WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)

( Télécharger le fichier original )
par Paul VYASONGYA
Universite Catholique du Graben - Licence 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.3. ACTEURS INTERNATIONAUX

II.3.1. La Belgique

La responsabilité de la Belgique est très grande. En fait pour avoir abusé de sa tutelle sur le Rwanda qui lui était une colonie en amenant au Congo les immigrés qui y constituent le groupe de Banyarwanda le plus important numériquement, la Belgique est le premier responsable des conséquences négatives de ces actes, surtout que celles-ci étaient prévisibles. On sait qu'elle ne s'est pas limitée à amener les immigrés au Congo mais qu'en plus elle a spolié les terres des autochtones pour les y placer et se placer soi-même, créer, au profit des immigrés, des infrastructures (écoles, routes, dispensaires...) dont n'avaient pas bénéficié les autochtones ou, en tout cas pas dans les mêmes conditions. Par la suite, elle a même créé, au profit des immigrés, la chefferie dite de Gishari sur des terres prises aux autochtones dont les droits fonciers, politiques et coutumiers devaient être respectés selon les principes posés par les colonisateurs eux-mêmes. Pire, ils ont mis des immigrés à la tête de cette chefferie.

La Belgique a laissé les immigrés continuer à mentir sur des questions clés comme celles relatives à la présence ou non des immigrés au Congo à l'arrivée des colonisateurs, celle de la perte ou non des territoires par le Rwanda lors de la fixation définitive des frontières Est du Congo en 1910. Ayant vécu ces événements, la Belgique qui, en plus, a dans ses archives des renseignements y relatifs pouvait intervenir pour trancher ou tout au moins témoigner. Hélas, elle a choisi de se taire même quand les Bami de la province du Kivu lui ont écrit au sujet des Banyarwanda justement. Quand on sait le rôle que la Belgique a joué dans les événements qui ont suivi, on comprend le pourquoi de ce silence complice. Il en est de même pour les réfugiés Tutsi obligés de fuir le Rwanda à la chute de la monarchie en 1959 et les années suivantes. Jusqu'en 1962, quand le Rwanda accède à l'indépendance, la Belgique qui a quitté le Congo le 30/6/1960 reste au Rwanda et voit donc ces gens quitter le Rwanda, rentrer attaquer ce pays où ils veulent reconquérir le pouvoir. Quand les mêmes réfugiés poseront des problèmes politiques au Congo, la Belgique qui sait qu'il s'agit des réfugiés qui, de par leur statut, n'ont aucun droit de se mêler de politique, choisira de se taire, se faisant complice de tous ces excès qui seront commis. Ce silence continue jusqu'aujourd'hui.

II.3.2. Les Etats-Unis d'Amérique

L'entrée en fonction, en janvier 2001, de Georges W. BUSH comme 43e président des Etats-Unis, pourrait bien représenter le début d'une ère nouvelle dans la politique étrangère américaine à l'égard de l'Afrique et du Congo en particulier. Comme ce fut le cas lors de deux passations de pouvoir précédentes entre un président Républicain et un président Démocrate. En effet, l'équipe de politique étrangère de BUSH Junior a accusé l'équipe démocrate sortante d'avoir mené en Afrique une « politique des bons sentiments » bien trop idéaliste et finalement vouée à l'échec((*)1). Le corrélatif à apporter, selon le nouveau pouvoir, consiste à donner un coup de barre en direction d'une politique étrangère bien plus « réaliste » à la manière des Administrations REAGAN et surtout NIXON, s'appuyant sur une analyse plus froidement soucieuse des intérêts matériels et stratégiques de l'Amérique((*)2).

Aux yeux des observateurs, le président BUSH et son premier cercle seront les acteurs les plus influents et les plus actifs dans la politique étrangère à l'égard de l'Afrique. Pourtant tout au long de la guerre froide et au cours de la décennie qui l'a suivie, les présidents ont traditionnellement consacré peu d'attention au continent africain par rapport à d'autres régions du monde. Ce manque d'attention s'expliquerait, selon SCHRAEDER, par : le manque de connaissance et l'absence d'intérêt((*)3).

II.3.2.1. Politique des Etats-Unis dans la région des Grands-Lacs africains.

