Les types d'entretien
.....................................................................53
I.2.2 A quel moment faire les entretiens
annuels ?...................................................................53
VI. Le contenu et les stratégies
d'évaluations................................................................53
II.1 Contenu de
l'entretien...............................................................................53
II.1.1Structurerl'entretien........................................................................53
II.1.2 La multiplicité des contenus
évalués.....................................................54
II.2 Les stratégies
d'évaluation............................................................................55
VII. La notion de
performance.................................................................................56
III.1 Comment valoriser la performance
?...............................................................................................56
III.2 Augmenter la performance de vos
employés....................................................57
III.3 Accompagner La performance des
salariés......................................................59
VIII. Relation entre système d'évaluation et
performances des employés...................................61
IV.1 Le rapport système d'évaluation -
performance..................................................61
IV.2 Manager la
performance............................................................................62
IV.2.1 Permettre des performances de haut
niveau..........................................62
IV.2.2 Evaluer la
performance...................................................................63
Conclusion.................................................................................................66
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC ET ANALYSE DU
SYSTEME D'APPRECIATION DU PERSONNEL CADRE D'AMEN
BANK...............................................................67
CHAPITRE III : METHODOLOGIE ET PRESENTATION DU
CONTEXTE DE
L'ETUDE............................................................................................................68
Introduction...............................................................................................68
I. Méthodologie de
recherche.......................................................................................68
I.1 Schéma de la
recherche................................................................................68
I.2 Population
ciblée........................................................................................69
I.3 Structure de
l'échantillon................................................................69
I.4 Instrument
utilisé.......................................................................................74
I.5Validation des
instruments.............................................................................74
I.6 Le test du
questionnaire...............................................................................74
I.7 Distribution du
questionnaire.........................................................................75
I.8 Méthode de traitement de
données.................................................................76
II. Présentation du secteur d'activité et d'Amen
Bank............................................................76
II.1
Historique..............................................................................................76
II.2 présentation de la Direction du
personnel.........................................................78
II.3 Le groupe AMEN
BANK..........................................................................79
III. Objectifs recherchés par Amen Bank via son
système
d'évaluation.........................................81
III.1 La détermination de la prime de
rendement......................................................82
III.2 La détermination du reclassement des
employés.................................................82
Conclusion.................................................................................................82
CHAPITRE IV : LA POLITIQUE ET LES PRATIQUES DE LA
BANQUE EN TERMES D'APPRECIATION DU
PERSONNEL CADRE..........................................................84
Introduction...............................................................................................84
IV. Analyse et interprétation des
données....................................................................84
I.1 Analyse et Interprétation des données
..............................................................84
V. Efficacité du système d'évaluation
d'Amen Bank sur la gestion des compétences, et conséquences de ce
système sur les
cadres................................................................................104
II.1 Efficacité du système d'évaluation
sur la gestion des compétences............................104
II.2 Conséquences du système d'évaluation
sur les cadres d'Amen Bank.........................107
VI.
Recommandations.........................................................................................108
Conclusion.................................................................................................109
CONCLUSION
GENERALE........................................................................110
ANNEXES.................................................................................................112
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................119
TABLE DES
MATIERES.............................................................................122
* 1 MASTER 2 RH <
http://realise.u-strasbg.fr/depotcel/DepotCel/274/Winter%20Antoine/evaluation.doc>.
|