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Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)

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par Paul VYASONGYA
Universite Catholique du Graben - Licence 2003
  

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1.3.7. Perspective historique des guerres en R.D.C.

Depuis l'accession de notre pays à sa souveraineté nationale, l'Etat congolais est, aujourd'hui, remis en cause. Depuis 1960, la R.D.C. a toujours été le théâtre des affrontements sanglants.

D'aucuns pensent que cette situation est liée à l'impréparation et à l'immaturité politique des Congolais en 1960. Déjà, à cette période, ils ont assisté à des troubles et à des querelles de tout genre, à l'instabilité politique quasi-permanente. A titre illustratif, l'armée nationale est apparue comme une mosaïque sans structure solide, incapable de mâter les mutineries dès les premières heures de l'indépendance et les rébellions ouvertes. Le cas de Pierre MULELE, partisan du socialisme est caractéristique. Ce dernier est parvenu à consolider son mouvement jusqu'à conquérir le Bandundu et une portion considérable de l'Est de la R.D.C. (Uvira et Fizi) ((*)1). Le gouvernement central a pu recourir aux troupes étrangères pour neutraliser et abattre Pierre MULELE par la suite.

Pour contourner le Conclave Constitutionnel de Luluabourg de 1964, le sergent MOBUTU fit un coup d'Etat en novembre 1965. Deux ans plus tard, J. SCHRAM a tenté de le renverser en 1967 à partir de Bukavu mais n'y parvins pas. L'armée congolaise, désorganisée et sous-équipée, n'avait d'autre choix que de recourir aux troupes étrangères. Elles ont donc aidé MOBUTU à conquérir le pouvoir, à le consolider et à anéantir les opposants internes. Ce recours à l'appui extérieur reflète bel et bien la fragilité et la désorganisation de l'armée congolaise, phénomène qui s'est maintenue jusqu'à ce jour. Les rebelles congolais, avec l'appui des alliés voisins et étrangers, ont toujours nourri les ambitions de conquérir le pouvoir et par ce fait même consacrer la partition de leur pays.

C'est le moment de le dire à propos de Moïse TSHOMBE qui proclama, le 7 juillet 1960, la Sécession Katangaise. KALONJI DITUNGA fit la même chose avec le fameux Etat autonome du Sud-Kasaï((*)1). En effet, les oppositions de Pierre MULELE, de Moïse TSHOMBE et de KALONJI font partie des résistances internes. D'autres mouvements de résistance soutenus de l'extérieur ont fait irruption au Shaba pour renverser le régime de MOBUTU. Les guerres ont été baptisées dans l'histoire politique du Congo de Shaba I et II menée par MBUMBA Nathanaël en 1976 et de Moba I et II menée par Laurent Désiré KABILA en 1985. Les résistances sont nées des frustrations, de la mauvaise gouvernance et de l'exclusion des anciens politiciens de la gestion de la chose publique. C`est ainsi qu'il s'est formé des bandes de Mayi-Mayi à plusieurs endroits qui ont pris différentes appellations selon leur histoire, la spécificité des problèmes et des intérêts à défendre. Ainsi, le population a parlé de KATUKU à Walikale/Bunyakiri, de NGILIMA à Masisi, de BATIRI à Rutshuru, de KASINDIENS dans le Rwenzori. Ils seraient considérés respectivement comme des acteurs principaux dans les guerres inter-ethniques. Leurs oppositions sont fondées à la fois sur les facteurs internes et externes. C'est dans ce contexte de rivalités internes et externes qu'il faut replacer la première guerre dite de libération. Elle a resurgi au moment où les partis politiques et les couches sociales étaient déjà lassées par un régime dictatorial et avilissant. Les Forces Armées Zaïroises males gérées, corrompues et paupérisées, étaient incapables de résister aux assauts de l'A.F.D.L. appuyée par le Rwanda et l'Ouganda dont les troupes étaient bien encadrées par les instructeurs occidentaux. Enfin, le départ de MOBUTU a été expliqué par le manque de crédibilité sur le plan international et le relâchement par ses partenaires. L'armée n'a opposé de résistance véritable qu'à quelques endroits, précisément à Kenge au Bandundu et dans la plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu.

La deuxième guerre dite de rectification (qui concerne ce travail) est aussi conduite par les mêmes alliés que l'A.F.D.L. : le Rwanda et l'Ouganda. Elle n'était qu'une version modifiée de la première guerre pour rétablir un Etat de droit confisqué par l'A.F.D.L. et KABILA. Malheureusement, le RCD, mouvement armé, n'est pas parvenu à contrôler tout le territoire du Congo et n'a fait que reprendre les erreurs de la première guerre. Il est par contre en proie à des crises internes, très fréquentes qui se traduisent par des scissions et oppositions populaires. Celles-ci sont dues aux traumatismes et autres plaies de la première guerre, à l'accentuation de la pauvreté, à l'absence de légitimité populaire, aux divergences d'intérêts entre les leaders du mouvement RCD. La guerre est apparue tout aux yeux de la population comme une agression et une violation de fait de l'intégrité du territoire.

Beaucoup d'interrogations sont soulevées pour ce tournant politique en R.D.C. Il y a d'abord peu de démarcation entre la première et la deuxième guerre de libération menée par le RCD, sont les mêmes que ceux de l'A.F.D.L. et du M.P.R. du défunt Mobutu. Le soutien financier international et les planificateurs, mécontents des prestations de KABILA, ont jugé bon de s'en débarrasser. Ils ont alors initié une nouvelle version de la première guerre. Ces guerres à répétition n'ont fait qu'aggraver la crise socio-politique et économique et la destruction des infrastructures de base. Sur le plan externe, elles n'ont pas réussi à mettre fin aux milices et aux Interahamwe (ancienne milice armée du régime HABYARIMANA au Rwanda) et à établir la sécurité dans la sous-région.

Bref, les guerres de libération ne semblent pas porter des solutions aux problèmes de la R.D.C., du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi. Elles apparaissent aujourd'hui comme un moyen facile d'accéder aux ressources de la R.D.C.

* (1) WINGULA B. COSMA, Fizi 1967-1986. Le maquis de Kabila, In Cahiers Africains, n° 26, Paris, l'Harmattan, 1997, p. 50.

* (1) BAGENDA et Oscar BAHARANYI B., 1995. Société et homme politique Zaïrois, Ed. du GEAPO, Bukavu, 1996, p. 16.

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