Selon les études de SCHRAEDER, le soutien de l'Administration CLINTON aux Rwanda et Ouganda dans la guerre de la R.D.Congo prend en compte la promotion des investissements et commerce américains afin de les récompenser car ils favorisent l'établissement d'économies libérales ouvertes((*)1). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si c'est sous son second mandat en 1998 et 2000 que Bill CLINTON a entrepris ses deux voyages en Afrique. Parmi les pays bénéficiaires de cette visite, l'Ouganda et le Rwanda seront au rendez-vous.

L'International Herald Tribune, un Journal américain, dans sa publication du 19 décembre 1996, stipule que le Congo était le résultat d'une union impossible, non naturelle et que la frontière coloniale ne pourra éternellement être considérée comme sacro-sainte((*)2). Ensuite, Walter KANSTEINER lui-même, qui devait devenir secrétaire d'Etat aux affaires africaines, avait publié en 1996 des vues très personnelles sur l'avenir de la région des Grands Lacs. Il avait plaidé en faveur de la création « des pays homogènes sur le plan ethnique, ce qui impliquait nécessairement de redessiner les frontières internationales et d'importants efforts de réinstallation des populations »((*)3) Il allait jusqu'à envisager la création d'Etats hutu et tutsi, séparés, ce dernier pouvant se situer dans l'Est du Congo. En août 2000, interrogé par la Pittsburgh Post Gazette, il devait affirmer que l'éclatement du Congo est plus probable aujourd'hui qu'il ne l'était voilà vingt ou trente ans((*)4).

Quant à l'ancien secrétaire d'Etat Herman COHEN, bien qu'il ne reconnaisse pas que les Etats-Unis aient jamais songé à démembrer le Congo, il concède cependant que « l'Administration CLINTON a eu tendance à voir le Congo par l'optique de Kigali, ce qui était une mauvaise évaluation » ((*)5) Et il souligne que grâce à l'Administration BUSH « le potentiel de démembrement du Congo a reculé »((*)6)

Par contre, pour les Républicains, l'Administration CLINTON a fait monter l'émergence des conflits inter-étatiques entre l'Ethiopie et l'Erythrée et les accrochages militaires entre l'Ouganda et le Rwanda au Congo-Kinshasa. Pour Colin POWELL dans son discours du 17 janvier 2001 devant le Congrès, la politique africaine des Etats-Unis pourrait concrètement évoluer sous un impératif stratégique : cultiver les liens étroits avec les puissances régionales, cas de la région des Grands Lacs où la R.D.Congo est une puissance non négligeable((*)7). Cette vision se distingue donc de celle de l'Administration CLINTON, qui s'était appuyée sur le « nouveau bloc » des leaders africains, comme on les appelle. Parmi lesquels YOWERI MUSEVENI (Ouganda) et Paul KAGAME (Rwanda) qui avaient en commun la même volonté de créer des gouvernements « sensibles à la critique et responsables » bien que non nécessairement démocratiques. COLIN POWELL, dans sa politique extérieure, soutient qu'il faut retirer les armes des mains des enfants. C'est l'expression chère aux Américains, « Qu'il ne faut pas laisser aux enfants jouer avec des allumettes ». Faire cesser la corruption. Traitant la question du crédit génocidaire rwandais, COLIN POWEL souligne « qu'il n'existe probablement aucune tragédie plus grande dans le monde aujourd'hui »((*)1). Enfin, la visite de G.W. BUSH en Afrique reste convainquant sur la démarcation démocrate-républicains, le Rwanda n'étant pas au rendez-vous et l'Ouganda n'aura que quatre heures de visite du Président américain G. W. BUSH.

* (1) PETER J. SCHRAEDER, « Finie la Rhétorique, vive la géopolitique », premières tendances de la politique africaine de l'Administration BUSH », In Politique Africaine, n° 82, Paris, Karthala, 2001, p. 133.

* (2) PETER J. SCHRAEDER, op. cit., p. 134.

* (3) Ibidem, p. 134.

* (1) PETER J. SCHRAEDER, op. cit., p. 146.

* (2) Colette BRAECKMAN, Les nouveaux prédateurs, politiques des puissances en Afrique Centrale, Paris, Fayard, 2003, p. 56.

* (3) Ibidem.

* (4) Ibidem, p. 57.

* (5) Ibidem.

* (6) Interview publié par Congopolis, du 15 octobre 2002.

* (7) PETER J. SCHRAEDER, op. cit., p. 143.

* (1) Ibidem, p. 146.

(2) Rapport de VANGU MAMBWENI, p 148

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon