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Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)

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par Paul VYASONGYA
Universite Catholique du Graben - Licence 2003
  

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II.3.3. L'ONU : Grandes espérances, maigres résultats

C'est sous le mandat de la SDN que la Belgique a administré le Rwanda jusqu'à la création de l'ONU en 1948. Elle a déplacé des populations du Rwanda sans l'autorisation de la SDN et de l'ONU par la suite sans que celles-ci n'interviennent ou ne protestent.

Les réfugiés de 1959 sont arrivés au Congo entre 1959 et les années qui ont suivi, alors que les troupes de l'ONUC s'y trouvaient. L'ONU était donc témoin de leur statut de réfugiés. Elle les a vus se mêler de politique en se rangeant aux côtés des mulelistes, en 1964, malgré les messages lancés aux réfugiés rwandais du Mutobo, Lemera et Mulenge. Elle verra ceux-ci, cesser de s'appeler rwandais en zone de Fizi, Mwenga et Uvira(2) sans aucune réaction. Il en sera de même pour les réfugiés rwandais d'Ihula et Bibwe au Nord-Kivu. Et cette situation anormale va continuer même après que certains de ces réfugiés soient rentrés au Rwanda après la prise du pouvoir par le FPR en 1994 et que, en 1995, l'ONU ait organisé du 17 au 27/9 le retour au Rwanda de ceux qui n'avaient pas eu les moyens de rentrer au Rwanda.

Et même maintenant que le Rwanda utilise les mêmes réfugiés qu'il présente comme des congolais ayant fui la guerre dans leur pays pour se réfugier au Rwanda, l'ONU qui a organisé leur retour au Rwanda, qui a eu à gérer leurs camps de réfugiés qui avaient installé leur dernier groupe parti du bâtiment inachevé de l'hôpital de Katindo en 1965 (voir lettre adressée à Mr Moley Benezeth, Gouverneur de la province du Nord-Kivu par le représentant du HCR, continue à se taire, y compris quand on les installe dans le parc puisqu'ils n'ont pas de terre au Congo où ils n'ont jamais été. L'ONU a laissé le Rwanda et l'Ouganda marche sur les réfugiés hutu (accord des attaques contre des camps des réfugiés situés en zones peuplées des congolais dont beaucoup sont morts lors de ces attaques). Ces réactions timides ont permis la continuation de la guerre déclenchée depuis le 2 août 1998 et qui a fait déjà plus de 4.000.000 victimes congolaises, soit plus que 1.000 des victimes du génocide rwandais.

Alors que les populations autochtones du Kivu souffrent de la présence des immigrés chez eux par manque de vigilance de l'ONU et des réfugiés sous sa juridiction, l'ONU s'occupe de ceux-ci mais abandonne à leur triste sort les populations locales, n'intervient qu'en faveur des réfugiés, y compris des génocidaires comme les Interahamwe.

Impuissante et inutile, indispensable et nécessaire, l'Organisation des Nations-Unies vogue prise dans les mouvements de fond des relations internationales sur lesquelles elle n'a pas d'influence. Cette organisation pauvre, embarrassée de débiteurs, parfois riches, reste le lieu de tous les espoirs et de toutes les déceptions. La fin de la guerre froide n'a rien changer. Et si l'ONU n'existait pas, sans doute chercherait-on à l'inventer.

Le schéma ordinaire des relations internationales s'organise autour de deux modèles de gestion de la puissance des Etats. La première approche, classique, est celle de l'équilibre des puissances. La seconde est celle de la sécurité collective((*)1). La politique de l'équilibre s'effectue principalement par les moyens de la diplomatie (qui inclut l'usage de la force) dans un contexte géopolitique sans règles effectives autres que celle du maintien de cet équilibre. La sécurité collective a pour objectif de systématiser et d'institutionnaliser les relations internationales de manière à coordonner les politiques individuelles des pays selon des principes généraux. Les engagements collectifs pris par les Etats doivent aboutir à un régime de sécurité qui protège les pays ayant souscrit à ces engagements. Ce régime s'appuie sur l'action d'organisations internationales créées à cet effet. Au XXe siècle, l'ONU est à la fois le symbole et le vecteur principal de la sécurité collective à l'échelle planétaire((*)2). On se rend compte, dix ans seulement après l'espoir suscité, de mettre en place un nouvel ordre mondial et de mener une politique de conditionnalité, de diplomatie de gestion des conflits. Pour YERODIA NDOMBASI, c'est l'ONU qui bloque "l'accord de Lusaka" en appelant l'agression « guerre civile »((*)3). Alors que la R.D.Congo implore, et qu'une immense ligne de front se développe qui relie une dizaine de pays, l'ONU semble inactive en déployant une force d'observation pendant que plus de trois millions des Congolais sont morts. Des résolutions réfutées par les Rwandais à Kisangani, des humanitaires calcinés à Bunia sans que l'ONU ne s'impose. La faiblesse de l'ONU est frappante au Congo-Kinshasa depuis la guerre du 02 août 1998. A part l'ONU, d'autres acteurs internationaux, surtout du mercenariat militaire ont activé le conflit à l'Est de la République Démocratique du Congo.

* (1) François GERE, Pourquoi les guerres ? Un siècle de géopolitique, Paris, Larousse, 2002, p. 128.

* (2) François GERE, op. cit.

* (3) Interview sur la Radio AFRICA N° 1, In Les Coulisses, n° 85, Novembre 2000, p. 28.

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